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CHRONIQUE FORESTIÈRE

Le pou de San-José.

Les buis de Laruns.

Destruction des loups.

Importation des bois en 1897. Une coquille. Nécrologie: Wessely.

-Le Journal officiel du 5 décembre publie le décret suivant :

Le Président de la République française,

Vu les dangers que peut causer à nos plantations d'arbres fruitiers et forestiers l'introduction en France du pou dit San-José Scale (aspidiotus perniciosus), dont la présence a été signalée à Hambourg dans un envoi de fruits provenant d'Amérique ;

Vu l'article 34 de la loi du 17 décembre 1814;

Vu l'avis de la Commission technique chargée de l'étude et de l'examen des procédés de destruction des insectes, cryptogames et autres végétaux nuisibles à l'agriculture;

Sur le rapport du Ministre de l'agriculture,

Décrète :

Art. 1er. Sont interdits l'entrée et le transit en France des arbres, arbustes, produits des pépinières, boutures et tous autres végétaux vivants, ainsi que leurs débris frais provenant des Etats-Unis, soit directement, soit des entrepôts.

Cette prohibition s'étend aux caisses, sacs et autres objets d'emballage servant ou ayant servi à transporter les objets ci-dessus mentionnés.

Art. 2.

Lorsque la présence de l'insecte aura été constatée dans des envois de fruits frais et de débris de fruits frais, l'entrée en France de ces envois ainsi que du matériel ayant servi au transport et à l'emballage sera prohibée. Pour permettre l'exécution de cette mesure, lesdits envois seront examinés, à ce point de vue spécial, à leur entrée en France.

Art. 3. Le Ministre de l'agriculture et le Ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 30 novembre 1898.

FELIX FAURE.

Ce décret a pour objet de prévenir, si c'est possible, l'invasion de l'Aspidiotus perniciosus, insecte microscopique comme le phylloxera et vulgairement connu sous le nom de pou de San-José. Sa présence fut constatée d'abord au Chili. Plus tard, vers l'annés 1880, cette terrible cochenille se fit remarquer en Californie par les dégâts considérables qu'elle causa aux poiriers, pommiers, pêchers et noyers, surtout dans les environs de la ville de San-José, ce qui lui a valu le nom sous lequel elle est le plus généralement désignée. Vers 1887, elle fut transportée, sur de jeunes pruniers de Californie, dans deux écoles d'arboriculture du New-Jersey, et de là elle a rapidement infesté tout l'Est de l'Amérique; par conséquent, le danger de transmission pour l'Europe est incontestable.

Le professeur Smith a trouvé des femelles et des larves sur les poires portées aux marchés de Brooklyn, Philadelphie et New-York. On a aussi constaté sa présence dans un envoi de pommes expédiées d'Amérique et importées en Allemagne.

Aussi le ministère impérial des finances d'Allemagne et le Sénat de Hambourg, en vue de prévenir l'invasion de ce fléau, se sont-ils empressés de prendre des mesures provisoires interdisant complètement l'importation des fruits frais d'Amérique en Allemagne.

Les arbres attaqués par l'Aspidiotus perniciosus sont faciles à recon

naître.

<< Comme les cochenilles de nos pays, les femelles de celles de SanJosé restent attachées à la place où elles se sont établies au début et elles aspirent, au moyen de leurs très longs suçoirs, les sucs des plantes, spé■ cialement le tissu du cambium nécessaire pour leur accroissement en grosseur. Les plantes atteintes subissent un véritable dépérissement et, au bout de quelques années, elles périssent pour la plupart.

<«< D'abord il se forme aux points perforés, aussi bien à l'extérieur que sur le cambium lui-même, des taches allant du rouge au brun pourpre, souvent aussi des anneaux de cette couleur autour des animaux eux-mêmes, et ce sont ces points qui trahissent la présence des insectes; sans cela, à cause de leur petitesse, et quand il s'agit d'individus isolés, ils passeraient facilement inaperçus. Quand ils existent très nombreux, ils se manifestent aussi parce que les parties des plantes atteintes présentent un aspect gris et squameux.

<< La cochenille de San-José est surtout dangereuse non seulement parce qu'elle se multiplie d'une façon extraordinaire (une seule femelle peut dans le courant d'un été produire une descendance de trois milliards. d'individus), mais encore parce que le nombre des plantes qui lui sert d'aliments est très grand. D'après les recherches actuelles, sont atteints: l'amandier, le pêcher, l'abricotier, le prunier, le cerisier, le poirier, le pommier, le cognassier, le groseillier, le framboisier, le kakis, le noyer, le fusain, les spirées, le rosier, l'aulne, les saules, le maclura aurantiaca; et parmi les grands arbres de nos forêts: l'orme, le tilleul, l'acacia. » (Le Dauphiné Horticole, 1er mai 1898.)

