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pire Lefebvre, commandant en chef ledit corps, de fa ca➜ pitulation suivante :

Art. Ier. La garnison sortira le 27 du courant, à neuf heures du matin, avec armes et bagages, drapeaux déployés, tambour battant, mêche allumée, deux pièces du calibre de 6 d'artillerie légère, avec leurs caissons, et attelées de six chevaux chaque.

II. L'excédent des chevaux d'artillerie sera remis au pouvoir de l'armée française.

III. Les armes de toute espèce qui excéderont le complet des sous-officiers et soldats sortans, seront remis aux officiers d'artillerie qui seront désignés.

IV. La garnison sera conduite aux avant-postes de l'armée de S. M. le roi de Prusse à Pillau, en passant par le Nehrong, et en cinq jours de marche, les lieux d'étape seront fixés.

V. La garnison s'engage à ne pas servir contre l'armée française ni ses alliés pendant une année, à compter de la date de la capitulation. M. le général comte de Kalkreuth, S. A. le prince de Scherbatow et MM. les officiers s'engagent, sur leur parole d'honneur, d'observer et faire observer le présent article.

VI. Le 26 à midi, le Hakelsberg, les portes d'Oliva, Jacob et Neugarten seront cédés aux troupes de S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie et à celles de ses alliés.

VII. Les officiers, sous-officiers et soldats maintenant prisonniers de guerre à Dantzick, soit qu'ils fassent partie des troupes de S. M. l'Empereur ou de celles de ses alliés, seront rendus sans échange.

VIII. Pour éviter tout désordre, les troupes de S. M. l'Empereur et celles de ses alliés n'entreront dans Dantzick qu'après le départ de celles prussiennes et russes. Il sera néanmoins établi des gardes aux postes et un piquet sur la place.

IX. Comme les moyens de transport sont insuffisans pour emmener tous les bagages, il sera accordé un bateau qui se rendra directement à Pillau. Le chargement se fera

sous la surveillance d'un officier français nommé à cet effet. X. Il sera nommé de part et d'autre des officiers du génie et d'artillerie, pour remettre et prendre possession des objets relatifs à chaque arme, sans oublier les cartes et plans, etc,

XI. Les magasins, les caisses et généralement tout ce qui appartient au Roi seront remis à l'administration française; il sera nommé un commissaire chargé d'en faire la remise à la personne munie des pouvoirs de S. Exc. M. le maréchal Lefebvre.

XII. Les officiers prussiens qui étaient prisonniers sur parole et qui se sont rendus dans leurs familles habitant Dantzick, avant le blocus de la place, pourront y resier en attendant de nouveaux ordres de S. A. S. le prince de Neufchâtel, major-général; néanmoins pour jouir de cet avantage, ils seront tenus de produire un certificat de M. le gouverneur qui atteste qu'ils n'ont pris aucune part dans la défense de la place.

XIII. Toutes les femmes de MM. les officiers et autres, ou personnes civiles seront libres de sortir de la ville; il leur sera delivré des passeports.

XIV. Les blessés et malades seront laissés sous la bienveillance de S. Exc. M. le maréchal Lefebvre; des officiers et des chirurgiens resteront tant pour les soigner, que pour veiller au bon ordre et pourvoir à leurs besoins. Aussitôt leur rétablissement ils seront renvoyés aux avant-postes de l'armée prussienne, et jouiront des avantages de la capitulation.

XV. Un contrôle exact de MM. les officiers, sous-officiers et soldats, par régiment, sera remis à S. Exc M. le maréchal Lefebvre. On comprendra sur un contrôle particulier les militaires restant aux hôpitaux.

XVI S. Exc. M. le maréchal Lefebvre assure les habitans de Dantzick qu'il emploira tous les moyens pour faire respecter les personnes et les propriétés, et que le plus grand ordre régnera dans la garnison.

XVII. Il sera cnvoyé pour servir de garant à l'exécution

de la capitulation, aux quartiers-généraux respectifs, un officier supérieur.

S. Exc. M. le gouverneur a désigné M. le major de Lestocq;

S. Exc. M. le maréchal Lefebvre a nommé M. l'adjudantcommandant Guichard.

XVIII. La présente capitulation recevra son exécution si, à l'époque du 26 à midi, la garnison n'a pas été secourue. Il est entendu que d'ici à cette époque la garnison de Dantzick ne pourra faire aucune attaque contre les assiégeans, en supposant le cas où ceux-ci se battraient au dehors.

Fait à Dantzick, le 20 mai 1807.

Signé, le général de cavalerie, comte de KALKREUT,

gouverneur.

V. ROUQUETTE.

COLLAMBEGER, commandant.

P. SCHERBATOW, général-major.
Le général de division, DROUET.

Approuvé par nous,

T

Maréchal d'Empire, commandant en chef le 10* corps, signé, LEFEBVRE.

Nota. On a cru devoir donner ici, à la suite de la capitulation de Dantzick, les pièces officielles suivantes qui sont relatives à la prise de cette place importante.

DISCOURS de S. A. S. M. le Prince Archi-Chancelier de l'Empire, au Sénat le 11 juin 1807.

MESSIEUES,

Je vous apporte un message de S. M. l'Empereur et Roi, et des lettres patentes données le 28 mai dernier, au camp impérial de Finckenstein. Ces lettres confèrent le titre héréditaire de duc de Dantzick, à M. le maréchal Lefebvre, préteur du Sénat,

Le message ajoute encore à cette haute distinction, pár l'exposition noble et touchante des motifs qui l'ont déterminée.

