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LE MARQUIS TS'ÊNG.

CHAPITRE VII

DISGRACE DE LIEOU.

LI FOUNGAUGUSTINS

PAO.- VICARIAT APOSTOLIQUE DU KAN-SOU.

ESPAGNOLS. — DÉPART DE M. BRENIER DE MONTMORAND. M. PATENOTRE. LÉGATION D'ITALIE.

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ARMEMENTS

LE MARQUIS TS'ENG

De nombreux changements eurent lieu dans le corps diplomatique chinois en 1878. Le 22 février 1878, un décret accrédita le ministre de Chine en Angleterre également auprès du gouvernement français. Il fut reçu le 6 mai 1878 par le Président de la République. Mais Kouo ne devait pas occuper longtemps ses nouvelles fonctions: il assista avec toute sa Légation à l'inauguration pluvieuse de l'Exposition universelle, le 1er mai 1878. Kouo, esprit éclairé, était d'une grande courtoisie, d'un commerce sûr, et il est certainement l'un des hauts fonctionnaires chinois que j'ai connus avec lequel j'ai eu les plus agréables relations. Desservi par son collègue, le second ministre, Lieou, il fut rappelé quoique originaire du pays de Ts'êng, le Hou-Nan. Rentré dans son pays, Kouo subit sa disgrâce avec beaucoup de dignité, prit sa retraite en 1879' et mourut en 1887.

Au mois d'août 1878, le fils ainé du célèbre Ts'eng Kouo-fan, Ts'èng Ki-tseu remplaça Kouo. Le nouveau

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1. Il arriva à Chang-Haï, par l'Anadyr, le 26 mars 1879.

2. I, p. 205 et 446.

3. Son père était mort le 12 mars 1872; sa mère mourut le 23 sep

ministre, né dans le district de Siang-H'iang, préfecture de Tchang-Cha [Hou-Nan], avait quarante et un ans, savait passablement l'anglais, était intelligent, aimable et hospitalier, et sans aucun doute il eût fait une excellente carrière en Europe, si, malheureusement, il n'avait pas écouté les avis de conseillers étrangers, funestes pour lui aussi bien que pour son pays. C'est grâce à ces conseils, plus encore qu'à l'obstination de Ts'êng', que la question du Tong-King a conduit à une guerre, facilement évitable, avec la France. Le Prince Koung au Ministre de France.

Pé-King, le 26 août 1878. Le 25 de ce mois, j'ai reçu respectueusement le décret impérial

suivant :

« TS'ENG Ki-tseu, Marquis (de 1re classe) de Y-Yong, directeur surnuméraire de quatrième et cinquième classe, décoré de la plume. de paon de 3o classe, est envoyé en Angleterre et en France comme Ministre de Chine. Kouo Soung-tao revient à Pé-King reprendre ses fonctions. Respectez ceci. »

C'est avec respect que je prends copie du présent décret pour l'information de V. E.

Veuillez, etc., etc. 2.

Ts'eng était accompagné dans son ambassade d'un nombreux personnel; il quitta Chang-Haï le 22 novembre 1878.

LÉGATION DE TS'ÈNG, 19 NOVEMBRE 1878

Secrétaires :

Tchen Yuan-ki, secrétaire d'ambassade de 2o classe; secrétaire honoraire de ministère, tao-taï honoraire.

tembre 1874, dans la capitale du Hou-Nan, au moment où, ayant terminé la période du deuil paternel, il allait se mettre en route pour Pé-King.

1. Nous le désignerons par le titre de Marquis, l'équivalent du second degré de la noblesse chinoise qui avait été accordé à son père pour ses actions d'éclat.

2. Pour traduction conforme, signé : DEVERIA.

Leou Han-tsing, secrétaire d'ambassade de 3o classe, inspecteur honoraire des canaux, aspirant tao-taï, préfet suppléant. Interprètes:

Tso Ping-long, interprète de 3o classe pour la langue anglaise, globulé de 5o classe, élève-assistant à la Cour des Censeurs.

Tcheng Tehe-ing, interprète de 3 classe pour la langue anglaise, sous-préfet suppléant de la province du Kiang-Sou. Lien-hing, interprète de 3 classe pour la langue française, secrétaire surnuméraire du Grand Conseil.

Attachés à l'Ambassade :

Yang Wen-houei, attaché surnuméraire au Grand Conseil.
Ts'ao Kin-yong, aspirant sous-préfet.

Li Kouei-tch'ao, aspirant de sous-préfecture.
Sieou Jen-kie, aspirant sous-préfet.

Tseng Nien-tsou, médecin, sous-préfet honoraire.
Li Pin-lin, sous-préfet honoraire et surnuméraire.
Wang Kouo-tehe, attaché à la direction des prisons.
Attachés militaires :

Ting Houo-jong, chef de bataillon hors cadre.
Wang Nan-kai, capitaine hors cadre.

