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1898, Nov 12 - Fec 10 Minot fund

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PUBLIÉ AVEC LA COLLABORATION DES PROFESSEURS ET DES ANCIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE

COMITÉ DE RÉDACTION

M. ÉMILE BOUTMY, de l'Institut, Directeur de l'École;

M. ALFRED DE FOVILLE, de l'Institut, Directeur de l'Administration des Monnaies;
M. STOURM, de l'Institut, ancien Inspecteur des finances et Administrateur des
Contributions indirectes;

M. AUGUSTE ARNAUNE, Directeur au Ministère des Finances;
M. A. RIBOT, Député, ancien Président du Conseil des Ministres ;

M. GABRIEL ALIX;

M. LOUIS RENAULT, Professeur à la Faculté de droit de Paris;
M. ANDRÉ LEBON, Député, ancien Ministre du commerce;
M. ALBERT SOREL, de l'Académie française;

M. VANDAL, de l'Académie française;

M. A. RAMBAUD, Sénateur, Professeur à la Faculté des lettres de Paris;

Directeurs des Groupes de travail, Professeurs à l'École.
Secrétaire de la rédaction: M. A VIALLATE.

PARIS

ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIERE ET Cle

FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR

108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN

108

M. Paisant.
Ch. Picot.
MENTON.

J. Silvestre.

SOMMAIRE DU N° 1.

LA QUESTION DU MEKONG.

ROLE SOCIAL D'UNE BANQUE POPULAIRE. LA BANQUE POPULAIRE DE

POLITIQUE FRANÇAISE DANS L'INDO-CHINE: ANNAM. (Suile et fin.) W. Beaumont. AUTRICHE-HONGRIE. LA BANQUEROUTE DU DUALISME. ANALYSES ET COMPTES RENDUS. E. Boutmy: Le développement de la constitution et de la société politique en Angleterre. Charles Benoist : L'Espagne, Cuba et les tats-Unis. Charles Gomel Histoire financière de l'Assemblée constituante. Frédéric Masson: Napoléon et sa famille, t. I. Pierre Leroy

Beaulieu : Les nouvelles sociétés anglo-saxonnes. Australie et Nouvelle-Zélande; Afrique australe.

OUVRAGES ENVOYÉS A LA RÉDACTION.
CHRONIQUE DE L'ÉCOLE.

SOCIÉTÉ DES ANCIENS ÉLÈVES ET ÉLÈVES.

MOUVEMENT DES PÉRIODIQUES.

Les ANNALES DE L'ÉCOLE LIBRE DES SCIENCES POLITIQUES, treizième année, 1898, paraissent tous les deux mois (les 15 janvier, 15 mars, 15 mai, 15 juillet, 15 septembre, 15 novembre), par fascicules grand in-8.

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On s'abonne à la librairie FÉLIX ALCAN, 108, boulevard Saint-Germain, Paris, chez tous les libraires, et dans les bureaux de poste.

Les années écoulées se vendent séparément les trois premières, 16 fr., les suivantes, 18 fr. chacune. Les livraisons des 8 premières années se vendent chacune 5 fr.: à partir de la neuvième année, 3 fr. 50 chaque livraison.

FÉLIX ALCAN, éditeur.

Pour paraitre en février 1898 :

L'ANNÉE SOCIOLOGIQUE

Périodique annuel, publié sous la direction de M. E. DURKHEIM,
Professeur de sociologie à l'Université de Bordeaux.

Avec la collaboration de MM. SIMMEL, BOUGLE, LAPIE, EMMANUEL Lévy, G. Richard, ALBERT MILHAUD, SIMIAUD, MAUSS, HUBERT, MUFFANG, FAUCONNET et PARODI. L'Année sociologique contient, outre plusieurs mémoires originaux, l'analyse des principaux travaux parus récemment dans les différentes branches de la science sociale. Les livres et articles concernant la sociologie générale, l'histoire des religions, du droit, des meurs, la statistique morale et criminelle, l'histoire et la statistique économique, y sont analyses par un groupe de collaborateurs, de manière à signaler aux sociologues les faits, idées, théories qui sont de nature à les intéresser. Les spécialistes trouveront également dans l'Année sociologique d'utiles indications bibliographiques et des revues d'ensemble.

1.

11.

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4 vol. in-8 de 450 à 500 pages...

7 fr. 50

TABLE DES MATIÈRES DE LA PREMIERE ANNÉE PREMIERE PARTIE. Articles de fond. La prohibition de l'inceste et ses origines, par M. E. DURKHEIM. Comment les formes sociales se maintiennent, par M. G. SIMMEL, profes seur à l'Université de Berlin.

DEUXIÈME PARTIE.

Analyses et notices bibliographiques.

Sociologie générale, par M. BOUGLE. (Tarde, Barth, Giddings, Simmel, Vignes, Novicow, etc.)

II. Sociologie religieuse, par MM. MAUSS et HUBERT. (Études sur les cultes funéraires, domestiques, agraires, les mythes, le monachisme, et.) III. Sociologie juridique et morale, par MM. LAPIE, DURKHEIM et EMMANUEL LEVY. Etudes sur l'évolution du droit et de la morale. Ethnographic morale. La famille. Le mariage. L'organisation sociale. Le droit de propriété, etc.) IV. Sociologie criminelle, par M. G. RICHARD. (Theories criminologiques générales. Criminalité juvenile. Le suicide. L'homicide. L'argot eriminel etc.) Sociologie économique, par MM. ALBERT MILHAUD et F. SIMIAUD. (Histoire du travail. Evolution commerciale Groupes professionnels. Etudes sur la valeur, etc.) La Sociogéographie,

V.

