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Religion, Législation, Statistique.

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autre dans cette intrigue; mais, cependant, il ne négligeait point de s'entourer de précautions. Il avait des espions à lui jusque dans la chammessager chargé d'une lettre du roi pour la bre du monarque. Un jour il fut averti qu'un messager chargé d'une lettre du roi pour la

mique poursuivait les bourgeois vaniteux, discou-cret, et Cromwell entra plus avant qu'aucun rant sur les affaires du roi, c'était encore le bourgeois frondeur, ces échevins d'hôtel de ville qui visaient à s'élever jusqu'à la qualité de princes et de gentilshommes. Molière fut le véritable pamphlétaire aux gages de Louis XIV, l'écrivain qui acheva la révolution morale contre l'esprit provincial et frondeur.

1659. Situation de la France aprèS LA FRONDE. Quand une cause est perdue, il survit encore à sa ruine un esprit d'opposition, sorte de murmure des partis, dernier soupir de leur existence. La Fronde était abîmée comme corps politique; elle n'avait plus ni force ni puissance militaire et administrative; tous ces éléments vaincus étaient forte

reine se trouverait à une certaine heure dans un lieu indiqué. Cromwell s'y rendit, accompagné d'Irelon son gendre. Le messager arriva portant sur sa tête une selle dans laquelle était cousue la lettre du roi, ils s'en saisirent. Charles y dévoilait à la reine l'état des affaires : il n'avait, disait-il, qu'à choisir entre les conditions qui lui étaient offertes; << mais, soyez tranquille, disait-il en terminant, je saurai bien, lorsqu'il en sera temps, comment il faut se conduire avec ces drôles

accommoderai d'une corde de chanvre. » Cette parole coûta cher au pauvre Stuart. Cromwell

au but.

ment réprimés, mais la tendance moqueuse qu'elle là, et au lieu d'une jarretière de soie, je les avait imprimée à la société n'était point morte. En parcourant les écrits de cette époque intermédiaire prit son parti sur-le-champ et marcha droit entre la Fronde et la toute puissance de Louis XIV, on aperçoit une teinte chagrine, un esprit d'opposition qui s'attache aux mœurs de la société, quelquefois au genre humain tout entier, dans l'impuissance de s'en prendre désormais au gouvernement. Les maximes de La Rochefoucauld sont la véritable expression de cette littérature demi-politique qui, dans les grands désabusements de la liberté, s'adresse au cœur et à l'esprit pour en dénoncer les faiblesses; on boudait la société, on la signalait aux siècles parce qu'on n'en dominait plus le gou

vernement.

En parcourant les rues solitaires du Marais, du quartier Saint-Paul et de la place Royale, ou les quais de l'île Saint-Louis, on trouvait là encore plus d'un hôtel où se réunissait la vieille société frondeuse; tantôt un vieux parlementaire rassemblait autour de son large foyer les conseillers des grand'chambres, et ils rappelaient en commun les beaux jours de suprématie politique du parlement, alors que ses lois faisaient souveraineté à l'Hôtel de Ville et parmi les quarte niers. Tout à côté, en la rue Saint-Antoine, dans l'hôtel Sully ou Lesdiguières, se réunissaient les gentilshommes, fines fleurs de la Fronde, et là on récitait tous les petits scandales de la cour; l'es

La captivité de Charles, cependant, avait ému les populations et donné de nouveaux soldats à sa cause. La guerre civile éclata de nouveau (1648). Cromwell, ayant obtenu un commandement, battit l'armée royale à Preston, à Marington, à Vigan. Pendant ce temps Charles Stuart s'enfuyait de Hamptoncourt, et, au lieu de se diriger vers le nord où son parti relevait la tête, alla se jeter dans l'île de dévoué à Cromwell. De son côté le parlement Wight où commandait un colonel puritain entrait de nouveau en pourparlers avec le roi qui, caressant jusqu'au bout ses espérances chimériques, fit trainer en longueur la négociation. Les conventions allaient être signées, quand, sur un ordre parti de l'armée, le roi fut subitement enlevé de l'île de Wight. Bientôt une commission prise dans la majorité de l'armée reçut le nom de haute cour, et fut chargée de faire le procès du roi. L'action prépondérante de Cromwell, quoique absent, arrêta et dicta ces résolutions hardies.

