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LIVRE V.

HISTOIRE DE GUELDRE ET DE ZUTPHEN, JUSQU'A L'OCCUPATION DE CES TERRITOIRES PAR LA MAISON DE BOUR.. GOGNE SOUS CHARLES LE TÉMÉRAIRE.

LA

CHAPITRE PREMIER.

GUELDRE JUSQU'AUX COMTES
DE LA MAISON DE NASSAU.

Les rois germaniques avaient institué, pour l'administration de la haute justice dans leurs terres domaniales, des baillis ou des avoués. Il en fut de même au temps des Carlovingiens; et, comme partout ailleurs, il y avait un officier semblable dans un de ces districts situé sur le Niers, dans le comté de Haettra, dont la plus grande partie servit plus tard à composer le comté de Clèves. La famille qui, dans les derniers temps de la domination carlovingienne, était investie de cette avouerie, descendait, selon un ancien historiographe gueldrois, Arend van Slichtenhorst, d'un seigneur nommé Wichard, qui vivait à la cour de Louis le Jeune, et qui fut honoré de cette dignité en récompense de ses services. Ce qui est certain, c'est que le pays où la ville de Gelder est située, c'est-à-dire le territoire qui s'étend entre Wachtendonck, Straelen et Sonsbeek, était un bailliage, et que, longtemps après l'époque dont parle van Slichtenhorst, cette terre était encore désignée par la dénomination d'avocatia. Mais les documents historiques sur lesquels est établi le reste des données que cet historien nous fournit, manquent complétement. Nous ne savons pas mieux d'après quelle autorité il avance que Wichard mourut en 910, et que la dignité d'avoué fut transportée son fils Gerlache. La mort de celuici est fixée à l'an 937; et l'historiographe dont nous suivons toujours

à

les assertions lui donne, pour successeurs en ligne directe, Godefroi, Wichard II, et enfin Mengoos ou Megingoz.

Nous arrivons à l'an 990; là nous mettons réellement le pied dans l'histoire. Car on sait d'une manière certaine que Mengoos fonda à Willich, dans le diocèse de Cologne, près de Bonn, un monastère de dames nobles, dont sa fille Adèle devint abbesse. Dans la biographie de cette religieuse, qui mourut en odeur de sainteté, on lui attribue déjà le titre de comte, titre qui, du reste, ne s'appliquait pas toujours exclusivement aux terres érigées en comtés d'Empire, ni aux autres domaines pourvus des droits dont se composaient les attributions des comtes; car il se donnait souvent aux avoués et aux administrateurs féodaux, qui représentaient les grands dignitaires.

Mengoos eut (toujours selon Slichtenhorst) pour successeur son fils Wiking, qui parvint à l'avouerie de Gueldre en 1011, et mourut en 1035, laissant sa dignité à son fils Wichard. Le frère de ce seigneur occupa, depuis 1054 jusqu'en 1076, le siége épiscopal d'Utrecht, et il paraît avoir ainsi grandement contribué à augmenter l'éclat de sa maison. En effet, la fille unique de Wichard, Adèle, épousa Otton, comte de Nassau, qui obtint, après la mort de sa femme, l'avouerie de Gueldre, à laquelle il joignit en 1076 le comté de Zutphen, ayant épousé, en secondes noces, l'unique héritière de ce comté.

CHAPITRE DEUXIÈME,

LES COMTES DE GUELDRE ET DE

ZUTPHEN, DE LA MAISON DE

NASSAU

Otton de Nassau porta le premier le titre de comte de Gueldre et de Zutphen. Il réunit à ces domaines celui de Veluwe, qui, touchant à l'évêché d'Utrecht, au comté de Teisterbant et à l'ancien duché de Frise, avait été donné par l'empereur à l'évêque d'Utrecht, lequel le transmit en fief a Henri III, comte de Louvain. Ce seigneur le transporta en arrière-fief à Otion, comte de Gueldre, dans l'intervalle de 1095 à 1105.

