Page images
PDF
EPUB

le roi de Prusse pour lui porter la capitulation et en faire le rapport; à l'époque de la reddition de la place, un officier partira pour l'annoncer à S. M. le roi de Prusse. Ces deux officiers seront munis des passe-ports nécessaires pour se rendre sans obstacle à leur destination, et ils ne seront aucunement regardés comme prisonniers de guerre. Ils prendront leur route par l'Autriche.

A

XXVI. Pour tous les articles ci-dessus qui seraient susceptibles d'une double interprétation, les commandans peuvent entièrement s'en rapporter à la générosité et au caractère de justice bien connu de S. A. I. le prince Jérôme Napoléon.

T

Fait double à Lasswitz près Glatz, le 25 juin 1807.
Ont signé MM.

MEYRONNET, capitaine de frégate, aide-de-camp de
S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon ;

DE GLEISSENBERG, colonel-commandant la forteresse
et chevalier de l'Ordre du Mérite.

DE BRAUN, lieutenant-colonel d'infanterie et comman dant du Schaeferberg;

[ocr errors]

Le comte DE GOETZEN, lieutenant-colonel, aide-decamp et plénipotentiaire de S. M. le roi de Prusse en Silésie, et gouverneur du comté de Glatz.

e

S. A. I. le prince Jérôme-Napoléon, commandant en chef le 9 corps de la Grande-Armée, approuve la présente capitulation.

Par ordre de son altesse impériale,

Le général de division chef de l'état-major du 9o corps de la Grande-Armée,

Signé, T. HEDOUVILLE,

Pour copie conforme,

Le général de division chef de l'état-major du 9o corps

de la Grande-Armée.

Signé, T. HEDOUVILLE.

Tilsitt, le 5 juillet 1807.

Depuis le 1er de ce mois, les choses se sont passées entre les trois souverains, de la même manière que les jours précédens. Ils ont vu manoeuvrer le 1er juillet, la cavalerie de la garde impériale; le 2, l'artillerie, et le 3, les dragons du même corps. Le 4, ils sont alles visiter le camp dụ même corps, que commande M. le maréchal Davoust. Le même jour, le roi de Prusse a présenté le prince Henri, son frère, à l'Empereur Napoléon.

S. M. la reine de Prusse est arrivée à Baublen, à deux lieues de Tilsitt,

Tilsitt, le 7 juillet 1807.

La reine de Prusse est arrivée ici hier à midi. A midi et demi, l'Empereur Napoléon est allé lui rendre visite.

Les trois Souverains ont fait chaque jour, à six heures du soir, leurs promenades accoutumées. Ils ont ensuite dîné chez l'Empereur Napoléon avec la reine de Prusse, le grand-duc Constantin, le prince Henri de Prusse, le grand-duc de Berg, et le prince-royal de Bavière.

On a distribué à l'ordre de la Grande-Armée la notice suivante:

Au quartier général impérial à Tilsitt, le 9 juillet 1807.
NOTICE POUR L'ARMÉE.

La paix a été conclue entre l'Empereur des Français et l'Empereur de Russie, hier 8 juillet, à Tilsitt, et signée par le prince de Bénévent, ministre des relations extérieures de France; et par les princes Kourackim et Labanoff de Rostow, pour l'Empereur de Russie chacun de ces plénipotentiaires étant muni des pleins pouvoirs de leurs Souverains respectifs.

Les ratifications ont été échangées aujourd'hui 9 juillet, ces deux Souverains se trouvant encore à Tilsitt.

Le major - général, prince de Neufchâtel,

Maréchal ALEXANDRE BERTHIER.

Tilsitt, le 9 juillet 1807.

L'échange des ratifications du traité de paix entre la France et la Russie, a eu lieu aujourd'hui à neuf heures du matin. A 11 heures, l'Empereur Napoléon, portant le grand cordon de l'Ordre de Saint-André, s'est rendu chez l'Empereur Alexandre, qui l'a reçu à la tête de sa garde et ayant la grande décoration de la Légion d'honneur. L'Empereur a demandé à voir le soldat de la garde russe qui s'était le plus distingué; il lui a été présenté. S. M., en témoignage de son estime pour la garde impériale russe, a donné à ce brave l'aigle d'or de la Légion - d'honneur.

Les Empereurs sont restés ensemble pendant trois heures, et sont ensuite montés à cheval, Ils se sont rendus au bord du Niemen, où l'Empereur Alexandre s'est embarqué. L'Empereur Napoléon est demeuré sur le rivage jusqu'à ce que l'Empereur Alexandre fût arrivé à l'autre bord. Les marques d'affection que ces princes se sont données en se séparant, ont excité la plus vive émotion parmi les nombreux spectateurs qui s'étaient rassemblés pour voir les plus grands Souverains du Monde, offrir dans les témoignages de leur union et de leur amitié, un solide garant du repos de la Terre.

L'Empereur Napoléon a fait remettre le grand cordon de la Légion d'honneur au grand-duc Constantin, au prince Kourakin, au prince Labanoff et à M. de Budberg.

