directe sur les populations: chefs indigènes, fonctionnaires, médecins, élèves des écoles normales et professionnelles, instituteurs, ministres des cultes divers, etc. 5° Qu'à l'École spéciale de Bordeaux, à l'École d'application des médecins de la marine de Toulon, à la future École d'application des médecins coloniaux, à l'Institut colonial de Paris, à l'École coloniale de Paris et dans tous les milieux où l'on s'occupe d'hygiène coloniale, on donne des soins spéciaux à l'enseignement des maladies vénériennes, sans oublier les particularités relatives au climat. 6° Que les vœux précédents soient transmis, tout particulièrement : aux gouverneurs et aux municipalités coloniales, par les soins du ministère des Colonies, et aux chefs de l'armée coloniale, par le ministère de la Guerre. M. le Président. (Applaudissements.) · Je suis certainement l'interprète de la Société en remerciant M. le Dr Paul Petit du long labeur qu'il s'est imposé pour nous apporter un rapport si documenté et présenté d'une manière si intéressante. La discussion de ce rapport commencera dans notre prochaine réunion, c'est-à-dire le 6 avril. M. le Président. La Société accepte-t-elle d'étudier et de discuter la question suivante : « Par quels moyens peut-on arriver à protéger, contre les maladies vénériennes, nourrices et nourrissons, plus efficacement qu'ils ne l'ont été jusqu'à ce jour? » (Adopté.) Je vous propose alors pour la Commission d'étude de cette question ceux de nos collègues qui ont le plus souvent à s'occuper des nourrices et des nouveau-nés, M. le professeur Pinard, président; MM. Bar, Berthod, Cabibel, Champetier de Ribes, Doléris, Mme Henry, MM. Siredey et Tissier. (Adopté.) Après étude de la question et discussion, la Commission choisira son rapporteur qui devra déposer son rapport au plus tard le 10 juillet. Mme Henry, ancienne sage-femme en chef de la Pr Fournier, Dr.Berthod. Mme Hirsch, 30, boulevard Malesherbes. Maure, député, 2, rue Michel-Chasles. Dr Meynet, chef de clinique à l'Antiquaille (Lyon). Pr Fournier, D' E. Fournier. Drs Monel, Bizard. Romain (JULES), banquier, 24, rue Grange-Bate M. Plichon, Dr Barthélemy. lière. Roussy (GUESCO), 232, boulevard Saint-Germain. Drs Renault, Queyrat. Dr de Saint-Vincent des Parois, médecin aidemajor au 21° dragons, Saint-Omer. Dr Salmon, ancien interne des hôpitaux, 8, rue de Chantilly. Dr Lévy-Bing, Barthélemy. Pr Fournier, Dr E. Fournier, Talvart (Louis), directeur commercial à Paris des M. Plichon, Dr Barthélemy. établissements Solvay et Cie, 44, rue du Louvre. Valle (J. DEL), banquier, 1, place Boieldieu. M. Plichon, Dr Barthélemy. Les Secrétaires des séances, Drs BIZARD et LÉVY-BING. INFORMATIONS I. De la prostitution clandestine à Nancy, par le Dr V. VIGNERON, interne lauréat de la Faculté de médecine. Thèse de Nancy, 1901 (analyse par le Dr Polin). L'étude du Dr Vigneron est une véritable enquête sociale, sérieusement documentée et d'un grand intérêt; c'est une page de l'histoire médicale de la prostitution clandestine de la ville de Nancy, écrite par un observateur bien informé par un séjour de plusieurs années comme interne dans les services spéciaux. Ce travail est divisé en deux parties : dans la première, l'auteur expose l'état actuel et les progrès croissants de la prostitution clandestine à Nancy. Dans la deuxième, il indique les réformes réalisables et nécessaires. La prostitution clandestine est, à Nancy, ce qu'elle est à peu près partout, c'est-à-dire de plus en plus abondante, dangereuse, et trop peu surveillée. Les progrès de la prostitution clandestine sont toujours parallèles à ceux de la syphilis. Pendant les cinq dernières années, le nombre des syphilitiques indigents hospitalisés, et le nombre de cas de syphilis infantiles ont doublé ; le chiffre des naissances d'hérédo-syphilitiques et des avortements dus à la syphilis a augmenté des deux tiers; la morbidité militaire a progressé dans les mêmes proportions. Comment concilier ces résultats avec la diminution du nombre des femmes reconnues contaminées? L'auteur l'explique tout naturellement par un exemple : un jour, une prostituée clandestine