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videtur ut afflictae Galliae tranquillitatem et ordinem restitueret, Catholicae Religionis, Constantino illi magno simil limus, praesidium effectus, gloriosissimam in Ecclesiasticis Galliarum monumentis istorum temporum recordationem est relicturus. Excipite igitur, laetae, grataeque mentis officio Apostolicas Litteras quas nuntiavimus Vobis, quasque hic subjicinus.

PIUS EPISCOPUS, Servus Servorum Dei,
Ad perpetuam rei memoriam.

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ECCLESIA Christi, quam ut civitatem sanctam Jeru salem novam descendentem de cœlo à Deo vidit Joannes indè potissimùm suam repetit firmitatem, cæteraqué ornamenta quibus præedita consurgit, quod nedum sancta, catholica et apostolica, sed et una sit, super unius soliditate petræ fundata, ex firmâ et constanti membrorum ecclesiæ omnium unione iu eâdem fide, in iisdem sacramentis, in iisdem vinculis charitatis, in subjectione atque obsequio omnium legitimo capiti, tota vis illa ac pulchritudo est quâ hujus mysticum corpus nobilitatur ac præstat. Quod decus ejus præcipuum ac singulare, Redemptor noster, cùm et ejus proprium esse et conservari usque ad consummationem sæculi maximè voluerit in eâdem ecclesiâ, quam acquisivit sanguine suo, antequàm ad patrem ascenderet, memorandis illis verbis sic pro eâ oravit : « Pater sancte, » serva eos quos dedisti mihi, ut sint unum, sicut et nos... » ut omnes unum sint, sicut tu, pater, in me et ego in » te, ut et ipsi in nobis unum sint. »

Heec nos animo cogitantes simul ac inscrutabili divinæ Providentiæ consilio, ad supremum apostolatûs apicem, licet indigni, vocati fuirnús, statim convertimus oculos nostros ad populum acquisitionis, solliciti servare unitatem in vinculo pacis, Galliasque potissimùm intuentes, magnitudine regionum, populorum frequentiâ, ac religionis gloria

renaft merveilleusement, soutenue par les lois et protégés par l'autorité suprême du gouvernement. Le premier Consul de votre République, à qui vous devez principalement un aussi grand bienfait, qui a été destiné pour rendre à la France affligée, et l'ordre et la tranquillité, devenu, comme le grand Constantin, le protecteur de la religion, laissera de lui, dans les monumens de l'église de France, un éternel et glorieux souvenir.

Recevez donc avec joie et allégresse ces lettres apostoliques que nous vous avons annoncées, et que nous mettons ici sous vos yeux.

PIE, EVÊQUE,serviteur des serviteurs de Dieu,

Pour en conserver le perpétuel souvenir.

L'ÉGLISE de J. C. qui parut aux regards de Saint-Jean, sous l'image de la Jérusalem nouvelle, descendant du Ciel, tire sa consistance et son ornement non seulement de ce qu'elle est sainte, catholique et apostolique, mais encore de ce qu'elle est une et fondée sur la solidité d'une seule pierre angulaire.

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Toute la force et la beauté de ce corps mystique résulte de la ferme et constante union de tous les membres de l'Eglise dans la même foi, dans les mêmes sacremens, dans les mêmes liens d'une charité mutuelle, dans la soumission et l'obéissance au chef de l'Eglise.

Le Rédempteur des hommes, après avoir acquis cette Eglise au prix de son sang, a voulu que ce mérite de l'unité fût pour elle un attribut propre et particulier qu'elle conservât jusqu'à la fin des siècles. Aussi voyons-nous qu'avant de remonter au ciel, il adresse, pour l'unité de l'Eglise, cette prière mémorable à son père : « Dieu saint et éternel » conservez, ceux que vous m'avez donnés. Faites qu'ils >> forment entr'eux un seul corps, comme nous formons » nous-mêmes une substance unique; que leur union de» vienne le symbole de celle en vertu de laquelle j'existe en » vous, et vous en moi ; et qu'ils n'aient en nous et par » nous qu'un cœur et qu'un esprit ».

Pénétrés de ces grandes idées, dès que la divine Providence, par un trait ineffable de sa bonté, a daigné nous appeler, quoique indigne, au pouvoir suprême de l'apostolat, nos regards se sont portés sur le peuple acquis par J. C. avec le plus vif désir de notre part de conserver l'unité catholique dans les liens de la paix ; mais c'est sur-tout la

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multis jam sæculis commendatissimas, maximo dolore affecti sumus, cùm animadverterimus, regiones ipsas quæ tandiù ecclesiæ decus ac deliciæ extitissent, postremis hisce temporibus, intestinis perturbationibus adeò exagitatas fuisse, ut maximum religio detrimentum exindè acceperit, cujus causâ, recolendæ memoriæ Pius VI decessor noster tot, tantasque curas impendit.

Nolumus nos hic commemoratione malorum ea vulnera refricare, quæ, divina Providentia nunc sanare properat. Quibus nos divinâ ope adjuti, cùm opportuna remedia adhibere maximè cuperemus, illud jampridem apostolicis nostris litteris, die decimâ quintâ maii superioris anni ad universos episcopos datis, professi sumus, nihil optatius contingere nobis posse quàm vitam pro filiis nostris, qui sunt Galliæ populi, profundere, si eorum salus posset interitu nostro repræsentari. Ad ea à patre misericordiarum impetranda cùm indesinenter preces nostræ, lacrymæque in maximâ animi ægritudine profunderentur, Deus totius consolationis, qui consolatur nos in omni tribulatione nostrâ, recordatus misericordiæ suæ, respicere dignatus est dolorem nostrum, ac admirando providentiæ suæ consilio, nec opinantibus nobis, aditum aperuit, quo nos, et tantis malis occurrere, et ecclesiæ unitatem et charitatem, quam antiquus humani generis hostis superseminans zizania super mysticum ecclesiæ agrum dissolvere atque extinguere conatus erat, constabilire iterùm ac revocare, possemus. Si quidem ille dominus, qui dives est in misericordiâ, cogitat consilia pacis et non afflictionis, illustrem virum penès quem nunc gallicanæ Reipublicæ est administratio, eâdem cupiditate finem tot malis imponendi inflammavit, ut ejus ope in abundantiâ pacis religione restitutâ, bellicosissima illa Natio ad unicum fidei centrum révocaretur.

