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pour le maréchal Ney, où il est dit que cette ville étoit inau gée. On se plaint que l'auteur du Mémoire ait plus consult les intérêts de son chent que la vérité. Autun ne se déclar point pour Buonaparte, qui reprocha lui-même aux ma gistrats leur conduite, et en dernier lieu elle a été des pre mières à secouer son joug, malgré le zèle et les mesures di commissaire Thibaudeau.

-On a accordé au maréchal Ney la permission de voir s femme et ses enfans: ils viennent tous les soirs à la Concier gerie, et assistent à la promenade du maréchal.

Des lettres de Toulon annoncent l'arrivée en ce por de trois bâtimens de l'Etat, portant la garnison françoise de l'île d'Elbe, qu'on évalue à 700 hommes. L'esprit qu'il ont manifesté en débarquant a satisfait les habitans. Cependant l'on ne croit pas que ces troupes soient destinées à être envoyées sur-le-champ dans l'intérieur.

Le Roi a rendu, le 6 septembre, une ordonnance portant qu'il sera établi à Saint-Cyr, dans le local qu'occupoit l'école militaire, une seconde école préparatoire, dont l'organisation et le régime seront les mêmes qu'à l'école royale militaire de la Flèche, tels qu'ils ont été prescrits par Fordonnance du 23 septembre 1814.

-Une ordonnance royale, du 18 septembre, instituant la cour royale de Paris, commence par ce préambule:

« La justice fonde la sécurité des peuples et la véritable gloire des rois; la rendre à nos sujets est le premier devoir et le plus beau privilége de notre puissance. C'est aux magistrats à qui nous remettons ce soin, qu'il appartient surtout de faire chérir et respecter notre autorité, Appelés à protéger la tranquillité de l'Etat et le repos des familles, leur fidélité est l'un des plus sûrs appuis de notre trône, qui doit également s'honorer de leurs vertus. Leur fermeté veillera au prompt rétablissement de la paix publique; leurs exemples hateront le retour des bonnes mœurs, et leur inflexible équité ramènera cette confiance parfaite que le maintien des lois inspire à tous les citoyens. Dans les temps difficiles où il a plu à la Providence de placer notre vie et notre règne, nous avons senti que pour atteindre à ce but si désirable, il étoit nécessaire de donner sans retard à la magistrature cette stabilité que lui assure notre institution royale, et qui fait sa foroe et son éclat. Notre intention est done

d'étendre successivement ce bienfait à tous les tribunaux de notre royaume. En instituant d'abord notre cour royale de Paris, nous nous plaisons à rappeler aux hommes qui doivent siéger dans son sein les devoirs sacrés que leur imposent les fonctions qui leur sont confiées; notre désir est que cette cour servent de modèle à toutes les cours de notre royaume, et qu'elle leur donne l'exemple de la fidélité, de Ja sagesse et du courage que commandent ces augustes fonctions. Le soin que nous avons apporté dans le choix des magistrats que nous appelons à ce poste éminent, nous donne lieu d'attendre que nous ne serons pas déçus dans notre es* poir ».

La même ordonnance nomme ensuite :

Premier président, M. Séguier, pair de France, premier président actuel.

Présidens. MM. Agier et Faget de Baure, présidens actuels; Amy, Bastard de l'Estang, de Merville, conseillers en la cour.

Conseillers. MM. Parisot, Lepoitevin, Cholet, Hardouin; Hénin, Bouchard, Jolly, Cottu, Baron, Brière, Sylvestre de Chanteloup, le Chanteur, Busson, Plaisant-Duchâteau, Titon, Pinot-Cocherie, Debonnaire, Lucy, Vanin, de la Selle, Chopin d'Arnouville, Dupaty, Pavyot de Saint-Aubin, Leschassier de Méry, de Berny, Malleville, Sanegon, Monmerqué, Bertin d'Aubigny, conseillers actuels; d'Haranguier de Quincerot et Delaveau, conseillers auditeurs en la cour; Malartic, président à la cour royale de Pau; Frasans et Monteloux de la Villeneuve, anciens magistrats; Delahuproye, président du tribunal de première instance de Troyes; Crespin, président du tribunal de première instance de Provins; Moreau de la Vigerie et Gabaille, vice-présidens au tribunal de première instance du département de la Seine; Villedieu de Torcy, juge au tribunal idem; Romain Desèze, Hemery, Larrieu, Moreau, avocats, et Le Picard, ancien secrétaire-général de la chancellerie."

Conseiller honoraire. M. Lecourbe,

Conseillers-auditeurs. MM. Dehaussy, Devatimesnil, Debroé, Sylvestre, Brisson, Godard de Belbeuf, conseillersauditeurs actuels.

Procureur-général. M. Bellart, nommé par ordonnance du

14 août.

(

Avocats-généraux. MM. Colomb, procureur du Roi prés le tribunal de première instance de Marseille; Hua, avocat; Maximilien Jaubert, avocat-général actuel; Quéquet, avocal. Substituts. MM. Mallet, Despatys, Meslier, Dameuve, Legris, Berthelin, de Schonen, de la Palme, Gay, LacaveLaplagne, Agier, Vandeuvre, substituts actuels; Meslier, président du tribunal de première instance d'Avallon; Amelin, substitut du procureur da Roi près le tribunal de premiere instance de la Seine; Ambroise Rendu, avocat.

