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mauvais temps ou pour échapper à la poursuite d'autres navires, devront y être admis sans obstacle. Par contre, les navires de l'une et de l'autre partie belligérante ne pourront conduire dans les ports Hambourgeois les bâtiments de guerre ou les bâtiments marchands qu'ils auront capturés, excepté dans le cas où ces navires seront forcés de se réfugier dans un port, non pas à cause des dangers de la guerre, mais à cause du mauvais temps ou des avaries qu'ils auront éprouvées à la suite d'une tempête.

No. 97.-Protocole de la Conférence tenue au Foreign Office à Londres, le 23 Août, 1850.

LE Chargé d'Affaires d'Autriche a annoncé :

Qu'il a été autorisé par sa Cour à adhérer en son nom aux principes énoncés dans le Préambule et l'Article I du Protocole du 2 Août, 1850,* ainsi qu'aux déclarations renfermées dans les Articles II et IV; bien entendu que les stipulations du susdit Protocole ne pourront porter préjudice aux droits de la Confédération Germanique.

Le Ministre de Danemarc, en acceptant avec satisfaction l'adhésion ainsi donnée par la Cour d'Autriche au Protocole du 2 Août, a cru devoir rappeler de son côté, qu'il est bien entendu que les droits Fédéraux de l'Allemagne ci-dessus mentionnés, ne sauraient s'appliquer qu'au Duché de Holstein et à celui du Lauenbourg comme faisant partie de la Confédération Germanique.

Les Représentants de France, de la Grande Bretagne, de Russie, et de Suède et de Norvège, en rendant unanimement justice aux sentiments qui ont déterminé la Cour d'Autriche à adhérer aux principes établis par le Protocole du 2 Août, dans un intérêt général de paix et d'équilibre Européen, ont pris acte des susdites déclarations.

KOLLER.

D. REVENTLOW.

E. DROUYN DE LHUYS.
PALMERSTON.

BRUNNOW.

J. G. REHAUSEN.

No. 98.-Protocol recording the Exchange of the Ratifications of the Treaty of July 2, 1850.

Berlin, le 6 Septembre, 1850. LES Soussignés, M. de Sydow, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire de Sa Majesté le Roi de Prusse près la Confédération Helvétique, et M. de Bielke, Chargé d'Affaires de Sa Majesté le Roi de Danemarc près le Gouvernement de Sa Majesté le Roi de Prusse, chargés par leurs Gouvernements respectifs de l'échange des

* Page 953.

actes constatant la ratification du Traité de Paix conclu sous la médiation de la Grande Bretagne, le 2 Juillet dernier, entre Sa Majesté le Roi de Prusse, en son nom et en celui de la Confédération Germanique, et Sa Majesté le Roi de Danemarc, se sont réunis à cet effet sur l'invitation de Mr. Howard, Chargé d'Affaires de Sa Majesté Britannique, chez ce Représentant de la Puissance Médiatrice.

Les Soussignés ont produit et fait lecture des instruments de ratification, savoir, M. de Sydow des actes signés par

1. Sa Majesté le Roi de Prusse.

2. Son Altesse Royale le Grand Duc de Bade.

3. Son Altesse Royale le Grand Duc de Saxe-Weimar.

4. Son Altesse Royale le Grand Duc de Mecklenbourg-Schwerin. 5. Son Altesse Ducale le Duc de Saxe-Meiningen.

6. Son Altesse Ducale le Duc de Saxe-Altenbourg.

7. Son Altesse Ducale le Duc d'Anhalt-Dessau.

8. Son Altesse Ducale le Duc d'Anhalt-Bernbourg.

9. Son Altesse Sérénissime le Prince de Schwarzbourg-Sondershausen.

10. Son Altesse Sérénissime le Prince de Schwarzbourg-Rudol

stadt.

11. Son Altesse Sérénissime la Princesse de Waldeck.

12. Son Altesse Sérénissime le Prince de Lippe-Detmold.

13. Son Altesse Sérénissime le Prince de Reuss, branche aînée. 14. Son Altesse Sérénissime le Prince de Reuss, branche cadette. 15. Le Sénat de la Ville Libre de Lübeck.

16. Le Sénat de la Ville Libre de Bremen.

17. Le Sénat de la Ville Libre de Hambourg.

Et M. de Bielke, de 17 exemplaires de l'acte signé par Sa Majesté le Roi de Danemarc.