syphilitique fut amenée au service, pour la première fois; elle était contagieuse depuis cinq mois, et avouait avoir chaque jour des rapports avec vingt individus en moyenne! Des statistiques nombreuses et précises vienn nt à l'appui de tous les faits avancés; ces statistiques ne font d'ailleurs que confirmer, pour la ville de Nancy, des résultats connus, c'est-à-dire, notamment, que la prostitution clandestine plus dangereuse que la prostitution réglementée est, en majeure partie, composée de mineures et de syphilitiques (sur 124 femmes syphilitiques, on trouve 93 clandestines dont 62 mineures); que la diminution du nombre des maisons de tolérance n'indique pas autre chose qu'un changement dans la forme de la prostitution; etc. L'auteur entre courageusement dans les détails, il étudie les causes et les sources de la prostitution clandestine. La recherche des professions des prostituées clandestines lui a donné des résultats intéressants: sur 403 syphilitiques, 181 - dont 108 mineures sont bonnes de café, 78 sont ouvrières d'usines, etc. La bonne de café reste donc l'agent provocateur le plus actif de l'alcoolisme et de la syphilis. C'est là une indication d'hygiène prophylactique bien nette pour une grande ville, où il y avait déjà, en 1897, un débit pour 85 habitants. Pourquoi ne pas interdire dans ces débits le service fait par des femmes, ainsi que cela a lieu à Toul, à Pont-à-Mousson, etc.? Un arrêté du maire d'Avignon pris dans ce sens et sanctionné par la Cour de cassation (arrêt du 20 mai 1885) constitue un précédent légal et un bon exemple à suivre (1). De nombreuses observations jointes à ce travail nous apprennent ou nous confirment que, sauf d'assez rares exceptions, les ouvrières d'usines sont déflo (1) Depuis la publication de cet ouvrage, un arrêté analogue (décembre 1901) a été pris par le maire de Nancy. rées et contaminées par des ouvriers, des camarades d'atelier. Le Dr Vigneron signale, à ce propos, la funeste influence exercée sur la moralité des ouvrières par la promiscuité des ateliers. Les ouvriers et ouvrières arrivent au travail aux mêmes heures, sortent en même temps par des portes communes, les waterclosets sont communs; ces circonstances, en apparence banales, favorisent les rencontres et les lésions, etc.; les chefs d'usines soucieux de moralité, pourraient facilement, sous ce rapport, mettre l'hygiène d'accord avec les simples convenances. Chemin faisant, l'auteur examine et discute la réglementation de la prostitution et les questions qui s'y rattachent; il se prononce pour sa nécessité, tempérée par les conditions de légalité et d'humanité qui s'imposent. Il voudrait une visite minutieuse, bi-hebdomadaire au moins, donnant des garanties réelles. Il réprouve absolument le traitement à domicile, qu'il s'agisse de pensionnaires de maisons de tolérance ou de filles inscrites, - l'on comprend pourquoi; il ne veut pas séquestrer les malades, mais assurer le traitement, à l'aide de dispensaires gratuits où seraient traités non seulement les accidents, mais aussi la syphilis elle-même. I] pressent, à cet égard, quelques difficultés, car il faut tenir compte de la mentalité spéciale si complexe des prostituées et cite, à ce propos, un fait intéressant. M. le professeur agrégé Février, chef de service, qui dirige à la Faculté de Nancy l'enseignement clinique de la vénéréologie, avait laissé sortir des syphilitiques qui avaient encore besoin d'être soumises au traitement, mais qui n'avaient plus d'accidents contagieux, avec la recommandation de venir régulièrement au service recevoir des injections d'huile grise. Or, sur 18 femmes rendues à la liberté, une seule est revenue, et une seule fois. Ces résultats, absolument analogues d'ailleurs, à ceux constatés à Paris dans les mêmes circonstances, n'ont rien qui doive surprendre ni décourager; mais il est bon de les signaler. Observés dans le service du très distingué professeur dont on connaît les sentiments généreux et les méthodes de douceur, de raison et d'humanité, ces faits ont la valeur d'une expérience sérieuse et significative. II. Une proposition de M. Colin. Dr