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No. 272.-Sir H. Wynn to Viscount Palmerston.-(Rec. August 4.) MY LORD, Copenhagen, July 28, 1851. WITH reference to your Lordship's despatch of May the 16th, I have the honour to inclose a copy of an answer which I have received from the Danish Minister to the representations which I was directed to make on the subject of ships engaged in the Slave Trade having gone to the Danish island of St. Thomas for necessaries and equipments. I have, &c. Viscount Palmerston, G.C.B.

H. W. WILLIAMS WYNN.

(Inclosure.)-M. de Reedtz to Sir Henry Wynn.

M. LE CHEVALIER, Copenhague, ce 19 Juillet, 1851. J'AI eu l'honneur de recevoir l'office que par ordre de votre Gouvernement vous avez bien voulu m'adresser en date du 26 Mai dernier, et dans lequel, en portant à la connaissance du Gouvernement du Roi, mon auguste Maître, que des bâtiments venant de l'Ile de Cuba, et destinés à faire le commerce de nègres, se seraient approvisionnés à St. Thomas, vous exprimez le désir qu'il fût enjoint aux autorités locales de cette île de s'opposer à de semblables entreprises, et nommément de séquestrer par l'autorité de justice tout bâtiment qui se présenterait dans le port de St. Thomas dans de pareilles circonstances.

Le port de St. Thomas jouissant, comme vous le savez, M. le Chevalier, en sa qualité de port franc, d'exemptions et d'immunités fort grandes, il devient très difficile, sinon impossible, de faire subir aux bâtiments nombreux qui le fréquentent, d'inquisitions gênantes pour le commerce, et ouvertement contradictoires aux vues et aux principes qui ont guidé le Gouvernement Danois en dotant l'Ile de St. Thomas d'un privilège aussi important. Le Gouvernement du Roi ne saurait perdre de vue non plus, qu'en tout cas le droit de visite dérivant du Traité de 1834, serait limité à des bâtiments mar chands naviguant sous pavillon Anglais ou Français, et ne s'étendrait pas aux navires sous pavillon Espagnol, dont il a été spécialement question dans le cas présent.

Malgré ces circonstances, dont votre Gouvernement, M. le Chevalier, ne méconnaîtra certainement pas, j'en suis sûr, la portée, le Gouvernement du Roi, constamment animé par le désir de contribuer autant que possible à la suppression de la Traite et de s'associer à toute entreprise dictée directement ou indirectement dans ce but salutaire, n'a pas tardé de faire parvenir au Gouverneur. Général des Antilles Danoises, des ordres qui lui prescrivent la plus rigoureuse surveillance à l'égard des bâtiments venant de Cuba, et dont il y a réellement lieu de soupçonner la destination, et de prendre incessamment toutes les mesures en quelque manière compatibles avec les privilèges dont jouit le commerce de St. Thomas, [1851-52.] 2 C

pour réprimer les abus sur lesquels vous avez appelé l'attention de mon Gouvernement.

Sir Henry Wynn.

Je profite, &c.

REEDTZ.

No. 274.-Viscount Palmerston to Sir Henry Wynn.

SIR, Foreign Office, August 26, 1851. I HAVE received your despatch of the 28th ultimo, transmitting a copy of the note which you had received from the Danish Government in answer to the representations which you were instructed in my despatch of the 16th of May, to make to that Government, in consequence of its having been reported to me that several vessels which had left Cuba for the purpose of engaging in Slave Trade, had gone to the Danish island of St. Thomas for supplies and equipments.

M. Reedtz, in his reply, states that as the Danish Government have granted to St. Thomas the privileges of a free port, it would be very difficult, if not impossible, to subject vessels arriving there to vexatious visits, which would be injurious to commerce, and opposed to the principles by which the Danish Government were guided in conferring the important privilege of a free port on that island; and the Danish Minister further states that his Government cannot lose sight of the fact that in any case the right of visit under the Treaty of 1834 is limited on the part of Denmark to merchant-vessels sailing under the English or French flags, and cannot be exercised with respect to vessels under the Spanish flag.

