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élans de notre amour pour rassurer votre ame et adoucir vos douleurs. Croyez, car j'en jure par Dieu qui est au ciel, il n'y a que la foi qui donne la vie, le repos, la paix et le bouheur. Croyez, car sans la foi il n'y aura que ténèbres dans votre intelligence, que doutes et incertitudes dans vo tre volonté. Au nom du Christ mort pour vous, au nom de la Pologne qui vous est si chère et qui ne peut revivre que par la foi, au nom de votre ami dont le cœur est tout entier foi et charité, au nom de votre amitié pour lui, croyez et vous comprendrez alors ce que c'est qu'aimer. Tous ces dé sirs du bien qui s'élèvent dans votre ame, ce sont des anges que Dieu envoie du ciel et qui effleurent votre cœur. La grâce est proche; Dieu est près de vous; approchez-vous de lui, et tout en vous deviendra paix et amour.

Munich, 15 mars 1835.

HISTOIRE.

UNIVERSITÉ DE CRACOVIE.

( 2* et dernier article.)

IV. Faculté des Sciences. Section de mathématiques et de physique. D'après la nouvelle organisation, la faculté des lettres et celle des sciences n'en doivent former qu'une; aussi ce sont les professeurs de la faculté des sciences qui ont le plus souffert, surtout à cause de la haine que leur portait M. Weisse. M. Markiewicz, docteur en philosophie, professeur de physique, élu doyen pour trois ans, fut remplacé dans ces emplois par M. Weisse, d'après la volonté de la haute com

mission réorganisatrice. M. Weisse réussit encore, par son influence, à faire destituer M. Szopowicz, professeur de mathématiques élémentaires, et à lui faire substituer M. Hubé, professeur de hautes mathématiques; c'était le moins que M. Weisse, comblé de tant de faveur, se distinguât des autres professeurs par une assiduité exemplaire. Il partagea toutefois ses fonctions avec son adjoint, M. Steczkowski, qui enseigne pour lui quatre heures par semaine les mathématiques et s'occupe en outre d'observations astronomiques.M. Estreicher, docteur en médecine et en philosophie, professeur de botanique et de zoologie, élu recteur par l'université, devait continuer ses fonctions jusqu'en 1834, mais les intrigues de l'abbé Schindler, dont il avait été le protecteur, de son ami M. Weisse, et de M. Brodowicz, parvinrent à le priver de cet emploi, et M. Hubé, recteur, est aujourd'hui dépouillé de toutes ses anciennes attributions. D'un recteur, ou a fait un automate pour figurer à la tête du corps académique aux jours de solennité. Il fant encore ajouter qu'on fit dépendre de la faculté de médecine la chaire de M. Estreicher, et les chaires de minéralogie, de chimie et de pharmacie, réunies en une seule chaire; de la sorte, on augmentait le nombre des chaires dans la faculté de médecine au préjudice des autres facultés. M. François Sapalski, docteur en philosophie, professeur de géométrie descriptive, le même qui avait le plus aidé M. Weisse à obtenir la chaire d'astronomie, dut sa destitution à celui-ci, qui parvint à faire exclure la géométrie descriptive des matières enseignées dans la faculté. M. Sapalski réclama auprès de la représentation nationale qui, en considération de l'injustice qui l'avait frappé malgré son mérite et ses services, ajouta mille florins à la mo. dique pension qui lui avait été allouée. Mais un sort encore plus malheureux fut réservé à M. Radwański, professeur d'architecture d'un grand mérite, nommé en 1827, et par conséquent avant l'installation du gouvernement provi soire. Père de sept enfans, à peine put-il obtenir 2,000 flo

rins, que la représentation nationale lui donna à titre de secours. Puissent les larmes de ce père infortuné et la misère de sa famille être expiées par celui qui fit leur malheur! M. Walter, jeune Cracovien, après avoir fait ses études à l'université de Berlin et obtenu le grade de docteur en philosophie, avait été appelé en 1830 à la chaire de chimie générale dans l'université de Cracovie. Des circonstances particulières empêchèrent son installation immédiate; en conséquence sa nomination ne lui fut délivrée par le sénat qu'en 1831, ayant alors été présenté pour occuper cette chaire par la faculté, le sénat académique et le grand conseil. En lui remettant sa nomination, le sénat accepta avec bienveillance l'offre de M. Walter, de visiter, dans l'intérêt de la science et de l'université de Cracovie, pendant deux ans, à ses propres frais, les plus célèbres établissemens scientifiques et industriels des pays étrangers. M. Walter, fidèle à son engagement, parcourait avec le plus grand succès l'Allemagne, la France et l'Angleterre, et entrait en relations avec les savans de ces pays. Lorsque l'université l'attendait avec impatience, sûr de trouver en lui un professeur plein de talent et de zèle, la haute commission réorganisatrice, réunissant la chaire de chimie à celle de pharmacie, priva M. Walter de l'emploi auquel il avait été légalement nommé, et l'université de Cracovie d'une des plus essentielles branches du haut enseignement scientifique. On réunit également, dans une seule chaire l'enseignement de la minéralogie, de la zoologie et de la botanique, sans considérer que ces trois branches de l'histoire naturelle exigent au moins trois professeurs pour être bien enseignées. On n'adopta cette mesure que pour exclure du nombre des professeurs M. Zeuschner, homme d'un mérite bien apprécié dans le monde savant. De peur qu'une exclusion si évidemment malveillante n'éveillât en sa faveur des sympathies et une compassion universelles, on le nomma professeur-adjoint d'histoire naturelle, ce que sa dignité ne lui permit pas