Ainsi se réunissaient les éléments qui devaient composer, plus tard, un des plus puissants duchés des PaysBas.

Gérard le Long, fils d'Otton de Nassau, succéda à son père dans le comté de Gueldre, et fut même admis par l'évêque d'Utrecht (bien qu'il fût issu du premier mariage de son père) au fief de Zutphen, qui avait été donné en 1046 à cette Eglise par l'empereur Henri III. Gérard s'affermit puissamment en épousant Hedwige, fille du comte Florent II de Hollande. Il laissa un fils, Henri, qui obtint toutes les seigneuries paternelles en 1131, et mourut vers l'an 1163. Alors arriva au comté Gérard II, qui, pendant son règne de seize ans, faillit perdre la terre de Veluwe, attendu que le comte de Louvain, duc de Brabant, avait négligé de prêter pour ce fief le serment de fidélité au nouvel évêque d'Utrecht, Baudouin, frère de Florent III, comte de Hollande. La querelle qui s'éleva à ce sujet se continua après la mort de Gérard, qui eut pour successeur son frère Otton II. L'évêque résolut de chasser du Veluwe le nouveau comte, et s'allia aux comtes de Hollande et de Clèves pour dévaster la Gueldre. Mais Otton trouva du secours, pour tenir tête à ses ennemis, auprès de l'archevêque de Cologne, de l'évêque de Munster, du duc de Brabant et du comte

de Berg; de sorte qu'il réussit à forcer Baudouin à la retraite. Il marcha même sur Deventer, et menaçait sérieusement cette ville épiscopale, quand Baudouin, ayant réuni de nouvelles forces pour dégager cette place, reparut tout à coup devant les hommes de Gueldre. Une bataille décisive allait avoir lieu; mais l'empereur Frédéric, interposant aussitôt sa médiation, entreprit de décider lui-même le litige, et adjugea le fief de Veluwe au comte Otton en 1187. Cependant toutes les dificultés ne furent entièrement aplanies que par l'empereur Henri VI, qui régla en 1196 les choses de manière à contenter toutes les parties. Il décida que ce domaine serait tenu de l'Empire par l'évêché d'Utrecht, et que le duc de Brabant le tiendrait de celui-ci, pour le donner en arrière-fief à la Gueldre.

Ce qui avait engagé le comte de Clèves à prendre parti contre celui de Gueldre, c'est que ce seigneur ayant négligé ses devoirs de vassal envers l'Empire comme bas-avoué de la ville impériale de Nimègue, Frédéric lui avait retiré cette dignité en 1182, pour la donner au comte Otton.

Quant à l'organisation des villes à cette époque où, grâce à la faveur des empereurs, ainsi qu'à leur propre énergie et à leurs alliances, les comtes de Gueldre étendirent si largement leur puissance, elle était en tout pareille à celle que nous avons remarquée dans les villes brabançonnes. Elles avaient des écoutètes ou des baillis, que secondaient des colléges échevinaux. Outre les prestations traditionnelles qu'elles fournissaient, telles que l'impôt de mortemain et certains services de vasselage, les redevances ordinaires qu'elles payaient n'avaient lieu que pour le mariage des filles du comte, pour les fêtes de promotion de ses fils à la chevalerie, et pour sa rançon personnelle lorsque les hasards de la guerre le rendaient prisonnier de l'ennemi. L'octroi de lettres de communes ne remonte pas au delà du règne d'Otton II, qui accorda la pre

mière charte à la ville de Zutphen en

1190.