La carrière militaire de M. le maréchal Lefebvre, depuis longtemps illustrée, sera à jamais mémorable par le siége de Dantzick, et par le brillant succes qui l'a terminé.

S. M. ne pouvait récompenser d'une manière plus digne d'elle, d'anciens et de nombreux services, en même temps qu'elle prépare de justes sujets d'émulation à ceux qui doivent un jour succéder à la dignité que M. le maréchal Lefebvre vient de recevoir.

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EXTRAIT des minutes de la Secrétairerie-d'Etat.

( 21 En notre camp impérial de Finckenstein, le 28 mai 1807. NAPOLÉON, Empereur des Français, Roi d'Italie,

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Le Sénat se réunira le 11 juin, dans le lieu ordinaire de ses séances.

Par l'Empereur,

Signé, NAPOLÉON.

Le ministre secrétaire-d'Etat, signé H. B. Maret.

EXTRAIT des minutes de la Secrétairerie – d'Etat.

En notre camp impérial de Finckenstein, le 28 mai 1807.

NAPOLÉON, Empereur des Français, Roi d'Italie,

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Notre cousin l'archi-chancelier de l'Empire présidera le Sénat, qui se réunira le 11 juin, dans le lieu ordinaire de ses séances.

Par l'Empereur,

Signé, NAPOLÉON.

Le ministre secrétaire-d'Etat, signé, H. B. MARET.

MESSAGE de S. M. L'EMPEREUR et ROI.

SÉNATEURS,

́œ Pár nos décrets du 30 mars de l'année 1806, nous avons institué des duchés pour récompenser les grands services civils et militaires, » qui nous ont été ou qui nous seront rendus, et pour donner de >> nouveaux appuis à notre trône, et environner notre couronne d'un >> nouvel éclat.

» C'est à nous à songer à assurer l'Etat et la fortune des familles » qui se dévouent entièrement à notre service, et qui sacrifient cons>> tamment leurs intérêts aux nôtres. Les honneurs permanens, la >> fortune légitime, honorable et glorieuse que nous voulons donner >> à ceux qui nous rendent des services éminens, soit dans la carrière »civile, soit dans la carrière militaire, contrasteront avec la fortune ilégitime, cachée, honteuse de ceux qui, dans l'exercice de leurs > fonctious, ne chercheraient que leur intérêt, au lieu d'avoir en vue >> celui de nos peuples et le bien de notre service. Sans doute, la

» conscience d'avoir fait son devoir, et les biens attachés à notre estime, >> suffisent pour retenir un bon Français dans la ligne de l'honneur : > mais l'ordre de notre société est ainsi constitué, qu'à des distinc>>tions apparentes, à une grande fortune sont attachés une consi» dération et un éclat dont nous voulons que soient environnés ceux » de nos sujets, grands par leurs talens, par leurs services et par leur >> caractère, ce premier don de l'homme.

>> Celui qui nous a le plus secondé dans cette première journée de >> notre règne, et qui, après avoir rendu des services dans toutes les >> circonstances de sa carrière militaire, vient d'attacher son nom à un » siége mémorable où il a déployé des talens et un brillant courage » nous a paru mériter une éclatante distinction. Nous avons aussi » voulu consacrer une époque si honorable pour nos armes, et par » les lettres - patentes dont nous chargeons notre cousin l'archi-chan>> celier de vous donner communication, nous avons créé notre cousin » le maréchal et sénateur Lefebvre, duc de Dantzick. Que ce titre porté >> par ses descendans leur retrace les vertus de leur père, et qu'eux» mêmes ils s'en reconnaissent indignes, s'ils préféraient jamais un » lâche repos et l'oisiveté de la grande ville aux périls et à la noble » poussière des camps, sijamais leurs premiers sentimens cessaient d'être » pour la patrie et pour nous. Qu'aucun d'eux ne termine sa carrière sans » avoir versé son sang pour la gloire et l'honneur de notre belle France; >> que dans le nom qu'ils portent ils ne voient jamais un privilége, >> mais des devoirs envers nos peuples et envers nous. A ces conditions >> notre protection et celle de nos successeurs les distinguera dans tous > les temps.

» Sénateurs, nous éprouvons un sentiment de satisfaction en pensant que les premières lettres patentes qui, en conséquence de notre >> senatus-consulte du 14 août 1806, doivent être inscrites sur vos re>gistres, consacrent les services de votre préteur.

» Donné en notre camp impérial de Finckenstein, le 18 mai 1807.»

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Le ministre secrétaire-d'Etat, signé H. B. Maret,

Lettres-Patentes de S. M. L'EMPEREUR et ROI.

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu et les Constitutions de la République, Empereur des Français. A tous présens et à venir, Salut :

Voulant donner à notre cousin le maréchal et sénateur Lefebvre un témoignage de notre bienveillance, pour l'attachement et la fidélité qu'il nous a toujours montrés, et reconnaître les services éminens qu'il nous a rendus le premier jour de notre règne, qu'il n'a cessé de nous rendre depuis, et auxquels il vient d'ajouter encore un nouvel éclat par la prise de la ville de Dantzick; desirant de plus, consacrer par un titre spécial le souvenir de cette circonstance mémorable et glorieuse, nous avons résolu de lui conférer, et nous lui conférons, par les présentes, le titre de Duc de Dantzick, avec une dotation en domaines situés dans l'intérieur de nos Etats.

Nous entendons que ledit duché de Dantzick soit possédé par notre cousin le maréchal et sénateur Lefebvre et transmis héréditairement à ses enfans mâles, légitimes et naturels, par ordre de primogéniture, pour en jouir en toute propriété, aux charges et conditions, et avec les droits, titres, honneurs et prérogatives attachés aux duchés par les

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