Les Soussignés ayant trouvé ces instruments en bonne et due forme, ont procédé à leur échange. M. de Bielke a déclaré à cette occasion, au nom de son Gouvernement, que celui-ci, en se prêtant à cet échange partiel sur la recommandation de la Puissance Médiatrice, conservait l'espoir que, comme le présent acte ne comprend pas encore tous les Etats appartenant à la Confédération Germanique, il ne tardera pas à recevoir le complément nécessaire pour constater la ratification de ce Traité par la totalité des Etats formant cette Confédération. En foi de quoi les Soussignés ont signé le présent Protocole fait en double, et y ont apposé le sceau de leurs armes.

Fait à Berlin, le 6 Septembre, 1850.

(L.S.) R. DE SYDOW.
(L.S.) HENRY HOWARD.
(L.S.) BIELKE.

No. 99.-Discours de M. le Comte Reventlow à l'Ouverture de la première Diète Ordinaire des Duchés de Slesvig-Holstein. MESSIEURS, Kiel, le 9 Septembre, 1850. En vertu de la Loi Electorale du 20 Octobre, 1848, vous avez été investis par la confiance du peuple de la faculté et de l'obligation de défendre les droits et les intérêts des duchés. C'est là une grande mission, et d'autant plus importante dans le moment actuel que le Duché de Slesvig-Holstein est plus que jamais réduit à ses propres forces et que l'attitude actuelle du peuple et de ses Représentants doit décider de l'avenir de la patrie.

Animée d'un sincère amour de la paix, la Lieutenance des duchés a fait de nouveaux efforts et tenté la voie de la conciliation pour amener la paix. Le Danemarc a formellement rejeté toute proposition conciliante et veut anéantir les droits des duchés avec le glaive du conquérant. Nous avons repoussé les armes à la main l'invasion ennemie et une bataille sanglante à été livrée près d'Idstedt. La bataille a été perdue. Nous avons à déplorer la mort de bon nombre de braves et la plus grande partie du Duché de Slesvig gémit maintenant sous l'oppression d'un arrogant ennemi, mais les forces du pays ne sont pas brisées. Notre armée, soutenue par l'assistance du peuple Allemand, s'accroit de jour en jour par les renforts de combattans qui s'empressent de venir se ranger sous nos drapeaux. La scission de la patrie Allemande nous remplit d'une profonde affliction; quant à nous, nous sommes fermement décidés de persévérer jusqu'à la fin en fidèles fils de l'Allemagne et de combattre pour l'honneur et le droit des duchés jusqu'à ce que nous soyons en possession de ce droit. Notre brave armée connaît son devoir et saura remplir sa tâche.

Par suite du Traité de Berlin du 2 Juillet, qui ne pouvait pas nous procurer la paix, ainsi que des décisions de cabinets etrangers, la Lieutenance des duchés a publié le manifeste du 22 Juillet et croit pouvoir compter sur votre approbation. La Lieutenance des duchés n'a pas pris part aux délibérations ouvertes à Francfort pour la réorganisation de la patrie Allemande; l'Allemagne n'a pas encore une suprême autorité directrice.

Le Département des Affaires Extérieures n'entretient point de relations officielles avec des puissances étrangères; nous sommes privés de leur protection, mais nous pouvons prendre librement des résolutions, et nous nous reposons dans cette position isolée sur la justice de notre cause et sur notre épée. Les ressources pour la continuation de la guerre ne sont pas épuisées. L'incertitude qui règne au sujet de sa durée et l'obligation constitutionnelle de soumettre le budget de la guerre à la sanction des Représentants du peuple, ont exigé cependant la présentation de projets de lei finan

ciers. La Lieutenance compte aussi pour l'avenir sur le patriotisme et sur le dévouement des duchés, et éprouve la plus vive gratitude pour les dons en argent et d'autre espèce qu'a faits et que fera dorénavant le peuple Allemand.

Le Gouvernement ne croit pas qu'il soit convenable de continuer dans cette Diète extraordinaire les travaux pour l'organisation intérieure du pays, attendu que tous les efforts doivent être dirigés vers la sauvegarde et la consolidation de l'existence légale des duchés. Une mesure, destinée à faciliter les transactions monétaires et tendante à frapper de la monnaie de billon, ainsi que quelques modifications de la loi sur le recrutement, sont les seuls objets dont le Gouvernement a reconnu l'urgence.

Messieurs!