BESANÇON. Le 4 août, le lieutenant-général Montrichard, commandant pour le Roi la 6°. divisioù militaire, a nommé les membres des trois conseils de guerre permanens de cette division, en conséquence de l'autorisation que lui donnent les lois existantes, de changer en tout ou en partie les membres de ces conseils de guerre, quand il le jage convenable. Ha publié l'ordre du jour suivant:

« Des militaires ont été rencontrés portant ostentiblement Ja cocarde tricolore; d'autres la cachent sous la coiffe de leurs schakos, ou n'ont point de cocarde blanche; enfin, des aigles ont été trouvées dans des sacs de soldats. Ces marques d'indiscipline et d'insubordination ayant aussi le caractère de révolte aux ordres de S. M., le lieutenant-général commandant pour le Roi la 6. division militaire, ordonne qu'il sera fait dans la journée, et dans tous les corps et détachemens de la garnison, une visite scrupuleuse de l'habillement, en présence d'un officier de l'état-major de la place.

»Les militaires qui seront trouvés portant ces signes de rebellion, ou les recélant dans leurs sacs ou porte-manteaux, seront arrêtés sur-le- champ, et traduits devant le premier conseil de guerre permanent de la division, séant à Besançon.

>> Cet ordre sera lu aux compagnies, extraordinairement rassemblées le général commandant d'armes s'assurera de son exécution, en fera son rapport au maréchal-de-camp commandant le département, qui en rendra compte au lieutenant-général ».

Le tribunal de police correctionnelle, séant à Besançon, a condamné le nommé Jean-François Lachiche, cultivateur domicilié à Ferrière, canton d'Audeux, à trois mois de prison, à une amende de 100 francs et aux frais de la procédore, pour avoir troublé l'office divin, dans l'iutention d'empêcher de réciter ks prières pour le Roi.

MODÈLES d'une tendre et solide dévotion à la Mère de Dieu, dans le premier áge de la vie (1).

APRÈS avoir fait l'éloge du père, il convient de faire aussi celui des enfans. Nous avons essayé de célébrer, dans un de nos derniers numéros, la vertu, le zèle et les services d'un ecclésiastique plein de l'esprit de son état, et qui, se consacrant particulièrement à l'instruction de la jeunesse, eut le talent et le bonheur de former au sein de la capitale une association de jeunes gens distingués par leur amour pour la religion, la régularité de leur conduite et leur charité pour le prochain. La congrégation de M. Delpuits pourroit passer pour un prodige, si on considère le temps où elle fut établie et où elle prospéra. Qui auroit cru qu'il fût possible de créer et de maintenir une telle réunion dans un temps de troubles, de terreur, de licence et d'impiété, lorsque les prêtres étoient chaque jour atteints par des lois vexatoires, et lorsque l'éducation, pervertie comme tout le reste, laissoit les enfans dans l'ignorance de leurs devoirs les plus sacrés, et dans une indifférence complète sur la religion? Ce fut cependant au milieu de ce double obstacle que M. Delpuits conçut et exécuta son projet. Il sut trouver au milieu de cette masse corrompue des jeunes gens que l'esprit de leur siècle n'avoit point atteints. Il les fortifia par ses instructions, il leur communiqua son zèle et

(1) 1 vol. in-12, imprimé à Londres, chez Keating. Tome V. L'Ami de la R. et du R. No. 118.

son ardeur. On les vit non-seulement se livrer aux pratiques de la piété, mais exercer encore une sorte d'apostolat. Ceux-ci alloient dans des hôpitaux où les malades ne recevoient aucun secours religieux, et là ils leur faisoient des exhortations ou des lectures, ranimoient eu eux la foi, leur inspiroient le désir de voir un prêtre, et trouvoient les moyens de leur en procurer un. Ceux-là tournoient surtout leurs soins vers leurs jeunes camarades, cherchoient par de douces insinuations à les détacher du monde et de ses plaisirs, et les gagnoient souvent par leur charité, leurs services, la sagesse de leurs conseils et la force de leurs bous exemples. C'est ainsi que la nouvelle association s'étendit. Des jeunes gens de toutes les provinces, qui arrivoient annuellement dans la capitale, s'y adjoignirent. Des écoles mêmes qui n'étoient pas en réputation de régularité, y fournirent des sujets assez nombreux, et les classes les plus élevées de la société y comptèrent également des membres qui sembloient ne chercher à se distinguer des autres que par plus de zèle et de piété. Tous les dimanches, on se réunissoit chez le vénérable directeur, on y entendoit la messe et des instructions, et on s'y encourageoit les uns les autres à persévérer dans le bien. C'étoit une puissante émulation que de voir là des jeunes gens 'du plus grand nom, et d'autres distingués par leurs talens et leurs succès dans leurs études, d'autres qui occupoient déjà des places honorables, et d'autres qui entroient avec avantage dans la carrière. Il n'y avoit pas moyen de rougir de la religion en la voyant professée avec éclat par des hommes qui déjà s'étoient rendus habiles dans les sciences, ou s'étoient acquis d'autres droits à l'estime; et ceux dont la foiblesse a

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