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A notre cher Fils, Jean-Baptiste Caprara, Cardinal-Prêtre de la Sainte Eglise Romaine, du titre de Sainte-Onuphre, Archevêque, Evêque d'lési, notre Légat à Latere, et celui du Saint Siége auprès de notre très-cher Fils en Jésus-Christ Napoléon Bonaparte, premier Consul de la République française.

NOTRE

PIE VII, PAPE.

OTRE cher fils, salut et bénédiction apostolique. D'après la connoissance que nous avons de votre religion, de votre doctrine et de votre prudence, qui s'est manifestée dans tous les emplois dont nous vous avons chargé, nous avons résolu de vous envoyer en France, en qualité de Légat à latere, pour y régler les affaires ecclésiastiques, conformément à ce qui a été statué par la Convention passée entre nous et la République ; et afin que vous puissiez plus facilement exécuter et conduire à une heureuse fin une commission aussi importante, nous vous donnons, en vertu de notre autorité apostolique, toutes les facultés qui sont ordinairement accordées par le droit, l'usage, le style et la coutume, ou par privilège, aux Légats à latere du Siége apostolique, et nommément le pouvoir d'absoudre, dispenser, commuer, remettre, exempter, à volonté et suivant ce que votre sagesse vous suggèrera, dans les diverses circonstances des lieux, des tems et des personnes, à la charge de votre conscience, et avec cette salutaire modération que vous jugerez, devant le Seigneur être convenable. Nous vous donnons encore le pouvoir de subdéléguer aux personnes qui paroîtront devant Dieu, les plus capables, les mêmes facultés, si vous le jugez nécessaire au bien de l'église et à celui des âmes. Nous espérons que vous en userez de telle manière, que dans les choses douteuses vous n'oublierez jamais ce que St. Innocent Ier., notre prédécesseur, écrivoit à Félix, évêque de Naucera, en ces termes (1):

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« Nous ne pouvons assez louer votre sagesse, qui vous fait » marcher sur les traces de nos pères, et recourir à nous, » comme au chef de l'épiscopat, dans tous les doutes qui peu

(1) Litt. 36, t. I, Ep. Rom. Pont, edit. Const. col. 910.

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que pronuntiat ». Siquidem solemne semper in Ecclesit fuit, quod idem Pontifex in Epistola ad Concilium Milevitanum memorat, Apostolicam Sedem consulere (2) « super anxiis rebus quæ sit tenenda sententia» ac Tibi Apostolicam Benedictionem peramanter impertimur."

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Datum Romæ apud S. Mariam Majorem, sub Annulo Piscatoris die 4 Septembris, Pontificatus Nostri anno se

cundo.

LITTERÆ CREDENTIALES EMINENTISSIMI CARDINALIS LEGATI, Carissimo in Christo Filio Nostro Neapoleoni BONAPARTE, Primo Consuli Reipublicæ Gallicanæ.

PIUS P P. VII.

CARISSIME in Christo Fili Noster Salutem, et Apostolicam

Benedictionem.

Deferet Tibi has Litteras Dilectus Filius Noster Joannes Baptista, Tituli S. Honuphrii, S. R. E. Presbyter Cardinalis Caprara nuncupatus, Archiepiscopus, Episcopus AEsinus, quem Nos libentissimo animo Nostro, et hujus Apostolice Sedis Legatum à Latere ad Te mittimus. Hæ ut testes erunt amplissimi muneris quod Nos in gerendum demandavimus ita etiam probabunt Tibi magis magisque Paternam eam Ca ritatem, quâ Te complectimur, eaque studia quibus prope ramus ampliori, ac testatiori quo possumus modo omnia componere, et conficere quæ per acta Conventionis Nostræ ad Catholicæ Religionis bonum 9 internæque tranquillitatis conservationem in Galliâ, inter Nos sunt constituta. Eum Nos virum nihil est quod commendemus amori tuo; cum enim is pro suà integritate, fide ac prudentiâ sit præcipuè

(2) Litt. 30, apud Const. Loc. cit.

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» vent se présenter, afin que le St. Siége, ainsi consulté, puisse prononcer sur ces difficultés, et statuer, même de ces points douteux, quelque chose de certain et d'assuré. » En effet, on a toujours solennellement reconnu dans l'Eglise, ce que rappelle ce Pontife dans sa lettre au concile de Milève (2); savoir, « que l'on doit consulter le Siége apostolique sur le » sentiment qu'il faut embrasser dans toutes les questions diffi ❤ciles et douteuses. » Et nous vous donnons affectueusement notre bénédiction apostolique.

Donné à Rome, à Sainte-Marie-Majeure, sous l'Anneau du Pêcheur, le 4 septembre 1801, la seconde année de notre pontificat.

