Saint Odilon, abbé de Cluny: sa vie, son temps, ses oeuvres (962-1049)

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E. Vitte, 1898 - Abbots - 800 pages
 

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Page 612 - On essaya dans la même province un moyen dont nous ne croyons pas qu'on se fût jamais avisé ailleurs : beaucoup de personnes mêlaient une terre blanche semblable à l'argile, avec ce qu'elles avaient de farine ou de son, et elles en formaient des pains pour satisfaire leur faim cruelle. C'était le seul espoir qui leur restât d'échapper à la mort, et le succès ne répondit...
Page 613 - ... déchirer leur proie. Comme on ne pouvait donner à tous les morts une sépulture particulière , à cause de leur grand nombre, des hommes pleins de la grâce de Dieu creusèrent dans quelques endroits des fosses, communément nommées charniers, où l'on jetait cinq cents corps , et quelquefois plus quand ils pouvaient en contenir davantage.
Page 604 - Tout le monde sait, dit-il, de quelle manière les maîtres séculiers traitent leurs serfs et leurs serviteurs. Ils ne se contentent pas du service usuel qui leur est dû ; mais ils revendiquent sans miséricorde les biens et les personnes, les personnes et les biens.
Page 610 - On eût dit que les élémens furieux s'étaient déclaré la guerre, quand ils ne faisaient en effet qu'obéir à la vengeance divine, en punissant l'insolence des hommes. Toute la terre fut tellement inondée par des pluies continuelles que , durant trois ans, on ne trouva pas un sillon bon à ensemencer. Au temps de...
Page 677 - ... Tout ce que l'on peut admettre, c'est Cluny centre de l'école bourguignonne. Que l'ordre clunisien se soit distingué par son goût pour les arts, pour les belles constructions, c'est incontestable : nous n'en voulons pour preuve que les éloquentes récriminations de saint Bernard ' qui semblent viser directement le luxe d'églises telles que Cluny ou Vézelay; mais il n'a pas existé d'école clunisienne ayant eu des procédés propres. Viollet-le-Duc, hanté de cette idée que l'art roman...
Page 611 - ... un œuf ou une pomme pour les attirer à l'écart, et ils les immolaient à leur faim. Les cadavres furent déterrés en beaucoup d'endroits pour servir à ces tristes repas. Enfin, ce délire ou plutôt cette rage s'accrut d'une manière si effrayante, que les animaux mêmes étaient plus sûrs que l'homme d'échapper aux mains des ravisseurs, car il semblait que ce fût un usage désormais consacré...
Page 5 - ... défoncée, vient éveiller l'imagination ; la pensée en est frappée, non moins que les regards ; on s'émeut, on se demande quel rôle ce fragment a pu jouer dans l'ensemble ; on se laisse entraîner involontairement à la réflexion, à l'étude : peu à peu l'édifice entier se relève aux yeux de l'âme, et quand cette œuvre de reconstruction intérieure s'est accomplie, on voit l'abbaye, l'église, la cathédrale se redresser dans toute sa noblesse, toute sa beauté ; on croit errer sous...
Page 679 - Bourgogne que l'école bourguignonne, à laquelle ont payé tribut indistinctement a résumé son avis en termes excellents que nous nous permettons de reproduire : « Nous nous bornerons ici à constater un fait qui seul suffit à ranger parmi les mythes archéologiques cette école clunisienne. Prenons les dix ou onze églises importantes qui dépendaient le plus étroitement de la grande abbaye bourguignonne, et qui ont été bâties soit en même temps que la basilique de Cluny, soit peu d'années...
Page 286 - De re diplom., loc. cit. écrivait les noms des religieux , et ceux de leurs pères, mères, frères et sœurs. Il restait sur l'autel pendant toute l'année. Le jour de l'anniversaire général, il était déroulé dans toute sa longueur. Le prêtre recommandait en ces termes ceux qui y figuraient : Seigneur, daigne admettre dans le sein de tes élus les âmes de tes serviteurs et servantes dont les noms se voient écrits sur cet autel (I).
Page 612 - Un scélérat s'était construit, non loin de là, une cabane où il égorgeait les passants et les voyageurs qui s'arrêtaient chez lui. Le monstre se nourrissait ensuite de leurs cadavres. Un homme vint un jour y demander l'hospitalité avec sa femme, et se reposa quelques instants.

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