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l'alliance entre elle et nous. Tout au plus vous ne reconnaissez que le fait.

:

Encore moins puis-je deviner comment cette manière de trailer vous suppose dans un état d'abaissement quelconque. Nous ne prétendons nullement imposer à la France ni les conditions de la paix, ni un mode de négociation contraire aux usages. En 1782, époque que V. Exc. cite elle-même dans sa dépêche, nous ne nous croyions pas dans un état d'avilissement cependant, lorsque M. de Vergennes nous dit qu'il fallait, pour l'honneur de sa cour, que nous traitassions conjointement avec elle, la Hollande et l'Espagne, nous adoptâmes, sans croire en aucun sens nous dégrader, le mode auquel ce ministre paraissait attacher tant de prix. Votre Gouvernement veut sincèrement la paix; ici on la desire également, et je pourrais cependant dire de l'Angleterre ce que V. Exc. dit de la France, que la prolongation de la guerre n'a jamais été préjudiciable ni à sa gloire ni à sa grandeur; à ses vrais intérêts permanens peut-être bien, mais également à ceux de la France.

Quant à ce qu'il y a eu de secret dans notre traité d'alliance avec la Russie, V. Exc. est trop éclairée pour ne pas reconnaître que, pour ce qui regardait la guerre et les propositions qu'on aurait à faire à la Prusse et à l'Autriche, le secret était nécessaire. Tout cela est passé. Agir de concert pour procurer en premier lieu le repos à l'Europe et pour le lui conserver après, c'est le principal, je pourrais même dire l'unique objet de nos liaisons.

Après la manière franche dont vous désavouez l'intention qu'on vous a imputée à tort, par rapport à ce qui regarde nos liaisons continentales, il ne peut plus exister le moin dre doute sur ce point essentiel, et il n'en serait que plus fâcheux que des difficultés, qui regardent la forme plutôt que la chose, fissent continuer une guerre que les deux Gouvernemens souhaitent également de terminer.

Venons à ce que V. Exc. propose. La forme qui eut lieu dans le ministère du marquis de Rockingham m'est d'autant plus présente à la mémoire, que j'occupais alors le mème poste dont S. M. a bien voulu récemment m'honorer. Que

la France et l'Angleterre changent de positions, et c'est précisément celle que j'ai proposée. Nous traitions alors avec la France et ses alliés. Que la France traite à cette heure' avec nous et les nôtres.

Les bases offertes dans votre seconde proposition sont parfaitement conformes aux vues de notre gouvernement; bien entendu que, lorsque nous reconnaissons mutuellement nos droits respectifs d'intervention et de garantie pour les affaires de l'Europe, nous convenons aussi mutuellement d'abstenir de tout empiétement de part et d'autre sur les Etats plus ou moins puissans qui la composent.

Je ne regretterais pas moins que V. Exc. que cette discussion finit. Pour peu que nous puissions agir de façon qu'on ne puisse pas nous reprocher d'avoir manqué à la bonne foi vis-à-vis d'un allié qui mérite à tous égards une confiance entière de notre part, nous serons contens ; d'autant plus, que nous savons qu'une paix honorable ne serait pas moins conforme aux vœux de la Russie qu'à ceux de la France et de l'Angleterre.

J'ai l'honneur d'être avec la considération la plus distinguée,

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Monsieur, je ne vous écris que deux mots pour vous dire combien je suis satisfait du desir que vous avec témoigné pour la paix. Au surplus, lord Yarmouth a toute ma confiance: tout ce qu'il vous dira, vous pouvez croire que c'est moi-même qui vous le dis. Le temps presse. Agréez tous mes hommages.

Londres, ce 14 juin 1806.

C. J. Fox,

No. XI.

Georgius tertius, Dei gratiâ Britanniarum rex, fidei defensor, dux brunsurcensis et luneburgensis, sacri romani Imperii archithesaurarius et princeps elector, etc. omnibus et singulis ad quos præsentes hæ litteræ pervenerint, salutem :