Le moment actuel est grave. Que cette pensée nous porte à nous unir étroitement et, pleins de confiance dans les dispensations de la Providence, à conserver l'énergie et la force nécessaires pour mener notre cause à bonne fin.

Je déclare ouverte la Diète actuelle extraordinaire du Duché de Slesvig-Holstein.

No. 100.-Allocution de la Diète de Slesvig-Holstein au peuple Allemand.

FRERES ALLEMANDS!

Kiel, le 5 Octobre, 1850. LE moment où nous vous adressons la parole est grave et sollennel. Notre avenir le plus prochain repose sur notre glaive. Nous sommes menacés dans notre droit, dans notre liberté, dans notre nationalité, menacés dans tout ce qu'un peuple a de plus sacré.

Presque la moitié de notre pays est entre les mains d'un ennemi acharné. On y foule aux pieds les lois, le droit et les coutumes nationales; les fils du pays sont incorporés de force dans l'armée ennemie; les exactions les plus insupportables pèsent sur la population, dont le seul crime est de tenir à ses anciens droits et de ne pas vouloir se courber sous le joug du Danemarc.

De puissants Cabinets Européens se sont ligués avec le Cabinet Danois pour nous priver de notre bon droit et livrer pour toujours le Duché de Slesvig-Holstein à une nation étrangère et ennemie.

Quiconque connait notre situation sait que notre lutte n'a d'autre but que de repousser la plus injuste des attaques. Nous avons essayé tous les moyens compatibles avec le droit et avec l'honneur pour obtenir la paix et éviter la guerre avec toutes ses horreurs. Nous n'avions d'autre alternative que de nous soumettre sans réserve à un joug étranger ou de combattre notre ennemi jusqu'à la dernière extrémité.

Notre choix ne pouvait être douteux. Le peuple et le Gouvernement se sont décidés à l'unanimité pour le dernier parti. Comme les Lieutenants des duchés sont déterminés à continuer la guerre avec toute l'énergie possible, sans se soucier des Protocoles des Puissances étrangères, afin d'arriver à une paix honorable, nous, les représentants du peuple de Slesvig-Holstein, nous les seconderons dans l'exécution de ce dessein par tous les moyens qui sont à notre disposition. Nous avons résolu à cet effet d'imposer de nouvelles charges au pays et d'augmenter sa force armée qui est déjà considérable. Nous avons pris cette résolution dans la ferme attente que les représentants du pays peuvent compter sur un peuple énergique et vigoureux, qui est prêt à faire de grands sacrifices pour une grande cause.

Nous espérons donc que nos frères du Slesvig, qui ont à passer par de si rudes épreuves, supporteront dorénavant aussi, avec cette constance, qui à fait jusqu'ici leur gloire, les maux que l'ennemi fait peser sur eux, qu'ils persévéront jusqu'à ce que nous puissons faire luire pour eux le jour de la délivrance.

Notre brave armée attend ce jour avec impatience. Nous lui savons gré de ne pas se laisser abattre par les revers, de supporter gaiment les fatigues de la guerre. Elle répondra à l'espoir de la patrie.

Frères Allemands! Voilà la situation où nous nous trouvons actuellement. A une époque où tout autre sécours s'est éloigné de nous, vous ne nous avez pas abandonnés. Nous vous exprimons les remerciments du pays pour tout ce que vous avez fait en notre faveur, pour tous les secours tant en hommes qu'en argent et en d'autres dons.

Mais en lui adressant nos remerciments, nous exhortons sérieusement l'Allemagne à ne pas cesser de supporter avec nous les charges de la guerre, que pendant 2 ans nous avons supportées bien au delà de notre part. Car c'est la cause de l'Allemagne que nous soutenons, c'est son honneur que nous sauvegardons, sa liberté que nous défendons, son droit que nous scellons par notre sang. Il faut faire des efforts extraordinaires, afin que la guerre, poussée avec la vigueur nécessaire, puisse conduire au but. Le devoir sacré de l'Allemagne est de nous fournir des secours suffisants, pendant qu'il en est temps encore. Un peuple de 40 millions d'hommes peut faire de grandes choses, s'il est animé d'une même volonté.

L'avenir de l'Allemagne se réfléchira dans notre sort. Puisset-il relever notre patrie de l'abaissement du passé et de l'époque actuelle! Que telle soit la volonté du Tout-Puissant, qui tient dans ses mains les destinées des peuples et des empires.

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