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premier, par 21° 55′ latitude nord et 118° 30' longitude est de Paris; le second, par 24 30' latitude nord et 119° 33′ longitude est de Paris), seront tenus en état de blocus effectif par les forces navales placées sous notre commandement, et que les bâtiments amis auront un délai de trois jours pour achever leur chargement. et quitter les lieux bloqués.

Il sera procédé contre tout bâtiment qui tenterait de violer ledit blocus conformément aux lois internationales et aux lois en vigueur.

A bord du cuirassé français Bayard,

le 20 octobre 1884.

Signé: COURBET.

Le blocus s'étend donc non seulement sur toute la côte occidentale de l'île Formose, mais sur la partie de la côte orientale comprise entre la pointe septentrionale de l'ile et la baie Soo-Au.

Le 8 octobre, Li Houng-Tchang demanda à M. Ristelhueber à quelles conditions la France consentirait à confier à un arbitre le différend entre les deux pays; en conséquence, le 11 octobre, M. Ferry décida de rédiger un programme que les États-Unis refusèrent d'appuyer, auquel on devait se tenir jusqu'aux négociations finales:

PROGRAMME DU II OCTOBRE 1885

La France consentirait à reprendre les négociations avec la Chine sur les bases suivantes :

Retrait des troupes chinoises du Tong-King;

Suspension des opérations de la flotte française ;

Ratification du Traité de Tien-Tsin et conclusion de la convention de commerce prévue par le traité ;

Maintien de l'occupation de Ki-loung à titre provisoire et sans cession de souveraineté territoriale, jusqu'à la complète exécution du traité de Tien-Tsin.

On ne prononcerait plus le mot indemnité; mais comme équivalent, la France garderait la possession des douanes et des mines à Ki-loung et à Tamsoui pendant un nombre d'années à débattre. La médiation d'une ou de plusieurs Puissances amies pourrait d'ailleurs être admise, soit pour fixer la durée de cette CORDIER. II. -33

occupation, soit même pour en avancer le terme au moyen d'une transaction pécuniaire.

Au mois de décembre 1884, un bureau secret d'enrôle ment pour la Chine fonctionnait, sous la direction d'un ancien officier autrichien, à Londres, avec annexes à Southampton et Rotterdam. Les engagements étaient signés, non par un vice-roi de Province, mais par le ministre chinois, Li Foung pao. Un des journaux chinois de Chang-Haï, le Chèn Pao, publiait le 9 décembre, un article dans lequel il déclarait gravement que l'ambassadeur de France à Londres avait demandé à être reçu par le marquis Ts'èng et qu'il lui avait fait part de l'intention du gouvernement français de demander la paix.

En réalité nous perdions notre temps. En janvier 1885, le gouvernement français reprenant les projets de Courbet et de M. Patenôtre en septembre, voulait établir le blocus du Tchéli; il était trop tard.

COMBAT DE CHE-POU (Sheipoo), 15 FÉVRIER 1885

L'amiral Courbet arrivant inopinément à Gützlaff, le 11 février 1885, apprit que l'escadre chinoise avait quitté Chang-Haï le 23 janvier et s'était rendue dans la rade de Che-pou (Sheipoo Roads), dans la passe Nord, de la baie de San-Men, sur la côte du Tché-kiang, entre Ning-Po et Wen-tchéou, soi-disant pour se préparer à faire lever le blocus de Formose; il se mit à sa recherche et la rencontra le dimanche 15 février, jour de l'an chinois, mais dès que les Chinois aperçurent les Français, ils s'enfuirent; les trois croiseurs K'ai-tsi, Nan-tch ́ên et Nan-choui, ces deux derniers construits en Allemagne, rapides et protégés par le brouillard, s'échappèrent et se réfugièrent à Ning-Po; pendant ce temps la frégate Yu-yuen, portant 23 canons Krupp et une

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cinquantaine de torpilleurs, et la corvette Tch’êng-King, commandée par l'amiral Ting, poursuivies par la Triomphante, se réfugièrent dans l'anse au fond de la passe la plus au Nord, en face de la ville de Che-pou; la nuit, deux simples canots à vapeur, armés en torpilleurs, commandés l'un par le capitaine de frégate Gourdan, le second par le lieutenant de vaisseau Duboc, s'avancèrent vers l'ennemi; à 400 mètres de la frégate, leur présence fut signalée et immédiatement le Yu-yuen ainsi que les batteries de terre ouvrirent le feu; malgré cette défense, le commandant Gourdan torpillait la frégate à l'arrière et M. Duboc à l'avant, n'ayant qu'un homme tué et un blessé. Le Tch'êng-King fut coulé par le tir maladroit des canons chinois des batteries de terre. Les équipages chinois purent gagner la côte; ils furent mal accueillis par les indigènes et ne purent trouver asile chez eux qu'en recourant à la force. Les Chinois n'auraient perdu que deux hommes; l'un, second mécanicien, se serait noyé, l'autre aurait été tué d'une balle de revolver dans le court engagement avec les torpilleurs. Ce fait d'armes coïncidait avec la prise de Lang so'n.

OCCUPATION DE LANG-SO'N, 13 FÉVRIER 1885

Au commencement de septembre 1884, le général Millot, fatigué, mécontent d'ailleurs que le traité du 6 juin eût été signé sans sa coopération, remit le commandement en chef au général Brière de l'Isle qui était à la tête de la première brigade à Haï-Phong. L'occupation de Lang-so`n fut décidée. Deux colonnes furent formées; la première, sous les ordres du lieutenant-colonel Donnier devait remonter le LochNam, ayant Chu pour objectif; il livra le combat de Lam le 6 octobre; la seconde, sous les ordres du lieutenant-colonel Defoy, quittait Hanoï, le 3 octobre, et se portait sur PhuLang-Thuong où se rendait également le général de Négrier

qui partait le même jour de la capitale pour prendre la direction générale des opérations. Négrier enlevait Kep le 8 octobre après un sanglant combat et arrivait le 11 à PhuLang-Thuong; Donnier, de son côté, livrait une série de combats à Chu les 10 et 11 octobre. On s'occupa de l'organisation des défenses de Kep et de Chu.

Le 3 janvier 1885, Brière de l'Isle était nommé général de division et au commencement du même mois arrivait, avec des troupes de renfort et le colonel Giovanninelli qui devait. prendre le commandement de la première brigade. Des reconnaissances furent faites sur la route de Lang-so'n; les deux brigades réunies le 2 février dans la plaine de Chu, marchèrent en avant et livrèrent successivement les combats de Tay-Hoa (4 février), de Ha-Hoa (5 février), de DongSong (6 février); les Chinois en fuite furent poursuivis par Giovanninelli; la marche fut reprise le 10 février et Deo-vy occupé; les combats de Pho-vy (11 février) et de Bac-Viang (12 février) nous ouvrirent la route de Lang-so'n; nous trouvames la citadelle évacuée et nous entràmes dans la ville sans coup férir (13 février)'.

SIÈGE DE TUYEN-QUAN (23 NOVEMBRE 1884-3 MARS 1885)

Il n'y avait pas de temps à perdre pour dégager Tuyenquan assiégé par les Pavillons Noirs et les troupes régulières du Kouang-Si depuis le 23 novembre; à cette époque la garnison de cette place était composée de: deux compagnies de la légion 8 officiers, 390 hommes; artillerie de marine. (resection de la 2o batterie bis): I officier, 31 hommes; génie ( régiment): 8 hommes; infirmiers (15 section):

1. Commandant Lecomte... LANG-SON. Combats, Retraite et Négociations. Paris [et] Limoges, Henri Charles-Lavauzelle, 1895, gr.

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