Or, la production annuelle de nos cultures arborescentes est évaluée à 118 millions de francs qu'il s'agit de sauvegarder. Et, d'après les rapports publiés par le département de l'agriculture de Washington, il n'existe pas d'insecte susceptible de causer à la production fruitière du monde entier de plus grands dangers que le San-José Scale.

Le service forestier surveille l'exploitation du buis dans la forêt de Laruns (Basses-Pyrénées), de façon à réserver toutes les tiges qui n'ont pas 8 centimètres de tour.

Le buis, recherché pour les ouvrages de tour et de tabletterie, est surtout utilisé, dans la vallée d'Ossau, pour la confection des grains de chapelet. Pour cet usage, le bois doit présenter au moins la circonférence d'une pièce de 2 fr. Il y a donc tout avantage à laisser croître les brins dont la valeur, insignifiante comme bois de chauffage, atteindra celle des bois exotiques, quelques années plus tard.

Les cepées de buis offrent aussi un abri précieux aux sapins. M. Laguarigue de Survilliers, garde général des eaux et forêts, conseille de porter de 8 centimètres à 10 et même à 12 centimètres la grosseur nécessaire pour l'exploitation du huis, afin de protéger la croissance des jeunes sapins qui poussent à l'abri des touffes de buis.

- Il résulte d'un rapport de M. Alfred Picard, président de la Commission permanente des valeurs en douanes, adressé à M. le Ministre du Commerce, que l'importation des bois communs pour 1897 s'est élevée à 155 millions de francs. Nous avons acheté à l'étranger 1.320.000 tonnes de bois à construire. En 1896 c'était 150 millions et 1.255.000 tonnes. L'accroissement, faible d'ailleurs, est dû à l'activité des travaux du bâtiment. En revanche, l'importance des stocks et les craintes dues à l'état des vignobles ont ramené les entrées de merrains de 137.000 tonnes à 124.000 tonnes; la diminution affecte exclusivement les merrains d'Autriche, auxquels on préfère les produits moins coûteux des États-Unis et de la Russie.

Dans un projet de loi sur les crédits supplémentaires présenté le 4 novembre à la Chambre des députés, un crédit de 5,000 francs est demandé pour compléter celui de 10,000 francs inscrit au budget pour les primes à la destruction des loups. Ce n'est pas que le nombre des loups tués ait augmenté; mais chaque année le crédit voté s'est montré jusqu'ici insuffisant, et on a dû recourir à des crédits supplémentaires. La dépense va, d'ailleurs, en diminuant d'année en année; pour les cinq dernières années dont les résultats sont aujourd'hui connus, les primes payées se sont élevées à 23,580 francs en 1892, à 17,130 francs en 1893, à 17,300 francs en 1894, à 17,700 francs en 1895 et à 11,490 francs seulement en 1896.

-Revne du 1er décembre, page 742, in fine,

Au lieu de la grandeur variable, lisez la grande variable.

:

:

Joseph Wessely, ancien directeur de l'École forestière de Mariabrunn et inspecteur-général des domaines, est mort le 10 octobre dernier, à Wienne, dans sa 85e année. Wessely, considéré en Autriche comme un coryphée de l'art forestier, est surtout connu en France par son livre sur: Les Alpes autrichiennes et leurs forêts, où se trouvent de très intéressantes descriptions et de jolis récits alpins, en allemand bien entendu. Au dire de ceux qui l'ont connu, Wessely était d'ailleurs un aimable homme.

M. Orfila, trésorier de la Société de secours et prêts entre les Agents forestiers, a encaissé dans le courant du mois de novembre 1898: 1o La cotisation de l'année courante de M. de Peyerimhoff;

2o Les cotisations anticipées (année 1899) de MM. Bardonnaut, de Rostang et Poirée,

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10 nov. DE BRUN.

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id.

AUBRY.

id.

29 id.

MONTBEL.
RENAUX.

Insp. adj., Châteauroux (Indre) (1). Insp. adj., membre du service
des Rebois, de la 23e cons.,
Nice (Alpes-Maritimes) (2).
Insp. adj., Vouziers (Ardennes) (3)

Insp. adj., Saint-Gaudens (Hte-Ga-
ronne).

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G. Gen., Arès (Gironde.

