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Laurent, in Panisperna, sur le mont Viminal, lieu du martyr du saint. Elle y dit la messe, et admit la communauté au baisement des pieds.

- La restauration de l'autorité pontificale a été célébrée à Forli par des cérémonies religieuses, des illuminations, des inscriptions, et des réjouissances publiques de toute la population.

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PARIS. Le sang d'un prêtre vient encore de couler, et ce nouvel assassinat paroît être inspiré, comme celui des prêtres de Condrieu, par la fureur révolutionnaire. M. l'abbé d'Esgrigny, ecclésiastique estimable, qui avoit quitté dernièrement Paris pour assister aux assemblées électorales de son département (du Gard), s'étoit rendu à Marvejols-les-Gardon, où ses propriétés étoient situées. Il rentroit le 27 août au soir, après avoir fait visite à un de ses amis, lorsqu'il fut assailli dans une prairie par quatre brigands armés. S'étant retiré derrière un arbre, il évita les premiers coups de fusils; mais un des assassins se porta de manière à l'atteindre, et lui cassa la cuisse. Il se préparoit à l'achever d'un second coup, lorsqu'une jeune fille de douze ans accourut au bruit, et se mit courageusement au-devant du brigand, en protestant qu'on la tueroit avant son maître. Alors les assassins se retirèrent. Ou transporta M. d'Esgrigny chez lui; mais la terreur étoit telle dans ce canton, qu'un chirurgien n'osa s'y transporter sans escorte. Le blessé resta vingt-deux heures sans secours, et expira le 29, dans les sentimens de résignation et de piété dont tant de ses collègues ont donné l exemple dans la révolution. Les victimes pardonnent aux bourreaux; quand les bourreaux se lasseront-ils de faire des victimes?

ARRAS. Les fêtes se succèdent dans cette ville, et les habitans saisissent toutes les occasions de montrer leur dévouement au Roi, et leur joie de son retour. Ce dévouement et cette joie ont éclaté au passage de Msг. le

duc de Berry, quoique ce Prince n'ait pu nous donner que quelques courts instans. Nous avous cherché à adoucir nos regrets en donnant à la célébration de la SaintLouis toute la pompe possible. Une messe solennelle a été chantée par M. l'évêque dans la cathédrale, et suivie d'un Te Deum. Tout le clergé de la ville y assistoit, ainsi que M. le duc de Lévis, président du collége électoral, les autorités civiles et militaires, les troupes de la garnison et un grand concours de fidèles. Le reste de la journée fut marqué par la joie publique, et le soir la ville étoit toute brillante d'illuminations. Le surlendemain 27, nouvelle fête en mémoire de l'auniversaire de la levée du siège d'Arras en 1654. Il y eut procession générale du Saint-Sacrement, suivant l'usage. M. le duc de Lévis, les députés élus et les autorités y assistèrent. M. l'évêque faisoit la cérémonie, qui fut terminée par le chant de l'Exaudiat, et de la prière pour le Roi. Vers les trois heures de l'après-midi, la ville commença sa fête ou ducasse, pour l'inauguration du buste du Roi, que l'on porta en triomphe sur un char, et que l'on promena par toute la ville avec les portraits de la famille royale, des inscriptions et des emblêmes. Le cortége étoit fermé par les autorités. Les décorations des maisons, la foule qui remplissoit les rues, les cris non interrompus de Vive le Rot! donnoient à celte fête vraiment nationale l'aspect le plus gai. Heureux le peuple qui sait payer ainsi son Roi de ses vertus, de son amour et de ses soins pour lui procurer la paix!

VESOUL. Après avoir gémi des excès des fédérés qui, ici comme ailleurs, ont assez prouvé qu'ils ambitionnoient moins l'honneur de défendre leur pays que l'avantage de piller leurs concitoyens, nous avons commencé à respirer et à entrevoir des jours plus heureux. A peine étions-nous délivrés de l'oppression, que l'on plaça le drapeau blanc sur la tour du clocher. Des dames très-zélées de cette ville eurent beaucoup de part à cette

détermination. Elles ont aussi, dès qu'elles l'ont pu, fait célébrer une messe d'actions de grâces pour le rétablissement du Roi. Cette cérémonie a eu lieu, le 10 août, dans l'église paroissiale de Saint-Georges. M. le préfet et les chefs y ont assisté, d'après l'invitation qui leur en avoit été faite; et quoique la messe n'eût été annoncée par le son des cloches qu'un instant auparavant, les habitans se sont empressés de s'y rendre. Chacun a mêlé ses actions de grâces pour le passé avec ses vœux pour l'avenir. La messe finie, on a béni un nouveau drapeau préparé par les dames de la ville, et à cette occasion, M. l'abbé Jeannin, célébrant, a prononcé un discours sur les bienfaits de la Providence dans la restauration du Roi, et sur la paix que nous sommes en droit d'espérer. La cérémonie a été terminée par des cris de Vive le Roi long-temps prolongés.