d'accepter. La haine personnelle de M. Weisse contre ce professeur ajoutait ainsi l'insulte au malheur.

V. Faculté des Belles-Lettres. M. Trojański, docteur en philosophie, professeur de langue latine, perdit sa place de doyen par suite de la réunion de la faculté des belleslettres à la faculté des mathématiques et de physique. M. Bandtké était professeur et bibliothécaire de l'université dans le projet primitif du budget académique, on réduisit sa pension de deux mille florins; s'il la reçoit aujourd'hui dans son intégrité, il ne le doit qu'à la protection de M. de Forckenbeck, preuve évidente que la faveur et non la loi dirigeait les actes des constituans. Les désagrémens que M. Bandtké eut à essuyer, affaiblirent ce vieillard au point qu'il se vit forcé de quitter la direction de la bibliothèque pour aller rétablir sa santé dans les pays étrangers; et la bibliothèque, si nécessaire aux étudians, est depuis lors et jusqu'à ce jour restée fermée. M. Czaykowski, docteur en philosophie, professeur de belles-lettres depuis dix-neuf ans, auquel ses talens bien connus avaient mérité l'estime publique, a été, au milieu de sa carrière scientifique, condamné à une réforme prématurée, à un repos flétrissant pour ainsi dire. L'objet de son enseignement est divisé entre les professeurs d'histoire universelle et celui de littérature latine. Ce que le pays a perdu à ce changement, qu'on le demande aux discussions de la diète, qu'on a défendu d'imprimer. M. Schugt, docteur en philosophie, professeur de littérature grecque et de langue anglaise, a perdu sa pension de 7,500 florins, sa chaire faisant désormais partie de la faculté de théologie, et l'enseignement de la langue anglaise étant supprimé. M. Jankowski, docteur en philosophie et en droit, professeur de philosophie, obligé de renoncer à sa chaire en vertu du statut organique, qui défend aux employés d'exercer deux professions à la fois, surtout si elles se rattachent à l'enseignement et au barreau, fut bientôt rendu à ses fonctions. Mais on plaçait en même temps MM. Krzyżanowski et Małakiewicz, pour n'êJUIN 1835.

TOME IV.

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tre pas tenu de rendre la même justice à M. Słotwiński et d'appliquer aux autres professeurs d'autres dispositions de la même loi, ce qui prouve encore qu'en décidant du sort des professeurs, on n'obéissait à aucun principe établi, mais au caprice des triumvirs, MM. Schindler, Weisse et Brodowicz. L'enseignement de la langue italienne étant supprimé, M. Thore perdit sa place de professeur. M. Poznański, maître d'équitation, fut transféré à la future école technique avec l'obligation de se soumettre au concours.

VI. Académie des Beaux-Arts. L'académie des beauxarts, faisant partie de l'université, a été supprimée. Un de ses membres, M. Statler, artiste distingué, a été nommé professeur-suppléant de la future école technique, sous l'obligation de subir un concours. Sa nomination de professeur de l'académie des beaux-arts a été déclarée incompétente, comme ayant été faite par le gouvernement provisoire. Un autre membre, M. Bizanski, professeur extraordinaire de l'académie, sans rétribution pendant cinq ans. de suite, fut destitué ainsi que MM. Głowacki et Sountag, professeurs honoraires de l'académie. On attribue la suppression de l'académie à la juste préférence qu'on donna à M. Tatarkiewicz, homme de talent, sur M. Schimser, protégé de MM. Schindler et Weisse, lors du concours pour la chaire vacante de sculpture. Ces deux protecteurs, voulant venger M. Schimser, supprimèrent l'académie des beaux-arts, et en conséquerice la chaire de sculpture; quant aux autres objets de l'enseignement, ils les ont transportés à la future école technique.

VII. Lycées et Écoles primaires. D'après l'ancien statut, il existait deux lycées : celui de Sainte-Anne et celui de Sainte-Barbe; aujourd'hui on en a fait un seul composé de cinq classes; on l'appelle lycée de Sainte-Anne. Quant au licée de Sainte-Barbe, il est conservé encore pour cette année, devant former à l'avenir une école technique. Par suite de ces changemens, M. Kosicki, pro-recteur du lycée de Sainte-Anne, au lieu d'une place fixe a un emploi pro

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