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taquer dans leurs maisons; qui jettent sur autrui de la bière, du vin ou d'autres liqueurs; qui coupent les arbres, arrachent les haies, ôtent les bornes, enlèvent les bestiaux, fournissent des torches pour incendier, dressent des embûches pour tuer, surprennent les autres en trahison, ou les appellent en duel. Il y fut également statué que celui qui troublerait la tranquillité publique serait tiré en quatre quartiers, et que ses membres seraient attachés à des poteaux plantés aux confins du pays; que, si celui qui aurait encouru la confiscation de ses biens avait femme et enfants, la moitié de ses biens resterait à sa famille, et l'autre passerait au seigneur; que si, au contraire, il était sans famille, tous ses biens seraient acquis au profit du seigneur; que celui qui ne pourrait être convaincu d'un délit, devrait tâcher de prouver son innocence par des témoignages dignes de foi; et, s'il était étranger, attester par serment qu'il est innocent et qu'il lui est impossible de trouver des témoins. Il fut décrété que ceux qui auraient enlevé une fille encourraient, ainsi que leurs complices, la peine de mort et la confiscation de leurs biens; et que celui qui aurait fait violence à une femme ou à une fille, si le fait était constaté par celle qui aurait été forcée, aurait la tête tranchée avec une scie de bois. Il fut ultérieurement établi que celui qui aurait coupé un membre à un autre serait soumis à la peine du talion; que le drossard (sénéchal, bailli) du Brabant, les justiciers des villages et les autres officiers de justice, ne pourraient recevoir aucun présent ou service pour retarder ou accélérer le jugement, sous peine de le payer le double des frais. Enfin, duc promit de ne nommer à aucune place de drossard, maïeur, bailli, aman ou échevin, pour argent donné ou prêté.

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Telle est l'analyse de la législation que Jean I donna au duché.

Ce duc était en quelque sorte l'expression vivante de l'idée que nous

nous formons de ces aventureux che valiers du moyen âge, natures éteintes, types perdus aujourd'hui, poëtes à la fois par le bras, par la tête et par le cœur. Jeté au milieu de cette époque de romans, il semble en effet taillé pour être lui-même le héros d'un roman. Aussi, tous nos poëtes anciens le célèbrent à l'envi dans toutes les langues, Melis Stoke, Niclaes de Klerck, Jean de Thielrode, Van Velthem, et dix autres. Toute sa vie fut remplie d'événements chevaleresques, d'aventures galantes, combats, fêtes, tournois, amours, poésie; car Jean I fut poëte aussi. Élevé sans doute à l'école d'Adenez, et enflammé par l'exemple de son père, il nous a laissé plus d'une curieuse chanson dans le Sammlang der Minnesingern.

Le duc Jean mourut comme un brave doit mourir, d'un coup de lance. Il assista, comme acteur, à plus de soixante-dix tournois. Il fut frappé au bras par Pierre de Beauffremont, dans un carrousel donné par Henri, comte de Bar, à l'occasion de son mariage avec Marie, fille du roi Édouard I d'Angleterre, et il succomba à cette blessure le 3 mai 1294, à Bruxelles.

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Le duché de Limbourg, qu'il ne faut pas confondre avec la province moderne de ce nom, était borné au nord par la seigneurie de Rolduc; au midi, par l'évêché de Liége, la principauté abbatiale de Stavelot et le duché de Luxembourg; à l'est, le duché par de Juliers, le territoire d'Aix-la-Chapelle et de Corneli-Munster; à l'ouest, par le comté de Daelhem et l'évêché de Liége. Sa capitale était la ville de Limbourg, aujourd'hui perdue dans la province de Liége.

D'après les dispositions de l'acte de Verdun de 843, le Limbourg faisait

partie du royaume qui échut à Lothaire I. Plus tard, dans le partage qui fut fait, en 855, entre les fils de ce prince, la part attribuée à Lothaire II, connue sous le nom de royaume de Lorraine, comprenait le Limbourg, qui devint en 891 le théâtre de la sanglante défaite que firent essuyer à l'armée des Lorrains les Normands, dont plus de cent mille hommes devaient être refoulés, quelques semaines après, dans les marais profonds de la Dyle par le roi Arnould.