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Divers: L'Anthroposociologie, par M. MCFFANG.

1. DURKHEIM. - Questions de demographie, par MM FAUCONNET et PARODI

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MASS.

KRY,

L'idée de n'a été durant ce siècle, depuis cinquante ans surtout, l'un des grands facteurs de la politique européenne. Elle n'a point, sans doute, réalisé les chimériques espoirs qu'elle avait fait naitre; elle n'a point réussi à confondre partout, en une intime harmonie, la nation et l'état, à fonder une ère pacifique sur la satisfaction des peuples unis par les seuls liens volontaires de la communauté des sentiments; il faut avouer que, dans l'Europe contemporaine, elle n'avait aucune chance de rencontrer pareille fortune. Alors que la plupart des grandes puissances retenaient dans leur sujétion des nations diverses, l'idée de nationalité ne pouvait devenir le principe dirigeant du droit public et de la politique internationale. Mais, depuis 1848, parmi les états comptant des sujets de nationalités différentes, il n'en est pas un qui n'ait été aux prises avec elle. A la solution d'un problème dont nul ne pouvait contester la gravité, chacun a appliqué des méthodes différentes, et ce serait assurément un beau sujet d'études que de rechercher, à travers la diversité des procédés employés, quelque loi générale capable de guider les hommes d'état parmi des difficultés qui sont loin d'avoir disparu. Nous ne pouvons ici entreprendre une enquête aussi vaste; mais un livre curieux nous fournit l'occasion d'examiner un chapitre, et non le moins instructif, de cette grave question. Un Polonais a exposé, il y a peu de temps, dans un volume très documenté et très modéré dans ses conclusions, comment, depuis trente ans, la Russie s'est essayée à résoudre, chez elle, la question polonaise 1. Ce livre a eu la bonne fortune de passer sous les yeux du tsar Nicolas II; en éclairant le jeune empereur sur les souffrances de ses sujets polonais, il a, dit-on, contribué à modifier l'orientation de la politique russe aux bords de la Vistule, et les ovations qui ont accueilli le tsar lors de son récent voyage à Varsovie ont démontré l'heureux effet des mesures d'apaisement dues à l'initiative d'un souverain généreux.

1. Comte Leliwa, Russie et Pologne, Cracovie, 1896.

A. TOME XIII.

JANVIER 1898.

1

Pour bien apprécier les événements récents, en mesurer la portée, en dégager la leçon, il importe de jeter un coup d'œil en arrière, de se rendre compte des procédés mis en œuvre depuis l'insurrection del 1863, des conséquences auxquelles les hommes d'état russes avaient été entraînés par le désir de supprimer la nationalité polonaise.

I

Du Nord au Sud de ses limites européennes, la Russie se trouve bordée par des provinces où l'élément russe est en minorité. Il y a là, pour l'intégrité de l'empire, un danger éventuel qui ne disparaîtrait que le jour où ses marches occidentales seraient sincèrement ralliées au gouvernement du tsar. Toute hostilité de leur part compromet sa sécurité; toute rébellion met ses frontières en question. Aussi est-il facile de comprendre les inquiétudes et l'irritation que causa en Russie l'insurrection polonaise de 1863. Le péril écarté, la révolte vaincue, il était inévitable qu'on prétendit en prévenir le retour. Depuis 1815, on avait, à diverses reprises, essayé de la conciliation; on n'avait pu arriver à la bonne entente. La faute en était-elle aux seuls Polonais; le gouvernement impérial n'avait-il rien à se reprocher; avait-il pratiqué avec assez de suite, avec assez de ménagements, une politique qui exigeait infiniment de tact? il serait téméraire de l'affirmer. Toujours est-il que les Russes se crurent dispensés, par l'insurrection, de tout examen de conscience à cet égard, et la conciliation ayant échoué, ils mirent leur foi dans la rigueur. Puisque les Polonais n'avaient point voulu accepter la domination russe, il fallait la leur imposer; puisque l'idée nationale les avait conduits à la reven dication de leur indépendance, il fallait détruire, avec leur nationalité, la cause de leur insoumission. Russifier la Pologne fut désormais le but et le programme de la politique impériale. Par un phénomène trop fréquent dans la vie politique, où l'on juge rarement avec sangfroid la portée des événements récents, le gouvernement du tsar allait répudier la politique de modération, précisément au moment où les circonstances étaient le plus favorables à son succès; la défaite de l'insurrection, en démontrant aux vaincus la chimère des rêves d'indépendance, les disposait en effet à apprécier la valeur de ces solutions intermédiaires, qui, après n'avoir compté pour partisans que les sages, devaient conquérir tous les désabusés.

La noblesse et le clergé étaient considérés comme les instigateurs, les auteurs responsables du mouvement de 1863; c'est dans leurs rangs que le sentiment national était le plus vivace; le peuple, encore retenu dans une sorte de servage coutumier, n'avait pas tou

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