Le procès de Charles Ier commença. Cromwell, siégeant parmi les juges, ne garda aucun ménagement pendant ce jugement terrible, où tout commandait le respect; la conduite de Cromwell fut hideuse; sa violence brutale,

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affaires, après cette célèbre bataille de Réthel, elle vous envoya des démonstrations de son amitié. Je puis maintenant vous confirmer ces mêmes sentiments, après qu'elle a éteint le feu qui menaçait son royaume d'une ruine entière, qu'elle a chassé jusque sur les terres de ses ennemis ceux qui l'avaient allumé, et que la seule ville qui le nourrissait par sa révolte ne respire plus que par sa clémence. Sa Majesté ne doute point aussi que ce parlement, rempli de tant de sages personnages qui n'ont pour but dans les délibérations que la gloire et la conservation de leur État, ne pourra faire réflexion sur la puissance du roi de France, sur la manière dont il use aujourd'hui envers cette république sur les traités qui sont entre les deux nations, et l'avantage de les maintenir; enfin, sur son propre intérêt, sans réparer, en lui restituant ses vaisseaux au même état qu'ils ont été pris, les justes sujets de plainte qu'elle a contre un tel procédé. C'est ce que je viens demander au parlement de votre république d'Angleterre, de la part du roi de France mon maître, et l'assurer que Sa Majesté, qui regarde la justice comme le principal appui de son sceptre et le solide fondement des empires légitimes, ne manquera pas de faire faire raison à tous ceux de ses États qui auront de justes prétentions contre ses sujets, et que, rapportant la satisfaction qui lui est due, elle embrassera tous les moyens qui pourront entretenir une parfaite correspondance entre les deux États. »

Ce discours de M. de Neuville, sorte de lettre de créance de l'ambassadeur auprès du parlement, est l'expression égoïste de la doctrine la plus large des faits accomplis. Les temps modernes, même dans leurs principes si faciles, ne présentent pas un exemple de cet empressement extrême à adopter une révolution qui, dans l'espace de trois années, avait vu tout à la fois la chute d'une dynastie, la mort d'un roi, la république et le protectorat; partout on voit ces révolutions suivies de guerres acharnées, de longues luttes, de discussions sanglantes. La révolution d'Angleterre, sous Cromwell, est immédiatement reconnue par Mazarin; il ne heurte pas les faits accomplis, il les admet sans discussions ni préliminaires. Plus tard, un traité d'alliance unit la jeune monarchie de Louis XIV avec le protectorat du vieux Noll; c'est la plus grande innovation dans le droit public, car les principes héréditaires dans les races étaient intimement unis au droit divin; mais la réforme, en posant l'exa men dans la société, avait bouleversé les vieilles lois d'ordre monarchique et social. En ce temps l'Angleterre était en lutte avec la Hollande; ces deux républiques naissantes se combattaient par des motifs d'intérêts commerciaux, religieux et politiques; les presbytériens, dont Cromwell était l'expression, s'agitaient contre le protectorat du prince d'Orange; ils voulaient la république dure et puritaine de Jean de Witt. La situation de la Hollande se trouvait parfaitement assurée au dehors; l'Espagne elle-même avait reconnu cette république formée de ses anciennes provinces; l'esprit aventureux des Hollandais s'était montré sur toutes les mers; de grandes découvertes avaient enrichi leurs spéculations; les deux Indes leur ouvraient leurs richesses. Chaque année des navires aux vastes flancs parcouraient les côtes de Coromandel, de Java, du Japon même ; ils en rapportaient des lingots d'or, des dents d'éléphant, des poudres d'ivoire, des perles pêchées aux côtes de l'Inde, précieuses richesses qui faisaient du peuple hollandais une des puissantes nations du continent. La jalousie de la marine anglaise contre les Hollandais prend sous Cromwell une attitude formidable; c'est l'époque des gigantesques rencontres na

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son ambition et de sa vengeance. Cromwell se conduisit comme un démon cynique, au

milieu de ceux qui se faisaient appeler les

saints.