Après l'établissement des ducs bénéficiaires de la Lotharingie, et la division de ce duché en haute et basse Lotharingie, c'est dans la dernière que le Limbourg fut compris.

Ce ne fut guère avant l'an 1055 que le Limbourg eut son premier comte héréditaire: ce fut Frédéric, un des fils puînés de Frédéric, comte de Luxembourg. Ce prince, qui avait déjà été investi, en 1048, du duché de la basse Lotharingie, exerça également l'avouerie des abbayes de Stavelot, de Malmédy, et de Saint-Trond.

Fondateur de la maison de Limbourg, il transporta, vers l'an 1060, le comté, par sa fille Judith, à son gendre Waleram Udon, comte d'Arlon, par lequel fut bâti le château de Limbourg,qui donna son nom au pays.

Le successeur de ce prince, son fils Henri de Limbourg, nous apparaît pour la première fois dans l'histoire en 1082. Il exerça, depuis l'an 1101 jusqu'en 1106, la dignité de duc de la basse Lotharingie.

Son fils aîné, Waleram II, prit, après son père, les rênes du comté de Limbourg en 1119. Il fut investi comme lui du duché de la basse "Lotharingie, et introduisit le premier le titre de duc dans sa maison.

Il eut pour successeur dans le duché de Limbourg, en 1139, son fils aîné Henri II, auquel l'empereur Conrad III retira le titre de duc de la basse Lotharingie, pour le laisser exclusivement à Godefroi le Barbu, comte de Louvain, mais qui tenta des efforts désespérés pour ressaisir cette dignité, dont sa maison allait être

BELGIQUE ET HOLLANDE.

frustrée pour toujours. Cette guerre, qu'il continua pendant longtemps, ne se termina, en 1155, que par le mariage de sa fille Marguerite avec Godefroi III, petit-fils de Godefroi le Barbu. Il mourut de la peste en Italie, où il avait suivi l'empereur Frédéric dans sa quatrième expédition.

En 1167, la couronne ducale se trouvait placée sur la tête de son fils Henri III, qui reçut le surnom de Vieux, parce qu'il régna plus de cinquante ans. Nous avons montré la part que ee prince prit par lui-même, et par son fils Waleram, à la querelle qui divisa l'Empire après la déposition, de l'empereur Othon, et l'exaltation de Frédéric, roi de Sicile, par le pape Innocent III.

Waleram III, qui succéda à son père et qui s'était déjà signalé dans la guerre que le duc de Brabant, Henri I, fit à l'églisede Liége, arriva à la dignité de duc de Limbourg en 1221. Il nous a déjà apparu dans l'histoire du comté de Luxembourg, où nous l'avons vu: épouser, en 1214, Ermesinde, fille unique du comte Henri l'Aveugle, et veuve de Thibaut I, comte de Bar. De son premier mariage avec Adélaïde, fille de Goswin, seigneur de Fauquemont, il avait eu plusieurs enfants, dont l'aîné, Henri, épousa en 1217 Ermengarde, fille unique d'Adolphe, comte de Berg, et nièce d'Englebert, archevêque de Cologne. A en juger d'après cette union, qu'Englebert favorisa même par plusieurs actes de libéralité, ce prélat se trouvait dans des termes non équivoques d'amitié avec Waleram. Cependant cette harmonie ne tarda pas à être troublée, par un motif que les historiens ignorent, mais qu'ils soupçonnent avoir été la construction d'un château fort que le duc fit élever sur le territoire de l'archevêché. De là une guerre, dans laquelle Englebert incendía et détruisit la forteresse. Cette inimitié croissait de jour en jour. L'archevêque, dans sa haine, alla jusqu'à tenter, avec son frère Adolphe, comte de Berg, père d'Ermengarde, de faire casser, sous prétexte de parenté, le mariage de cette princesse

