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Alors que de toutes parts on associe le peuple aux expressions de l'art, que l'enseigne et l'affiche se font artistiques, que des artistes en renom chantent dans les carrefours, qu'on s'efforce de rendre esthétiques les rues et les places publiques, que les peintres ne dédaignent pas de dessiner les costumes et les chars des cortèges, que les sculpteurs autorisent l'exposition en plein vent de leurs œuvres, ne pourrait-on pas restituer les joutes lyriques et poétiques d'autrefois? Un concours de chant, dans un pare ou sur une place publique, serait-il difficile à organiser? Moins compliqué, assurément, qu'un festival de fanfares, d'harmonies ou de choeurs. Un cours de poésie, ouvert à tous, ne stimulerait-il pas la verve populaire, source d'inspirations prime-sautières, pittoresques et charmantes? Qu'est-ce qui empêcherait, si ce n'est un puéril respect humain dont l'usage aura vite raison, les poètes de réciter publiquement leurs vers, les prosateurs de lire des contes, les chansonniers de chanter leurs chansons? Pourquoi ne pas faire fleurir « dans la rue » l'art poétique et l'art lyrique au même titre que les arts du décor et du modelage? D'universelles sympathies accueilleraient cette innovation, ou plutôt ce retour aux traditions.

Le Salon de Charleroi.

Grâce à l'initiative de M. Valère Mabille, président de la Société française de bienfaisance de Charleroi, cette cité industrielle qui semblait jusqu'ici assez rétive aux entreprises artistiques possède son Salon triennal des Beaux-Arts. On se souvient du succès inattendu qu'cut, il y a trois ans, la première exposition; celle-ci n'est pas moins réussie et ne reçoit point du public une faveur moindre. On peut donc considérer l'institution comme définitivement établie; l'habile et disert maitre de forges qui en fut le promoteur a du reste eu soin, lors de l'ouverture, de faire prendre aux personnages officiels qui assistaient au raout d'usage des engagements précis. D'une part, le bourgmestre de Charleroi a déclaré adopter l'œuvre et d'autre part le Ministre des Beaux-arts a promis l'aide financière de l'Etat. Il parait done assuré que Charleroi aura désormais son salonnet triennal.

C'est une excellente et louable décision.

On peut certes trouver fades et sans intérêt les exhibitions d'œuvres connues et secondaires que sont généralement ces réunions de province; on peut, au point de vue artiste, en déplorer le goût attardé, la banalité fréquente, la médiocre saveur, un certain côté commercial trop marqué, l'absence de tout imprévu. Mais il serait injuste de méconnaitre l'utilité très grande qui en résulte, quand même, pour l'éducation du public. Bien des gens à qui toute notion esthétique resterait étrangère viennent, en ces salonnets, éveiller leur sensibilité, apprendre le respect du tableau ou de la sculpture, et souvent, après avoir été séduits d'abord par des nullités mercantiles, finissent par apprécier des œuvres d'art véritable.

L'exposition de Charleroi remplira cette mission et à ce titre elle mérite l'encouragement et la sympathie. Elle ne nous apporte aucune révélation de talent nouveau, mais offre des aspects assez nombreux et assez variés du talent de la plupart de nos artistes. Nous y trouvons des œuvres de CONSTANTIN MEUNIER et de X. MELLERY; du premier, des pastels et un beau bas-relief; du second, l'aquarelle : La Sagesse glane; des paysages de COURTENS et de GILSOUL, de VAN RYSSELBERGHE et d'HEYMANS, de MARCETTE et