I have to instruct you in reply to present a note to M. Reedtz, stating that it appears to Her Majesty's Government that the first objection of the Danish Government has not much practical weight, because the fittings and equipments of a vessel intended for Slave Trade are so different from that of a merchant-ship engaged in lawful commerce, that a very slight and by no means vexatious inspection would enable the examining officers to distinguish the one from the other. And as to the second objection, it appears to Her Majesty's Government that the Government of Denmark have in making that objection, confounded 2 things which are essentially distinct, namely, the right to stop and search merchant-vessels on the high seas, which is a right that can be acquired only by Treaty, and the right to examine and search within a Danish port any foreign merchant-vessel suspected of violating the laws of Denmark, which is a right inherent in national sovereignty. Her Majesty's Government would beg to impress upon the Danish Government, that they need no Treaty with Spain or Brazil, or with any foreign State, to enable them to search merchant-vessels in a Danish port, suspected of violating the laws of Denmark against Slave Trade, and Her Majesty's Government cannot think that the Danish Govern

ment will, on reflection, be of opinion that they will at all interfere with the most perfect freedom of lawful trade in St. Thomas, by preventing that port from being made a haunt and place of equipment for slave-traders.

Sir Henry Wynn.

I am, &c.

PALMERSTON.

FRANCE.

No.276.-The Marquis of Normanby to Visc. Palmerston.-(Rec. May 9.)
MY LORD,
Paris, May 8, 1851.

WITH reference to your Lordship's despatch of the 10th of March to Mr. Jerningham, I have the honour to transmit the copy of a letter from M. Baroche, respecting your Lordship's desire that the French Government should enact a law, declaring that such of their citizens as shall be concerned in the Slave Trade shall be deemed and dealt with as pirates, and shall, on conviction, be liable to suffer a severe secondary punishment. I have, &c. Viscount Palmerston, G.C.B. NORMANBY.

(Inclosure.)-M. Baroche to the Marquis of Normanby.

M. L'AMBASSADEUR,

Paris, le 4 Mai, 1851. VOTRE Excellence a communiqué à mon prédécesseur, le 20 Mars dernier, un exemplaire de la loi Brésilienne du 4 Septembre, 1850, dont l'objet est de supprimer, par l'adoption de nouvelles mesures, la Traite des Noirs dans l'empire. A cette loi se trouvait annexé le Décret Impérial du 14 Octobre suivant, qui en règle l'exécution.

En transmettant ces documents au Gouvernement de la République, votre Excellence annonce qu'elle a été chargée de lui faire remarquer que le crime de Traite des Noirs y est assimilé à la piraterie, et de l'engager à faire rendre une loi d'après laquelle les citoyens Français qui participeraient à la traite seront considérés commes pirates, et punis en conséquence. Votre Excellence red mande également à notre attention les règlements Brésiliens destinés à rendre plus efficace l'application des lois contre la Traite des Noirs, et nous prie d'examiner si tout ou partie de ces règlements pourraient être avantageusement adoptés en France.

recom

En ce qui concerne l'assimilation de la Traite à la Piraterie, votre Excellence ajoute que la législation de l'Angleterre et celle des Etats Unis sont depuis longtemps d'accord sur ce point, qu'il n'en est résulté que des avantages dans la pratique, non seulement par suite de l'intimidation qu'elle inspire, mais par l'effet moral

que produit sur les esprits la qualification donnée si justement à un aussi odieux trafic.

Votre Excellence exprime la confiance que le Gouvernement de la République, animé à l'égard de ce trafic d'une aversion égale à celle des autres Gouvernements, voudra manifester ses sentiments aux yeux du monde en provoquant le vote d'une loi semblable à celles qui existent déjà en Angleterre, aux Etats Unis et au Brésil.

Votre Excellence enfin proteste que la démarche dont elle est l'intermédiaire, n'est nullement dictée par la pensée que des citoyens Français se déshonoreraient au point de prendre part à des transactions aussi honteuses, mais bien par le vif désir du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, que la sanction morale de la France vienne fortifier le stigmate que l'opinion du monde civilisé a déjà imprimé aux hommes qui se livrent au commerce de leurs semblables.