POLIN. Les articles 331 à 335 du Code pénal. · Séduction frauduleuse des mineures. M. Colin, député d'Alger, vient de présenter à la Chambre une intéressante proposition de loi ayant pour but: 1o de remanier les articles 331 à 335 du Code pénal, relatifs à l'attentat à la pudeur et à l'excitation des mineures à la débauche; 3o de faire un délit de la séduction frauduleuse des mineures. Dans l'exposé des motifs de sa proposition, M. Colin fait remarquer que le législateur, qui protège rigoureusement la fortune des mineures, est loin de se préoccuper avec le même soin de leur personne et de leur honneur. Ledit législateur a notamment, pour des faits manifestement criminels qui s'attaquent à la personne des mineures et les vouent à la prostitution, d'inexplicables bienveillances. Ces bienveillances doivent disparaître; et, pour cela, il est indispensable de modifier, comme le demande M. Colin, les articles du Code pénal. Eclair, 10 novembre 1902. III. La maladie de Paget doit-elle être rattachée Le professeur Lannelongue a exposé, le 31 mars 1903, à l'Académie de médecine, le résultat des observations qu'il a faites relativement aux symptômes que présentent, aux divers âges de la vie, les Avariés héréditaires, principalement sur les os. Chez les avariés de naissance, les caractères sont différents de ceux que présentent les personnes qui le sont devenues accidentellement. Chez les nouveau-nés, le mal, qui est connu sous le nom de maladie de Parrot, produit des lésions, surtout au crâne et aux os longs des membres. : Chez les adolescents, M. Lannelongue a constaté des déformations caractéris tiques aux os longs les tibias s'incurvent en avant et en dehors, en sabre de cavalerie; les fémurs pareillement. Les avant-bras sont connexes en arrière; le crâne est bossué, asymétrique. La maladie de Paget, c'est-à-dire des adultes de cinquante ans en moyenne, amène des déformations identiques; les mêmes os sont pris et en nombre pareil; les altérations y sont semblables. Le début s'annonce aux deux âges presque toujours par des douleurs très vives. Comme les <«<< avariés » héréditaires ignorent leur état, et que, devenus adultes, ils sont exposés à des accidents graves et trompeurs, M. Lannelongue a demandé à l'Académie de se prononcer sur la question de savoir s'il ne conviendrait pas de les informer de la nature de leur maladie, sauf à leur en laisser ignorer l'origine en la qualifiant d'ancestrale. Quant à lui, il se croit dans l'obligation d'avertir les parents, ou d'informer les sujets adolescents, à défaut des parents. A l'appui de sa communication, M. Lannelongue a montré à l'Académie deux enfants, un garçon et une fille, présentant des déformations héréditaires très caractérisées aux genoux et aux tibias. IV. Congrès national d'assistance publique et de bienfaisance privée. Lẻ 3o Congrès national d'assistance publique et de bienfaisance privée se tiendra à Bordeaux pendant les vacances de la Pentecôte, du 1er au 7 juin 1903. Il publie son programme : Ire re section: Enfants et adolescents. 1° Patronage des nourrissons; 2° Colonies de vacances; 3o Écoles de préservation pour les enfants indisciplinés ou en danger moral ou confiés par les tribunaux à l'Assistance 'publique en vertu de la loi de 1898. Tentatives et progrès depuis 1900. 2o section: Adultes valides et malades (Assistance médicale, visite des pauvres, assistance par le travail). 1° OEuvres d'assistance matérielle et morale aux militaires et marins sous les drapeaux et au moment de leur libération; 2o Efficacité des secours à domicile aux familles nombreuses. 3o section: Vieillards, infirmes et incurables, aliénés. 1° Assistance aux mutilés, notamment aux victimes d'accidents du travail bénéficiaires d'une loi récente; 2° Patronage des aliénés convalescents et guéris. Des visites aux grands établissements hospitaliers et charitables, publics et privés, de la région, compléteront le programme de cet important Congrès. Les adhésions et cotisations (30 francs) sont reçues dès maintenant chez M. le Dr E. Régis, secrétaire général du Congrès, 154, rue Saint-Sernin, à Bordeaux. Le Gérant: Dr BARTHÉLEMY. |