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les bois empilés ici ne sera cette année que de 6 à 7 0/0, qui restent au fonds de l'eau.

Les charbons de coupe se maintiennent bien et le placement suit son cours. La charbonnette se vend mieux que toute autre marchandise à 7 fr. 50 et 7 fr. 75 la corde de 2 st. 33.

Quant aux écorces, il y a longtemps que l'on n'avait rencontré autant de difficultés pour leur confection, toujours de grandes pluies mêlées d'alternatives de froid et de soleil qui brisent la marchandise. La qualité cette année sera entrêmement médiocre. On peut assurer que le rendement sera inférieur de 40 à 50 0/0 aux prévisions.

En général, la situation, pour le moment, est très mauvaise pour le commerce de bois.

VILLERS-COTTERETS.

Comme le mois précédent les affaires ont été pour ainsi dire nulles en mai. Aucun marché de bois en grume. Les derniers hêtres et charmes arrivent sur la place et dans les scieries où on les débite avec activité, soit en traverses, soit en sciages de divers échantillons; ces derniers se vendent avec facilité sans augmentation dans les prix, les autres sortes de marchandises tirées du hêtre, telles que jougs, attelles, sellettes, brosses, cercles, etc., sont très demandées, et le débit prend une certaine extension; les lattes se vendent aussi très bien sans grande variation dans les prix.

Les bois de chauffage ont été l'objet de visites plus sérieuses que le mois précédent, mais aucun marché n'a été conclu en essences dures. Les pins demandés par les vendeurs sont toujours de 80 à 87 fr. 50 le décastère suivant qualité. Quelques wagons ont été expédiés comme échantillons, à raison de 25 francs les 1.000 kilos. Un marché en bois de boulange (bouleau, 1re qualité), a été traité à 85 fr. le décastère; cette catégorie est très recherchée et se vend facilement à un prix relativement élevé; les bois de 2o qualité, tels que racines, copeaux, culerons, bois courts, se vendent de 2 fr. 50 à 3 fr. 50 le stère sur les coupes; les dosses provenant de sciages trouvent difficilement acheteur, aussi quelques marchands ont-ils pris le parti de les carboniser. Les bois à charbon sont en grande tendance à la hausse; quelques vendeurs ont même obtenu o fr. 25 d'augmentation par stère sur les cours précédents. Le charbon de bois se vend très facilement; des marchés de fournitures à faire pour la saison ont été renouvelés avec une augmentation de o fr. 25 par 100 kilos, ce qui donne comme prix courant de 7 francs à 7 fr. 50 les 100 kg.

CHAUMONT. Les exploitations se terminent. Les transports ont offert beaucoup de difficultés en raison des pluies persistantes, néanmoins

les bois en grume se sont dirigés sur les scieries. Pas de changement

dans les prix.

ARBOIS ET SALINS. La situation reste la même que précédemment. Les mauvais temps du mois de mai ont contrarié la fabrication des écorces.

L'Administration mettra en vente à Salins le 4 juillet prochain 9 lots de chablis et bois dépérissants dans la forêt domaniale de la Joux, d'un volume total de 3.977 m. c. grume (tige).

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PONTARLIER. La légère hausse constatée se maintient, et les affaires sont actives.

L'Administration des Forêts a procédé le 23 mai à Levier à l'adjudication des chablis et bois secs de la forêt domaniale de ce nom. Les lots mis en vente ont été adjugés pour la somme de 42.300 fr.; ils renfermaient 2.751 mètres cubes (houppier compris), soit 15 fr. 37 le mètre cube. L'année dernière, le prix du mètre cube pour la même forêt avait été de 13 fr. 91; il en ressort une hausse de 11 fr. 93 pour 0/0 sur le prix de 1897.

RAON-L'ÉTAPE.

-

La vente des chablis du cantonnement de Baccarat a eu lieu le 20 mai. Cette vente, peu importante d'ailleurs, comprenait 9 lots formant 1.174 mètres cubes de bois de sciage et 135 mètres cubes de bois de charpente, qui, tous, ont été vendus pour la somme to

tale de 25.000 francs.

