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à l'empereur, en se présentant à l'autel, il n'attendit pas que le pontife le couronnât; mais, prenant lui-même la couronne des mains du pape, il se la posa sur la tête, et couronna ensuite l'impératrice.

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Le lendemain de cette grande solennité, il y eut au Champ-de-Mars une revue suivie de la distribution des aigles impériales aux différents corps de l'armée. L'empereur, placé sur un trône qu'on lui avait élevé près de l'École-Militaire, fit cette distribution en personne. A un signal donné, les troupes s'ébranlèrent et s'approchèrent de lui. « Soldats, leur dit-il, voilà vos drapeaux; ces aigles vous serviront toujours de point de ralliement : elles seront partout où votre empereur les jugera nécessaires pour la défense de son trône et de son peuple.

» Vous jurez de sacrifier votre vie pour les défendre, et de les maintenir constamment par votre courage sur le chemin de l'honneur et de la victoire. »

Les soldats répondirent par d'unanimes acclamations: « Nous le jurons!»>

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HISTOIRE DE NAPOLÉON.

mers, au milieu des déserts même, j'ai eu toujours en vue l'opinion de cette grande capitale de l'Europe, après toutefois le suffrage, tout-puissant sur mon cœur, de la postérité. »

Pie VII était resté à Paris pendant toutes ces fêtes. Il n'était venu en France que dans l'espoir de faire servir sa condescendance, non seulement aux intérêts de la religion, mais encore à ceux de sa souveraineté temporelle. Il était donc naturel qu'il prolongeât son séjour auprès de Napoléon aussi longtemps qu'il le jugerait nécessaire à la réalisation des espérances qu'il avait conçues. Nous verrons plus tard si ces espérances étaient fondées, et si l'empereur, tout en prodiguant au pontife romain les marques de respect et les témoignages de gratitude pour l'onction sainte qu'il en avait reçue, eut jamais l'idée de sacrifier à sa reconnaissance les principes et les intérêts de la politique française en Italie.

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Session du corps législatif. Inauguration de la statue de Napoléon. Lettre de l'empereur au roi d'Angleterre. Réponse de lord Mulgrave. Communication du sénat.

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INGT-CINQ jours après le couronnement, l'empereur fit l'ouverture de la -session du corps législatif. « Princes, magistrats, soldats, citoyens, dit-il, nous n'avons tous dans notre carrière qu'un seul but: l'intérêt de la patrie. Si ce trône, sur lequel la Pro

vidence et la volonté de la nation m'ont fait monter est cher à mes yeux, c'est parce que seul il peut défendre et conserver les intérêts les plus sacrés du peuple français.

» La faiblesse du pouvoir suprême est la plus affreuse calamité des peuples. Soldat ou premier consul, je n'ai eu qu'une pensée; empereur, je n'en ai point d'autres : les prospérités de la France. J'ai été assez heureux pour l'illustrer par des victoires, pour la consolider par des

traités, pour l'arracher aux discordes civiles, et y préparer la renaissance des mœurs, de la société et de la religion. Si la mort ne me surprend pas au milieu de mes travaux, j'espère laisser à la postérité un souvenir qui serve à jamais d'exemple ou de reproche à mes succes

seurs.

» Mon ministre de l'intérieur vous fera l'exposé de la situation de l'empire. »

M. de Champagny remplit en effet cette tâche brillante et facile. Il peignit le calme, la grandeur et la prospérité de la France, après tant de tourmentes; les prêtres et les pasteurs des cultes divers réunis dans un même amour de la patrie, dans une admiration commune pour Napoléon; la législation nouvelle célébrée partout comme un bienfait; les écoles de droit prêtes à s'ouvrir; l'école Polytechnique peuplant de sujets utiles nos arsenaux, nos ports et nos ateliers; l'école des Arts et Métiers de Compiègne obtenant tous les jours de nouveaux succès; le génie français provoqué à enfanter des chefs-d'œuvre dans toutes les branches des sciences, des lettres et des arts, par l'institution des prix décennaux ; l'administration des Ponts et Chaussées poursui

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vant avec confiance les ouvrages commencés et en méditant de nou

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