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seront punis de mort, s'il est prouvé qu'ils ont continué de servir après le délai d'un mois accordé par l'art. 2.

5. Tout sous-officier et soldat qui profitera de la première occasion pour obeir au rappel fait par l'article 1.er sera censé avoir été jusque-là retenu par la force, et ne sera soumis à aucune peine.

6. Tout Français qui rentrera se présentera aux avantpostes, et déclarera s'il veut, ou non, prendre du service; et dans le cas où il n'en demanderait pas, il lui sera délivré un passeport pour l'intérieur.

CIRCULAIRE de S. Exc. le ministre de la marine et des colonies, aux amiraux et aux préfets maritimes.

Paris, le 12 octobre 1806.

Monsieur, S. M. l'Empereur et Roi, provoquée depuis deux mois par le Roi de Prusse, a été obligée de faire marcher son armée contre cette puissance; la guerre est déclarée et tous les commandans des bâtimens de S. M., ainsi que les capitaines des corsaires, doivent courre sus aux navires prussiens, et s'en emparer.

Recevez, etc.

Signé, DECRES.

Lettre de son Excellence le ministre de l'intérieur aux préfets de départemens.

Paris, le 14 octobre 1806.

Monsieur, la guerre continentale vient de recommencer; la modération de l'Empereur n'a pu la prévenir. La France a été provoquée par un souverain qui fut long-temps son ami, et dont elle a si fort accru la puissance. L'Empereur pouvait n'être que juste envers lui; il s'est montré généreux jusqu'au dernier moment: sa justice a été méconnue, générosité a été repoussée. L'Empereur est forcé de vaincre. C'est en vain qu'il veut donner la paix à l'Europe, en bornant sa propre grandeur; un inconcevable aveuglement

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s'oppose à l'accomplissement de ces vœux de l'humanité, et la partie de l'Europe qu'avait respectée jusqu'à présent le fléau de la guerre, en 'appelle sur elle-même toutes les fureurs et tous les maux.

Le territoire de la France continuera de jouir de tous les bienfaits de la paix. Pour lui épargner les ravages de la guerre, l'Empereur s'éloigne de ses frontières; il va au loin affronter de nouveaux hasards pour la défense de son peuple. Que son peuple le seconde! que ceux qui sont appelés à partager ses dangers et sa gloire, volent au poste que leur montrent l'honneur et la patrie! que les sacrifices d'un autre genre qui peuvent servir au succès de nos armes, soient faits avec promptitude et dévouement ! C'est principalement par une stricte exécution des lois et par une obéissance empressée à ce qui est commandé en leur nom, que chaque citoyen peut prouver son attachement à l'Empereur, et l'intérêt qu'il prend à la prospérité de son pays. Mais c'est sur-tout aux fonctionnaires publics qu'il appartient d'en donner l'exemple; l'absence de l'Empereur est un motif de redoubler de zèle. Ils doivent prouver que son esprit vit au milieu d'eux, et qu'ils sont dignes du choix dont il les a honorés. Que la France, plus tranquille, et voyant dans son intérieur, un ordre plus invariable que jamais, atteste ainsi à l'Europe étonnée, l'esprit qui l'anime, l'immensité de ses ressources provenant de l'union de tous ses citoyens, sa confiance dans le génie qui guide ses armées, et son dévouement à son souverain, qui a tant fait pour son bonheur, pour sa gloire, et qui fera davantage encore pour sa prospérité, lorsque ses ennemis auront été forcés d'accepter la paix généreuse qu'il n'a cessé de leur offrir.

Tel sera, Monsieur, le spectacle que présentera votre département. Vous y contribuerez de tous vos efforts et par l'emploi de tous vos moyens je sais que vous connaissez dans toute leur étendue les devoirs qui vous sont imposés, et tout ce qu'y sioute l'importance du moment actuel; et vous me procurerez la satisfaction de faire connaître à l'Empereur que vous les avez tous remplis.

Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération. CHAMPAGNY.

LETTRE de S. Exc. le ministre directeur de l'administration de la guerre à MM. les Généraux commandant les divisions militaires, MM. les Préfets des départemens et MM. les Commissaires-Ordonnateurs.

Paris, le 14 octobre 1806.

Une aggression nouvelle autant qu'inattendue, Messieurs, a forcé l'Empereur de quitter sa capitale et de se transporter au milieu de ses armées.

Sa Majesté, sur des protestations répétées de paix et d'amitié, avait vu sans défiance les armemens de la Prusse. Elle allait rappeler ses soldats à des fêtes triomphales; l'instant du retour était choisi, le signal donné dans cet instant même, la Prusse a fait entendre contre nous le signal de la guerre.

L'Empereur, obligé de convertir subitement des prépa ratifs de paix en appareils militaires, a couru où l'appelaient l'honneur de sa couronne et le péril de ses alliés : il arrivait à peine, et déjà des dispositions rapides les avaient préservés d'une invasion dès long-tems méditée.