Cùm belli incendio jam nimis diù diversis orbis terrarum partibus flagrante, in id quàm maximè incumbamus ut tranquillitas publica tot litibus controversiisque ritè compositis reduci et stabiliri possit, cùmque ea de causâ, virum quemdam, lanlo negocio parem nostra ex parte, plená auctoritate ad hoc lam magnum opus conficiendum munire decrevimus; sciatis igitur, quod nos fide, industrâ, ingenio, perspicacia, et rerum usu fidelis, et dilecti Francisci Seymour, armigeri, (vulgò dicti comitis de Yarmouth) plurimùm confisi, eundem nominavimus, fecimus et constituimus nostrum verum, tum et indubitatum commissarium et plenipotentiarium, dantes el concedentes eidem omnem et omnimodam potestatem, facultatem auctoritatemque, necnon mandatum generale pariter ac speciale ( ità tamen ut generale speciali non deroget, nec è contrà), pro nobis et nostro nomine cum ministro vel ministris, commissaris vel plenipotentiariis Franciæ, pari auctoritate sufficienter instructo vel instructis, cum ministris, commissariis vel plenipotentiariis aliorum principum aut statuum quorumcunque, tam hostium quàm fœderatorum nostrorum, quorum interesse poterit sufficienti itidem auctoritate instructis, tam singulatim ac divisim, quàm aggregatim ac conjunctim congrediendi et colloquendi, atque cum ipsis de pace firma et stabili, sincerâque amicitiâ et concordiâ quantociùs restituendis, conveniendi et concludendi, eaque omnia quæ ità conventa et conclusa fuerint pro nobis et nostro nomine subsignandi, superque conclusis tractatum tractatusre vel alia instrumenta quotquot et qualia necessaria fuerint conficiendi, mutuòque tractandi recipiendique omnia que alia quæ ad opus supradictum feliciter exequendum pertinent transigendi, tam amplis modo et formâ ac vi effectuque pari, ac nos si interessemus, facere et præstare possemus: spondentes,

et

et in verbo regio promittentes nos omnia et singula quæcunque à dicto nostro plenipotentiario transigi et concludi contigerint grata, rata et accepta, omni meliori modo habituros, neque passuros unquàm ut in toto vel in parte à quopiam violentur, aut ut is in contrarium eatur. In quorum omnium majorem fidem et robur, præsentibus manu nostra regiâ signalis, magnum nostrum Magnæ-Britannic sigillum appendi fecimus. Quae dabantur in palatio nostro divi Jacobi, die vigesimo sexto mensis junii, anno Domini millesimo octingentesimo sexto, regnique nostri quadragesimo sexto. Signé, GEORGES, Roi.

N. XII.

TRADUCTION.

Georges III, par la grace de Dieu Roi des Bretagnes, défenseur de la foi, duc de Brunswick et de Lunebourg, architrésorier du Saint-Empire romain et prince-électeur, elc, à tous et chacun qui ces présentes lettres verront salut :

L'incendie de la guerre embrâsant depuis trop long-temps différentes parties du globe, nous nous sommes fortement attachés au desir que la tranquillité publique puisse être ramenée et rétablie par l'accommodement solennel de tant de discussions et de litiges; à ces causes nous avons décidé de munir une personne de considération, chargée de notre part de pleins-pouvoirs convenables à une aussi grande œuvre que celle de traiter de la paix. Qu'il soit donc noloire que nous avons nommé, fait et constitué pour notre véritable commissaire et plénipotentiaire, en qui toute foi devra être ajoutée, notre amé Francis Seymour, écuyer, (connu sous le nom de comte de Yarmouth), en la fidélité, habileté, connaissances, pénétration et maniement des affaires duquel nous nous sommes souvent confiés; lui donnant et concédant tout pouvoir quelconque et faculté, autorité, même mandat général et spécial (sans néanmoins que le mandat général puisse déroger au mandat spécial et vice

C

versa), afin de négocier, traiter pour nous et en notre nom avec le ministre ou les ministres, commissaires ou plénipotentiaires de France, également munis de pleins pouvoirs à cet effet, avec les ministres, commissaires ou plénipotentiaires des autres princes ou Etats, tant de ceux avec lesquels nous sommes en guerre, que de ceux qui sont nos. alliés, pourvus également de pouvoirs suffisans, soit sépa•! rémént et avec chacun en particulier, soit réunis et conjoin. tement, afin d'arrêter et rétablir avec eux, le plus promp tement possible, une paix solide et durable, une sincère amitié et concorde réciproques, de signer pour nous et en notre nom tout ce qui aura été convenu et arrêté dans ce traité, ou les traités ou autres instrumens, de quelque nature et en quelque nombre qu'il aura été nécessaire de les rédiger, ainsi que de traiter mutuellement, régler et recevoir toutes les autres choses qui peuvent concourir à l'heureuse conclusion de la négociation dont il s'agit, et ce avec pouvoirs et facultés aussi amples et étendus dans la forme, et par la force et l'effet que nous pourrions le faire et l'exécuter nous-mêmes si nous étions présens en personne. Nous engageant et promettant sur notre parole royale, d'avoir et tenir bon, agréable et ratifié, toutes et chacunes des choses qui auraient été réglées et conclues par notredit plénipotentiaire, de les garder en la meilleure manière que faire se puisse, et de ne jamais souffrir qu'elles soient violées en tout ou en partie, ni même qu'il y soit contrevenu; et afin de donner plus de force à ces lettres, signées de notre main royale, et que foi pleine et entière y soit ajoutée, nous y avons fait apposer notre grand sceau de la Grande-Bretagne. Donné dans notre palais de Saint-James, le vingt-sixième jour du mois de juin, de l'an du Seigneur mil huit cent six, et de notre règne le quarante-sixième.

No XIII.

Le soussigné plénipotentiaire de S. M. britannique, avant d'entrer sur la négociation présentement pendante entre son souverain et la cour de France, juge néces

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