de M. et Mme WYTSMAN; et encore, parmi ceux-ci, des œuvres des dames qui prirent le salon sous leur patronage : MMmes BEERNAERT, BOCH, COLLART, HÉGER et RONNER; des fleurs de Miles ART et Gute MEUNIER; une Symphonie en vert de Mme MOMMEN; un Intérieur de VANAISE; quelques portraits de MOTTE, RICHIR, LABOULAYE, HERBO; une Étable de STOBBAERTS; l'habituel cortège des talentueux aquarellistes CASSIERS, STACQUET, CYTERSCHAUT, BINJÉ, DE BURLET, THÉMON; des dessins notables de F. KHNOPFF et STEVENS; des gravures de DANSE, Kermesse flamande d'après Rubens et les portraits de ses deux filles qui exposent aussi : Mile L. DANSE, des paysages, Mme DESTRÉE, une épreuve d'état de son eau-forte d'après De Braekelcer. Des sculpteurs enfin, et non des moindres : JEF LAMBEAUX, avec sa Folle chanson, VINÇOTTE avec une Tête de Méduse en ivoire, LAGAE, Dư BOIS, SAMUEL.

D'autres encore, beaucoup d'autres, trop même, car cette exposition compte près de trois cent cinquante œuvres et eût gagné à être un peu moins nombreuse et un peu plus choisie. On y a trop facilement admis maintes platitudes déconcertantes qui encombrent inutilement les locaux disponibles. Si l'on veut que l'institution vive, c'est un point auquel il faudra veiller.

La Statue de Godefroid de Bouillon. C'est un véritable événement bruxellois, dit l'Indépendance, que l'érection de l'échafaudage annonçant le prochain placement des bas-reliefs qui complètent le monument élevé par Simonis au héros de la première croisade.

Songez donc qu'on les attend depuis quarante-sept ans ! Le 9 août 1848, le ministre de l'intérieur faisait connaitre à la classe des lettres de l'Académie qu'il avait ménagé sur le piédestal de la statue quatre emplacements destinés à recevoir des tables de bronze, dont deux représenteraient en bas-reliefs des faits de la vie de Godefroid, tandis que les deux autres porteraient des inscriptions. Et le ministre invitait la classe à lui proposer le sujet des bas-reliefs, le texte des inscriptions.

Cette dépêche ministérielle ouvrit, entre érudits, une des discussions les plus longues, les plus passionnées... et les plus confuses dont on ait gardé le souvenir. Elle durait encore, à l'Académie même, entre le chanoine de Rans, le baron de Reiffenberg et Louis Gachard, en l'année 1852!

Les seuls triomphateurs, au reste, dans cette discussion, furent les flamingants les premiers flamingants. L'inscription principale proposée par l'Académie fut tripatouillée, mais le vœu qu'avaient émis quelques-uns de ses membres de la voir traduite en flamand sur l'autre face du piedestal fut exaucé. Comme s'il n'avait pas mieux valu reproduire, du côté de l'église de SaintJacques-sur-Caudenberg, les premiers vers de l'Il Gioffredo, overo Gerusalemme liberata (restituons done au poème de Torquato Tasso son titre exact, où figure le nom du grand croisé belge): Canto l'armi pictose e 'l capitane

Che gran Sepolcro libero di Cristo,
Molto egli opro col senno e con la mano,
Molto soffri nel glorioso acquisto.

Quant aux bas-reliefs, la classe proposa au ministre d'y célébrer Godefroid guerrier et Godefroid législateur, en représentant, d'un côté, la prise de Jérusalem, de l'autre, la promulgation des Assises de Jérusalem. Ces sujets sont-ils définitivement main

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Exposition de l'Académie des Beaux-Arts à Liège.

(Correspondance particulière de l'ART MODERNE). L'ouverture officielle des nouveaux locaux de notre Académie, faite avec quelque pompe, est l'occasion d'une exposition. Dans des salles claires aux murs blancs s'étalent, assez nombreuses, des œuvres d'artistes liégeois. Il en est qui datent de cinquante ans et plus, il en est d'actuelles, toutes dues à des professeurs ou élèves de notre Académie.

L'école de peinture de Liége n'est point de celles qui marquent dans l'histoire de l'art; ni la richesse de la couleur, ni la beauté de la ligne, ni la vigueur du dessin ou l'intensité de l'expression ne la caractérisent. Elle n'a produit jusqu'en ces temps derniers que d'assez froides médiocrités.

