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tubérisé; ce rameau, mesurant 12 millimètres de long, était fortement reflé sur la moitié de sa longueur, à partir de la base, tout en restant cylindrique; il portait à sa partie inférieure quatre proéminences tubérisées, dont l'une, saillante de 6 millimètres, affectait extérieurement la forme d'une fleur et il se terminait par une région très légèrement charnue, à l'extrémité de laquelle étaient groupés quelques bourgeons floraux peu développés; il constituait, en somme, un acte d'inflorescence. Au quatrième nœud, un bourgeon axillaire était resté très court en se tubėrifiant et l'autre atteignait 10 millimètres, renflé en forme de massue sur son tiers inférieur qui portait quelques bourgeons rudimentaires et terminé par une partie non tuberculisée, munie de jeunes fleurs, mesurant 1 millimètre à 2 millimètres et encore très éloignées de leur épanouissement. Le cinquième nœud portait un seul bourgeon développé, ayant donné un organe long de 3 millimètres et constitué par une petite masse ovoïde surmontée de deux fleurs. Au sixième noeud un des bourgeons axillaires était resté rudimentaire, l'autre était disposé à peu près comme celui du quatrième nœud, mais sa région basale tubérisée montrait extérieurement par rapport à la tige un bourgeon renflé, mais non différencié, se détachant à l'aisselle même de la feuille mère; de sorte que cette feuille possédait en apparence deux bourgeons axillaires, dont l'un, extérieur, était devenu charnu sans évoluer, l'autre, intérieur, avait fourni une inflorescence tuberculisée à la base: cette disposition rappelle les bourgeons axillaires prétendus multiples de certaines Dioscorées. Enfin le septième nœud portait deux bourgeons axillaires très courts formant. de petits tubercules ovoïdes, surmontés de jeunes bourgeons floraux.

Au point de vue anatomique, je signalerai seulement l'abondance des réserves amylacées dans la région médullaire des rameaux tubérisés ; les cellules sont bourrées de grains d'amidon qui deviennent polyédriques, par suite de compression réciproque; on trouve également de l'amidon dans le tissu cortical, mais les grains sont beaucoup plus petits et peu abondants. M. Chevalier avait simplement observé le bleuissement par l'iode du contenu cellulaire, mais n'avait pu déceler dans ses échantillons d'éléments figurés '.

Il résulte des faits précédents que: 1° le Coleus Dazo présente

1. Il n'y a pas lieu, je pense, de voir là une contradiction. Dans les échantillons normaux recueillis par M. Chevalier, les tubercules axillaires ne sont que des organes à peine ébauchés et les matières de réserve ne s'y sont point encore condensées; dans les conditions défavorables de culture, où j'ai fait mes observations, les bulbilles acquièrent une utilité beaucoup plus considérable pour la plante qui différencie alors plus profondément les tubercules aériens qu'elle avait une tendance à produire dans ce cas, les bulbilles deviennent véritablement des organes de réserve avec précipitation des substances amylacées.

une tendance manifeste à accumuler ses réserves dans ses organes aériens, lorsque les conditions de végétation ne sont pas favorables à la formation des tiges souterraines; 2° ces réserves, de nature amylacée, se déposent dans les bourgeons axillaires destinés primitivement à former des inflorescences; l'axe d'inflorescence se tubérise en conservant d'abord une forme cylindrique, puis, le phénomène s'accentuant, il se renfle en massue à la base et tend de plus en plus vers la forme ordinaire des bulbilles; 3° les bourgeons floraux inférieurs prennent part également à la tubérisation et, par suite d'une abréviation considérable des entre-noeuds, peuvent donner l'illusion de bourgeons axillaires multiples; 4° les bourgeons floraux supérieurs ont une évolution de plus en plus limitée à mesure que la tubérisation s'accentue; la région florale terminale tend par conséquent à disparaître, à mesure que les bulbilles se différencient davantage; la reproduction par graines est donc compensée par la multiplication facile que permettent ces organes de réserve.

Ces phénomènes, quoique décrits sur un exemple particulier, présentent une portée plus considérable, si l'on songe qu'ils doivent retracer, à quelques détails près, l'histoire de la formation des bulbilles chez les plantes où ces organes sont devenus normaux et qu'ils expliquent la suppression fréquente des fleurs chez les plantes qui ont des bulbilles.

Marcel DUBARD,

Professeur à l'École supérieure d'Agriculture coloniale.

COMMUNICATIONS DIVERSES

Commerce des fruits exotiques à Southampton. La grande faveur dont les fruits exotiques jouissent en Angleterre et les facilités qu'offre Southampton à leur importation semblent devoir attirer l'attention de nos producteurs d'Algérie et surtout de l'Ouest africain.

