Page images
PDF
EPUB

ciable aux intérêts de l'état. Les militaires les plus instruits, dans la chambre des communes, ont voté pour une augmentation des troupes de ligne, qu'ils eussent préférée à cette masse de volontaires inexpérimentés. Le préambule du bill porte que S. M. a le droit incontestable d'exiger, en cas d'invasion, le service de toutes les classes du peuple. Ce préambule, qui n'a occasionné dans la chambre des communes aucune réclamation, a été vivement attaqué dans la chambre des pairs, par lord Grenville, entr'autres, qui l'a regardé comme entièrement opposé à la constitution, qu'une telle mesure mettrait le monarque en état de renverser quand il lui plairait.

La proclamation suivante a été publiée dans les états électoraux de Bavière, par ordre de la direction provinciale :

«Des ennemis du gouvernement français ont répandu et fait vendre un libelle qui a pour titre: Napoléon Bonaparte et le Peuple Français sous son consulat. Allemagne, 1804. Cet écrit contient les diatribes les plus injurieuses contre le premier consul et le gouvernement français; en conséquence, il est ordonné à tous les officiers de police, magistrats et autorités constituées des états bavaropalatins, de défendre, sous peine d'une forte amende, à tout individu quelconque, et principalement aux libraires, de vendre et distribuer du susdit libelle diffamatoire. »

La diete de Ratisbonne a repris le cours de ses séances On attend toujours une déclaration de la Russie, dans le sens de celle du gouvernement français, pour la reprise de la médiation des deux puissances. La commission établie pour faire exécuter le conservatoire impérial a suspendu ses séances. M. le baron de Gemmingen, ministre de Bade, et l'un des membres de cette commission, est parti pour Vienne.

Des lettres arrivées à Rotterdam, du Cap de BonneEspérance, portent qu'à Ceylan, l'armée anglaise, réduite à 300 hommes renfermés dans une citadelle, y est cernée par 2000 hommes de troupes du pays. On paraissait, an Cap, disposé à tenter de s'emparer de cette ile, avec le consentement et le secours des insulaires; on complait faire servir à cette expédition quelques gros vaisseaux richement chargés, arrivés de Batavia, mais que la guerre empêchait de continuer leur voyage pour la Hollande; les cargaisons en avaient été débarquées.

On a également appris, par les mêmes lettres, que le contre-amiral batave Dicker, commandant deux vaisseaux de ligne, ayant été instruit, à l'Isle-de-France, de la reprise des hostilités, s'était réuni au contre-amiral Linois.

Un émigré de Porto-Ferrajo, nommé Fossi, recrutait à Naples pour les Anglais. Il avait envoyé, dans les Abruzzes, un émissaire chargé d'engager tous les Corses qui servent dans les bataillons liguriens. S. M. Sicilienne a ordonné que cet embaucheur fût déporté et détenu dan une île de la Sicile. (Moniteur.)

PARIS.

L'expédition des Anglais contre le port de Boulogne, annoncée depuis si long-temps avec tant d'emphase, n'a eu aucun résultat. Le 27 germinal, un fort vent d'EstNord-Est a décidé l'amiral de la flottille française à faire rentrer les bâtimens qui étaient dans la rade. Une prame el quinze canonnières qui avaient eu ordre de se retirer à Eaples, ont eu un engagement assez vif avec six frégates ennemies, et n'ont pas perdu un seul homme elles ont forcé les Anglais de prendre le large. Leur croisière a disparu et regagné les côtes d'Angleterre..

En Hollande, ils n'ont pas été plus heureux. Quatre de leurs grosses peniches, chargées de troupes, sont venues attaquer, le 21, la frégate le Cheval-Marin, stationnée au Texel, les équipages étaient pris de punch. Le combat n'a été ni douteux ni long; deux peniches ont été coulées bas, les deux autres sont parvenues à se sauver, mais n'ont pas rapporté la moitié de leur monde. Cette attaque est un véritable acte de folie qui coûte cher à l'armée anglaise; elle y a perdu plusieurs centaines d'hommes, La frégate le Cheval-Marin n'a fait aucune perte. Les Anglais probablement comptaient la surprendre. »

[ocr errors]

Le premier consul a adressé au sénat conservateur le message suivant :

Saint-Cloud, le 28 germinal an 12.

« Sénateurs, le sénateur Joseph Bonaparte, grand-offi»cier de la légion d'honneur, m'a témoigné le désir de » partager les périls de l'armée campée sur les côtes de Bon»logne afin d'avoir part à sa gloire.

» J'ai cru qu'il était du bien de l'état, et que le sénat » verrait avec plaisir qu'après avoir rendu à la république » d'importans services, soit par la solidité de ses conseils » dans les circonstances les plus graves, soit par le savoir, » Thabileté, la sagesse qu'il a déployés dans les négocia » tions successives du traité de Morfontaine, qui a terminé » nos différends avec les Etats-Unis d'Amérique; de celui » de Lunéville, qui a pacifié le continent; et dans ces der

niers temps de celui d'Amiens, qui avait rétabli la paix » entre la France et l'Angleterre; le sénateur Joseph Bona» parte fût mis en mesure de contribuer à la vengeance que »se promet le peuple français pour la violation de ce der »nier traité, et se trouvât dans le cas d'acquérir de plus en » plus des titres à l'estime de la nation.

