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et le chirurgien changent mutuellement d'habit ; le premier descend par une fenêtre avec une échelle de corde, s'embarque sur un navire suédois, et va gagner l'escadre de Tourville, qui croise dans la Manche. Pour lui donner le temps de s'y rendre, le chirurgien imite, lui seul, la conversation bruyante de deux convives animés par le punch. Enfin, lorsque le canon des vaisseaux de Tourville (signal convenu) annonce l'arrivée de Duguay-Trouin, on laisse connaître au gouverneur qu'il est pris pour dupe. Afin de le consoler, l'amiral français lui renvoie quatre officiers du même grade que le prisonnier qui lui a échappé, et parmi lesquels est son neveu Biftek, tourné comme on représente Junot. La pièce se prolonge trop long-temps après le départ de Duguay-Trouin : une fois qu'il était sauvé, il ne pouvait plus y avoir d'intérêt, et il fallait se hâter de finir. Presque la moitié du second acte est vide : aussi s'en faut-il de beaucoup qu'il ait réussi autant que le premier, qui a été applaudi avec unanimité, et semblait présager à ce vaudeville une fortune bien plus brillante encore que celle qu'il a faite, et qu'on a un peu exagérée. Les couplets ont de la facilité; mais rien de bien piquant. On a trouvé très-joli, le mot du chirurgien gascon, qui sort pour aller voir ses malades, « de peur qu'ils ne gué>> rissent en son absence. >>

Julien n'a pas su se donner l'air assez marin. Seveste a fait le plus grand plaisir dans le rôle du gouverneur ; et madame Hervé a montré de la grace, de l'esprit et de la légéreté dans celui de la cousine.

Les traits et les allusions contre les Anglais, ont été saisis avec vivacité. Au moyen de quelques légères suppressions dans le second acte, ce vaudeville pourra rester au théâtre.

ANNONCES.

Tablettes philosophiques, religieuses et littéraires; par Duronaeray (Pierre Laigneau), défenseur officieux, ex-juré d'instruction

publique, membre de plusieurs sociétés littéraires, avec cette épi graphe :

Heureux ceux qui se divertissent en s'instruisant, et qui se plaisent à cultiver leur esprit par les lettres, en formant leur cœur à la vertu !

(TÉLÉMAQUE, liv. II.) Un vol. in-S. Prix: 2 fr. 50 cent., et 3 fr. 25 par la poste. A Paris, chez Desenne, libraire, palais du Tribunat; Marchand, galerie de bois, no. 182; Pillot le jeune, place des Trois-Maries, no. 2; Vies et OEuvres des Peintres les plus célèbres de toutes les écoles; recueil classique contenant l'œuvre complète des peintres du premier rang ang, et leurs portraits; les principales productions des artistes des 2. et 3.o classes ; un abrégé de la vie des peintres grecs, et un choix des plus belles peintures antiques; réduit et gravé au trait, d'après les estampes de la bibliothèque nationale et des plus riches collections particulières; publié par C. P. Landon, peintre, ancien pensionnaire du gouvernement à l'école française des beaux aris, à Rome, membre de plusieurs sociétés littéraires, éditeur des Annales du Musée. A Paris, chez l'Auteur, quai Bonaparte, n.o 23. Second volume, contenant la suite de l'oeuvre du Dominiquin. Prix de chaque vol. in-4., cartonné, 25 fr.; id. papier vélio, 37 fr. 50 cent.; in-fo io, papier vélin, 50 fr. ; il faut ajouter 1 fr. 50 ceut. pour le port de chaque vol. in-4., et 3 fr. par chaque vol. in-folio.

I

On distingue parini les 69 sujets renfermés dans ce 2. vol., les 5 tableaux de la vie de S. André, et les figures des Vertus d'après les fresques de l'église de S. André Della Valle, à Rome; les quatre évangélistes aux pendentifs de la coupole de la mê de église; la flagel lation de S. André, peinte à S. Grégoire, au mont Coelius; deux tableaux représentant Suzanne avec les vieillards, dont l'un est dans la galerie de Dusseldorf; l'histoire de Diane, en sept pièces; David chan tant les louanges du Seigneur, de l'ancienne collection de Versailles ; la communion de la Madeleine; S. Pierre délivré de prison; l'apparition de S. Janvier aux napolitains, pendant une éruption du Vésuve, d'après un grand dessin du Mu-ée de Paris, noa encore gravé ; le pla fond da palais Costaguti, à Rome; un couronnement d'épines et un Narcisse de la collection du sénateur L. Bonaparte. La plupart des tableaux du Dominiquin que l'on voit au Musée, tels que Timoclée devant Alexandre, la Vierge à la coquille; Hercule et Cicus, Hercu'e et Achélous, paysages, etc., et plusieurs morceaux précieux de l'ancienne galerie d'Orléans.

