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Art. Ier. La forteresse de Neiss et forts dépendans seront remis aux troupes alliées de S. M. l'Empereur Napoléon, le 16 juin 1807, s'ils ne sont pas secourus d'ici à ce temps.

II. L'armistice du 28 au 30 mai sera prolongé jusqu'au 15 juin inclusivement. Pendant cet armistice, les assiégeans ne pourront augmenter le nombre de leurs troupes, ni l'artillerie de siége, et resteront dans leur position actuelle, sans pouvoir envoyer des détachemens, ni changer leurs postes.

III. Ne pouvant accéder à la demande qui a été faite de laisser, après la reddition de la place, les fortifications de la place et dépendances dans l'état où elles seront trouvées elles restent à la disposition et aux volontés de S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie.

IV. La garnison sera prisonnière de guerre; elle défilera devant les troupes du siège le 16 juin, à dix heures du matin, drapeaux déployés, mèche allumée, et mettra bas les armes devant elles. Les bas-officiers et soldats conserveront leurs havresacs.

V. Tout ce qui appartient à la forteresse et ses dépendances, artillerie, munitions de guerre, armes, plans et magasins de toute espèce, sera fidellement remis entre les mains des officiers que S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon désignera pour aller en prendre possession et en dresser procès-verbal.

VI. Les forestiers et les gardes-chasse qui ont été sommés de faire le service dans la place, comme chasseurs, mettront bas les armes et obtiendront la permission de retourner chez eux, à condition qu'ils prêteront serment,de ne plus porter les armes contre S. M. l'Empereur Napoléon ou ses alliés.

Les surveillans des ouvriers et autres employés aux fortifications, resteront dans leurs places, et jouiront des mèmes avantages qu'auparavant.

VII. Les officiers conserveront leurs épées, chevaux et bagages, seront libres de se retirer où bon leur semblera après toutefois avoir signé leur parole d'honneur de ne point servir contre les troupes de S. M. l'Empereur Napoléon ou de ses alliés jusqu'à la paix ou leur échange.

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La même faveur sera accordée aux feldwebels, porte-enseignes et maréchaux-de-logis de cavalerie. Il sera en outre accordé à chaque officier, un soldat pour domestique.

VIII. Les bas-officiers et soldats mariés, ainsi que les invalides, auront la permission de rentrer chez eux avec leurs familles.

IX. S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon promet protection au nom de son souverain, à toutes les religions que peuvent professer les habitans, propriétaires ou locataires de Neiss et Frederickstadt, sûreté entière pour les personnes et propriétés desdits habitans.

X. MM. les magistrats, employés civils et fonctionnaires quelconques, conserveront provisoirement les mêmes fonctions. Dans le cas où ils donneraient leur démission, il seraient libres de rester en ville, ou de se retirer où bon leur semblera; et dans ce dernier cas, il leur serait délivré des passe-ports pour pouvoir voyager en sûreté avec leurs familles et leurs effets.

XI. Les caisses royales seront remises à l'officier militaire ou civil, que S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon désignera; cet officier en donnera décharge.

MM. les magistrats resteront dépositaires des sommes appartenantes aux particuliers.

XII. Tous les chapitres ecclésiastiques sans exception, de même que toutes les fondations religieuses et pieuses, de quelque religion qu'elles puissent être, jouiront de leurs priviléges et seront protégées.

Les caisses contenant des sommes appartenantes aux orphelins ou enfans mineurs, seront également respectées.

XIII. Les blessés et malades seront traités avec soin, et les chirurgiens qui les ont soignés jusqu'à présent, pourrout rester près d'eux.

XIV. La ville de Neiss ayant beaucoup souffert par le bombardement, la troupe logera dans les bâtimens royaux ; les officiers seuls pourront loger chez les particuliers.

XV. Les bâtimens de Landschafft, des accises et de la douane, seront exempts de loger les militaires.

XVI. La garnison de Neiss ayant été obligée d'emprunter 40,000 écus sur la caisse des orphelins, cette somme ne

peut être remboursée à cette administration que par le trésor de S. M. le Roi de Prusse, ou par les revenus des accises de la Haute-Silésie ( sur quoi cette somme a été hypothé quée), lorsque S. M. reprendra le gouvernement de cette province.

XVII. Les officiers de la garnison, ainsi que les sousofficiers et soldats des compagnies de vétérans, recevront dans leurs foyers la solde accordée en temps de paix.

XVIII. La garnison ne pourra rompre l'armistice que dans le cas où les boulets de l'armée de secours se croiseraient avec ceux de la place.