Aucun changement n'est à signaler; la situation reste la même que le mois dernier.

SAINT-DIÉ. Affaires toujours bien suivies.

Les prix se maintiennent bien avec tendance à la hausse sur les sciages, qui sont très demandés. Les charpentes à la hache se vendent très bien, avec une hausse sur les prix de l'an dernier.

BEAUCAIRE. Pas de changement dans les prix; affaires calmes. BORDEAUX. Bois de construction. - Peu de modification dans la situation. Les prix conservent leur bonne fermeté, mais les affaires sont fort lentes. Les dipositions du marché paraissent cependant meilleures, et il est certain que si le mauvais temps prolongé faisait place à une température plus favorable aux travaux, la demande ne pourrait que s'accentuer.

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Merrains. Les ventes de douelles, durant la quinzaine écoulée, ont été de faible importance, contrairement à ce qu'on avait espéré. Il est probable que la campagne d'affaires ne tardera pas à se produire, la tonnellerie n'ayant pas d'approvisionnements.

La hausse des frets ayant suspendu momentanément les expéditions

d'Autriche, on ne compte guère sur des arrivages avant fin juin. Dans cet état de choses, les prix restent bien tenus.

Le fret de Fiume pour Bordeaux se raisonne de 17 à 18 francs par 1.000 kilos.

Produits résineux.

La demande pour l'essence de térébenthine est plutôt calme, et les cours, qui s'étaient relevés de la forte baisse produite à la fin du mois dernier, ont de nouveau rétrogradé de 10 franès au marché du 18 mai, avec des apports qui se sont élevés à 125.000 kilos. Le marché suivant, du 25, en a reçu 93.000 kilos pour lesquels on a payė 68 francs, nus.

Pour l'expédition, on tient 76 francs les 100 kilos, logés en barriques; ces cours sont les mêmes que ceux du marché précédent. La baisse qui s'est manifestée est expliquée par l'importance des apports, et aussi par la nécessité d'enrayer l'importation américaine.

La demande pour les brais a été plus régulière et les prix un peu en hausse.

Les autres produits résineux sont peu demandés ou à peu près délaissés.

MAGASINS GÉNÉRAUX DE PARIS. PORT ET GARE D'AUBERVILLIERS MOUVEMENT DU MOIS D'AVRIL 1898

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Totaux...

4574t. 3580 t. 1308 t. 6 756 t 69955901t|19 209t.2312 t. 17525 t. Sorties en avril 98. 215 194 174 198 104 305

Existant fin avril 98.4 359 t. 3386 t. 1 134t. 6558t. 6864 5767 t 18 688t. 2 208 t. 17 220 t. 362 t.

131

134

521

516 t. 154

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SEMIS NATURELS

Le traitement des futaies constituées en massifs de bois de même âge n'est pas sans offrir des difficultés aussi bien au point de vue de la régénération qu'à celui des éclaircies. Il y a un demi-siècle, on y allait de tout cœur, sans paraître même douter du succès de la coupe d'ensemencement ni attribuer à l'éclaircie une bien grande importance. Depuis quelques années, au contraire, il semble qu'on craigne les coupes de régénération comme trompeuses et, d'autre part, qu'on se jette à corps perdu dans les éclaircies. L'un ou l'autre état d'esprit, celui de la fin du siècle comme celui de la mi-siècle peut entraîner à des erreurs graves; c'est pourquoi je voudrais dire quelques mots en sens contraire des idées du jour, au risque de déplaire. A cet égard je me sens autorisé par le passé, qui ne m'a pas montré dans la régénération de nos forêts des obstacles tenant à la méthode du réensemencement naturel par éclaircies. Et c'est de celuici seulement que je vais m'occuper aujourd'hui.

