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force morale est soumise, comme la force matérielle, à des conditions sans lesquelles elle ne peut pas exister. Un individu ne peut avoir de force que celle que lui donnent ses œuvres et son caractère. De même, un peuple ne peut trouver les conditions de sa force morale que dans sa propre histoire; mais c'est là qu'il trouve aussi les causes de son affaiblissement. La question

, pour un

peuple, n'est donc pas de savoir ce qui, dans tel moment donné, lui serait le plus avantageux, mais seulement de savoir reconnaître ce qui est possible.

Plusieurs fois des essais de confédération partielle avaient eu lieu en Allemagne. La confédération du Rhin fut la seule qui prit rang politique, mais un rang qui n'était qu'une forme de l'asservissement imposé par un pouvoir étranger.

La pensée du traité de Ried fut, en conservant les éléments qui avaient servi à former cette confédération, d'en appliquer le principe à la totalité de ce qui restait encore de l'ancien corps germanique. Substituer la qualification de confédération à celle d'empire, c'était dans le fond donner à ce qui existait le nom qui convenait à son mode d'existence; car l'affaiblissement successif d'une couronne qui n'était qu'élective avait conduit l'empire d'Allemagne à n'être depuis longtemps qu'une grande confédération. L'organisation plus forte qui fut donnée à la nouvelle confédération germanique ne pouvait cependant pas détruire entièrement le principe de faiblesse inséparable de cette forme politique.

Avant d'entrer dans la nouvelle époque ouverte par le congrès de Vienne, il nous a paru nécessaire de montrer quelles furent les puissances qui exercèrent une influence prépondérante sur les déterminations de cette assemblée.

FIN DU TOME PREMIER.

DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET, RUE DE VAUGIRARD, 9

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