Dans le nombre des toiles appendues en ces halls neufs je ne vois dignes d'arrêter un peu l'attention parmi les anciens que quelques portraits de Vieilvoie et un portrait bien vivant du musicien feu Toussaint Radoux, signé par Visen; parmi les contemporains nos seules sympathies vont aux efforts d'Emile Berchmans et de Marneffe.

La place que prend Emile Berchmans en cette exposition est considérable. Il n'est point de genre dans lequel il ne se soit essayé et le plus souvent avec succès.

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Ses pastels-et l'un particulièrement le portrait de Me Berchont d'harmonieuses délicatesses de couleur et de dessin. Ses imitations d'anciennes tapisseries, ses projets de peintures décoratives sont d'élégantes compositions allégoriques qui révèlent une vision personnelle.

Auguste Donnay expose des panneaux décoratifs déjà vus à « l'OEuvre artistique ». La pureté de la ligne, un sens pénétrant d'intimité, la finesse de couleurs assourdies sont de maitresses qualités d'Auguste Donnay; elles le classent au premier rang de nos artistes.

Ses illustrations pour les Poésies et Chansons de V. Defrecheux éditées chez Bénard sont particulièrement précieuses par l'élégance du dessin, la justesse du sentiment, la discrétion de l'expression; pures synthèses de l'âme wallonne un peu grêle, un peu triste, elles chantent une poésie de douce originalité.

Les eaux-fortes de de Witte, d'une belle sûreté, celles de Maréchal, bien observées et très variées d'impression, retiennent, Ainsi les jeunes encore, ceux qui écartent les formules toutes préparées, triomphent; on peut affirmer qu'eux seuls marquent en cette exposition.

A la sculpture: très remarqué un projet de rampe de Mignon, très beau de mouvement; à mentionner au passage Cain d'Alphonse Bouhon, une œuvre de Leroy bien venue, des scènes comiques de Léopold Harzé, de gaité communicative bien qu'un peu banale.

CHRONIQUE JUDICIAIRE DES ARTS

La traduction des œuvres de Richard Wagner. MM. les fils de B. Schott, éditeurs de musique à Mayence, sont propriétaires du droit d'édition des œuvres de Wagner. En 1885, un traité est intervenu entre eux et M. Victor Wilder. Aux termes de ce traité, M. Wilder traduisit en français, moyennant des conditions pécuniaires fixées par acte sous seing-privé, les Maîtres Chanteurs, l'Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried, le Crépuscule des dieux et Parsifal.

par

MM. Schott s'étaient-ils interdit le droit de faire faire d'autres que par M. Victor Wilder de nouvelles traductions de ses œuvres? Les héritiers de M. Wilder l'affirment. MM. Schott le contestent. D'où procès à la suite de la traduction par M. Alfred Ernst des Maitres Chanteurs, traduction que la maison de Mayence a imposée à M Eugène d'Harcourt lorsque celui ci a fait exécuter dans ses concerts des fragments des Maitres Chanteurs.

Les héritiers Wilder réclament à MM. Schott: 1° 10,000 francs pour le préjudice déjà causé; 2o 25,000 francs éventuellement pour toute publication d'une nouvelle traduction des Maîtres Chanteurs.

Me Raoul Rousset s'est présenté à l'audience du tribunal de la Seine pour les héritiers Wilder. Me Pouillet, le nouveau bâtonnier, a soutenu la thèse de MM. Schott.

A huitaine pour continuation des plaidoiries et conclusions de M. le substitut Trouard-Riolle.

ACCUSES DE RÉCEPTION

Sous les brumes et les clartés des Flandres, par ÉMILE GREYSON. (Eefje; le Calvaire; Mélodie Idyllique). Bruxelles, A. Castaigne.Éphémères, par le Vicomte DE COLLEVILLE. Préface de PAUL VERLAINE; avant-propos de LÉON DESCHAMPS. Paris, Bibliothèque de la Plume. - Une Campagne électorale au Pays noir, par JULES DESTRÉE. Bruxelles, P. Lacomblez.

