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cussion, appelez-la. Éclairez, éclairez; il n'y a pas d'autre sauvegarde qui vaille et qui dure. Le mal n'est pas qu'on aborde les grands problèmes, mais qu'on les aborde au hasard et sans préparation. On se paye de mots vagues, parce qu'on ne sait pas; quand on saura, on voudra des raisons et des faits. On court après les charlatans et les vendeurs de panacées, parce qu'on n'est pas en état de percer à jour leur ineptie et leurs mensonges; quand on sera moins naïfs, on les délaissera pour les vrais médecins. On rêve des métamorphoses subites et des solutions absolues; quand on aura appris comment le mal s'élimine et comment le bien s'obtient, on se contentera de poursuivre, sans impatience mais sans défaillance, la voie laborieuse, mais sûre, des améliorations partielles et continues. Au lieu de récriminer et de bouleverser, en un mot, on réformera; et ce sera bénéfice pour tout le monde.

a pu

Tels sont, Messieurs, les résultats que nous osons, avec une pleine confiance, nous promettre de la diffusion, en réalité si facile, des éléments de la science économique. J'ai cité, dans la première partie de cet entretien, le mot de Robert Peel. Pourquoi ce que ce grand homme d'État dire de son pays ne pourrait-il jamais être dit du nôtre? L'initiative individuelle est éveillée; les associations travaillent; les municipalités et les départements, justement soucieux de leur responsabilité, commencent à élever la voix et à appuyer de leurs bourses leurs exhortations et leurs vœux; les Chambres enfin, qui déjà ont assuré à l'économie politique une place dans toutes les Facultés de droit, sont saisies de projets nouveaux, et le Gouvernement, de son côté, témoigne par des programmes plus larges de ses dispositions bienveillantes. Le moment est venu. La France, comme l'Angleterre, doit être mise, par la diffusion de l'économie politique, à l'abri des troubles et des agitations qui ont trop longtemps retardé sa marche. Elle est la terre du bon sens; que «la science du bon sens », qui se résume dans le respect de la liberté, cesse de lui être étrangère ou suspecte, et que, grâce à elle, ce siècle, qui a fait ou subi tant de révolutions, voie enfin, avant de finir, se fermer sans retour, comme le lui souhaitait l'économiste Bastiat, l'abîme des révolutions".

La séance est levée à 4 heures 20 minutes.

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SECRÉTAIRE PErpétuel de la SOCIÉTÉ DES Institutions de PRÉVOYANCE DE FRANCE.

L'auteur de cette Conférence n'ayant pas remis au Secrétariat le manuscrit de la sténographie qui lui avait été soumis pour revision, la Direction de la publication des Congrès et Conférences de l'Exposition universelle de 1878 s'est vue dans l'obligation de passer outre au tirage du volume. Toutefois la Direction fera son possible pour que cette Conférence soit publiée avec les pièces annexes du compte rendu du « Congrès international des Institutions de prévoyance», qui traite des mêmes

matières.

(Note de la Direction.)

PALAIS DU TROCADÉRO. 18 SEPTEMBRE 1878.

CONFÉRENCE

SUR

LE DROIT INTERNATIONAL,

PAR M. CH. LEMONNIER,

PRÉSIDENT DE LA LIGUE INTERNATIONALE DE LA PAIX ET DE LA LIBERTÉ.

BUREAU DE LA CONFÉRENCE.

Président :

M. Ch. FAUVETY, publiciste.

Assesseurs :

MM. DESMOULINS, instituteur;

FARJASSE, ancien préfet;
LAISANT, député;

Ch.-M. LAURENT, publiciste;

A.-S. MORIN, conseiller municipal.

La séance est ouverte à 2 heures.

M. Ch. Fauvety, président :

Mesdames et Messieurs,

Nous allons entendre M. Lemonnier nous parler sur la paix, et par conséquent contre la guerre. C'est un sujet qui nous intéresse tous, qui intéresse surtout les mères. « La guerre détestée par les mères", disaient déjà les anciens; et cependant les anciens vivaient de la guerre, tandis que nous, elle nous fait mourir; elle est hostile à tout ce que vous voyez ici. Cette efflorescence de la civilisation, ces beaux-arts, cette industrie, toutes ces productions de la pensée humaine, la guerre les coupe dans la racine, et, à mesure qu'elles se développent, elle les étouffe dans leur germe.

Je ne veux pas, je ne dois pas faire une Conférence; j'ai voulu seulement

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