La république fut proclamée, malgré beaucoup d'opposition; peu de temps après, Cromwell fut nommé lord lieutenant d'Irlande.

prit caustique et sémillant si bien reproduit par et surtout son effroyable gaieté montraient madame de Sévigné, frondeuse convertie, s'entre-bien moins le triomphe de sa foi que celui de tenait ou des premiers amours du roi, ou de la reine espagnole toute petite, toute mal faite, ou de la grande Mademoiselle, qui perdait, dans des faiblesses amoureuses, la haute réputation frondeuse qu'elle s'était faite à une autre époque à Paris et à Orléans. Quelques morts soudaines avaient fermé les hôtels les plus ricaneurs; c'est ainsi que le pauvre M. Paul Scarron s'en était allé de cette triste vie, et sa jeune veuve, mademoiselle d'Aubigné, allait de salon en salon plaindre ses infortunes, solliciter, de placet en placet, de nobles protections peu influentes alors, car elles avaient la tache originelle des troubles de Paris.

C'était dans ces sociétés de boudeurs politiques que se développèrent les premiers germes de la grande littérature; l'art de Louis XIV fut d'arracher successivement toutes ces supériorités intellectuelles, par l'appât de pensions sur la cassette des encouragements répandus avec générosité. Il en résulta que le germe passa de l'opposition à la louange; l'époque de la littérature flatteuse fut la réaction naturelle du temps qui avait vu tant de pamphlets; l'ode, le dithyrambe adulateur suivit la chanson frondeuse, comme le pouvoir absolu succéda aux désordres de la place publique. Il y eut une immense habileté à distraire le peuple par des fêtes et des solennités, à amollir la noblesse par les plus douces distractions, à faire passer la littérature sous la puissance attractive d'un seul

nom,

Louis le Grand, nom qui devient le centre de toute littérature, le point de mire de tous les éloges; ceux des écrivains frondeurs qui ne se jetèrent pas, comme Bachaumont ou Chapelle, dans une vie de douce licence et de gracieuse débauche, chantèrent les louanges de Louis XIV, et, comme le disait Colbert dans un de ses rapports, l'intelligence fit hommage-lige au roi.

L'esprit religieux ne s'était mêlé en aucune manière aux querelles de la Fronde; on ne pouvait donc rechercher à travers les discordes de cette époque, la lutte de l'église catholique et de la réforme. Quelques évêques avaient bien pu s'identifier à l'esprit provincial, défendre la liberté des

Un danger menaça bientôt la république : l'Écosse appela Charles II et le proclama roi d'Écosse. Cromwell, chargé du commandement en chef sur le refus de Fairfax, gagna l'Écosse à marches forcées. Il passa la Tweed, le 22 juillet 1650, à la tête de quatorze mille hommes. L'armée écossaise comptait vingt-trois mille hommes commandés par David Lesley. Le 3 septembre Cromwell remporta une victoire complète, et entra dans Édimbourg. Cependant Charles II, par une résolution hardie, se jeta au cœur de l'Angleterre, où son parti l'attendait. Il arriva à Worcester, ayant à peine recruté deux mille hommes, et y planta, son étendard. Cromwell parut devant Worcester avec trente-quatre mille hommes contre douze mille, et remporta une victoire des plus complètes. Là s'arrêta sa carrière militaire. En 1653, il expulsa brutalement le long parlement, gouverna l'An

gleterre sous le titre de lord Protecteur, et mourut en paix le 3 septembre 1658. Son fils, l'insouciant Richard, lui succéda. Cromwell fut un faiseur de ruines, destructeur des institutions et des hommes. Il abattit pour se faire place le gouvernement traditionnel de son pays, et son pays pour cela ne l'a point aimé, lui le plus grand politique et le plus grand guerrier de l'Angleterre.

Le 24 octobre de

THEATRE-FRANÇAIS. cette année s'élève pour ce théâtre une concurrence redoutable.