Papier mural.

On a admiré au dernier Salon de la Libre Esthétique les très intéressants projets de papier peint exposés par M. Maurice Denis. Par une heureuse combinaison de tons clairs, de lignes flexibles disposées en judicieux décors, ils réalisaient une innovation importante et réellement artistique sans pasticher la manière des artistes anglais qui, en ces derniers temps, ont rénové l'industrie du papier de tenture les Walter Crane, les Lewis Day, les Voysey, les Sumner, les Image,

M. André Marty, directeur de l'Estampe originale, a eu l'idée de faire imprimer l'un des projets de M. Denis, Les Bateaux, par le procédé lithographique. Il a obtenu ainsi une reproduction absolument fidèle de l'original, chaque feuille se repérant parfaitement avec la suivante. C'est le premier essai de ce genre qui ait été tenté en France. A ce titre, nous croyons intéressant de le signaler à nos lecteurs, inquiets de nouveauté et de tentatives originales.

Le papier mural édité par M. Marty est tiré en deux tons sur papier blanc. Chaque feuille a une dimension de 90 centimètres sur 50 et est mise en vente à 2 francs. Nous en publions ci-contre une exacte reproduction.

Signalons, en outre, dans le même esprit de vulgarisation, les objets d'utilité classe-musique, porte-aiguilles, etc. pour lesquels M. Marty se sert de nouveaux gaufrages d'Alexandre Charpentier en papier complètement durci. C'est, dans la meilleure acception du terme, de l'art appliqué aux usages de la vie.

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PETITE CHRONIQUE

Les membres de la Société des Aquarellistes se sont réunis jeudi soir au ministère des affaires étrangères, pour offrir à M. Jules de Burlet, ancien ministre des Beaux-Arts, un album en témoignage de reconnaissance et de sympathie.

M. A. De Vriendt, président de la Société, a remercié le ministre de la bienveillance qu'il a témoignée aux artistes, et spécialement aux aquarellistes, auxquels il à ouvert au Musée une section spéciale. L'album qui consacre le souvenir de cette manifestation contient, sous une élégante reliure à fermoir d'argent, une quarantaine d'aquarelles signées de Beeckman, Cluysenaer, Emile Claus, Pinjé, H. Cassiers, Léon Abry, Becker, De Mol, Dell'Acqua, W. Roelofs, Emile Delpérée, M. Hagemans, A. et J. De Vriendt, Den Duyts, major Hubert, Emile Hoeterickx, A. Hennebicq, Théo Hannon, David Oyens, Alex. Marcette, Constantin Meunier, Lanneau, Paul Thémon, Fernand Khnopff, Stroobants, Smits, Henriette Ronner, W. Roelofs fils, G. Puttaert, Jan Verhas, Van Seben, V. Uytterschaut, Van Severdonck, Franz Van Leemputten, Staquet, Louis Titz, Isidore Verheyden.

M. de Burlet a chaleureusement remercié les Aquarellistes de leur délicate attention.

«Ma maison reste la vôtre, a-t-il dit. Vous y trouverez toujours le même accueil affectueux et cordial. J'accepte de grand cœur l'album que vous venez de me remettre. Il sera conservé dans ma famille au même titre qu'un précieux souvenir, comme témoignage de l'affection qui m'unit aux artistes. Quoique éloigné des Beaux-arts, j'y reste attaché d'âme. Dans ma nouvelle situation, je suivrai avec la plus grande sollicitude tout ce qui touche au domaine des arts et des aquarellistes. >>

M. et Me de Burlet ont fait ensuite à leurs hôtes avec leur bonne grâce et leur affabilité habituelles les honneurs du ministère.

