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l'autel doivent donc être supérieurs par le mérite

autant que par le rang. »

Et comme nous somines peu élevés de rang et encore moins de mérite, nous adressons d'humbles et ferventes prières aux évêques, que nous vénérons comme des pères et à qui nous obéissons comme à nos maîtres et supérieurs, afin que, s'ils jettent les yeux sur ces lignes écrites par nous pour la défense de la cause italienne, ils n'oublient pas ce que Philippe, abbé de Bonne-Espérance, note sagement dans sa cinquième lettre : « Bien qu'il y ait quelque chose qui, considéré en soi, mérite censure, toutefois, si je ne me trompe, on peut l'excuser en considérant les précédents et les conséquences: pour condamner un livre quelconque, il ne faut pas examiner rigoureusement une ou plusieurs propositions, mais voir l'ensemble de l'ouvrage. En effet, on ne peut jamais tout énoncer simultanément, et il y a beaucoup de points qui, pris isolément, peuvent être

contestés avec raison; mais quand on considère

l'ensemble, ce qui semblait devoir être réfuté reste ferme, maintenu le plus souvent par les affirma

tions qui accompagnent. »

"DE LA

CAUSE ITALIENNE

-

1. La profession de foi catholique, quoique une (1), présente trois espèces d'unité par la pre

:

mière, nous croyons à un seul Dieu; par la seconde, à un seul Christ, et par la troisième enfin, à une seule Église, en sorte que l'unité est la qualité qui brille par dessus tout dans la théologie, dans la christologie et dans l'œuvre merveilleuse née de cette dernière, — l'Église, Êve nouvelle sortie des flancs de l'Adam nouveau.

2. Mais cette merveilleuse unité n'exclut en

(1) Éphèse, IV, 5.

aucune façon le nombre, le distinct, et le varié. En effet, la théologie catholique, qui soutient et adore, aussi bien que l'unité de Dieu, la trinité des personnes dans l'identité de nature, ne détruit pas, mais admet le nombre, la distinction, la variété. De même la christologie, en maintenant l'unité de la personne du Christ et la dualité des natures, lesquelles, bien que distinctes, ne sont pas toutefois divisées, maintient et respecte le nombre, la distinction et la variété. Enfin, ni le nombre, ni la distinction, ni la variété ne trouvent d'opposition dans l'Église qui, étant une par l'unité de son corps mystique, est néanmoins multiple par la multitude et la fécondité des membres qui la composent.

3.

- A ce sujet, saint Augustin écrivait (1): « Comme l'Église, les Églises sont appelées d'un nombre exprimant la pluralité. Il est dit, à cause de son unité : « Une est ma colombe, une est la << bien-aimée de sa mère. » Relativement aux asso

(1) Enarrat. in. Ps, cxli, 4.

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