[ocr errors]

Ayant déjà servi sous mes yeux dans les premières can »pagues de la guerre, et donné des preuves de son courage » et de ses bonnes dispositions pour le métier des armes daus »le grade de chef de bataillon, je l'ai nommé colonel com» mandant le quatrième régiment de ligne, l'un des corps » les plus distingués de l'armée, et que l'on compte parmi » ceux qui, toujours placés au poste le plus périlleux, » n'ont jamais perdu leurs étendards, et ont très-souvent » ramené ou décidé la victoire.

}

>> Je desire en conséquence que le sénat agrée la de» mande que lui fera le sénateur Joseph Bonaparte de >> pouvoir s'absenter de ses délibérations pendant le temps » où les occupations de la guerre le retiendront à l'armée. »

Le sénat a chargé son vice-président et ses secrétaires, d'exprimer au premier consul les sentimens que le corps partage avec la France pour son illuste frère.

-Le sénat s'assemble demain, pour présenter au premier consul les candidats pour les sénatoreries auxquelles il n'a pas encore été nommé; il procédera ensuite à l'élection des sénateurs parmi les candidats désignés.

[ocr errors]

- La traduction de l'Eneide, dont la publication n'a été retardée que par respect pour un ouvrage qui exigeoit, de la part des éditeurs, tant de soins dans les détails de son exécution typographique, sera enfin mise en vente lundi prochain, 3 floréal, par les libraises Giguet, Michaud et comp., ainsi que chez le Normant. L'empressement avec lequel on l'attendait depuis si long-temps, semblait prescrire aux éditeurs de la rendre, pour ce qui les concernait, dans cette grande production, digne du nom de M. Delisle et de l'impatience du public.

On écrit de Hambourg, que le cit. Reinhard, ministre français en cette résidence, a demandé et obtenu du sénat qu'on lui remit une note des noms, qualités et domiciles des émigrés français qui sont ici. Quelque-uns d'entre eux n'ont pas jugé à propos d'attendre l'effet de cette mesure: ils ont quitté la ville au premier bruit qui s'en est répandu.

D'après une lettre datée de Naples, du 30 brumaire an 12, «<les manuscrits qu'on déroule à présent sont, pour la plupart, des traités d'Epicure. Il y a aussi un ouvrage sur la grammaire, et un autre sur la rhétorique. Cette opération se fait avec beaucoup de lenteur, encore est-ce l'Angleterre qui fait la moitié des frais. Elle a ici des commissaires-directeurs et inspecteurs pour le déchiffrement de ces précieux monumens.

» Il y a encore sept a huit cents rouleaux; mais on sera au moins dix ans à savoir ce qu'ils contiennent, si l'on n'ac-, célère pas les travaux. »

Dans une seconde lettre, on mande que « les déchiffreurs ont trouvé dernièrement un ouvrage de Phedrus, l'ami de Cicéron; il traite de la Nature des Dieux. Le savant anglais, M. Haiter, qui préside à ce déchiffrement et qui traduit ces manuscrits du grec en latin, a trouvé

dans celui de Phedrus des morceaux entiers que Cicéron a traduits dans son traité sur le même sujet. Les premières lignes d'un nouveau manuscrit font espérer que ce sera un ouvrage historique ». La lettre ne spécifie pas si ce manuscrit est grec ou latin.

On écrit de Nantes: Chaque jour nous acquérons des preuves nouvelles de la barbarie des Anglais. Le parlementaire la Louise-Chérie, capitaine Lehuédé, de Paimbœuf, qui est entré en rivière le 16 du courant, a été expédié de Kingston, île Jamaïque, le 12 janvier dernier. Suivant la capitulation du Cap, les Anglais ne devoient renvoyer en France que les convalescens; ils devoient leur fournir toutes les choses de première nécessité. De 204 hommes embarqués sur ce cartel, il y avoit 136 malades, épuisés par les fatigues et les maladies qu'ils avoient essuyées à Saint-Domingue, encore attaqués de la diarrhée, et la plupart du scorbut. Les Anglais ont eu la barbarie de les renvoyer ainsi, dans le cœur de l'hiver, sans vivres frais, sans vin, sans boissons fortifiantes, sans hamacs, sans linge, sans couvertures, et même sans médicamens. Enfin ces malheureuses victimes de la férocité britannique ont été obligées, dans un état aussi déplorable, de coucher à plat-pont, et souvent dans l'humidité. Pour comble de malheur, la traversée a été longue, dure et pénible; 107 hommes ont succombé ; 23 sont encore malades.

-Parmi les adresses de félicitation qui ont été présentées au premier consul, on a distingué celle du conseiller d'état Pétiet, qui s'est exprimé en ces termes, au nom du collége électoral de l'Yonne :

« Citoyen premier consul, la première pensée du col lége électoral du département de l'Yonne a été de se féliciter de la découverte d'un complot qui devoit plonger la France dans les larmes et dans le deuil: ainsi sont déjouées les combinaisons de ce gouvernement atroce qui voue au poignard d'un scélérat obscur le héros qu'il désespère de vaincre. Citoyen premier consul, songez que c'est vous occuper de notre bonheur, que de vous occuper de vos dangers. Il est temps de confondre sans réserve votre destinée dans celle de l'état, et de réduire à l'inutilité de conspirer contre vous, l'irréconciliable ennemi que l'éclat de notre puissance importune. Alors, et seulement alors, s'évanouira tout espoir d'un bouleversement; alors vous vivrez plus heureux, et la France arrivera à ce haut

« PreviousContinue »