Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

>>

» se seraient apaisées. Mais comme toutes les protestations des princes offensés par cette >> innovation, sont depuis quelques années, en» tièrement inutiles; qu'ils connaissent par la réponse que l'empereur leur a faite en der» nier lieu, qu'ils ne doivent rien espérer de » leurs remontrances; que les raisons tant de fois employées demeurent sans effet; qu'enfin, ils » ont compris que leur unique ressource con» sistait à s'adresser aux garans du traité de >> Westphalie, engagés à maintenir l'exécution » de ce traité ; et que dans cette vue ils ont effec>>tivement eu recours à sa majesté, pour le main>> tien des lois de l'Empire et des articles des trai>>tés également blessés par les nouveautés in>>troduites en faveur du duc d'Hanovre; le roi » a voulu marquer en toute occasion, et principalement dans la conjoncture présente, son >> affection pour les princes de l'Empire, l'atten» tion qu'il donne à leurs intérêts, et le désir qu'il a de faire exécuter ponctuellement les >> traités dont il est le garant. Sa majesté, portée >> par ces considérations, a donc ordonné à son >> ministre près la diète de l'Empire, de décla>> rer, qu'après avoir reçu l'acte de réquisition de » sa garantie, signé au nom des plus considéra»bles princes de l'Empire, elle se croit obligée, » comme garant du traité de Westphalie, de » protéger ces princes, suivant leur demande,

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

» dans les droits qui leur sont acquis par ce » même traité, et de soutenir les résolutions » qu'ils ont prises et les liaisons formées pour >> maintenir leurs prérogatives; que son inten» tion non-seulement est d'interposer pour cet » effet, les offices les plus pressans; mais aussi d'employer, s'il est nécessaire, les autres re» mèdes convenables, pour empêcher que les >> lois de l'Empire et les conditions des traités, » ne soient violées par l'établissement de la nou» velle dignité électorale, qu'on prétend ériger >> non-seulement sans nécessité, mais encore au » préjudice de la bulle d'or, de la déclaration >> faite par l'empereur le 16 de mars 1647, et » du traité de Westphalie; qu'enfin, sa majesté »> ne doutant pas que les instances faites de sa » part, en faveur des princes correspondans ne >> soient examinées avec toute l'attention néces» saire, elle s'assure aussi qu'il ne sera pris dé» sormais dans cette affaire, que les résolutions » les plus conformes au maintien de la tranquil» lité générale de l'Empire.

[ocr errors]

Telle était la plainte de la France. La guerre qui éclata peu après, par la mort de Charles II, en suspendit les effets; et la dignité électorale fut reconnue à la paix d'Utrecht, dans la maison d'Hanovre, par toutes les puissances. Ce fut à peu près vers ce même temps, que l'électeur de Brandebourg, Frédéric 111, aspirant à la

dignité royale, conclut, le 16 de novembre 1700, un traité par lequel l'empereur Léopold s'engageait à le reconnaître pour roi de Prusse, moyennant un secours de dix mille hommes qu'il fournirait aux alliés dans la guerre contre la France. Frédéric 111 fut proclamé roi de Prusse à Koenigsberg, le 18 de janvier 1701, et il se mit lui-même la couronne sur la tête. Il ne paraît pas que la cour de France ait fait aucune protestation contre cette nouveauté, qui, sous plusieurs rapports, était plus importante que l'érection d'un neuvième électorat. La maison d'Hanovre fut presque toujours depuis amie de l'Autriche, et celle de Prusse en fut presque toujours la rivale. Ainsi la reconnaissance de ces deux maisons agit bien diversement.

LIVRE VI.

Premier traité de partage de la succession d'Espagne. gociations avec la cour de Vienne.

[ocr errors]

Négociations avec

la cour de Madrid. Second traité de partage de la suc-
cession d'Espagne. O Considérations sur les deux traités
Le duc d'Anjou est appelé au trône d'Es-
pagne. Reconnaissance du prince de Galles pour roi de
la Grande-Bretagne.
Manifeste des Provinces - Unies

de partage.

--

contre la France et l'Espagne. Déclaration de guerre de l'Emperenr et de l'Empire contre la France. Déclaration de guerre de Louis XIV contre l'Empereur, l'Angleterre et les Provinces-Unies.

[blocks in formation]

Différend entre

le ministre de Danemarck. la république de Venise. deux ministres de France.

[ocr errors]
[ocr errors]

Manifeste de la France

Influence de la France en l'ambassadeur de France et

Satisfaction faite au roi par

Arrestation en Pologne de

Querelle de l'ambassadeur de France avec le grand-visir. Intervention de la France dans la succession de Neufchâtel. Démarches diverses de l'ambassadeur de France en Suisse. Poursuite d'un conseiller de Coire par l'ambassadenr de France.

GUILLAUME III, après la paix de Ryswick, en

1698. Premier

cession d'Es

voya, en 1698, pour ambassadeur auprès de traité de parLouis XIV, Bentinck, comte de Portland, son fa- tage de la sucvori et confident, lequel eut du roi une audience pagne. accompagnée de tout ce qui pouvait marquer la considération qu'il avait pour Guillaume I. Il le reçut publiquement dans la chambre du lit,

ayant à ses côtés les trois princes ses petit-fils et - le comte de Toulouse. Le comte de Portland fit son compliment en anglais : il assura ensuite le roi, en français, que le roi de la Grande-Bretagne était résolu d'accomplir exactement les conditions de la dernière paix. Louis xiv répondit par des choses obligeantes pour Guillaume et son ministre. La cour fit beaucoup d'accueil au comte de Portland.

Louis XIV s'occupait dès lors fortement, du grand objet de la succession d'Espagne, qu'il convoitait pour quelqu'un de ses petits- fils, malgré les renonciations de son épouse MarieThérèse d'Autriche; mais la maison de Bourbon avait pour rivale, la branche d'Autriche allemande, qui se prévalait de pactes de famille avec la branche d'Autriche espagnole, et de droits résultans des mariages et alliances de famille.

La cour de Versailles ne croyant pas pouvoir aspirer avec succès, à la totalité de la succession d'Espagne, chercha du moins à s'en assurer une partie. C'est dans cette vue qu'elle fit offrir au comte de Portland, de négocier un traité éventuel sur la succession d'Espagne, dont le mauvais état de la santé de Charles II semblait rendre l'ouverture prochaine.

Le comte de Portland ayant transmiş sans délai cette proposition à sa cour, il lui fut ré

« PreviousContinue »