LETTRES DE CRÉANCE DE S. E. LE CARDINAL LÉGAT,

A notre très-cher Fils en J.-C. Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République française.

NOTAE très-cher Fils en Jésus-Christ, salut et bénédiction apostolique.

Notre cher Fils Jean-Baptiste Caprara, cardinal-prêtre de la sainte Eglise Romaine, du titre de Saint-Onuphre, archevêque, évêque d'Iési que nous envoyons très-volontiers auprès de vous et de la Nation française, en qualité de Légat à latere, de nous et du Saint Siége apostolique, vous remettra nos présents Lettres. Elles vous feront connoître les fonctions importantes que nous confions audit cardinal, et en même temps elles vous prouveront de plus en plus l'amour paternel que nous vous portons, et le zèle avec lequel nous nous empressons de régler et d'exécuter, de la manière la plus fidėlė et la plus exacte possible, tout ce qui a été statué entre nous par les actes de notre Convention, pour le bien de la religion catholique, et pour la conservation de la tranquillité intérieure de la France. Nous n'avons pas besoin de recommander à vos

(2) Litt. 30, apud Const. Loc. cit.

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expetitus à Te, eamque ob causam eò libentiùs mittatur à Nobis, scimus eum opinione virtutis suæ 'satis carum ac commendatum isthuc accedere. Ei igitur Tecum agenti eam fidem habebis, quam Nobismetipsis haberes si Nos Tecum coram ageremus. Neque enim dubitamus quin is sit futurus apud Te, qualem et Tu pro ejus religione, fide, in rebusque gerendis dexteritate cognitum judicasti, qualemque Nos etiam propter cætera munera gravissima, quibus est summâ cum laude perfunctus, speramus omninò extiturum. Quod ut bonum, felix, fortunatumque sit tum Nobis, atque Catholicæ Ecclesiæ, tum Reipublicæ isti universe, D. O. M. obsecramus, et Tibi Apostolicam Benedictionem pignus Paternæ Charitatis Nostræ impertimur.

Datum Romæ apud Sanctam Mariam Majorem, sub Annulo Piscatoris, die 4 Septembris 1801, Pontificatus Nostri anno secundo.

Josephus MAROTTI.

BREVE

Quo datur Cardinali Legato potestas novos Episcopos instituendi.

PIUS P. P. VII.

Ad futuram rei memoriam.

QUONIAM, favente Deo, spes nobis affulget assequendi ut in omnibus locis dominio Gallicanæ Reipublicæ ad præsens subjectis, unitas sanctæ matris Ecclesiæ redintegretur, et Catholica Relligio reflorescat, in quem finem per nostras apostolicas sub plumbo hac ipsâ die datas litteras de novo ereximus atque statuimus decem Metropolitanas, et quinquagenta Episcopales Ecclesias, videlicet: Archiepiscopalem Parisiensem cum suffraganeis Ver

bonnes grâces ce cardinal, dont l'intégrité, la foi et la pru-
dence vous sont connues, que vous avez demandé vous-même
préférablement à tout autre, et que, pour cette raison, nous
députons d'autant plus volontiers vers vous, que votre estime
pour sa vertu vous le rend plus cher et plus recommandable.
Vous traiterez donc avec lui, avec la même confiance que vous
pourriez faire avec nous-mêmes; car nous ne doutons pas qu'il
ne réponde par sa religion, sa foi et sa prudence dans les af-
faires, à la connaissance que vous avez de lui, et qu'il ne se
montre tel que nous le fait espérer la manière digne des plus
grands éloges, dont il s'est acquitté de plusieurs emplois très-
importans. Nous demandons au Dieu tout-puissant qu'il le di-
rige, et qu'il répande sur lai ses bénédictions, de sorte que
toute sa conduite tende à la prospérité de l'Eglise catholique,
de notre Saint Siége et de la République française, et nous vous
donnons, comme un gage de notre charité paternelle, notre
bénédiction apostolique.

Donné à Rome, à Sainte-Marie-Majeure, sous l'Anneau du
Pêcheur, le 4 septembre 1801, la seconde année de notre
pontificat.
Joseph M AR O T T I.

BREF

Qui donne au Cardinal Légat le pouvoir d'ins tituer les nouveaux Evêques.

PIE VII, PAPE.

Pour en conserver le souvenir.

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COMME Dieu a bien voulu faire luire à nos yeux l'espérance de voir l'unité de notre sainte mère l'Eglise se rétablir, et la religion refleurir dans tous les pays actuellement soumis à la République française, et nous, par nos Lettres apostoliques scellées en plomb, expédiées en ce même jour, ayant, à cet effet, érigé de nouveau et fondé dix églises métropolitaines et cinquante églises épiscopales, savoir : l'archevêché de Paris et ses suffragans, les évêchés de Versailles, Meaux, Amiens,

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