MOLIÈRE, ramenant de province sa troupe qu'il avait formée, joue devant Louis XIV, dans la salle des Gardes du vieux Louvre, le Nicomede de Corneille, et une petite pièce de sa façon, dans le goût des canevas italiens. Dès ce jour, le roi prit Molière sous sa protection; il lui permit d'alterner sur le théâtre du Petit-Bourbon, attenant à la partie du Louvre

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vales de Tromp et de Black. Dans l'espace d'une année il y eut trois batailles navales à l'embouchure de la Tamise ou du Texel, et dans ces batailles, cent navires de haut bord à trois ponts, aux sabords épais,de soixante-quatorze à cent canons, com battirent de part et d'autre avec un terrible et glorieux acharnement. Tromp périt sur un vaisseau au pied du mât, comme Nelson à une autre époque, et ces batailles, racontées dans la Gazette de France, jetaient une noble émulation dans la marine française, qui couvrait nos propres côtes. Cette lutte entre la Hollande et l'Angleterre eut sa fin; elle fut amenée par l'intervention de la Suède et du Danemark.

La France s'était inquiétée de la querelle des États de la Hollande et de l'Angleterre; elle savait que l'Espagne la fomentait, afin de pouvoir agir plus efficacement dans ses hostilités contre la France. Le souci de Mazarin à cette époque est de conclure une alliance avec l'Angleterre sous Cromwell; l'ambassade de Neuville ne fut qu'un prétexte pour des intérêts plus vastes et une union plus intime. Le traité entre Louis XIV enfant et Cromwell stipule les droits et les devoirs de l'alliance; les deux puissances doivent se fournir des subsides, s'ils sont nécessaires, et, comme garantie, Mazarin assure la possession de Dunkerque à l'Angleterre, point maritime de guerre, qui plus tard fut destiné à surveiller la France.

Une femme, la jeune fille de Gustave-Adolphe, n'était rien moins qu'étrangère à ces actives transactions; Christine s'était montrée passionnée pour les sciences, pour ces principes de philosophie que Descartes avait développés dans ses grands travaux d'analyse et d'examen. L'époque visait à l'extraordinaire; les soucis du trône, la lutte perpétuelle contre les États, les désenchantements et l'amour, qui remuent si profondément les entrailles, tout cela avait jeté Christine dans une mélancolie inquiète; elle avait déterminé la paix entre la Hollande et l'Angleterre; elle croyait cette paix nécessaire à la force des puissances intermédiaires, aux nations neutres du nord de l'Europe. Sa correspondance est tout entière dirigée dans ce dessein la voilà tout à coup qui abdique la couronne en faveur de son cousin Charles-Adolphe; elle apparaît dans l'assemblée des états, vêtue en Didon, triste et larmoyante, représentation symbolique peut-être des tourments secrets qu'elle éprouvait; puis elle quitte la Suède, et, pénétrée des principes d'unité de l'école cartésienne, elle se détermine à embrasser le catholicisme, et, reine voyageuse, elle vint ensuite à Paris, où elle fut accueillie avec l'enthousiasme qui s'attachait alors aux actions merveilleuses. Christine était connue de la bonne bourgeoisie de Paris; elle avait même écrit au parlement au milieu des troubles de la Fronde, offrant sa médiation; elle appartenait à cette école pacifique qui avait pris en haine les débats, les guerres de violence, pour tout soumettre à des transactions. Mazarin fit de grands honneurs à la reine de Suède, parce qu'il savait l'influence que cette reine exerçait sur le mouvement politique en Europe. La science était une force dans cette époque d'université, de parlement et de dissertations; c'était une royauté plus puissante pour Christine que la couronne qu'elle avait abdiquée. Elle fut donc accueillie à Paris par des fêtes; elle se montra dans les carrousels comme aux chaires d'universités, parlant le latin, le grec même avec grâce, correspondant avec tout ce que la science avait de noble et d'influent.