Le Chargé d'Affaires de France à Rio Janeiro avait déjà donné connaissance au Gouvernement de la République, de la loi dont votre Excellence a entretenu mon prédécesseur. Nous avions vu

avec une vive satisfaction le Brésil adopter des mesures, qui, si leur exécution répond à la pensée qui les a inspirées, peuvent enfin assurer l'extinction complète de la Traite des Noirs, ce grand but que la France, comme l'Angleterre et les Etats Unis, tient à l'honneur d'avoir poursuivi depuis plus de 30 ans. Les efforts du Gouvernement Français en ce qui concerne ses nationaux, ont été couronnés d'un plein succès. Les lois Françaises contre la Traite des Noirs contiennent, votre Excellence ne l'ignore pas, les clauses pénales les plus rigoureuses; elles frappent ceux qui s'y livrent de peines afflictives et infamantes. En présence de cette législation sévère et de la vigilance de notre croisière, le pavillon Français a cessé depuis longtemps de couvrir des cargaisons de noirs pour se livrer au commerce sur la côte d'Afrique. La situation de la France diffère donc essentiellement de celle où se trouvait le Brésil lorsqu'il a adopté les mesures rappelées dans la dépêche de votre Excellence. Les lois rendues antérieurement dans cet empire, contre la Traite, ayant été jusqu'à présent complètement inefficaces, on comprend qu'on ait pu croire nécessaire d'assimiler le commerce des Noirs à la piraterie, et d'appuyer cette déclaration par des dispositions législatives destinées à la rendre effective. En France la traite est depuis longtemps déjà considérée et punie comme un crime passible des travaux forcés. Le but auquel on tendait a été atteint, le commerce Français ne se livrant plus à ce coupable trafic. Au point de vue pratique, l'adoption d'une loi nouvelle assimilant la traite à la piraterie ne serait donc pas d'une utilité réelle. Comme effet moral, elle ne pourrait rien ajouter à la réprobation dont la Traite des Noirs est l'objet, tant de la part du Gouvernement que dans l'opinion publique. Les lois qui l'ont successivement frappée

des peines les plus sévères que comporte notre législation, les escadres envoyées à la côte d'Afrique avec mission de surveiller les opérations de notre commerce, ont certes produit tout l'effet moral qu'on devait en attendre, et personne ne peut se méprendre aujourd'hui sur la nature de nos sentiments. Rècemment encore la France a donné une preuve non-équivoque de sa sympathie pour la race noire, en abolissant complètement l'esclavage dans ses colonies, et en décrétant que tout citoyen Français possédant des esclaves en pays étranger perdrait sa nationalité.

Dans cet état de choses, le Gouvernement de la République ne pense pas qu'il y ait lieu de proposer à l'Assemblée Nationale l'adoption d'une loi semblable à celle qui a été récemment publiée au Brésil, et qui, au point de vue de notre législation, comme à celui de l'opinion publique, susciterait en France des objections sérieuses, mais il n'en est que plus fermement résolu à user, comme par le passé, de tous les moyens que les lois existantes mettent à sa disposition pour la répression de la Traite. Agréez, &c. S.E. le Marquis de Normanby.

J. BAROCHE.

No. 277.-Viscount Palmerston to the Marquis of Normanby. MY LORD, Foreign Office, May 19, 1851.

I HAVE received and laid before the Queen, your Excellency's despatch of the 8th instant, inclosing a copy of a note addressed to you on the 4th instant by M. Baroche, explaining the reasons why the French Government do not consider it necessary to accede to the proposal which your Excellency made to them on behalf of Her Majesty's Government, that the crime of slave-trading should be declared piracy by law in France.

When I addressed to Mr. Jerningham my despatch of the 10th of March last, my attention had not been drawn to the fact that Russia, the Germanic Confederation, Portugal, the Argentine Confederation, and the Republics of New Granada, Venezuela, and the Equator, have already passed laws stigmatizing the crime of Slave Trade as piracy.

I transmit to your Excellency 2 copies of translations of the laws of these several States on this subject; and I have to instruct you to present one copy of these papers to M. Baroche, and to say that the knowledge that such measures have been adopted by so many of the States of Christendom, must surely constitute a strong inducement to the French Government to accede to the request which you have made to them on the part of Her Majesty's Government, that a law to the same effect should also be enacted in France.

You will further state, that it was not on the French nation that the moral effect of such a law as that which Her Majesty's Government proposes was intended to bear, because it is well known that

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