A peine sorti de l'École forestière j'eus à traiter des forêts de mélèze aux sources de la Durance, à y marteler des coupes, dont le nom, la nature et l'assiette étaient indéterminés; le quantum seul en était fixé, c'était un nombre de stères. Mon inspecteur, un vieux brave homme, marchait encore assez bien, mais sur les routes; quant à faire tous les jours une ou deux grimpées de mille mètres, malgré son alpiu-stock ce n'était pas en sa possibilité. Il arrivait péniblement au pied de la forêt, tandis que c'était une partie de plaisir pour moi de gagner vers le ciel. Je marquais donc les coupes là où j'en voyais la raison; l'emplacement était chanceux, car je ne pouvais en une demi-journée parcourir le canton et en concevoir l'aménagement implicite. Il y avait à prendre des bois secs à la cîme de la forêt, ou à desserrer par une éclaircie de jeunes futaies d'une centaine d'années, ou à poursuivre des coupes de régénération repeuplées, comme à Cestrières du Mont-Genèvre, ou enfin à disposer en coupes d'ensemencement certaines futaies exploitables, comme à Puy-Saint-Pierre, en face Briançon, à Granon du Val-des-Prés, au Lauzet du Monétier et ailleurs. Ce n'était pas dans la facture des coupes que gisaient les difficultés.

C'est pendant mon séjour à Briançon qu'on nous donna l'ordre de convertir les stères de possibilité en mètres cubes pleins. Grande amélioration ! j'aimais à croire qu'on y verrait mieux, et dès le lendemain des II - 26

(JUILLET 1898

37° ANNEE).

martelages, c'est-à-dire l'année suivante et l'année d'après, j'allais voir si mes coupes se repeuplaient. Quel forestier n'a fait de même en ses débuts? Là, je ne trouvais que des teignes qui descendaient des mélèzes et me tombaient dans le dos; c'était en 1855 et 1856. Cependant il n'y a pas à jardiner les massifs réguliers du mélèze; l'idée n'en viendrait pas sur place. Les semis abondaient au pied de la forêt, à la lumière partout où le bétail n'avait pas accès. Et aujourd'hui, sauf même réserve, mes coupes d'ensemencement sont repeuplées depuis bel âge; mais il fallait savoir attendre, et la jeunesse pleine de désirs est impatiente.

Les massifs réguliers de mélèze, assez nombreux dans les Alpes françaises, sont dus la plupart à quelques volées de graines dont les semis, nés sur terrains nus et frais, ont échappé par hasard pendant 30 ou 40 ans à un pâturage intensif. Ainsi en a-t-il été pour la forêt de la Grave (Hautes-Alpes), pour celle de Saint-Vincent (Basses-Alpes) et pour tant d'autres. C'est là un clair enseignement pour qui veut obtenir la régénėration du mélèze.

Il y a aussi beaucoup de pineraies dans le Briançonnais et, en 1855, elles étaient la plupart tourmentées de mille manières par le pâturage de printemps, la hache du délit, la récolte des pignons, des feuilles, etc., etc. Les pineraies voisines des villages ou des hameaux étaient tenues par les populations pour res nullius et ravagées sans répit. Le garde de SaintMartin de Queyrières, pour se faire élire président des Pénitents noirs avait livré les bois de la commune au pillage général pendant quinze jours, et il les ouvrait à des pillages individuels pour faire approvisionner sa table. Je dressai procès-verbal contre lui, malgré l'avis du maire déclarant que c'était un excellent serviteur. Poursuivi en vertu de l'art. 4 du Code forestier, cet homme, le garde, fut condamné à 12.000 fr. d'amende et autant de dommages-intérêts. D'autres préposés commettaient aussi des actes ou faisaient des omissions déplorables. Et, malgré tous ces vols et l'exploitation Kabyle des pineraies, le semis de pin sylvestre et de pin de montagne comblait les vides, se jetait dans les rochers, dans les lavandes, partout à découvert; et, sans la lutte incessante de la chèvre, de la brebis et de la serpe, ces pins occuperaient certainement tous les versants chauds des Alpes cottiennes. A la Roche-de-Rame les habitants étaient périodiquement convoqués en corvée pour couper à la serpette les semis de pin encombrant le versant, non soumis au régime forestier, qui se trouve au-dessous du banc de rochers portant la forêt soumise. La commune se défendait énergiquement contre l'envahissement du territoire par les semis naturels de la forêt.

Une seule pineraie en situation très critique, les Ayes, de Villars-Saint

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