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avec le fils du duc Waleram, pour empêcher le comté de Berg d'entrer dans la maison de Limbourg. N'ayant pu réussir dans ce dessein, le prélat trouva bientôt une autre occasion de faire tort à son ennemi. Adolphe de Berg étant mort au siége de Damiette en 1218, Englebert forma des préten tions à la succession de son frère, se fondant sur sa qualité de plus proche parent mâle. De là de nouvelles hos tilités, Waleram prétendant maintenir les droits héréditaires de sa bru. Cette guerre toutefois cessa bientôt, grâce à l'intervention du duc de Brabant et de quelques autres seigneurs. Un traité fut conclu en 1220, en vertu duquel Henri de Limbourg déclarait s'en rapporter au bon plaisir de l'archevêque pour les prétentions qu'il élevait, du chef de sa femme, sur le comté de Berg, dont le prélat se réservait la jouissance sa vie durant.

Après cet arrangement, l'attention de Waleram se tourna d'un autre côté: il s'occupa d'une longue guerre, qui eut pour objet la succession du comté de Namur, que Henri l'Aveugle avait, avec le consentement de l'empereur, assurée à son neveu Baudouin de Hainaut.

Mais un drame terrible vint bientôt ensanglanter sa famille.

L'empereur Frédéric II, se trouvant retenu en Italie par les affaires de l'Empire, avait investi de la dignité de vicaire de l'Empire Englebert, archevê- · que de Cologne. Ce prélat était chargé, à ce titre, de maintenir le repos public; et il le fit avec toute l'énergie et la fermeté qu'on pouvait attendre d'un homme doué d'un aussi grand génie. Mais son zèle et sa sévérité lui créerent des ennemis parmi ceux dont il réprimait ainsi les violences et la rapacité. De ce nombre était un membre de sa propre famille, Frédéric d'Altena, comte d'Isenberg, gendre du duc de Limbourg. Ce seigneur, pour se venger de l'archevêque, le fit assassiner traîtreusement le 7 novembre 1225, dans la forêt de Gevelsberg, que le prélat traversait pour aller consacrer l'église de Schwelm, Après avoir commis ce

crime, auquel même on soupçonna que le duc ne fut pas étranger, Frédéric d'Altena courut s'enfermer dans son château d'Isenberg. Aussitôt que la nouvelle en fut parvenue à Waleram, ce prince, mettant à profit la consternation qu'elle avait répandue dans l'archevêché, fit détruire la forteresse de Valance, qu'Englebert avait fait construire à grands frais près de la frontière des terres ducales, à peu de distance du château de Rolduc. Cette expédition fut confiée à Gérard, seigneur de Wassenberg, frère du duc, et à Waleram, son fils, qui, après avoir forcé la place à se rendre, la ruinèrent de fond en comble.

Alors arriva un singulier prodige, s'il faut en croire le naïf récit d'un moine contemporain, Césaire de Heisterbach, qui écrivit la vie de l'archevêque assassiné. Un chanoine de l'abbaye de Rolduc, étant occupé à dire la messe au château de ce nom pour le repos de l'âme d'Englebert, le prélat lui apparut, et lui dit qu'il jouissait déjà du bonheur des élus, et que tous ceux qui avaient pris part au meurtre dont il était tombé victime périraient, avant peu, d'une manière funeste. En effet, Gérard de Wassenberg mourut le trentième jour après l'assassinat de l'archevêque, et le duc lui-même le suivit au tombeau peu de mois après, tandis que ses deux fils Henri et Waleram tombèrent gravement malades.

Le clergé de Cologne, que la destruction du château de Valance avait grandement ému, mais qui craignait plus encore pour les priviléges qu'Englebert lui avait accordés, et dont les habitants de cette commune avaient brûlé la charte après la mort de ce prélat, pourvut en toute hâte à l'élection d'un nouvel archevêque, et choisit Henri, prévôt de Bonn, issu des seigneurs de Molenark, au pays de Juliers. A peine armé de la crosse, Henri fit serment de venger le crime commis sur son prédécesseur, et refusa d'investir le duc Waleram de certains fiefs que la maison de Limbourg tenait de l'église de Cologne. Fidèle à ce serment, il se rendit à Francfort, pré

