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d'où peuvent-ils venir que du fuperflu des riches? Si ces riches faifoient leur devoir, & s'ils ne cherchoient pas de vains prétextes pour s'en dif→ penfer, le Carême feroit pour les pauvres un tems de moiffon, où les fruits de la charité cueillis avec abondance, fuppléroient aux tems de stérilité. >> Souvenez-vous donc, dit S. Paul,

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d'exercer la charité, & de faire >> part de vos biens à ceux qui font » dans l'indigence; car c'eft par de femblables hofties qu'on fe rend » Dieu favorable : Talibus hoftiis pro» meretur Deus ». L'aumône eft donc une hoftie & une oblation agréable à Dieu, & propre à nous le rendre propice: il la reçoit par la main des panvres; & elle s'éléve jufqu'à lui odeur de fuavité. C'eft par l'aumône qu'on obtient de la divine miféricor de la grace d'une fincére converfion, à laquelle eft attachée la rémission des péchés.

Les Saints Peres nous fourniffent une fource féconde d'inftruction fur l'aumône & fur les autres pratiques propres à fanctifier la fainte Quaran taine, & à nous la rendre falutaire: mais on ne trouve rien dans leurs ou

vrages contre ces défordres qui prẻcédent immédiatement ce faint tems, & qui continuent quelquefois affez avant dans le Carême; c'eft qu'ils ont été affez heureux pour ne pas voir ces fcandales s'introduire de leur tems. Il étoit réfervé à des fiècles dont nous ne pouvons affez déplorer la corrup tion, de fe préparer à la pénitence par des folies & des extravagances, par des mascarades & des diffolutions qui déshonorent le nom chrétien. Nous avons fouvent élevé notre voix contre ces excès de licence & de dé bauche; devons-nous garder le filence, parce que nous n'avons pû en arrêter le cours ? Non, M. T. C. F. le Seigneur die à tous fes Miniftres pas la bouche de fon Prophéte: «Criez, f. 59. 17 >> & ne ceffez point, élevez de plus » en plus votre voix & reprochez à »mon peuple fes péchés & fes crimes. Si les méchans fe rendent fourds à nos exhortations & à nos reproches, nous inviterons au moins les ames fidéles de s'unir à nous, & de venir fe proferner entre le Vestibule & l'Autel, pour tâcher de fléchir par leurs prié res, leurs gémiffemens & leurs larmes, la colére de Dieu, dont nous

éprouvons les effets par les calamités & fléaux qui s'entre-fuccédent depuis fi long-tems.

Ce ne peut être que par un endur ciffement déplorable & par une extinction prefque entiére des fentimens de foi & de Religion, qu'au fortir de ces affemblées nocturnes, & encore dans l'yvreffe de la diffipation, deš danfes & des plaifirs, on vient entendre fans effroi ces paroles terribles: Souviens-toi, ô homme, que tu es cendre & que tu retourneras en cendre; & affifter fans le moindre retour fur foi même, à nos redoutables Myftéres. Prions pour ces pécheurs, qui ne penfent pas à prier pour eux-mêmes ; & faifons effort, pour obtenir leur converfion de la divine miféricorde; afin qu'après s'être purifiés par une véritable & fincére pénitence, ils méritent d'être unis à la fociété des Saints & des Juftes, qui forment avec J. C. lá victime du facrifice univerfel dont nous vous avons parlé.

Que ne nous eft-il donné, M. T. C.F. de pouvoir dire de ces pécheurs, Rom. 15, v. comme l'Apôtre S. Paul: & Dieu m'a fait la grace d'être le Miniftre de » J. C. parmi les Nations où je fancti

190 16.

fie l'Evangile de Dieu, ou plûtôt, » felon le texte original, dont je fais » à Dieu un facrifice; afin que l'obla»tion des Gentils convertis à la foi, » qui lui font présentés en union avec »J.C. lui foit agréable, étant fanctifiée par le S. Efprit.

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A CES CAUSES: Sur la Requête qui nous a été préfentée par les Sieurs Maire, Gouverneur, & Echevins de la Ville d'Auxerre, avons dispensé, & difpenfons par ces Préfentes, les Fidéles de notre Diocèfe, de l'abftinence des œufs pendant le Carême prochain, à l'exception des Vendredis de chaque Semaine, & des trois derniers jours de la Semaine-Sainte; & fans que notre préfente Permiffion puiffe tirer à conféquence pour l'avenir.

Mandons aux Archiprêtres de notre Diocèfe de faire diftribuer notre préfent Mandement dans toutes les Eglifes de leur détroit, pour y être publié. Donné à Régennes, ce vingt-cinqJanvier 1751.

↑ CHARLES, Ev. d'Aux.

PAR MONSEIGNEUR,

ARRAULT.

I.

TABLE

DES SOM MAIRES.

J

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Efus-Chrift n'a pas voulu que
glife fut fur la terre fans un vrai
Sacrifice

pag. 231

II. Inftitution du facrifice de la nouvelle

Loi.

234

III. Inftitution du Sacerdoce chrétien.

238

IV. Explication de ces paroles: Faites
ceci en mémoire de moi. 240
V. Perpétuité du Sacerdoce & du Sa-
crifice dans l'Eglife.

243

245

VI. De la part que tous les Fideles ont
aú Sacerdoce de J. C.
VII. Sacrifices fpirituels, qui doivent
être offerts par tous les Fideles. 248
VIII. Quel est le droit & le devoir des
Fideles par rapport au facrifice pro-
prement dit.
IX. Les Fidéles ne doivent pas craindre
de s'unir au Prêtre qui parle & agit

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252

en leur nom.
256
X. On recommande aux Fidéles l'usage
de l'Ordinaire de Melle traduit en

François.

26

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