DE SAINT PAUL AUX GALATES, EPHESIENS, PHILIPPIENS, TRADUITES EN FRANÇOIS AVEC L'EXPLICATION Tirée des Saints Peres & des Auteurs Ecclefiaftiques Bono Leonar IBY STUD A BRUXELES LAUS Chez EUGENE HENRY FRICx, Imprimeur du Avec Approbations & Privilege de Sa Majesté. A VIS SUR L'EPISTRE DE SAINT PAUL AUX PHILIPPIENS. E fujet de cette Lettre n'eft proprement qu'une actionde-grace que l'Apôtre Saint Paul rend aux Philippiens peuples de la Macedoine, de la liberalité qu'ils avoient exercée envers lui; auffi eftelle pleine des marques de fa tendreffe, de fa reconnoiffance, & des témoignages de fon zele pour leur falut. Cet Apôtre avoit travaillé avec beaucoup de fatigue à leur converfion, & avoit fouffert dans Philippes même de cruelles perfecutions; mais en même temps l'Evangile y avoit fait beaucoup de fruit & un progrès fuprenant ; en forte que ces peuples avoient embraflé la foi avec une ardeur extraordinaire, & donné donné dans toutes les occafions des marques effectives de leur zele & de leur liberalité; & l'Apôtre en avoit reffenti lui-même plufieurs fois des effets trèsparticuliers à Theffalonique, & en dernier lieu à Rome, où il étoit captif, par les mains d'Epaphrodite qu'ils lui avoient envoyé., pour le fecourir dans fes befoins & s'informer de fes nouvelles. L'Apôtre pour les en remercier leur écrivit cette Lettre, qui ne leur fut pas renduë auffi-tôt qu'il l'eût defiré, parce qu'Epaphrodite qui en devoit être le porteur étoit tombé malade, & avoit été en danger de mourir. Dans les premiers Chapitres faint Paul affûre les Philippiens qu'il ne les oublie point devant Dieu, qu'il ne fe reffsouvient jamais d'eux qu'avec une extrême confolation, qu'il a bien de la joie d'apprendre qu'ils perfeverent dans la doctrine qu'il leur avoit prêchée, qu'il a toute la reconnoiffance qu'il doit à la part qu'ils ont prife à fes liens, qu'il prie Dieu fans ceffe, afin que leur charité & leur juftice croiffe de plus en plus; enfuite il les confole en leur apprenant que fes liens, bien loin de nuire au progrès de l'Evangile, l'avoient rendu celebre à la Cour même de de l'Empereur. Il les loue de la fermeté avec laquelle ils ont fouffert toutes fortes de perfecutions de la part de leurs concitoyens & des faux-freres. Il leur témoigne fon zele pour leur falut, & les affûre qu'il eft prêt à y facrifier fon repos & fa propre vie; qu'il a un grand defir de les revoir pour les encourager par fa préfence & par fes inftructions. Il les avertit de ne pas fe laiffer féduire par les faux-docteurs, qu'il qualifie de chiens & d'ennemis de la croix, parce qu'ils vouloient en anéantir le fruit par l'alliance des ceremonies legales; il leur prouve que la circoncifion exterieure de la chair n'eft rien, & que c'eft à celle de l'efprit que les Chrétiens font appellés, que toute la perfection confifte à croire & à connoître JESUS-CHRIST & à efperer en fa resurrection. Enfin dans les derniers Chapîtres il leur donne diverfes regles pour fe conduire faintement, & fe conferver purs & irreprehenfibles au milieu de la corruption du fiecle, il les exhorte à fuir les difputes, à être affidus à la priere, à avoir une attention charitable fur les befoins de ceux qui annoncent l'Evangile; il les excite à la patience & à l'humilité par |