place par cette couverture permanente, les glissements des terres à l'époque des grandes pluies n'y sont pas possibles. La nature effectue les plantations, excepté là où de grandes surfaces ont été endommagées par les grands vents. Afin de gagner du temps, on plante ces endroits de jeunes arbres provenant de pépinières créées à cet effet. Bien des personnes ont remarqué combien dans les régions montagneuses, où le système d'abatage à blanc étoc prévaut, les jeunes arbres souffrent des effets de la sécheresse, des pluies diluviennes des insectes et des champignons et nécessitent un renouvellement fréquent. Dans l'abatage à blanc étoc, tout le matériel sur pied est récolté, et il en résulte que bon nombre de jeunes arbres sont sacrifiés avant d'atteindre leur plus grande valeur, alors qu'ils promettent encore un bon taux d'intérêt. Le forestier du bois jardiné observe la végétation de chaque arbre et ne manque pas d'en tenir compte. Le profit net varie de cinquante à soixante-dix-francs annuellement par hectare. Le système du jardinage convient le mieux pour de petites plantations, surtout pour les forêts qui sont annexées à des fermes, parce que le rendement est fréquent et régulier. Le système jardiné cependant présente quelques inconvénients puisqu'il requiert une plus grande instruction forestière et une attention constante de la part de celui qui en a la direction. Lorsque les arbres sont de même âge, chaque coupe peut se faire d'après le modèle de la coupe précédente; mais dans un bois jardiné,l'emploi de la cognée et de la scie doit être constamment surveillé par un agent supérieur, les bûcherons doivent être attachés à la forêt et y être intéressés, les gardes doivent être des agents vigilants et habiles, formés de manière à pouvoir apprécier la valeur de la forêt et posséder au moins les premiers éléments de la sylviculture. Une objection à ce système, au point de vue forestier, c'est que les arbres n'ont pas une aussi belle forme et des troncs aussi bien dénudés que ceux des forêts où ils ont même âge et où ils sont suffisamment rapprochés. Il n'existe pas de pâture proprement dite dans les forêts jardinées, à cause de la densité du peuplement, mais le bétail peut causer beaucoup de tort aux jeunes plantes. Au commencement de ce siècle, le pâturage était général en Allemagne. La dévastation causée par le bétail était surtout sensible dans les bois jardinės; par suite le pâturage dans les forêts est, dans quelques États, défendu par la loi. (The Forester). Art. 2. Triage du garde Thevenin Sept hectares quarante-sept ares de taillis sous futaie âgé et 30 ans, pouvant donner des étais de mine. ARBRES ABANDONNÉS. 271 chênes, dont 67 de 1 m. 20 à 2 m. 80 de tour, cubant ensemble 230 mètres cubes; 410 hêtres et charmes, dont 58 de 1 m. 20 à 2 m. de tour, cubant ensemble 175 mètres cubes. RÉSERVES... Anciens.... Modernes... 108 dont 89 chênes, 19 hêtres numérotés à la peinture à l'huile, noire. 400 dont 300 chênes, 74 hêtres, 26 au tres essences. Baliveaux... 430 dont 186 chênes, 152 hêtres et ga NOTA. Au cahier-affiche le détail de l'abandon, porté ci-après, se trouve en marge de cette page et le détail des anciens, écrit à la main fournit l'élément principal du contrôle. = Volume moyen d'un moderne chêne, 1 m. sur 13 m. 0.87. Volume grume (tronc) des chênes réservés.... Volume (tronc) des anciens divers... Vol. moyen d'un moderne divers, om85 sur 11" = 0.56.. Volume grume (tronc) des divers réservés... 258 m. c. 261 519 41 m. c. 56 97 BIBLIOGRAPHIE Histoire des forêts dans les hautes vallées de l'Ornain et de la Saulx, par O. Toussaint, inspecteur des forêts. In-8 de x-448 pages. Bar-le-Duc, Chuquet, 1898. Une des œuvres les plus utiles qu'il conviendrait d'entreprendre à cette fin de siècle serait l'histoire des forêts françaises. On se demande comment le service forestier pourra bien participer à l'Exposition de 1900: qu'il nous donne cette histoire, et il aura bien mérité de ses chefs et du pays. Mais une histoire générale, bien qu'elle ait été déjà tentée, serait encore prématurée aujourd'hui; elle ne sera possible que lorsque des monographies locales assez nombreuses auront accumulé et préparé cette masse de documents qui devront être coordonnés pour en tirer de larges vues d'ensemble. C'est une monographie de ce genre que publie M. Toussaint, et son intéressant volume se distingue des autres travaux du même genre par des caractères originaux que nous allons essayer de faire ressortir. Il y a deux manières d'écrire l'histoire d'une forêt on peut envisager les peuplernents, le corps de la forêt, décrire leurs états successifs, apprécier les causes de leurs modifications séculaires, et terminer par une statistique de leur situation actuelle. Mais pratiquement, cette série de tableaux successifs est fort difficile à fournir; on est trop souvent obligé de se borner à un «< instantané » qui n'en a pas moins sa valeur et son charme, témoin la série de descriptions humoristiques dans lesquelles excelle M. Desjobert; mais pour le passé, à défaut de textes, et ils sont rares, on tombe dans les probabilités, et presque toujours il vaut mieux s'abstenir. ་་ Cependant l'histoire de la forêt est encore autre chose que cette suite de constatations matérielles : « elle a joué un rôle à travers les siècles dans jes compétitions sans nombre qui ont eu la terre pour objet; elle a dû se . défendre contre les grands et les humbles, les princes et les usagers, les seigneurs et les communautés; elle est sortie de ces luttes le plus souvent mutilée, parfois intacte, et le récit des événements auxquels elle a été mêlée ne saurait nous laisser indifférents. Les documents nécessaires ne font presque jamais défaut; ils abondent dans nos archives départementales, mais pour les recueillir il faut une grande patience, beaucoup de discernement et une connaissance suffisante des questions juridiques spéciales aux forêts. |