G. Gen., Etain (Meuse).

G. Gen., Sallanches (Hte-Savoie). G. Gén., Rioz (Hte-Saône) (4). Brig. dom., Elève sortant de l'E-G. Gen. stag., Cosne-sur-l'Eil (Allier) (5).

cole secondaire des Barres.

Brig. dom., Elève sortant de l'E-G. Gen. stag., Saint-Hippolyte cole secondaire des Barres. (Doubs) (6).

Brig. dom., Elève sortant de l'E-G. Gén. stag., Quérigut (Ariège) (7)|
cole secondaire des Barres.

Brig. dom,, Elève sortant de l'E-G. Gén. stag., Barcelonnette-Est
cole secondaire des Barres.
(Basses-Alpes) (8).

Brig. dom., Elève sortant de l'E-G. Gén. stag., Sallanches (Hte-
Savoie).

cole secondaire des Barres.
Brig. dom., Elève sortant de l'E-G. Gén, stag. séd., Aurillac (Can-
cole secondaire des Barres. tal) (9).

Insp. adj., Nancy-Est (Meurthe-Insp., mis en disponibilité.

et-Moselle).

Insp. adj. sed., Nancy (Meurthe-Insp. adj., Nancy-Est.
et-Moselle).

DE THOMASSIN DE Insp. adj., Mirecourt (Vosges) (10) Insp. adj. séd., Nancy.

G. Gén., Signy-l'Abbaye (Arden-Admis à faire valoir ses droits
nes) (11).
la retraite.

(1) Poste supprimé. (2) En remplacement de M. Champsaur, promu au grade supérieur.
3) En remplacement de M. Fossier,qui a reçu une autre destination. (4) En remplacement de
M. Jeannelle, qui a reçu une autre destination. - (5) En remplacement de M. Rochette de Lempdes,
qui a reçu une autre destination. (6) En remplacement de M. Jeannerat, qui a reçu une autre
destination. (7) En remplacement de M. Matteï, mis en disponibilité. (8) En remplacement
de M. Bauby, qui a reçu une autre destination. (9) En remplacement de M. Dhombres, qui a
reçu une autre destination. (10) Poste supprimé. (11) Poste supprimé.

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BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS

Bois de feu.

PARIS. La température du mois de novembre n'a nullement modifié les cours des bois à brûler dans les chantiers; vente très modérée. Consommation à peu près nulle. On attend le froid avec impatience. Sur les ports il s'est conclu quelques petits marchés en bois chêne et charme 1re qualité sur la base de 105 à 110 fr. sur bateau Paris. Il reste encore sur les canaux quelques lots de bois secs achetés par les marchands de Paris et une partie non encore achetée.

L'exploitation 1897-1898 a rendu moins de bois de chauffage que les années précédentes; la plupart des marchands exploitants, en raison du bas prix et de la mévente des bois de chauffage, retirent de la moulée, le plus possible des marchandises pouvant servir dans les mines ou dans les travaux de chemins de fer. Un hiver rigoureux pourrait seul permettre d'écouler le stock dans les contrées qui approvisionnent Paris.

Il y a également baisse sur les bois de pin servant à la boulangerie. Le chauffage au charbon de terre, l'emploi des bois de démolitions refendus diminuent l'emploi du bois blanc. La vente des charbons de bois s'est aussi ralentie à l'arrière-saison.

Sapin du Nord. Nous pouvons enregistrer, aujourd'hui, la fermeture de la plupart des ports de la Baltique, que l'élévation relative de la température avait maintenus longtemps ouverts.

Au commencement du présent mois, il y avait encore de nombreux vapeurs en charge dans les districts de Sundswall et de Hudiksvall. Les frets du dernier moment se sont traités à bas prix; ainsi nous savons que plusieurs steamers ont été affrétés, pour Rouen, de 36 à 38 fr.; ce qui est extrêmement bon marché.

Riga reste ouvert et il s'y traite de petites affaires avant la fermeture. On n'a pas encore de nouvelles des prix que fixeront les exportateurs des bois de cette provenance pour la campagne prochaine; mais il est présumable qu'ils commenceront à offrir en hausse, comme d'usage. Cependant, étant données les existences importantes de bois sciés et de billots, livrés ou à livrer dans les différentes maisons du Nord, il est

logique de penser que les prix n'excéderont pas ou du moins très peu

ceux de cette fin de saison.

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Il pourrait se faire que la planchette et le bastin, qui se sont un peu relevés, se vendent à des prix moyens, raisonnables; mais nous ne reverrons pas, certainement, les hauts prix auxquels on a traité, avec trop

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