senta à la diète des princes de l'Empire, présidée par le roi des Romains, les restes mutilés et les vêtements ensanglantés d'Englebert, et demanda à grands cris justice. Le jeune roi des Romains se répandit en larmes devant les ossements du mort; et toute la diète fut saisie d'une si vive indignation, qu'on renouvela la proscription déjà prononcée contre l'assassin par la diète de Nuremberg. En outre, on déclara tous les biens et les fiefs de Frédéric d'Isenberg confisqués, et ses vassaux déliés de leur serment, les fiefs devant retourner à ceux dont ils relevaient, et les alleux être partagés entre les plus proches parents du comte, à l'exclu tion absolue de sa femme et de ses en fants. On mit également au ban de l'Empire les complices de l'assassin, et l'archevêque de Cologne fulmina l'excommunication contre tous ceux qui avaient participé au crime. Parmi ces complices on citait les quatre frè res du comte Frédéric Guillaume, Godefroi, Thierry, évêque de Munster, et Englebert, évêque d'Osnabruck; Thierry, comte de Clèves; enfin, les comtes de Tecklembourg, d'Arnsberg et de Schwalenberg. Selon Césaire de Heisterbach, le soupçon atteignit même le duc Waleram et ses fils. Mais ce ne fut là qu'une simple conjecture, dont le peu de fondement est prouvé par l'amitié dans laquelle le duc continua à vivre, depuis l'événement, avec le roi des Romains, et par la sévérité dont son fils Henri fit preuve, en faisant mettre à mort un des meurtriers, quatre jours après que le crime eut été commis.

Waleram, après avoir accompagné le roi des Romains en Italie, vint mourir dans son duché vers le mois de juin 1226. Sa fille, la comtesse d'Isenberg, dont le château venait d'être pris et saccagé par les troupes de l'archevêque de Cologne, s'était réfugiée avec ses enfants chez son frère Henri de Limbourg, et ne survécut pas longtemps à son père. Elle succomba au chagrin que lui causait le malheur attiré sur sa famille par le crime de son mari. Et bien lui, prit de mourir; car

le comte d'Isenberg he tarda pas à tomber entre les mains de l'archevêque de Cologne. Après avoir fait un voyage à Rome pour être admis à la pénitence par le souverain pontife, il revint dans la basse Allemagne, déguisé en marchand et accompagné sculement de deux de ses gens, dans l'intention, dit-on, de chercher un asile auprès du duc de Limbourg, en attendant que l'orage qui le menaçait eût eu le temps de se calmer. Par malheur il fut reconnu à Liége, et arrêté pour être vendu à l'archevêque, au prix de deux mille cent marcs d'argent. Son procès fut bientôt instruit, et le roi des Romains le condamna à un supplice effroyable. Après avoir été promené à cheval par les rues de Cologne, il fut étendu par terre, et eut les bras et les jambes brisés par seize coups de cognée. Ensuite on le coucha sur une roue, et on le laissa mourir. Ce supplice, commencé le 10 novembre 1226, ne se termina que le lendemain au matin. Ce fut après cette longue agonie que le malheureux rendit l'âme, n'ayant laissé échapper aucune marque d'impatience, ni cessé de prier.

Henri IV avait, depuis plusieurs mois, remplacé son père dans le duché, lors de ce lamentable dénoûment de l'histoire de Frédéric d'Isenberg. Le nouveau duc eut d'abord à lutter

avec de graves difficultés, à cause de la position où le meurtre commis par son beau-frère l'avait placé. Il lui fallait garder les plus grands ménagements, et ne pas épouser trop ouvertement la cause de ses neveux, que la sentence de Francfort frappait avec une rigueur si extrême. Dès les premiers mois de l'an 1226, l'archevêque de Cologne avait lancé ses hommes d'armes sur les terres de Frédéric d'Isenberg, dont ils démolirent les châteaux. Le comte Adolphe de la Marck s'était joint à lui, et avait mis la main sur la principale partie des possessions de l'infortuné Frédéric, son cousin germain du côté paternel. Le duc Henri irrité, somma le comte de se dessaisir de ces appropriations si inhumaine

ment faites sur des parents auxquels le sang l'alliait de si près. Mais Adolphe s'y étant refusé, le duc recourut à la guerre. Dans cette lutte, qui se continua avec acharnement, il eut pour alliés le comte de Tecklenbourg, ceJui de Swalenberg et le sire de Steinfurt, qui faisaient dans le même temps la guerre au comte de la Marck, ainsi qu'à l'archevêque de Cologne et à l'évêque d'Osnabruck.

