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Ces chiffres établissent qu'une plus grande somme relative de travaux n'augmente pas nécessairement les chances de réformation. En effet, si parmi les ressorts où il a été rendu le plus de jugemens relativement au nombre des magistrats, il y en a plusieurs pour lesquels la proportion des infirmations est supérieure à la moyenne trouvée pour tous, il y en a autant et plus parmi ceux où il a été rendu le moins de jugemens relativement au nombre des magistrats. En faisant abstraction du ressort de Dijon, qui, placé entre les uns et les autres comme occupant le quatorzième rang, offre 36 infirmations sur 100 arrêts, parmi les 13 premiers, il en est 1 pour lequel la proportion des infirmations est égale à la moyenne générale, 7 pour lesquels elle est supérieure, 4 pour lesquels elle est inférieure. Parmi les 13 derniers il y en ag pour lesquels elle est supérieure, 4 pour lesquels elle est inférieure. La proportion pour les 13 premiers réunis est de 29 infirmations pour 100 arrêts. Pour les 13 derniers, elle est de 32 infirmations sur 100 arrêts. A la

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Dans cette cour il a été porté devant la chambre des requêtes, pendant l'année 1834, 667 pourvois, dont 515 ont été fournis par les cours royales, 142 par les tribunaux de première instance, 8 par les tribunaux de commerce, et 2 par les justices de paix. 285 affaires sont entrées à la chambre civile, dont 180 appartenant à des cours royales 100 à des tribunaux de première instance, 3 à des tribunaux de commerce, et 2 à des justices de paix.

La chambre des requêtés a rendu 312 arrêts de rejet, 285 d'admission, 2 d'annula tion, 4 en réglement de juges; en tout 603; plus 7 arrêts préparatoires. La chambre civile

a rendu 88 arrêts de rejet, 132 de cassation, 2 portant qu'il n'y avait lieu à suivre; en tout 222, plus 2 arrêts préparatoires.

Parmi les arrêts de la chambre des requêtes, il y en a eu 267 de rejet et 180 d'admission pour les cours royales, 42 de rejet et 100 d'admission pour les tribunaux de première instance, 3 de rejet et 3 d'admission pour les tribunaux de commerce, 2 d'admission pour les justices de paix. Parmi les arrêts de la chambre civile, il y en a eu 54 de rejet et 75 de cassation pour les cours royales, 34 de rejet et 50 de cassation pour les tribunaux de première instance, 4 de cassation pour les justices de paix, et en outre 3 de la même nature sur des décisions du parlement de Toulouse, du conseil supérieur de la Guadeloupe, de la commission d'appel de la Martinique.

En tenant compte des rejets qui ont eu lieu tant devant la chambre des requêtes que devant la chambre civile, on voit que la proportion des cassations a été de 19 sur 100 arrêts, relativement aux décisions des cours royales, et de 39 sur 100 arrêts, relativement à celles des tribunaux de première instance.

Cette statitique indique combien de rejets ou de cassations ont été prononcés pour cha que cour royale, mais les chiffres d'une seule année sont trop faibles pour donner lieu à des inductions utiles et justes. Voici un tableau qui embrasse les quatre années écoulées de 1831 à 1834, et dans lequel la proportion des cassations est indiquée pour chacune des cours royales classées d'après le nombre d'ar rêts contradictoires définitifs qu'elles ont rendus pendant ces quatre années.

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toutes

Ces rapprochemens confirment ce qui a déjà été dit relativement aux appels, que le degré de certitude attaché aux décisions judiciaires ne dépend pas du plus ou moins d'occupation des juges. Je me plais à le proclamer, car c'est la preuve que la magistrature trouve dans ses lumières et son expérience les moyens de suppléer au temps, et qu'elle ne perd jamais de vue la nécessité d'apporter un soin consciencieux à l'accomplissement de ses devoirs. La cour royale de Paris rend un bien plus grand nombre d'arrêts que les autres, même relativement à sa composition: cependant la proportion des cassations pour cette cour est au-dessous de la moyenne générale, et c'est la cour pour laquelle la donnée obtenue est la plus sûre, parce qu'elle a été prise sur des chiffres plus forts. La proportion est également inférieure à moyenne pour les cours de Caen et de Rouen, qui, dans la seconde classe, figurent parmi les plus occupées; enfin celle de Bordeaux, qui, dans cette classe, est la première par la somme de ses travaux, n'offre qu'une proportion de 9 cassations pour 100 arrêt. Quant à celles de la troisième classe, les premières n'excèdent la moyenne que de bien peu, et l'on en trouve parmi les dernières qui l'excèdent autant et plus.

la

J'ai annoncé que ce compte offrait les travaux de la Cour de cassation dans leurs rapports avec la législation. Les indications qu'il renferme à cet égard sont relatives, non aux pourvois, mais aux arrêts rendus par les chambres civile et des requêtes.

