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Le mode dorien a été employé par Berlioz dans plusieurs de ses ouvrages. L'air d'Hérode, dans la première partie de l'Enfance du Christ, est conçu dans ce mode; en voici les premières mesures :

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Berlioz a fait usage du même mode dans le pas des Esclaves nubiennes, du ballet des Troyens :

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Le phrygien n'est autre chose que l'hypophrygien basé sur la dominante. Il est qualifié par les anciens de passionné, enthousiaste, inspiré, religieux, extatique.

La justesse de ces épithètes se trouve pleinement confirmée par l'exemple suivant, tiré du chant grégorien. Le caractère de la belle cantilène du Credo n'est-il pas celui d'un enthousiasme qui va jusqu'à l'âpreté?

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Les qualités que nous avons reconnues à l'hypophrygien existent dans le phrygien à un degré plus intense, et cela tient à la terminaison sur la dominante. Le phrygien est un hypophrygien endiablé. La terminaison sur la dominante, dit M. Gevaert, a une expression indéterminée et pas sive. Dans le dorien, cette passivité exprime le stoïcisme; dans le phrygien, au contraire, la non-activité (la non-réaction), combinée avec l'exaltation religieuse, produit l'abandon de soi-même, l'extase, le fanatisme.

Le mode dorien et le mode phrygien étaient les deux modes préférés de Platon. Il les considérait comme propres à former le cœur des citoyens. L'un, le dorien, devait inspirer aux âmes le mépris de la douleur; l'autre, le phrygien, devait entretenir un courage bouillant et une colère généreuse dans le cœur des guerriers.

Nous ne connaissons pas d'emploi de ce mode dans la musique moderne. Il y a beaucoup de mélodies populaires en phrygien. En voici une que j'ai recueillie à Smyrne, et dont la terminaison sur la dominante a bien le caractère d'extase que les anciens attribuaient à ce mode. Je la recommande tout spécialement à votre attention; cette mélodie est tout simplement un chef-d'œuvre. C'est aussi beau qu'un bas-relief du Parthénon.

Si ce morceau de musique était un morceau de sculpture, il serait au Louvre. Voici la traduction des paroles :

Ma petite rose blanche, de grâce! mon jasmin touffu, dis-moi qui a jamais renoncé à l'amour, dame Marie, pour que j'y renonce aussi?

Tes yeux noirs, de grâce! quand ils se tournent vers moi et me regardent, allument des flammes dans mon cœur, dame Marie, et je les sens pétiller (1).

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(Exécution. Applaudissements.)

Passons au mode lydien. Le lydien n'est autre chose que l'hypolydien basé sur la dominante. En voici la gamme. (Voir les ex. 9 et 11.) Bien qu'elle soit composée des mêmes intervalles que la gamme majeure, elle en diffère essentiellement, puisque le majeur finit sur une tonique. Ce mode a complètement disparu. On croit en retrouver des traces dans le plainchant et dans certaines mélodies populaires. Ces exemples n'ont pas un caractère assez irréfutable pour qu'il y ait lieu de les citer. Tout ce qui nous reste du lydien, ce sont les épithètes que les anciens lui donnaient. Ils le qualifiaient de doux, changeant, juvénile. Suivant eux, il était éminemment propre à reproduire les sentiments de résignation, de sympathie dont le chœur tragique est l'organe.

Nous arrivons au dernier des modes diatoniques, le mode mixolydien, qui n'est autre chose que l'hypophrygien basé sur la médiante si:

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Ce mode est rangé par les anciens parmi les harmonies plaintives; il est qualifié par eux de larmoyant, passionné, attendrissant. Selon un théoricien ecclésiastique du xvin° siècle, ce mode est bas, humble, timide, mou, languissant, propre aux sentiments de componction, de tristesse, de plainte, de prière, de supplication, de lamentation, de gémissement.

Cette définition surabondante est tout à fait conforme à ce que dit Platon de ce mode qui est l'antipode du dorien, le mode viril et stoïque par excellence. La terminaison sur la tierce est, d'après Westphal, unc interrogation douloureuse à laquelle nous attendons en vain une réponse". Voici un exemple de ce mode tiré du chant grégorien; c'est l'hymne qui commence par les mots : Virginis proles.

(1) N° 6 du Recueil de Mélodies populaires de Grèce et d'Orient.

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