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Merrains. La température actuelle étant on ne peut plus favorable au vignoble, la tonnellerie travaille avec plus d'activité à la fabrication des barriques en vue du logement de la prochaine récolte.

Le mouvement des affaires s'est un peu accentué et les prix sont toujours sérieusement tenus.

Produits résineux. On constate un peu plus d'animation dans la demande pour l'essence de térébenthine, et sous l'influence du beau temps beaucoup de travaux de peinture commencent et fournissent un aliment important à la consommation de ce produit. Les arrivages sont toujours considérables, ce qui donne un peu d'activité à notre marché. Le mercredi, 27 juillet, les apports d'essence de térébenthine ont été de 90.000 kilos, dont 5 000 kilos ont été cédés à 60 francs les 100 kilos, nus. Pour l'expédition, on tient les prix de 68 francs les 100 kilos, logés. Les produits secs sont toujours très délaissés.

MAGASINS GÉNÉRAUX DE PARIS.

PORT ET GARE D'AUBERVILLIERS MOUVEMENT DU MOIS DE JUILLET 1898

SCIAGES HÊTRE, SCIAGES PEUPLIER SAPIN SCIAGES CHÊNE
FRENE, ORME, etc.

GRISARD

DATES

Madriers, bas

teaux.

Pla- Entre- Char- Bour- Cham- Quar- tings
vous. pente. gogne.pagne. telots.

Pla- Sciages Char

et

teaux.

planches.

divers. pente.

Existant fin mai 98.4 364 1.3 363 t. 1 1£7 t. 65881. 68581 5819t|18719t. 2 196 t. 17 290 t.
Eunees en juin 98. 228 251 199
615 195
350

281

377L

258 273

251

71161 6092 19 334. 2391 t. 17640 t.
201 200 630 160 250

628 t 183

Totaux... 43921. 3613 t. 1 266 t. 6 868 t Sorties en juin 98. 179 223 216 205 Existant fin juin 98. 4413 t. 3 390 t. 1050t. 6663 t. 6912158921 18 7046. 2231 t. 17390 t. 445 t

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LES FORETS ET LES EAUX SOUTERRAINES DANS LES RÉGIONS DE PLAINES

Depuis une cinquantaine d'années surtout, on se plaint, dans l'Europe orientale, d'une diminution notable dans la quantité d'eau fournie par les sources et les rivières. Déjà en 1875, l'Académie des sciences de Vienne s'est occupée de cette question; elle a appelé l'attention sur l'abaissement des eaux du Danube, et les ingénieurs autrichiens ont nommé une commission chargée d'étudier les causes du mal et de proposer les moyens d'y remédier. Cette commission a été unanime à déclarer que la première cause de cette décroissance, si nuisible aux intérêts de la navigation, de l'agriculture et de l'industrie, était la dévastation des forêts. Il résulte des chiffres recueillis par M. le conseiller Wex et communiqués à la Société de géographie de Vienne en 1875 que, depuis les déboisements considérables qui ont eu lieu dans le demi-siècle précédent le niveau moyen de l'Elbe et de l'Oder a baissé de 17 pouces, celui du Rhin et de la Vistule de 24 pouces, celui du Danube, à Orsova, de 55 pouces.

Des faits analogues ont été depuis longtemps constatés en Russie.

Déjà en 1880, il s'était constitué, à Moscou, un commission présidée par M. Weinberg pour étudier les causes de la décroissance du niveau des cours d'eau et rechercher l'influence que la destruction des forêts exerce sur le climat, la végétation et le régime des fleuves,

En 1894, M. Venukoff a communiqué à la Société de géographie de Paris quelques renseignements relatifs à la diminution de la quantité d'eau dans les rivières de l'Europe orientale, fait déjà étudié de 1830 à 1840 par M. Kappen qui en avait attribué la principale cause à la disparition des forêts. En Russie, le Woronesh, sur lequel Pierre le Grand construisit ses premiers navires, est maintenant un simple ruisseau. L'Oka est devenu si peu profond que les bateaux s'échouent très souvent sur ses bancs de sable. La navigation a dû être abandonnée sur le Dniepr, dont la profondeur est réduite à 2 ou 3 pieds. Sur-la Volga même, la navigation à vapeur a cessé en de nombreux points, le fleuve ne pouvant plus entraîner les bancs de sable. On a calculé que le volume de ses eaux avait diminué de 24 millions de mètres cubes 2. En présence

1.