Les hostilités ne furent interrompues qu'en 1234, parla croisade contre les Stadings, à laquelle Adolphe et Frédéric, fils de Frédéric d'Isenberg prirent part avec Adolphe, fils aîné du duc de Limbourg. Cette expédition finie, elles furent reprises avec une énergie nouvelle, et ne se terminèrent que le 1er mai 1243, par un accommodement en vertu duquel Thierry d'Isenberg recouvra une partie de la succession de son père, et consentit à laisser l'autre au comte de la Marck, auquel l'archevêque de Cologne en avait donné l'investiture. Ce fut là le dernier acte de cette longue tragédie.

Pendant la durée de la première période de ces hostilités, le duc de Limbourg, laissant à ses généraux la conduite de la guerre, s'était rendu à la célèbre diète tenue à Aix-laChapelle, par ordre de l'empereur, vers la fin du mois de mars de l'an 1227, pour délibérer sur les secours à envoyer à la terre sainte. Il y avait pris la croix; et, après avoir confié le gouvernement de son duché à Waleram, son frère, seigneur de Montjoie, il partit pour la Palestine, où il prit une part importante à la guerre sacrée, et fut même chargé, par l'empereur Frédéric, du commandement de l'armée.

En l'an 1229, nous trouvons le duc de retour dans ses États. Il sauve d'abord d'une ruine complète et assurée la ville de Liége, que le roi des Romains, fils de l'empereur Frédéric, avait vouée au fer et au feu, parce qu'elle avait accueilli, comme légat du saint-siége, le cardinal Otton, depuis évêque de Porto, envoyé en Allemagne par le pape Grégoire IX, pour soulever les

princes contre Frédéric, auquel ce pontife voulait substituer dans l'empire Otton de Brunswick, dit l'Enfant, petit-fils de Henri le Lion, duc dé Bavière et de Saxe. Plus tard, en 1235, nous le voyons se rendre en Angleterre, avec l'archevêque de Cologne et le duc de Brabant, pour aller chercher à la courde Henri III la sœur du roi, Isabelle, que l'empereur Frédéric venait de prendre pour épouse. En 1241, ilest de ceux qui, restant fidèles à l'empereur, ne reconnaissent pas au pape Grégoire IX le droit que ce pontife s'arroge de donner un autre maître à l'Empire. Il meurt en 1247, et son fils puîné lui succède, sous le nom de Waleram IV.

Le règne de ce prince tombe au milieu d'une époque où les querelles de l'Empire se renouvellent sans relâche, où les désordres se multiplient de toutes parts, où toute l'Allemagne ne présente qu'un triste et continuel spectacle de ravage et de désolation. Dans cet état de choses Waleram s'allia avec ses cousins, Guillaume, comte de Juliers; et Thierry, seigneur de Fauquemont, pour maintenir le repos public et la liberté des routes entre la Meuse et le Rhin; charge qui avait autrefois appartenu au duc de la basse Lotharingie, et qui était restée aux ducs de Limbourg depuis que quelques-uns d'entr'eux avaient été revêtus de cette dignité. Grâce à lui, l'Escaut et le Rhin purent communiquer entre eux par les marchands de Hainaut et de Flandre, et par les traficants de Cologne.

Ces troubles avaient été suscités d'abord par Henri Raspon, landgrave de Thuringe, que le pape Innocent IV parvint à porter sur le trône d'Allemagne. Ils furent entretenus par Guillaume II, comte de Hollande, le même que pontife réussit, en 1247, à faire nommer successeur de Henri Raspon.

Leduc Waleram s'attacha au nouvel anti-César, qu'il nomma son cher et fidèle parent, et prit part à la guerre que ce prince commença contre Marguerite de Flandre, en faveur de Jean

d'Avesnes.

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