Louis XIV est couronné à Reims. FIN DE LA RÉGENCE et commencement d'un nou

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villes; ou bien encore, par ambition, comme le car- que Perrault rebâtit quelques années après. dinal de Retz, se jeter tête perdue dans les troubles | Là se développa celui de tous nos poëtes dont municipaux; mais la querelle n'était pas plus pour les œuvres sont, sans contredit, l'expression cela catholique que réformée; l'Église n'était mêlée la plus fidèle du génie français. Il poussa la raison si loin, que notre siècle, tout fier de ses en rien dans ces débats de gentilshommes, de peu-progrès, ne saurait rien innover sans trouver ple, de villes, d'autorité royale et provinciale. Sans la trace de la pensée de l'auteur du Misandoute, partout où il y avait peuple, le catholicisme thrope et du Tartufe. apparaissait avec son énergique action sur les masses; l'hôtel de ville n'avait pas cessé d'être à côté de la paroisse, la cloche communale à côté du clocher du presbytère; toutefois on ne s'armait plus pour défendre l'Église; elle était en dehors de cette querelle, elle n'entrait plus directement dans la lutte des intérêts.

Aussi, il n'y eut pas de temps plus tranquille pour la réforme huguenote que l'époque qui s'écoula depuis la minorité de Louis XIV jusqu'à la pacification de la Fronde. Tous les protestants vivaient paisibles; de temps à autre les édits solennels venaient confirmer les dispositions de la grande charte de Nantes. On ménageait les calvinistes, leurs ministres étaient nombreux et influents; ils parcouraient avec toute liberté les campagnes. Vainement les assemblées de clergé faisaient-elles entendre des doléances pour dénoncer ces prédications d'huguenotisme, qui, du haut des Cévennes, proclamaient la parole du Père céleste aux Pyrénées, dans la Guienne, le long du Rhône et dans les Alpes, la cour avait trop besoin des protestants pour prêter la moindre attention à ces doléances; elle était exclusivement occupée des débats politiques et militaires; le clergé faisait en vain des plaintes au cardinal : « Ne nous mettons pas, répondait Mazarin, les huguenots sur les bras, nous avons bien assez des frondeurs. » Les calvinistes eux-mêmes n'avaient aucune volonté d'agir indépendamment de leurs pacifiques intentions; la soumission de la Rochelle, les grandes mesures prises par Richelieu contre eux, les avaient accablés comme parti politique ; ils n'avaient ni places de sûreté, ni armées organisées. Dans les malheurs des dernières guerres, leurs rapports avec la Hollande, la Suisse, les protestants d'Allemagne s'étaient affaiblis; ensuite ils avaient une haine profonde pour le roi d'Espagne, et Philippe IV soute

En 1666, Louis XIV donna à son poëte favori et à ses comédiens le nom de troupe royale, avec une pension de 7,000 livres.

Lorsque le théâtre du Petit-Bourbon fut démoli pour faire place à la colonnade de Perrault, le roi mit Molière en possession de la salle du Palais-Royal, que le cardinal de Richelieu avait construite tout exprès pour sa

tragédie de Mirame.

Molière, comme directeur du théâtre, avait soutenu les premiers pas de RACINE, qui devait être la plus haute expression de cette étude des anciens que Jodelle avait inaugurée au théâtre.

On sait que, d'abord liés d'une étroite amitié, Molière et Racine se brouillèrent; le tragique porta ses pièces à l'hôtel de Bourgogne, où la Champmeslé le retint.

Après la mort de Molière, l'hôtel de Bourgogne enleva les meilleurs acteurs de sa troupe, Baron, la Thorillière et Beauval. Louis XIV ôta la salle du Palais-Royal aux camarades de Molière, pour la donner à LULLI, fondateur de l'Opéra. La troupe disgraciée se réfugia rue Mazarine, en face de la rue Guénégaud. Par bonheur, Colbert réunit à ces débris ceux de l'ancien théâtre du Marais, et bientôt, en 1680, les comédiens de l'hôtel de Bourgogne furent forcés, par ordonnance royale, de se confondre avec eux.

1660. Le général Monk, ancien ami du lord protecteur, propose un roi à l'Angleterre, fatiguée du protectorat. On l'accepte sans con

dition.

Le 26 mai, Charles II arrive à Douvres.

Le peuple le reçoit avec transport. Après les réjouissances vinrent les supplices. Charles It fut atroce avec les républicains, dont il n'avait rien à craindre, et ingrat avec les cavaliers qui l'avaient servi. Remonté sur le trône des Stuarts, il y rapporta les fautes qui les en

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