Wang Chi-tchen, sous-lieutenant de marine.

Ma Teng-lien (sujet anglais), instructeur d'artillerie.

Divers :

Yang-tcheou, élève-dessinateur, sous-préfet honoraire de 3

classe.

Sié Sien-jen, élève-ingénieur, sous-préfet honoraire.
Wang Che-cheou, élève-ingénieur '.

DISGRACE DE LIEOU SI-HOUNG

Le collègue de Kouo Soung-tao, Lieou, fonctionnaire de 3e classe, secrétaire-surnuméraire de 5o rang, envoyé en Angleterre comme ministre-adjoint, avait été, par décret du 30 avril 1877, désigné pour remplir les fonctions de ministre de

1. Liste fournie par le prince Koung.

Chine en Allemagne '. M. von Brandt, alors occupé à Pé-King de la revision du traité allemand, crut que cette nomination. était faite pour contrecarrer ses projets à Berlin; il n'en était rien; on voulait tout simplement débarrasser Kouo de ce personnage obtus, jaloux et acariàtre. L'année suivante, on le rappela en même temps que Kouo et on lui donna Li Foung-pao comme successeur.

LI FOUNG-PAO

Le Prince Koung au Ministre de France.

Pé-King, le 27 août 1878.

Le 25 courant, j'ai reçu avec respect le décret impérial sui

vant :

« LI FOUNG-PAO est décoré du globule de seconde classe et chargé d'affaires de la Légation de Chine en Allemagne.

Licou Si-houng revient prendre ses fonctions à Pé-King.
Respectez ceci. »>

C'est avec respect que je prends copie du présent décret pour en donner connaissance à Votre Excellence.

Agréez, etc., etc. 2.

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Li Foung-pao était du Kiang-Sou et une créature de Li Houng-tchang. Il avait été directeur de l'arsenal de Kaotehang Miao et il était venu en Europe en 1877 comme l'un des directeurs de la première mission envoyée par l'arsenal de Fou-tchéou, poste qu'il occupait lorsqu'il fut appelé à Berlin. C'était le type du Chinois gras, et la propreté fut toujours le moindre de ses soucis; il était commun, peu lettré dans le sens chinois du mot, mais il était avide de s'instruire et connaissait les sciences européennes beaucoup mieux que la plupart de ses compatriotes; en outre, il

1. Lieou remit ses lettres de créance à Berlin le 26 novembre 1877. 2. Pour traduction conforme, signé : G. Devéria.

3. I, p. 248-9. Il mourut le 6 août 1887, dans une petite ile, près Chang-Hai, où il s'était retiré.

était fort intelligent, sans être dépourvu d'un bon gros sens pratique; il fut nommé titulaire de l'ambassade de Berlin, en mai 1879, et les grandes affaires industrielles qu'il traita dans cette capitale ne furent pas étrangères à sa disgrâce en 1885. Il commanda en Allemagne des cuirassés, et ses envieux prétendirent qu'il n'était pas sorti les mains nettes de ses marchés. Attaché à la personne de Li à son retour en Chine, son protecteur, menacé lui-même à l'époque, ne put le défendre plus longtemps contre les censeurs, et le décret suivant parut dans la Gazette de Pé-King du 22 novembre 1885.

Li Foung-pao, fonctionnaire décoré du bouton de deuxième rang et dignitaire du troisième degré honoraire dans une des cours secondaires de Pé-King, porté sur le tableau des futurs Tao-taï de la douane maritime, étant d'un caractère vil et corrompu, quoique habile à se pousser par l'intrigue, Nous a été dénoncé à plusieurs reprises. Nous ordonnons qu'il soit privé de toutes ses dignités et le déclarons impropre à exercer aucunes fonctions ultérieures. Respect à ceci !

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Les nouveaux agents chinois allaient avoir à traiter la question délicate de la revision des traités avec la Chine, et au mois d'octobre 1878, ils reçurent une circulaire du Tsoungli Yamen ayant pour objet de préciser le point de vue auquel la Chine entendait se placer pour discuter avec les puissances intéressées.

VICARIAT APOSTOLIQUE DU KAN-SOU, 21 JUIN 1878.

Par bref du 21 juin 1878, Léon XIII créa au Kan-Sou un nouveau vicariat apostolique qui fut confié aux missionnaires belges de la Congrégation de Scheutveld-lez-Bruxelles, et un prêtre hollandais de cette société, M. Ferdinand Hamer, qui résidait en Mongolie depuis 1865, en fut chargé, avec le titre d'évêque de Trémithe in partibus infi

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