Les différentes parties de la législation se classent ainsi qu'il suit d'après le nombre d'arrêts auxquels chacune d'elles a donné lieu : je rapproche les chiffres fournis pour l'année 1834 de ceux qu'avait présentés l'année 1833.

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Indépendamment de ces arrêts prononcés sur le pourvoi des parties, la chambre des requêtes en a rendu 2 d'annulation, et la chambre civile 6 de cassation, sur des réquisitoires du procureur général.

Les différentes parties de la législation se classent dans l'ordre suivant, d'après le plus grand nombre de cassations recourues proportionnellement aux pourvois sur lesquels il a été statué, en confondant les travaux de la chambre des requêtes avec ceux de la chambre civile.

Lois et matières div. 37 cassations sur 100 arrêts.
Code de procédure. 17
Code civil.

15

Code de commerce. 14

sur 100 sur 100

sur 100

Les spécialités dans chacune des divisions générales offrent pour la plupart des chiffres très-faibles. J'ai réuni ici celles qui ont provoqué le plus d'arrêts, en rapprochant pour la chambre des requêtes et pour la chambre civile le nombre des rejets de celui des admissions ou des cassations.

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De semblables renseignemens recueillis pendant une suite d'années mettront en évidence les parties de la législation qui font naître le plus de difficultés dans l'application, et celles qui exposent davantage les magistrats à une fausse interprétation; ils serviront de complément aux recueils de jurisprudence, et ne seront pas inutiles pour guider le législateur dans l'œuvre difficile de la réforme des lois.

En résumé, si cette statistique est le compte matériel de l'administration de la justice civile pour l'année qu'elle embrasse, ses chif fres en offrent aussi, par les inductions qu'ils font naître, le compte intelligent et raisonné. Sous ce rapport, ce compte montre les juridictions inférieures remplissant avec zèle les tâches les plus multipliées, satisfaisant aux

intérêts les plus divisés et les plus nombreux. Par elles le différend du maître à l'ouvrier est éteint alors qu'il naît à peine. Sans l'institution des juges-de-paix, un tiers de procès en plus, qui cède à leurs efforts conciliateurs, viendrait charger les rôles des tribunaux de première instance. C'est auprès de ceux-ci que la complication des formes, inséparable peut-être des garanties qui en résultent, présente la lutte la plus difficile pour le bon droit. Il est des délais qui tiennent à l'insuffisance du nombre des juges, et c'est au législateur d'y pourvoir; s'il en est dont la responsabilité retombe sur le juge, si, magistrat honorable, impartial, plein de lumiè res, il ne sait pas imposer toujours aux intérêts qui, autour de lui, calculent sur ses lenteurs, c'est de sa conscience, de l'excitation des magistrats supérieurs, de l'émulation qu'éveille et nourrit la comparaison des œuvres de chacun, qu'il faut attendre des résultats que chaque année doit rendre meilleurs. C'est un heureux exemple que celui de la prompte expédition dont on peut s'applaudir dans beaucoup de tribunaux civils et dans la plupart des tribunaux de commerce. Devant la justice consulaire s'agitent aussi de grands intérêts: la célérité dans la décision y reste une habitude autant qu'une nécessité; néanmoins l'équité n'y redoute pas plus d'erreurs, la faculté d'appel n'y révèle pas de plus nombreuses infirmations.

Les tribunaux de première instance se servent entre eux de points de comparaison, puisqu'il en est qui, plus que d'autres, reçoivent de leurs chefs une impulsion rapide, sans que l'épreuve de l'appel leur soit plus désavantageuse. L'intérêt des justiciables ne profite pas seul d'une plus prompte expédition. Elle a pour premier effet d'abréger le travail du juge, en lui épargnant de prononcer 'sur ces causes, toujours trop nombreuses, que lui soumet le débiteur de mauvaise foi, dans la seule espérance de profiter des longs retards que promet un rôle surchargé.

Devant les cours souveraines, que le droit demeure toujours une science, et l'exercice de la parole un art. Mais cette science et cet art peuvent, autant que la bonne administration de la justice, gagner en concision et en lumières véritables, par le retranchement des développemens superflus. Là où l'habitude en est encore suivie, les excitations du ministère de la justice ne manquent pas pour la faire cesser. Les réglemens en vigueur ont, sous diverses formes, organisé pour toutes les institutions judiciaires une surveillance que je m'efforce de porter sur les détails les plus essentiels, et pour laquelle je rencontre dans les chefs des cours et tribunaux une

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