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France que nous avons fixée, ce pays célèbre depuis tant de siècles: par l'étendue de son territoire, par sa population, par la richesse de ses habitans, et sur-tout par la gloire qu'il s'était acquise aux yeux de la religion. Quelle douleur profonde n'avons-nous pas ressentie en voyant que ces contrées heureuses, qui faisaient depuis si long-temps la gloire et les délices de l'Eglise, avaient, dans ces derniers temps, éprouvé des troubles si violens, que la religion elle-même n'avait pas été respectée, malgré les soins et la vigilance de notre prédécesseur d'heureuse mémoire, le Pontife Pie VI.

Mais, à Dieu ne plaise que par le souvenir de ces maux cruels, nous prétendions r'ouvrir des plaies que la divine Providence a guéries. Déjà nous avons exprimé combien nous désirions y apporter un remède salutaire, lorsque dans notre Bref, du 15 mai de l'année précédente, nous disions à tous les évêques « que rien ne pouvait nous arriver de plus heureux que de donner notre vie pour les Français,, nos tendres enfans, si par ce sacrifice nous pouvions assurer > leur salut ».

Nous n'avons cessé, dans l'affection de notre cœur, de solliciter du père des miséricordes cet insigne bienfait par nos prières, et par nos larmes. Ce Dieu de toute consolar tion, qui nous soutient dans nos afflictions s et dans nos peines, a daigné considérer avec bonté l'excès de nos douleurs, et, par un trait admirable de sa Providence nous of‐ frir, d'une manière inattendue, les moyens d'apporter remède à tant de maux, et de rétablir, au sein de l'Eglise l'esprit d'union et de charité que l'ancien ennemi des chré tiens, en semant l'ivraie parmi eux, s'était efforcé d'affai blir et d'éteindre.

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Ce Diet, dont la miséricorde est infinie, et qui n'a pour son peuple que des sentimens de paix, et non des désirs de vengeance, a fait naître dans le coeur généreux de l'homme célèbre et juste, qui exerce aujourd'hui la suprême magisfráture dans la République française, le même désir de mettre un terme aux maux qu'elle éprouve, afin la religion, rétablie par son secours, refleurît au milieu des douceurs de la paix, el que cette nation belliqueuse revînt, après ses triomphes, au centre unique de la foi.

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Vix carissimus in Christo filius noster Neapoleon Bonaparte consul primus Reipublicæ gallicanæ sibi gratum fore testificatus est ut tractatio iniretur vi cujus religionis cultus in Gallia, Deo adjuvante feliciter restitueretur gratias egimus Deo, cujus unius misericordiæ hoc nos beneficium acceptum referebamus. Itaque ne nostro muneri, ac studiis ejusdem primi consulis deessemus, statim venerabilem fratrem archiepiscopum Corinthi, ad ineundam tanti hujus negotii tractationem misimus. Qui, cùm Parisios venisset, multis hinc indè discussis atque animadversis tandem misit ad nos articulos quosdam sibi propositos, ad quos diligenter expendendos nos omni studio animum adjicientes, sententiam etiam audire voluimus congregationis venerabilium fratrum nostrorum sanctæ Romanæ ecclesiæ cardinalium, qui ad mentem suam de totâ hâc causâ nobis aperiendam soepè coram nobis congregati, et voce et scripto quid sentirent nobis significaverunt. Cùm autem in re tanti momenti, illud præcipuè, ut decebat curandam existimaverimus, ut vestigia pontificum prædecessorum nostrorum sequeremur, proptereà repetentes memoriâ ea, quæ ab iisdem facta fuerant in extraordinariis temporum difficillimorum casibus, cum gravissimæ populorum perturbationes exortæ intestinis motibus maximas, nationes agitâFunt, plura, gravia et luctuosa accidisse comperimus, quæ ante oculos nostros posita, quâ agendi ratione uti possemus nobis aliquo modo indicarent. Igitur antedictæ congregationis venerabilium fratrum nostrorum sanctæ Romanæ ecclesiæ cardinalium sententiâ cognitâ, post sedulam considerationem, propositæ conventioni, quâ ratione potuimus, duximus annuendum, atque apostolicam potestatem ad ea omnia proferre quæ extraordinariæ temporum rationes atque bonum pacis et unitatis ecclesiæ à nobis postulaverunt. Quin imò, adeò ingenti exarsimus desiderio Galliæ ad unitatem sanctæ sedis feliciter revocandæ, ut cùm allatum ad nos esset, nonnullas formas propositæ conventionis quam ad venerabilem fratrem archiepiscopum Corinthi remisimus, eâ interpretatione explicari ut gallicæ Reipublicæ cir cumstantiis non aptæ viderentur atque exoptatæ unioni moram aliquam possent inferre, molestissimè animo nostro id ferentes, Lutetias mittere statuimus dilectum in Christo filium nostrum Herculem sanctæ Agathæ ad suburram diaconum cardinalem Consalvi, atque à secretis nostri statûs,' qui, utpote unus ex eorum numero quos ad hanc rem

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