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Le hasard, on ne sait pourquoi,
De biens vous combla sans mesure ;
Le hasard a peu fait pour moi,
Et je dois tout à la nature.

Le sort le veut ; nous ferons mieux
De nous soumettre à ses caprices.
Des seigneurs furent vos aïeux,
Mais les Muses sont mes nourrices:
C'est pourquoi, monsieur le baron
Gardons-nous de briguer, sans titré,
Vous, la palme de l'Hélicon,
Moi, la croix de votre chapitre.

ENIGM E.

DEVINE - MOI, car j'en suis digne :
Je me cache, lorsque je sers;
C'est presque toujours dans les vers,
Et l'on me trouve à chaque ligne.

Par M. CH. BOURGEOIS.

LOGOGRIPHE

AVEC trois pieds, si je change de tête,
Je puis offrir alternativement

Au lecteur qui s'apprête

A me trouver, un sens bien différent :

Na

Avec un D, jamais l'amant ni la maitresse
Pour s'aimer n'ont besoin de moi ;

Mais bien souvent je tiens lieu de tendresse
A celui que l'hymen engage sous sa loi.
Avec un L, par une heureuse chance,
Le pauvre se voit transporté

De l'extrême indigence

Au sein de la prospérité.

Avec un M, souvent je suis de conséquence;
Mais quelquefois je ne suis rien.

Avec un P, porcelaine ou faïence,
Je suis dans le ménage un objet d'entretien.
Avec un R, on me met sur la table,
Et je puis apaiser un appétit glouton.

Avec un S, de l'homme aimable

J'aurais peine à saisir le langage et le ton.
Enfin, pour terminer toute métamorphose,
Et ne plus abuser du lecteur indulgent,

Avec un T', soit en vers, soit en prose,
J'exprimerai toujours un adverbe pressant.

CHARA D E.

A l'orchestre, à la chasse on entend mon premier ; Les saints, dans une église, ont chacun mon dernier ; Un bâtiment toujours présente mon entier.

Mots de l'Enigme, du Logogriphe et de la Charade insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Parole.

Celui du Logogriphe est Epingle, où l'on trouve Nil, peine, épi, épine, neige, Eglé, lie.

Le mot de la Charade est Bon-net.

Explication du nouveau Langage des Chimistes, pour tous ceux qui, sans s'occuper de la science, voudraient profiter de ses découvertes; par J. H. Izarn, Professeur de Physique et de Chimie, de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Paris, etc. Un vol. in-8°. 2 fr. et 2 fr. 50 c. par la poste. A Paris, chez Baudouin, imprimeur-libraire de l'Institut national, rue de Grenelle-Saint-Germain, no. 1131; et chez le Normant, imprimeur-libraire, des Prêtres Saint-Germain-l'Auxerrois, n°. 42.

rue

LE E nom de M. Izarn, rappelle un autre ouvrage bien plus important, publié sous le titre de Lithologie atmosphérique, ouvrage qu'on peut regarder aujourd'hui comme classique, et où se trouve résolu un des plus grands phénomènes qui aient jamais occupé le monde savant. C'est dans cet ouvrage que se trouve consignée cette grande et mémorable conclusion, que les pierres qu'on dit tombées du ciel, dont l'origine et la formation ont si fort embarrassé les anciens et les modernes, appartiennent réellement à notre atmosphère. Qu'il me soit permis de revenir sur cette grande et importante découverte, je parlerai ensuite du nouvel ouvrage de M. Izarn.

On ne peut douter des émanations gazeuses des minéraux. Le grand alambic de l'atmosphère ne pompe pas seulement des bitumes, du soufre et des sels; des expériences y font découvrir du quartz, de l'or et du fer. Personne n'ignore de quelle manière se volatilise dans les airs la matière même du diamant, si on vient à la soumettre à l'action du miroir ardent. D'un fonds de matières pesantes la nature compose ainsi des matières subtiles et

aériennes; celles-ci sont ramenées, quand il le faut, à l'état de matières pesantes. Sa chimie, on peut le croire, est aussi savante que la nôtre, et la voie de la synthèse ne lui est pas moins familière que celle de l'analyse.

La lithologie de M. Izarn ne nous éclaire pas seulement sur ce qui se passe dans le laboratoire de l'atmosphère; je n'hésite pas de la recommander aux jeunes minéralogistes comme un grand moyen d'instruction sur ce qui se passe dans l'inté

rieur des roches.

La plupart des hommes regardent les roches en général comme contemporaines de la création. Combien qui lui sont postérieures! combien de cristallisations récentes dans des productions évidemment modernes, telles que les grès, les poudings, les brèches, les laves! combien de filons métalliques que l'avarice de l'homme a anciennement épuisés, et que la générosité de la nature a su reproduire!

Il est donc vrai que les pierres ont aussi une activité qui leur est propre. La moindre variation de l'atmosphère fait jouer dans nos appartemens le bois mort de nos charpentes et de nos planchers: il est facile de se convaincre que les roches sont tourmentées de même, soit par l'effet de l'action atmosphérique, soit par le mouvement des substances inquiètes qu'elles recèlent.

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Ces diverses élaborations, qui dans leur conflit, engendrent sur la terre les grandes crises appelées tremblemens de terre et volcans, sont les mêmes qui, dans leur marche graduée et uniforme, nous donnent les métaux, les cristaux, toutes les espèces de filons. Ce sont encore les mêmes qui se manifestent dans les plaines du ciel. Lorsque les émanations terrestres y nagent éparses, si une cause quelconque vient à retirer subitement les

substances intermédiaires qui les tiennent volatilisées, leur rapprochement produira aussitôt des concrétions qui, du moment qu'elles auront pris un corps, seront redemandées par la terre et forcées de s'y précipiter. Telles sont la foudre, les pierres, la grêle et la pluie,

Il y a long-temps que ma conviction est complète sur cette théorie; il y a long-temps que j'ai observé et fait observer à mes amis ces dispositions des substances minérales. Je n'ai jamais manqué de les indiquer dans les ouvrages que j'ai publiés; mais ce n'est pas assez de parler comme on est convaincu; il faut encore avoir égard aux dispositions de son auditoire. Sous ce rapport, la Lithologie atmosphérique de M. Izarn n'a pas été seulement pour moi une lumière, elle a été encore un appui. Je passe actuellement à son nouvel

ouvrage.

Cet ouvrage, ainsi qu'il l'a prévu lui-même ne semble pas destiné à avoir un effet aussi écla tant; il ne sera pas moins utile. Expliquer la nouvelle grammaire des chimistes, composer un dictionnaire avec lequel on puisse interpréter leur ancien langage et leur langage nouveau, ce travail doit être extrêmement utile à ceux qui ayant étudié dans leur jeunesse une autre doctrine et à une autre école, s'embarrassent sans cesse aujourd'hui entre l'ancienne locution et la nouvelle.

Avant de chercher à expliquer le nouveau langage, M. Izarn a cherché à en démontrer la né◄ cessité. Cette précaution était indispensable; si on m'accordait que l'ancienne langue pouvait se conserver, en lui adaptant des modifications relatives aux nouvelles découvertes, je ne balancerais pas à blâmer l'innovation qui s'est opérée. De tous les dégoûts qui s'attachent aux change mens en général, je ne crois pas qu'il y en ait de plus sensible que

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