XIX. S. Exc. M. le gouverneur permettra à deux officiers supérieurs du génie et de l'artillerie, désignés par S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon, d'entrer en ville le 15 juin à six heures du matin, afin de dresser procès-verbal, conjointement avec les officiers du génie et de l'artillerie de la place, des arsenaux et de tous les objets appartenans à là forteresse.

XX. La porte dite de Neustadt sera livrée aux troupes alliées de S. M. l'Empereur Napoléon, le 15, au moment où les officiers du génie et de l'artillerie entreront dans la place pour dresser procès-verbal des arsenaux, etc.

XXI. Il sera accordé à S. Exc. M. le gouverneur un passeport pour un officier qui ne sera point regardé comme prisonnier de guerre, pour aller porter la présente capitulation à S. M. le Roi de Prusse.

XXII. Pour tous les articles non prévus, ou qui pourraient avoir une double interprétation, S. Exc. M. le gouverneur peut entièrement s'en rapporter à la générosité et au caractère de justice bien connu de S. A. I. le prince JérômeNapoléon.

Fait double, le 1er juin 1807.

Signé, VANDAMME.

STENSEN, gouverneur de la ville et forteresse

de Neiss.

WEGER, commandant de la forteresse.

S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon, commandant en chef le 9 corps de la Grande-Armée, approuve la présente ca

e

pitulation.

Par ordre de son altesse impériale,

Le général de division chef de l'état-major du 9o corps de la Grande-Armée,

Signé, T. HEDOUVILLE.

QUATRE-VINGT-QUATRIÈMEBULLETINDELA GRANDEARMÉE.

Tilsitt, le 24 juin 1807.

Le grand-maréchal du palais, Duroc, s'est rendu le 23 au quartier-général des Russes, au-delà du Niémen, pour 'échanger les ratifications de l'armistice, qui a été ratifié par l'Empereur Alexandre.

Le 24, le prince Labanoff ayant fait demander une au'dience à l'Empereur, y a été admis le même jour à deux heures après-midi. Il est resté long-temps dans le cabinet

de S. M.

Le général Kalkreuth est attendu au quartier-général, pour signer l'armistice du Roi de Prusse.

Le 11 juin, à quatre heures du matin, les Russes altaquèrent en force Druczewo. Le général Claparede soutint le feu de l'ennemi. Le maréchal Massena se porta sur la ligne, repoussa l'ennemi, et déconcerta ses projets. Le 17° régiment d'infanterie légère a soutenu sa réputation. Le général Montbrun s'est fait remarquer. Un détachement du 28 d'infanterie légère et un piquet du 25° de dragons ont mis en fuite les Cosaqués.

"

Tout ce que l'ennemi a entrepris contre nos postes dans les journées du 11 et du 12, a tourné à sa confusion.

On a vu par l'armistice que la gauche de l'armée française est appuyée sur le Currisch-Haff, à l'embouchure du Nicinen; de là notre ligne se prolonge sur Grodno. La droite, commandée par le maréchal Massena, s'étend sur les confins de la Russie, entre les sources de la Narew et du Bug.

Le quartier-général va se concentrer à Koenigsberg ou F'on fait toujours de nouvelles découvertes en vivres, munitions et autres effets appartenans à l'ennemi.

Une position aussi formidable est le résultat des succès les plus brillans; el tandis que toute l'armée ennemie est en fuite et presqu'anéantie, plus de la moité de l'armée française n'a pas tiré un coup de fusil.

QUATRE-VINGT-CINQUIÈME BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE,

Tilsitt, le 24 juin 1807.

Demain les deux Empereurs de France et de Russie doi vent avoir une entrevue on a à cet effet élevé, au milieu du Niemen, un pavillon où les deux monarques se rendront de chaque rive.

Peu de spectacles seront aussi intéressans. Les deux côtés du fleuve seront bordés par les deux armées pendant que les chefs conféreront sur les moyens de rétablir l'ordre et de donner le repos à la génération présente.

Le grand-maréchal du palais, Duroc, est allé hier, à trois heures après-midi, complimenter l'Empereur Alexandre.

Le maréchal comte de Kalkreuth a été présenté aujourd'hui à l'Empereur; il est resté une heure dans le cabinet de S. M.

L'Empereur a passé ce matin la revue du corps du maréchal Lannes. Il a fait différentes promotions, récompensé les braves, et a témoigné sa satisfaction aux cuirassiers

saxons.

QUATRE-VINGT-SIXIÈME BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE,

Tilsitt, le 25 juin 1807.

Le 25 juin, à une heure après-midi, l'Empereur, accompagné du grand-duc de Berg, du prince de Neufchâtel, du maréchal Bessières, du grand-maréchal du palais, Duroc,, et du grand écuyer Caulaincourt, s'est embarqué sur les,

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