TULLES. Le jour de l'Assomption a été solennisé ici comme une fête doublement précieuse à la piété par son objet principal et par le vœu de nos rois. Les autorités se sont réunies dans l'église Notre-Dame. On y voyoit avec le nouveau préfet du département, les généraux et officiers de l'armée de la Loire stationnés dans cette ville. M. l'abbé Brival, ancien grand vicaire de Tulles, et aujourd'hui curé de Notre-Dame, et grand-vicaire de M. l'évêque de Limoges, a prononcé un discours où il a retracé avec chaleur et les maux de la France et ses consolations. Il a montré la main d'un bon Roi s'oc cupant à essuyer les larmes qu'un autre nous faisoit répandre, et à guérir les plaies qu'un autre nous avoit faites, et il s'est surtout attaché à rappeler dans tous les événemens l'action de cette Providence que nous ne remarquons pas assez, que nous invoquons et que nous remercions si peu, et de laquelle seule cependant nous pouvons attendre la fin de nos tribulations, et un état durable de repos. C'est vers elle que M. l'abbé Brival a ramené sans cesse ses auditeurs, et ce doit être là, en

effet, le but des orateurs chrétiens. Son discours est imprimé.

SAINT-SERVAN. On ne s'est pas contenté ici de prendre part à la joie générale par des acclamations et des feles publiques. Persuadés que le bienfait dont nous jouissons vient de Dieu, à Domino factum est istud, nous nous sommes réunis dans son temple pour lai eu marquer notre reconnoissance. Chaque quartier de la ville a fait dire une messe solennelle d'actions de grâces pour le retour du Rot. A chaque fois un grand nombre de fidèles remplissoit l'église. La fête de Sa Majesté a succédé à ces tributs volontaires de la piété, et a été marquée par un redoublement de prières et d'allégresse. Quelle différence entre le sentiment que produit notre situation présente, et ce que nous éprouvions il y a quatre mois! Personne alors ne répondoit à des supplications forcées, qui paroissoient souiller les voûtes du sanctuaire; aujourd'hui tout le peuple retrouve la Toix pour chanter en choeur des prières trop long-temps. interdites à notre amour.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a fait ces jours-ci des visites aux souverains étrangers.

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- Mr. le duc l'Angoulême est arrivé à Paris, le 8 au soir, de retour de sa mission dans le midi. MADAME est arrivée, le 11, sur les deux heures et demie.

- Une lettre du général d'Abisval, commandant l'armée espagnole, qui étoit entrée du côté de Bayonne, confirme qu'elle a commencé un mouvement rétrograde, et que l'évacuation du territoire françois a dû être terminé le 6.

-Les troupes composant le camp des Vertus doivent s'acheminer vers le Rhin aussitôt que la revue sera terminée. Elles forment environ 200,000 hommes.

Reguault de Saint-Jean-d'Angely s'est embarqué, le 4, au Havre, pour les Etats-Unis, avec son fils et ses neveu et nièce.

-Le conseil de guerre qui doit juger le maréchal Ney, est décidément composé des maréchaux Jourdan, Masséna, Augereau et Victor, et des lieutenans - généraux Maison, Claparède et Villatte. Le général Grundler sera rapporteur.

La reine de Sardaigne, qui étoit absente depuis tant d'années du continent, vient de débarquer à Gênes, où on lui a fait une réception brillante, et où le roi étoit venu audevant d'elle.

Le roi Charles IV et la reine ont quitté Venise pour retourner à Rome. On croit qu'ils fixeront leur séjour dans le royaume de Naples, où le roi leur frère leur a offert le château de Caserte pour leur résidence. L'infant D. Francisco les accompagne.

Le 15 août, l'évêque de Montenegro a pris possession de Raguse, et en a été proclamé souverain. On croit que ce prélat grec s'est entendu avec le divan, qui a favorisé son entreprise moyennant un tribut. Les Monténégrins forment environ 11,000 hommes, et seront difficilement réduits.

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- Nous avions commencé à donner les noms des députés élus par les départemens. Nous avons été obligés d'interrompre faute de place. Nous allons, conformément au désir de quelques abonnés, en présenter ici la liste générale, que chacun sera bien aise de pouvoir consulter au besoin dans un moment où la chambre va se réunir, et où tant d'intérêts reposent sur elle.

Liste des membres de la chambre des Députés.

Ain.MM. Varennes de Fénilles, sous-préfet de Lyon, Michaud, de l'Institut, lecteur du Roi, Siraud, conseiller de préfecture, Mazard de Saint-Romain, le comte de Douglas.

Allier.

Aisne. Le duc de Gaete, le baron de Courval, Paporet, de Pouilly, Pérignon, avocat au conseil, le comte Charles de Sainte-Aldégonde. - De Préveraud de la Boutresse, conseiller à la cour de Riom, de Coiffier-Demorel, maréchal de camp, Petit-Durand. Ardeche. De Vogue, Cochard, sous-préfet, Rouchon, ex-législateur, Ladreyt-la-Charrière.

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