La consommation des citrons ayant, paraît-il, été exceptionnelle aux États-Unis, a amené une hausse de prix dont les producteurs algériens pourraient profiter. Actuellement, c'est surtout la Sicile qui alimente le marché sud-ouest de l'Angleterre.

Les bananes reçues à Southampton proviennent des Canaries. Elles sont importées, chaque année, en quantité de plus en plus grande, mais les demandes ne cessent d'augmenter.

Southampton possède plusieurs entrepôts spécialement aménagés pour que ces fruits puissent être emmagasinés et terminer leur maturité dans une atmosphère régulièrement ventilée, maintenue à une température favorable. Ces entrepôts possèdent une réelle importance, car Southampton ne reçoit pas des fruits exotiques seulement pour sa consommation, mais surtout en vue de la distribution dans d'autres régions de l'Angleterre (Communication du Consulat de France à Southampton.)

En étudiant l'indus

Le « Buntal ». Son utilisation en chapellerie. trie de la chapellerie malgache, dont les exportations ont pris, dans ces dernières années, une certaine importance en France, l'Inspection générale de l'Agriculture coloniale a été amenée à s'occuper des chapeaux de paille connus dans le commerce sous le nom de «< Chapeaux Buntal ». Grâce à l'obligeance de M. le Consul général de France à Manille, le Jardin colonial a pu se procurer, sur cet article, les quelques renseignements qui suivent:

« Ces chapeaux sont confectionnés uniquement aux Philippines, sur<< tout dans la région du Lucban (province de Tabayas). La fibre de buntal, « dont on se sert pour les tisser, est élastique, très solide et de couleur jaune pâle.

«A Lucban, le buntal est également utilisé pour confectionner des étuis à cigarettes. Il est extrait du pétiole du Livistona rotundifolia

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(Mart) et du Livistona australis; palmiers désignés aux Philippines << sous le nom de Buri.

<«<Les feuilles étant coupées, on débarrasse les pétioles de leurs épines << puis on les sectionne en fragments d'un mètre à 1m 50 de long. On <«< débarrasse alors chaque morceau de pétiole de son enveloppe corticale « à l'extrémité qui, primitivement, se trouvait la plus rapprochée du << tronc du palmier; puis on lui donne quelques coups de maillet afin de dégager les fibres qui s'y trouvent renfermées.

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« Dès que ces dernières se trouvent suffisamment dégagées, on les << arrache une à une en les tirant avec les doigts, après avoir pris soin de << se protéger la main au moyen d'un gant de cuir. Cette précaution «paraît indispensable pour éviter les blessures.

<«< Dès qu'un ouvrier a retiré 10 ou 15 fibres, il en fait une sorte de <«< couronne qu'on met pour ramollir dans un tonneau rempli de << vinaigre où on la laisse séjourner pendant 10 ou 12 heures. Les fibres << sont alors retirées et jetées à diverses reprises dans de l'eau bouillante. La préparation est achevée en les mettant sécher à l'ombre. >>

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Le Jardin colonial possède dans ses collections des fragments de pétioles de Buri, du « Buntal » préparé à Lucban suivant la méthode indigène et un spécimen de chapeau confectionné par les Philippins avec cette fibre.

MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS

L'Editeur-Gérant: A. CHALLAMEL.

PARTIE OFFICIELLE

AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE

DÉCRET

fixant les quantités de cafés et de bananes originaires de la Guinée française à admettre en France du 1er juillet 1905 au 30 juin 1906 au bénéfice de la détaxe.

Le Président de la République française,

Sur le rapport du Ministre des Colonies et du Ministre des Finances,

Vu les lois du 11 janvier 1892 (art. 3), du 24 février 1900 (art. 2), et du 17 juillet 1900 (art. 2), relatives au tarif des douanes ;

Vu les décrets des 30 juin 1892, 22 août 1896 et 25 août 1900, accordant des exemptions ou détaxes à certains produits originaires des colonies,

DÉCRÈTE :

-

ARTICLE 1er. Sont fixées ainsi qu'il suit les quantités de produits originaires de la Guinée française qui pourront être admises, du 1er juillet 1905 au 30 juin 1906, dans les conditions fixées par les décrets susvisés des 30 juin 1892, 22 août 1896 et 25 août 1900:

ART. 2.

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Le Ministre des Colonies et le Ministre des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 26 janvier 1906.

DÉCRET

Émile LOUBET.

fixant les quantités de cafés originaires de la Côte d'Ivoire à admettre en France pendant l'année 1906 au bénéfice de la détaxe.

Le Président de la République française,

Sur le rapport du Ministre des Colonies et du Ministre des Finances,

Vu les lois du 11 janvier 1892 (art. 3), du 24 février 1900 (art. 2) et du

17 juillet 1900 (art. 2);

Vu les décrets des 30 juin 1892 et 25 août 1900, accordant des détaxes à certains produits originaires des colonies,

Bulletin du Jardin colonial.

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