Monumens antiques inédits, etc. par A. L. Millin, conservateur des médailles, etc. Tom. II. 3. livraison, in-4.o, de l'imprimerie de la République. Prix : 6 fr., et 6 fr. 60 cent. franc de port. A Paris, chez La Roche, rue Neuve-des-Petits-Champs, n.o 11; Fuchs, Schoell, Koenig, Le Normant, libraires.

Cette livraison contient, 1.o la description de la peinture d'un vase grec représentant un combat d'arimas pes contre des griffons. 2. Description d'un camée représentant Cupidon dans une coquille. 3. Notice de deux inscriptions latines, trouvées à Boulogne-sur-mer. 4. Description d'un vase grec représentant Ariadne. 5. Explication d'un camée de la collection de mad. Bonaparte, représentant Antinous avec les attributs de Bacchus. 6. Description de deux lampes de bronze trouvées à Nimes. 7.8 Description de la Pallas de Velletri, du Musée Napoléon.

Le Rudiment des Dames, ouvrage par le moyen duquel on peut apprendre, en trois mois, et pour ainsi-dire sans maître, la langue française et l'orthographe. Ce précis est démontré avec une telle clarté et précision, qu'il convient on-seulement aux personnes dont les preBières études ont été négli ées, mais peut aussi être employé avec succès pour l'instruction de la jeunesse. Cinquième édition, ornée de figures, augmentée de fables et contes moraux très-amusans, où chaque partie du discours se trouv. dés guée en caractères italiques. Prix: 1 fr. 50 cent. pour Paris, et 2 fr. par la poste. A Paris, chez l'Auteur, rue Mostmartre, au coin du passage du Saumon, maison de l'apothicaire; Martinet, libraire, rue du Coq Honoré, n.o 124.

Charles, ou Mémoires historiques de M. de la Bussière ; exemployé au comité de saint public, servant de suite à l'Histoire de la révolution française, avec des notes sur les événemens extraordinaires arrivés sous le règne des décemvirs; rédigés par Liénart, jurisconsulte. Quatre volumes in-12. fig. Prix : 7 fr. 50 e., et 9 fr. 50 c. par la poste.

A Paris, chez Marchand, libraire, palais du Tribunat, galeries de beis, no. 188; et passage Feydeau, no. 24.

Bibliothèque géographique et instructive des jeunes gens, ou Recueil de voyages intéressants pour l'instruction et l'amusement de la jeunesse par Campe: traduit de l'allemand, avec des notes et ornés de cartes et figures. Cinquième livraison de la seconde année, contenant le voyage du chevalier Chardin en Perse, et autres lieux de Orient. Tomes 1 et 2. Prix: 3 f., et 3 fr. 60 c. par la poste.

L'éditeur prévient que l'on n'e-t plos admis à jouir du bénéfice de la souscription, qui est fermée depuis le mois de pluviose dernier L'on trouvera en tête du premier volume de Chardin, un avis pour la souscription de la troisième année, qui comprendra les voyages en Eurone, et qui terminera cette collection en 36 volumes.

A Paris, chez G'. Dufour, libraire, rue des Mathurins, n°. 374. I., II. et III. cahiers de la seconde année de la Bibliothèque physico économique, instructive et amusante, à l'usage des villes et des campagnes, publiée par cahiers avec des planches, le premier de chaque mois, à commencer du prem er brumaire an 11, par une société de savans, d'artistes et d'agronomes, et rédigée par C. S. Sonnini, de la société d'agriculture de Paris et de plusieurs sociétés savantes et littéraires. Le prix de l'abonnement de la seconde année de cette Bibliothèque est, comme pour la première, de 10 fr. pour les 12 caliers que l'on reçoit, mois par mois, franes de port par la poste. La lettre d'avis et l'argent doivent être affranchis et adressés à F. Buisson, inprimeur - libraire, rue Hautefeuille, 20, à Paris.

n°.

On peut aussi envoyer l'argent par un mandat sur Paris.

Ivragniana, ou bons mots et aventures d'ivrognes, recueil de cabaret, suite de Grivoisiana, Brunétiana, Angotiana, Guère de trois, Crieriana, etc. Avec la relation des Bals-des-bois et les Fêtes roulantes « Buvez toujours vous ne mourrez jamais, » Rabelais; par Anagramme Dauneur. Un vol. in-18, de près de 200 pages, avec figure. Prix: 1 fr., et 1 fr. 25 cent. par la poste.

A Paris, chez madame Cavanagh, libr., sous le nouveau passage du Panorama, n°. 5, entre le bou evard Montmartre et la rue S. Marc.