Cet instant, Messieurs, est un double appel au courage de ceux qui combattent, au dehors, sous l'œil du souverain, et au zèle de ceux qui le servent au dedans. La tâche de ces derniers, pour être moins glorieuse, n'en est ni moins utile, ni moins appréciée.

Restés dépositaires de la confiance de Sa Majesté, vos efforts doivent redoubler pour la remplir, et croître avec les difficultés. Le maintien de l'ordre public, la prompte exécution des lois, sur-tout de celles qui peuvent concourir au succès de nos armes, le concert et l'harmonie de toutes les autorités, doivent être, plus que jamais, l'e.jet de vos soins et de votre attention.

Que l'Empereur, Messieurs, en ramenant ses armées couvertes de nouveaux lauriers, ressente une égale satisfaction des services rendus de part et d'autre ; et qu'en reportant ses regards, des champs de bataille vers l'intérieur, il puisse re

connaître, qu'avec moins d'éclat, votre dévouement n'a été ni moins entier, ni moins actif.

Je vous salue avec une considération distinguée.

Pour le ministre de la guerre,

Le ministre directeur de l'administration de la guerre,

DEJEAN.

LETTRE de S. Exc. le ministre des cultes, grand-officier de la Légion d'honneur, à MM. les évêques de France, Paris, le 15 octobre 1806.

Monsieur l'évêque, après les événemens glorieux qui ont amené la paix de Presbourg, S. M. l'Empereur et Roi, uniquement occupé de la prospérité intérieure de ses Elats et du repos du Monde, avait tourné, toutes ses pensées vers le rétablissement de la paix générale. S. M. se plaisait à croire qu'il ne restait plus aucun cabinet en Europe que l'expérience du passé n'eût éclairé sur ses véritables, intérêts, et qui n'aspirât à mettre enfin un terme au fléau sans cesse renaissant d'une guerre dévorante qui a constamment réagi contre ses provocateurs, et confondu par ses résultats les folles espérances de l'envie, et les profonds calculs de la haine. Combien sur-tout elle était loin de prévoir que le souverain, assez ennemi de sa propre gloire pour entrer le premier dans la lice, serait celui qui, ayant joui d'une paix inaltérable durant le long tumulte de nos dernières guerres, avait obtenu, par les bons offices de la France, un accroissement notable de puissance et de territoire! Cependant, cet esprit de vertige et d'erreur auquel la Providence abandonne quelquefois les Rois, s'empare du cabinet de Berlin. Vainement l'Empereur a-t-il opposé la modération, la patience même, à des provocations graves! Vainement a-t-il réclamé des explications que l'intimité des relations passées devait rendre loyales et sincères! Vainement a-t-il retardé jusqu'aux préparatif d'une juste défense, pour donner au Roi de Prusse le temps et les moyens de se rattacher au seul systême compatible avec ses véritables intérêts! Les villes anséatiques ont été me

nacées; la Saxe envahie; le prince sage qui la gouverné, forcé d'agir contre sa volonté, les frontières des Etats de la confédération du Rhin entourées, les troupes de S. M. traitées hostilement, et la paix publique de l'Europe indignement violée, et sans motifs.

Dans ces conjonctures, M. I'

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S. M. I. et R. desirant maintenir l'honneur de sa couronne, celui de la nation et la sûreté de ses alliés, a tiré du fourreau cette épée qu'elle reçut sur l'autel du Dieu vivant pour le triomphe de la justice et la défense de la patrie. C'est dans ce moment solennel où elle vient de notifier au Sénat ses résolutions souveraines, que je vous invite, en son nom, à appeler sur ses Aigles victorieuses la continuation des bénédictions célestes. Rassemblez les peuples dans les temples; que tous les fidèles réunis prient et pour l'auguste père de l'Etat, et pour ceux de leurs enfans qui volent à la défense commune; qu'ils demandent au Dieu des armées, par qui règnent les Rois, le salut du prince, la conservation des soldats, la victoire et la paix.

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LETTRE de S. Exc. le grand-juge, ministre de la justice, grand-officier de la Légion d'honneur, à MM. les procureursgénéraux-impériaux près les cours de justice criminelle.

Paris, le 17 octobre 1806.

Les partisans de la guerre sont parvenus, Messieurs, à faire prévaloir dans le cabinet de Berlin leur déplorable influence, et lorsque l'Empereur, touché des malheurs de l'Europe, cherchait à asseoir la paix du Continent sur des bases durables, qui laissassent enfin respirer les peuples, et qui éloignassent pour long-temps les calamités de la guerre, un Roi que tant de motifs devaient tenir étroitement uni à la France, prend tout-à-coup contre nous une attitude menaçante, et loin que la modération de l'Empereur ait fait cesser ces démonstrations inopinées d'hostilités prêtes à commencer, on a osé dicter à la France victorieuse des conditions qu'au

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