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DES

SOCIÉTÉS SECRÈTES.

LES CARBONARI.

L'armée française dans le Tyrol. Soulèvements partiels.

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André

Hoffer. Quels moyens on employa pour s'en rendre maître. — Il est exécuté à Mantoue.

Nos lecteurs connaissent aussi bien, peut-être même mieux que nous, les désastres qui ont signalé la campagne d'Italie de l'année 1809. Ces désastres ayant été la suite des soulèvements excités dans ce pays par la Société dite des Carbonari, leur histoire est de notre domaine, et nous n'eussions pas manqué de les raconter, s'il ne nous avait semblé inutile de le faire, pour les raisons que nous al'lons donner. D'abord, cette histoire a été déjà souvent écrite; elle serait peu intéressante, puisqu'elle ne nous présenterait que le tableau déplorable des revers de nos valeureuses armées. D'un autre côté, l'histoire des Carbonari ne commence réellement à prendre un caractère, que du moment où, d'Italie, elle passe en France. Le ré

cit de quelques soulèvements opérés au-delà des Alpes, n'offrirait que peu d'attraits; nous aimons mieux laisser à d'autres le soin de semblables œuvres. Toutefois, comme on eût pu nous taxer d'indifférence, et considérer, avec raison, notre ouvrage comme incomplet, si nous avions négligé un seul des détails de ce vaste tableau, nous avons pris, dans l'Histoire des Carbonari d'Italie, l'épisode le plus intéressant, et nous allons le mettre sous les yeux de nos lecteurs.

Cet épisode est, sans contredit, le plus curieux et le plus dramatique que nous connaissions; il est, d'ailleurs, de la plus parfaite authenticité, puisque nous le tenons de la bouche même d'un témoin actif de cette redoutable expédition '.

Vers l'année 1809, l'Autriche se trouvait dans une position fort embarrassée : l'armée française était, pour ainsi dire, à ses portes, et menaçait incessamment ses frontières. Jusqu'alors, l'Europe effrayée n'avait encore songé qu'à se défendre; l'idée ne lui était pas venue, qu'elle pourrait un jour vaincre les courageuses phalanges que Napoléon avait depuis longtemps habituées à la victoire... L'Autriche ne pouvait donc pas espérer de sortir du pas difficile dans lequel elle se trouvait, par les moyens ordinaires. L'Allemagne avait bien des bras courageux et des cœurs dévoués; il était facile d'exalter les imaginations germaniques avec les grandes idées de gloire et de liberté; mais, outre que l'Allemagne a toujours été plus ou moins défiante à l'endroit de l'Autriche, les ressources qu'elle pouvait offrir à cette dernière, dans cette circonstance, étaient complètement insuffisantes.

'Le témoin dont il est ici question est le père de l'auteur.

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