Ces différens ouvrages se trouvent aussi chez LE NORMANT, TUG des Prélres Saint-Germain-l'Auxerrois, no. 42.

NOUVELLES DIVERSES.

On écrit de Baltimore: Depuis que le brigand Dessalines s'est emparé de l'autorité à Saint-Domingue, il ne s'est rien passé dans cette colonie, qui ne tende à en compléter les désastres. Elle est plongée dans le trouble et la confusion. La cour et le conseil de Dessalines se 'composent, en majeure partie, des mêmes intrigans qui ont assisté et contribué à toutes les catastrophes dont Saint-Domingue a été le théâtre depuis douze ans. Ce sont, pour la plupart, des Français venus d'Europe, sans autre fortune que leur savoir-faire, et sans autre perspective que celle de s'enrichir par tous les moyens que les événemens ponrraient offrir à leur cupidité. Ils se sont, en conséquence, accolés, dans le principe, à ceux qu'ils ont cru en position de dominer, et successivement à tous les chefs de parti dont la cause leur paraissait bonne à épouser. C'est ainsi qu'on a vu ces lâches Français cajoler de vils esclaves, vendre leur plume et leurs conseils à des brigands couverts de sang et chargés de dépouilles.

C'est encore par suite des mêmes spéculations de ces misérables, que Dessalines se trouve environné de blancs européens qui ne rougissent pas d'être ses ministres, ses secrétaires, ses satellites, ses créatures et de faire cause commune avec des anthropophages de la côte d'Afrique, contre leurs propres compatriotes. Les hommes dont il s'agit ici, sont incontestablement plus coupables que les nègres rebelles de SaintDomingue. Ceux-ci du moins combattent d'après des idées et un système qui, aux excès et aux crimes près, peuvent, jusqu'à un certain point, paraître excusables de leur part; ils combattent d'ailleurs contre une espèce d'hommes différente de la leur; tandis que leurs lâches auxiliaires ont à la fois à rougir d'être les valets et les flatteurs d'une aussi vile canaille, et de faire la guerre à leur propre espèce, dans la personne des malheureux colons. Aussi est-ce particulièrement sur eux que tombent les malédictions des colons réfugiés; car on rend, en général, aux cannibales de Saint-Domingue, la justice de dire qu'ils valent mieux que ces blancs, apostats de l'humanité, qui ont abjuré leur patrie pour vendre leurs services et leurs talens à des esclaves ennemis de l'espèce blanche.

Quoi qu'il en soit, ces mêmes intrigans atteignent leur but; ils sont gorgés de richesses et chargés des dernières dépouilles de leurs compa

triotes. Ils font continuellement passer des fonds et des effets précieux au continent, et diverses maisons de commerce de New-Yorck, de Norfolck et de Baltimore en sont dépositaires. On assure que néanmoins toutes ces richesses ne sont pas uniquement le fruit du pillage, et qu'il e mêle beaucoup de guinées à l'or que ces gens-là ont entassé. Suivant le bruit public, ils ont, avant et depuis la reddition de la colonie, reçu des sommes considérables de la part du gouverneur de la Jamaïque, qui a cru devoir, par ce moyen, les rendre favorables à la cause de l'Angleterre, et s'assurer de ces machines à intrigues, pour faire mouvoir à son gré l'administration de Saint-Domingue. Aussi a-t-il été conclu, entre lui et Dessalines, un traité d'alliance et d'amitié, dont toutes les dispositions ont été dictées par le gouvernement anglais, et qui, com on peut le penser, n'est pas de nature à rétablir la fortune de cette malheureuse colonie.

Londres.

comm

La dernière victoire des anglais dans l'Inde, les a mis, disent les journaux de Londres, en possession d'Agra et de Delhi. « Quel que soit le degré d'importance, dit the Bri» this-Gazette, que quelques personnes attachent à ces con» quêtes, nous réclamons contre leur injustice, et nous » demandons en vertu de quel titre nous nous arrogeons le » droit d'intervenir ainsi dans les disputes des nois de l'Inde, >> et de leur dicter des lois, dont l'unique résultat est d'y >> agrandir notre territoire et notre puissance. Les malheu >> reux habitans de ces contrées gémissent sous le poids des >> horribles calamités que notre ambition, notre esprit » d'agrandissement et notre avarice leur ont attirées. Il est >> temps enfin d'examiner combien, en étendant ainsi notre » domination, nous affaiblissons nos forces, et nous la— >> rissons la source de notre opulence dans l'Inde. »

Le bill sur l'état de détresse nationale passera, dit-on, incessamment il porte les forces nationales à 80,000 hommes de troupes réglées, 100,000 marins, 300,000 volontaires. On ajoute que les plus grands politiques ont regardé cette exagération de force comme très-préjudi

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