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L'ouverture de l'Exposition de l'enseigne artistique dans les galeries du Musée est remise à mardi prochain, à trois heures.

La merveilleuse reconstitution de la Maison du Roi sera complétée, sous peu, par les portes en chêne sculpté que la ville de Bruxelles a commandées à MM. Goyers et Cie.

L'entreprise comprend une porte principale à deux vantaux et quatre portes latérales au rez-dechaussée; une double porte au premier étage, une autre au second et quatre portes de cave, soit au total quatorze panneaux, d'un prix global de seize mille francs.

Les portes du rez-de-chaussée sont entièrement terminées. Elles ont été exécutées en trois mois par une équipe de huit menuisiers et de douze sculpteurs. Par la finesse du travail, exempt de pièces rapportées, de surcharges et de frottés au papier de verre, cet important ouvrage d'art décoratif rivalise avec les belles menuiseries du moyen-âge. Le style en est, naturellement, conforme à celui du monument, qui date du XVIe siècle. L'ornementation est d'un goût sobre et harmonieux. La porte principale, surtout, présente, avec ses entrelacs variés, ses pinacles fleuronnés, sa frise ajourée, un ensemble vraiment séducteur. Les nervures, les arêtes, les saillies sont taillées d'un ciseau précis dans un bois aux colorations blondes, et par une disposition ingénieuse toutes les parties sont ajustées l'une dans l'autre sans être collées ou clouées. Exposées dans l'atelier de MM. Goyers et Cie, les

portes de la Maison du Roi ont reçu l'approbation de M. le bourgmestre Buls et des artistes invités à les apprécier.

L'ensemble du travail sera achevé dans un mois et le placement pourra être fait aussitôt après.

Rodolphe Salis, directeur du Chat noir, viendra donner, avec sa troupe, à partir de mardi prochain, quatre représentations à Bruxelles, au théâtre des Galeries.

Le spectacle comprendra Pierrot peintre, de L. Morin; l'Epopée, de Caran d'Ache; l'Enfant prodigue et la Marche à l'Etoile, de G. Fragerolle et Henri Rivière; le Roi débarque, de Rim-Onau.

Les poètes J. Goudezki, Montoya, Bonnaud, Brun et Portejoie se feront entendre dans leurs œuvres caractéristiques.

Nous nous joignons à la Réforme pour demander en faveur des artistes qui prennent part au concours organisé par la Commission des sites et monuments (décoration de la gare du Luxembourg), une prolongation de huit ou quinze jours pour le dépôt des esquisses.

La date actuellement fixée est le 10 août. Or, les artistes n'ont été avisés officiellement de l'ouverture du concours qu'il y a une douzaine de jours et il s'est fait que depuis ce moment jusqu'aujourd'hui les pluies et les orages n'ont pas cessé dans les Ardennes, où se trouvent les quatre sites dont la reproduction est imposée. Maintenir la date du 10 août malgré ce cas fortuit, serait une rigueur inutile et obliger les concurrents à exécuter leurs esquisses en chambre au lieu de pouvoir les brosser sur nature, condition essentielle d'un travail sérieux et d'un concours fructueux.

L'institut Dupuich va célébrer le cinquantième anniversaire de sa fondation. A cette occasion il organisera, dimanche prochain, à 3 heures, à l'hôtel Ravenstein, un concert et une fête d'escrime.

M. Théodore Verstraete, le peintre anversois, serait, nous dit-on, absolument perdu pour l'art. Le pauvre artiste souffre d'une maladie mentale qui ne laisse guère d'espoir de guérison.

L'Ecole de musique d'Anvers, dirigée par M. Peter Benoit, vient de recevoir le titre de Conservatoire royal. Elle se trouve désormais sur le même rang que les établissements similaires de Bruxelles, de Gand, de Liége et de Mons.

Le théâtre des Galeries fera sa réouverture dans la seconde quinzaine d'août avec une brillante reprise de l'Ali-Baba de Ch. Lecocq, créé en 1887 à l'Alhambra, où il n'eut pas moins de 112 représentations consécutives.