L'Empereur Alexandre a donné le grand Ordre de Saint-André au prince Jérôme-Napoléon, roi de Westphalie, au grand-duc de Berg et de Cièves, au prince de Neufchâtel et au prince de Bénévent.

A trois heures d'après-midi, le roi de Prusse est venu voir l'Empereur Napoléon. Ces deux Souverains se sont entretenus pendant une demi-heure. Immédiatement après, l'Empereur Napoléon a rendu au roi de Prusse sa visite. Il est ensuite parti pour Koenigsberg.

Ainsi, les trois Souverains ont séjourné pendant vingt jours à Tilsitt. Cette petite ville était le point de réunion des deux armées. Ces soldats qui naguères étaient ennemis,

se donnaient des témoignages réciproques d'antitié qui n'ont pas été troublés par le plus léger désordre.

Hier, l'Empereur Alexandre avait fait passer le Niémen à une dixaine de baschirs qui ont donné à l'Empereur Napoléon un concert à la manière de leur pays:

L'Empereur, en témoignage de son estime pour le général Platow, hetman des Cosaques, lui a fait présent de son portrait.

Les Russes ont remarqué que le 27 juin (stylė russe, 9 juillet du calendrier grégorien), jour de la ratification du traité de paix, est l'anniversaire de la bataille de Pultawa qui fut si glorieuse, et qui assura tant d'avantages à YEmpire de Russie. Its en tirent un augure favorable pour la durée de la paix et de l'amitié qui viennent de s'établir entre ces deux grands Empires.

QUATRE-VINGT-SEPTIÈME BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.

Kanigsberg, le 12 juillet 1807.

Les Empereurs de France et de Russie, après avoir séjourné pendant vingt jours à Tilsitt, où les deux maisons impériales, situées dans la même rue, étaient à peu de distance J'un de l'autre, se sont séparés le 9, à trois heures aprèsmidi, en se donnant les plus grandes marques d'amitié. Le journal de ce qui s'est passé pendant la durée de leur séjour; sera d'un véritable intérêt pour les deux peuples.

Après avoir reçu, à trois heures et demi, la visite d'adieu du Roi de Prusse, qui est retourné à Memel, l'Empereur Napoléon est parti pour Koenigsberg, où il est arrivé le 10 à quatre heures du matin.

Il a fait hier la visite du port dans un canot qui était servi par les marins de la garde. S. M. passe aujourd'hui la revue du corps du maréchal Soult, et part demain à deux heures du matin pour Dresde.

Le nombre des Russes tués à la bataille de Friedland s'élève à 17500 hommes; celui des prisonniers est de 40,000; 8000 sont passes a Koenigsberg, 7000 sont restés malades

dans les hôpitaux; le reste a été dirigé sur Thorn et Warsovie. Les ordres ont été donnés pour qu'ils fussent renvoyés en Russie sans délai: 7000 sont déjà revenus à Kœnigsberg, et vont être rendus. Ceux qui sont en France, seront formés en régimens provisoires. L'Empereur a ordonné de les habiller et de les armer.

Les ratifications du traité de paix entre la France et la Russie avaient été échangées à Tilsitt le 9; celles du traité de paix entre la France et la Prusse l'ont été ici aujourd'hui.

Les plénipotentiaires chargés de ces négociations étaient, pour la France, M. le prince de Bénévent; pour la Russie, le prince Kourakin et le prince Labanoff; pour la Prusse le feld-maréchal comte Kalckreuth et le comte de Glotz.

[ocr errors]

Après de tels événemens on ne peut s'empêcher de sourire quand on entend parler de la grande expédition anglaise et de la nouvelle frénésie qui s'est emparée du Roi de Suede. On doit remarquer d'ailleurs que l'armée d'observation de l'Elbe et de l'Oder était de 70,000 hommes, indépendamment de la Grande-Armée, et non compris les divisions espagnoles qui sont en ce moment sur l'Oder. Ainsi il aurait fallu que l'Angleterre mît en expédition toute son armée, ses milices, ses volontaires, ses fencibles pour opérer une diversion sérieuse. Quand on considère que dans de telles circonstances elle a envoyé 6000 hommes se faire massacrer par les Arabes, et 7000 hommes dans les Indes espagnoles, on ne peut qu'avoir pitié de l'excessive aviuité qui tourmente ce cabinet.

La paix de Tilsitt met fin aux opérations de la GrandeArmée; mais toutes les côtes, tous les ports de la Prusse n'en resteront pas moins fermés aux Anglais. Il est probable que le blocus continental ne sera pas un vain mot.

La Porte a été comprise dans le traité. La révolution qui vient de s'opérer à Constantinople est une révolution anti-chrétienne, qui n'a rien de commun avec la politique de l'Europe. L'adjudant-commandant Guilleminot est parti pour la Bessarabie, où il va informer le grand-visir, de la paix, de la liberté qu'a la Porte d'y prendre part, et des conditions qui la concernent.

« PreviousContinue »