2.

--

Séance du 18 mai 1894.

L'Edimburgh Review (numéro de janvier 1893), d'où sont extraits ces renseignements, ajoute: « Le mal provient de la destruction des forêts; la loi

(SEPTEMBRE 1898 37° ANNEE).

II. - 34

de cette situation calamiteuse, le ministre de l'agriculture en Russie, M. Yermoloff, a organisé une expédition scientifique composée de douze spécialistes sous la direction du général de Tillo. Elle doit visiter les sources de la Volga, de la Dvina occidentale, du Dniepr, du Don, de l'Oka et les autres affluents de la Volga et indiquer les mesures les plus convenables pour augmenter la quantité d'eau des sources et surtout pour en rendre l'écoulement plus régulier.

Ce n'est pas seulement le gouvernement qui s'est ému de ce fâcheux état de choses; beaucoup de membres de l'aristocratie russe, possesseurs d'immenses domaines, diverses sociétés parmi lesquelles on doit citer en première ligne la Société économique libre, s'occupent de cette question vitale pour la Russie.

Cette dernière Société entreprit en 1895 une campagne hydrologique dans les forêts qui se trouvent disséminées sur une faible surface de la région dite des terres noires ou du tchernozem. Cette région, que Ruprecht appelle le continent du tchernozem, s'étend sur 95 millions d'hectares et forme la plus grande partie de la Russie d'Europe au sud d'une ligne passant par Kiew, Moscou et Kazan. La direction des travaux fut confiée à M. Ototzky. Ces recherches, entreprises avec méthode sur de grandes surfaces et dans des conditions aussi semblables que possible de sol et de relief -- les plus propres, par suite, à faire ressortir l'influence du seul élément variable, la présence ou l'absence de la forêt, -forment une contribution importante à l'étude de cette vieille question si ardemment discutée et encore incomplètement élucidée : l'action des forêts sur les nappes souterraines et les sources.

Le département forestier organise, de son côté, des excursions hydrologiques dans les régions où l'asséchement du climat et la diminution des eaux courantes et des sources ont provoqué le plus de plaintes. On sent que la recherche des causes de ce phénomène est d'un intérêt capital pour la Russie d'Europe qui ne reçoit guère plus d'eaux météoriques qu'il n'en faut pour les diverses cultures, puisqu'il n'y tombe que de 20 à 60 centimètres d'eau.

Cette question est connexe, mais distincte, d'une autre, qui donna lieu autrefois à de longues discussions, à de passionnées controverses, mais sur laquelle tout le monde est d'accord aujourd'hui, je veux parler

par laquelle le gouvernement a interdit l'exploitation désordonnée des bois est arrivée trop tard. Le reboisement est une œuvre de longue haleine et c'est le seul remède à la situation.» (Trad. dans Revue des eaux et Forêts. 1895, p. 507.)

de l'influence des forêts sur le régime des cours d'eau et sur les inondations.

Les crues fortes et subites qui sont les plus désastreuses sont provoquées par les eaux de ruissellement circulant à la surface des terrains imperméables dans les régions accidentées des bassins. Dans les plaines, les eaux des pluies ou des neiges s'infiltrent dans le sol, s'il est perméable, et vont enrichir les nappes souterraines dont les sources sont les émissaires. Si le sol est imperméable, ces eaux restent à l'état stagnant jusqu'à ce qu'elles se soient complètement évaporées ; mais dans les montagnes elles s'écoulent suivant la ligne de plus grande pente avec une vitesse d'autant plus grande que la pente est plus rapide et viennent se déverser dans les ruisseaux en les gonflant très vite et en provoquant des inondations désastreuses.

A la suite de celles de 1856, dont les ravages consternèrent la France, l'on vit surgir de nombreux écrits sur les moyens à employer pour prévenir le retour de semblables calamités. Parmi ces moyens, celui qui fut préconisé surtout fut le maintien des forêts et le reboisement des versants montagneux imprudemment dénudés.