En vue de cette reprise, dont les études sont commencées, les auteurs ont apporté au livret primitif d'importantes modifications et le maestro Lecocq a écrit de la musique nouvelle. Le directeur des Galeries, M Maugé, a engagé pour chanter le rôle de Morgiane Me Moreau-Armeliny, qui s'est fait tout dernièrement remarquer au théâtre de la République dans les Mousquetaires de la Reine, et, pour celui de Zobéide, Mlle Théry, applaudie aux Bouffes-Parisiens et aux Variétés.

M. Carvalho montera l'hiver prochain Hansel et Gretel de M. Humperdinck, traduction de M. Catulle Mendès.

Mlle Jeanne Douste, qui vient de le chanter plus de deux cents fois à Londres, au Drury-Lane, est engagée pour créer le principal rôle en français.

Nous avons, dans nos études sur les théâtres à Londres, dit avec quelle grâce et quelle intelligence Mlle Douste incarne la petite héroïne du compositeur allemand.

Le Théâtre royal de Munich prépare pour les mois d'août et de septembre, comme nous l'avons annoncé, un double cycle complet de représentations wagnériennes sous la direction de MM. H. Lévi, Fischer et R. Strauss. Rappelons, pour ceux de nos lecteurs que tenterait une excursion en Bavière au cours des vacances, les dates exactes.

Août et septembre: le 8, les Fées et Rienzi; le 11, le Vaisseau-Fantôme; le 13, Tannhäuser; le 15, Lohengrin; le 17, l'Or du Rhin; le 18, la Valkyrie; le 20, Siegfried; le 22, le Crépuscule des Dieux; le 25, Tristan et Iseult; le 27, les Maitres Chanteurs.

Il y aura une représentation supplémentaire de Tristan et Iseult le 29 août et une des Maitres Chanteurs le 1er septembre. On peut s'adresser pour les places à M. Jos. Seiling, éditeur de la Cour, Perusastrasse, Munich.

A l'occasion du 14 juillet, les promotions et nominations suivantes ont eu lieu dans la Légion d'honneur : Commandeur: M. Victorien Sardou.

Officiers MM. Paul Bourget, André Theuriet, Anatole France. Chevaliers MM. Fabrice Carré, René Doumic, Paul-Gustave Guiches, Catulle Mendès, Maurice Rollinat, Emile Desbeaux, directeur de l'Odéon; Eugène Gigout, compositeur de musique, organiste de Saint-Augustin; Georges Gauné, inspecteur des théâtres.

Wagner à la foire de Neuilly! Si invraisemblable que cela soit, Carle des Perrières nous affirme l'authenticité du fait : Lohengrin a été joué et chanté sur une scène foraine à Neuilly, alternant sur l'affiche avec les Mousquetaires au couvent et l'Ami des femmes !!!

Nul n'ignore que Guillaume II est l'auteur d'un Hymne à Egir qui figure aujourd'hui au répertoire de tous les orchestres d'outre-Rhin. Ægir, le dieu scandinave qui excita la verve musi cale de l'empereur d'Allemagne, en a acquis une popularité qu'il n'eut probablement jamais avant ce jour. Le dernier en date de ses adorateurs est un peintre de Dresde, M. Ehrenberg, qui vient d'achever un immense tableau dont Ægir est le personnage principal. Cette œuvre sera prochainement exposée à Berlin. M. Ehrenberg est allé chercher des documents dans la patrie même d'Egir, à Copenhague. Voici le sujet de sa toile: Un prince scandinave, entouré de ses rudes guerriers, brave les flots de la mer du Nord dans une frêle barque. Des nixes cherchent à faire chavirer l'embarcation. Elles sont sur le point d'y parvenir quand Ægir parait à l'horizon. Devant lui les vagues s'apaisent; les nixes s'enfuyent terrifiées et Egir sauve le prince scandinave.

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