Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

menf. ferm. choix entre les préceptes de l'ancienne 7. cap. I. » loi, & qu'il à réservé ceux qui de» voient fervir à l'inftruction évangé

2.

XXVI.

Du jeûne

دو

رو

lique, afin qu'après avoir été en ufa39 ge chez les Juifs, ils fuffent obfervés » par les Chrétiens. » Ce font les préceptes qu'il appelle moraux, parmi lefquels il place le jeûne. » Lors, dit-il, » que nous obfervons le jeûne prescrit » aux anciens, pour la purification de nos ames & de nos corps, nous ne nous affujettiffons pas aux fardeaux de » l'ancienne loi; mais nous embraffons l'abftinence qui nous fert à pratiquer l'Evangile de J. C. »

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Mais rien n'a rendu le jeûne si vénérable aux Chrétiens, ni ne les y a porde J.C&tés fi efficacement, que l'exemple de J. de fes mo- C. qui n'en ayant pas befoin

tifs.

pour luimême, a voulu entrer dans cette pénible carriére, pour nous y attirer après lui. Auffitôt après fon baptême, l'efprit de Dieu le conduifit au défert, & il y paffa quarante jours & autant de nuits, fans manger ni boire. Ce fut là que le tentateur alla le chercher pour lui livrer ses attaques ; & quoiqu'il n'eut pas befoin de nouvelles forces pour le repouffer & le confondre, comme il fit; il voulut nous apprendre par-là, que nous devons nous attendre à la tentation, & recou

rir aux armes puiffantes du jeûne & de la priére, pour remporter la victoire.

N'y a-t'il pas encore dans le jeûne de J. C. quelque chofe de plus mystérieux ? Nous avons vû que Moyfe jeûna quarante jours, avant que Dieu lui donnât fa loi, pour la publieraux enfans d'Ifraël. J. C. jeûne, auffi pendant quarante jours; & ce n'est qu'après ce jeûne qu'il fort du défert, comme Moyfe étoit defcendu de la montagne; & il en fort pour ouvrir la carrière de la prédication évangélique, & pour apprendre qu'il n'eft pas venu pour détruire la loi, mais pour l'accomplir, & nous la faire accomplir par le fecours de fa grace. Ces traits de reffemblance entre J. C. & Moyfe, entre la publication de l'ancienne loi, & celle de la nouvelle, ne marquent-ils pas le rapport & la connexion de l'une à l'autre, & un dessein suivi & digne de la divine fageffe, de préparer les hommes à la loi de l'amour, par la loi de la crainte ? Les miniftres de l'Evangile y apprendront auffi comment ils doivent fe difpofer à l'annoncer, en voyant leur chef & leur modéle fe retirer dans le défert, & y fouffrir la faim par un jeûne de quarante jours, avant que de prêcher aux hommes, Faites pénitence, parce que Matth. 4. le Royaume de Dieu eft proche.

17.

XXVII.

tres, & dis

Les Apôtres inftruits par ce grand Jeunes exemple, accomplirent ce que leur Maîdes Apôtre avoit prédit, qu'ils jeûneroient lorfque Quatre- l'époux leur feroit ôté ; c'est-à-dire, lorfqu'ils feroient privés de la préfence fenMatth. 9. fible de J. C. Ils jeûnérent en effet, &

tems.

25.

Act. 13.

وو

[ocr errors]

ce que S. Paul dit de lui-même, eft le portrait reffemblant de la vie des au2. Cor. 11. tres Apôtres. » J'ai, dit-il, fupporté tou »te forte de travaux & de fatigues, les "veilles fréquentes, la fait, la foif, les » jeûnes, le froid & la nudité.,, Nous voyons auffi dans les Actes des Apĉtres, que les Prophétes & les Docteurs de l'Eglife d'Antioche jeûnoient & of froient le facrifice ; & que pendant qu'ils y étoient occupés, le S. Efprit leur dit : » Séparez-moi Saul & Barnabé pour l'œuvre à laquelle je les ai appellés. Sur cet ordre, ils jeûnérent de nouveau, ils priérent fur eux, ils leur im poférent les mains, & les laifferent aller, C'eft de-là qu'eft venue la coutume ancienne & la loi religieufement obfervée dans l'Eglife, de faire précéder par le jeûne, l'Ordination facrée de fes Miniftres. Cette loi n'a pas été restrainte aux Evêques qui ordonnent, & aux Clercs qui font ordonnés. Elle a été impofée à tous les Fidéles qui ont tant d'intérêt d'obtenir de Dieu de faints & de

4

[ocr errors]

Carême

tolique.

zélés Miniftres; & c'eft-là l'origine du jeûne des Quatre-tems où fe font les Ordinations: jeûne généralement reçû & obfervé du tems de S. Leon, & fi célébre par les fermons de ce grand Pape. Le jeûne du Carême eft encore plus XXVIII. célébre & d'une antiquité plus reculée. Jeûne du Il est manifefte qu'il prend fa fource d'inftitudans le jeûne de J. C. au défert. L'Egli- tion Apoffe acrût en devoir confacrer la mémoire, & en recueillir les fruits, en faifant jeûner fes enfans pendant cet efpace de tems quoique le nombre de quarante jours de jeûne, n'ait pas toujours été exactement accompli. On trouve le jeûne du Carême reçu & obfervé, dès les tems Apoftoliques, dans toutes les Eglifes, avec quelque diverfité, & dans tous les fiécles qui ont fuivi. Perfonne n'en peut marquer le commencement, ni nommer aucun Concile, aucun Pape, aucun Evêque qui l'ait inftitué. Dans tous les tems, dans tous les païs, & toutes les fois qu'on en a parlé dans l'Eglife, ce n'a été que comme d'une loi déja reçûte & obfervée par une tradition conftante, & qui remonte jufqu'à la naiffance du Chriftianifme, & qui ne peut nous être venue que des Apôtres. Les faints Docteurs de l'Eglife n'en parlent pas autrement; & c'eft un attentat bien honteux

[ocr errors]

aux Proteftans, d'avoir ofé abolir une loi fi ancienne, fi vénérable, & fi fainte. S. Maxime de Tarin n'hélite pas de ferm. de je dire, que » le jeûne du Carême n'a

3. Max.

Taurin.

jun.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

pas

33

pas

» été établi par les hommes, mais confacré par une difpofition divine; qu'il ne doit fon inftitution à une pen» fée terreftre, mais qu'il a été ordonné par la Majeftécélefte, » S. Leon fe contente de l'attribuer aux Apôtres ; & il l'appelle l'Inftitution Apoftolique du jeûne de quarante jours, qu'il faut que S. Leo, nous obfervions; Apoftolica inftitutio. Il ferm. . de dit ailleurs plus en général, que la preQuadragefi miére penfée des Princes de l'Eglife, des Idem, de Apôtres, a été de mettre à la tête des c. ferm. 4. régles de toutes les vertus, la fainte pratique du jeûne. Les Apôtres n'ont pas fuivi en cela une pensée terreftre,& puifée dans l'efprit humain; mais ils fe font fondés fur les préceptes & les modéles de l'Ancien Teftament, fur l'efprit, l'exemple, & la parole de J. C. & c'eft : en ce fens que S. Maxime a pû dire que le jeûne du Carême n'a pas été établi par les hommes, mais par une difpofition divine.

jejun. Pen

XXIX.

objet de la

[ocr errors]

,

S'il faut quelque chofe de plus, M.T. LeCarême C. F. pour réveiller votre piétés & pour joie & du ranimer votre zéle à l'égard du jeûne du zéle des Fi- Carême, écoutez avec quelle folemnité

délcs.

« PreviousContinue »