Il y eut à ce moment une irrésistible poussée de l'opinion publique en faveur du reboisement des montagnes dont les écrits de Fabre, Thury, Surell, Gras, Boussingault, de Gasparin, Becquerel, Clavé (pour ne citer que les plus importants) montraient l'urgente nécessité si l'on voulait, d'une part, empêcher la dégradatiom du sol sur les pentes des montagnes et la formation des torrents, et de l'autre, régulariser le régime des cours d'eau et prévenir les inondations. La loi du 28 juillet 1860 sur le reboisement, complétée par celle du 8 juin 1864 sur le regazonnement, fut la conséquence de cette agitation, et les remarquables travaux faits depuis 40 ans par l'Administration forestière dans les régions les plus dévastées de nos Alpes françaises attestent, par les résultats déjà obtenus et reconnus par tous, que c'était là le meilleur moyen à prendre pour arriver au but. Ces résultats sont si nets, si évidents, que les autres nations se sont empressées de nous imiter et de venir étudier chez nous les procédés mis en œuvre avec succès dans les conditions les plus difficiles par l'Administration forestière française. Aujourd'hui, ce ce serait un lieu commun de plaider cette cause; elle est gagnée. Tout le monde est convaincu que les forêts constituent le meilleur moyen de fixer le sol sur les pentes des montagnes de manière à empêcher le ravinement et la formation des torrents, même après les pluies les plus violentes et sur des terrains meubles; tout le monde est convaincu aussi que les forêts diminuent le volume d'eau qui arrive au thalweg des bas

sins dénudés de toute la quantité retenue et évaporée par le dôme de feuillage et la couverture morte qui tapisse le sol et surtout qu'elles ralentissent dans une large mesure et l'écoulement des eaux superficielles et la fonte des neiges de façon que les crues sont moins hautes et moins soudaines.

- Dans ce concert, les seules voix discordantes ont été celles de deux ingénieurs des plus ditingués, Belgrand et Vallès.

M. Belgrand dit que les forêts ne retardent pas l'écoulement des eaux pluviales, parce qu'il a constaté que les crues des cours d'eau du Morvan, région boisée, ne sont ni moins violentes ni moins rapides que celles qui proviennent de l'Auxois, région déboisée. Ce n'est d'abord pas dans le bassin de la Seine, qui présente une vaste surface avec de très faibles déclivités, qu'il faut chercher des exemples, mais dans les rivières des montagnes telles que les Alpes, les Pyrénées, où le ruissellement est à son maximum d'intensité et où le ralentissement dû à la forêt est le mieux marqué.

Du reste, M. Belgrand a soin d'ajouter que ses observations ne s'appliquent qu'au bassin de la Seine et aux forêts peuplées d'arbres à feuilles caduques. Il est possible, dit-il, que les choses se passent tout autrement dans les régions tropicales où les pluies qui produisent les crues tombent sur des forêts toujours couvertes de feuilles 2.

L'assertion de M. Belgrand, même limitée au bassin de la Seine, est loin d'être inattaquable. D'abord il pleut beaucoup plus dans le Morvan que dans l'Auxois et, surtout, le relief en pentes raides des montagnes granitiques du Morvan favorise bien plus le ruissellement que celui de l'Auxois, pays formé de coteaux liasiques à pentes douces couronnées de plateaux calcaires. L'opinion de M. Belgrand s'appuie sur des expériences faites en 1852 sur deux ruisseaux à versants imperméables situés près d'Avallon; mais ces expériences prêtent le flanc à des critiques tellement sérieuses qu'on ne peut accorder aucune confiance à des conclusions fondées sur de tels résultats 3.

Quant à M. Vallès, dont l'ouvrage est des plus remarquables en tout

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3.

Voir pour ces critiques l'appendice aux Etudes expérimentales sur les Inondations, par MM. Jeandel, Cantegril et Bellaud, agents forestiers, Paris et Nancy, 1862. Ces agents ont tenté aussi de résoudre le problème expérimentalement. Ils ont trouvé que les coeficients généraux d'écoulement superficiel et d'action inondante étaient environ moitié moindres dans les bassins boisés que dans les bassins déboisés. Bien que leur travail ne soit pas encore à l'abri de tout reproche (voir le rapport du maréchal Vaillant à l'Académie des sciences), leur expérience est bien plus probante que celle de M. Belgrand.

4.

Eludes sur les inondations, leurs causes et leurs effets, par Vallès, ingé

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