Peu de temps avant que l'empereur Henri eût définitivement réglé la question élevée au sujet du comté de Veluwe, Otton s'était trouvé entraîné dans une nouvelle guerre avec l'évêque d'Utrecht. Le pays de Drenthe, fief de cette Église, était administré par les châtelains de Koeverden. En 1196, cette charge était remplie par Florent de Vorenburg, qui, sûr de ne pas déplaire au comte de Gueldre, ir rité encore des dégâts que l'évêque avait exercés sur ses terres, s'était livré à des déprédations sur les domaines d'Otton de Bentheim, dont le territoire touchait les limites orientales de celui de Drenthe. L'évêque, prenant parti pour son frère Otton de Bentheim, semonça d'abord son châtelain; mais comme il ne gagnait rien aux remontrances, il finit par l'excommunier. L'excommunication ne produisant pas un meilleur effet, le prélat attaqua et prit la forteresse de Koeverden, qu'il donna, avec le fief épiscopal, à son frère. La famille de Florent de Vorenburg prit aussitôt les armes, et souleva tout le pays de Drenthe contre le nouveau châtelain. La révolte se répandit d'autant plus facilement, que les gens de Groningue s'étaient joints aux rebelles, avec lesquels le comte de Gueldre même entretenait des relations secrètes. L'évêque, ayant senti la nécessité de réprimer avec énergie ce soulèvement, marcha contre eux avec deux armées, l'une commandée par lui-même, l'autre placée sous les ordres d'Otton de Bentheim. Le comte de Gueldre, malgré les intelligences qu'il avait nouées avec les révoltés, amena ses hommes de guerre, comme vassal de l'Église d'Utrecht. Le succès des armes du prélat fut complet. Les rebelles succombèrent partout: mais Otton de Gueldre fit valoir en leur faveur sa médiation, en obtenant de l'évêque qu'il acceptât quatre otages de Groningue et douze de Drenthe, qui devaient être gardés à Deventer jusqu'à ce qu'il eût été donné satisfaction au diocèse d'Utrecht, et qu'une paix

solide eût été conclue. Il paraît que l'armée du comte était si nombreuse, en comparaison de celle du prélat, que celui-ci n'osa refuser cette médiation, ni les conditions qu'elle posait. Mais quand ils furent arrivés à Deventer, l'évêque Baudouin, dans l'intention de vexer Otton, qui cherchait, il est vrai, à faire tourner au désavantage du prélat les négociations avec les otages, jeta ceux-ci aux fers, et les fit traiter sévèrement comme des prisonniers. Le comte, irrité de ce procédé, sortit aussitôt de la ville. Presque en même temps un des gendres de Florent de Vorenburg reprit les arines, tomba sur le château de Koeverden, et emmena prisonnières la femme et toute la famille du comte de Bentheim, en emportant tout ce qu'il put. Alors force fut à l'évêque de relâcher les otages pour obtenir la liberté de la comtesse prisonnière. Mais bientôt après il lança une nouvelle armée dans le pays de Drenthe. Heureusement, cette fois, les archevêques de Cologne et de Mayence vinrent à Deventer, et négocièrent un accommodement, en vertu duquel Robert (probablement un fils de Florent de Vorenburg) fut nommé châtelain de Koeverden et investi du fief de Drenthe, à condition qu'il s'engagerait à payer mille marcs à l'évêque, Cet arrangeinent irrita au plus haut degré Otton de Bentheim. Mais, cachant sa colère jusqu'après le départ des deux prélats, ce seigneur parvint à engager son frère, peut-être parce que Rodolphe tardait à payer la somme promise, à conduire une armée devant Koeverden. Quelque vaillance que Baudouin déployât dans cette campagne, il subit une défaite sanglante, et se retira en désordre vers P'Yssel. Là il répara ses forces, et envahit inopinément les terres du comte de Gueldre, qu'il regardait comme l'auteur de tout ce qui était arrivé. Tout le pays de Veluwe fut mis à feu et à sac. Le comte exaspéré reprit au même instant les armes, se joignit aux rebelles de Drenthe, châtia ru dement l'évêque, et courut mettre le

en

siége devant Deventer. Cette ville allait tomber, quand le duc de Brabant arriva, ménagea une trêve, et fournit à l'empereur Henri l'occasion de régler d'une manière définitive les relations du comté de Veluwe en 1196. Un mois après que l'empereur eut prononcé sa décision, Baudouin mourut, et le siége d'Utrecht devint l'objet d'une vive querelle. Nous avons vu comment il fut disputé par deux concurrents puissants, Thierry de Hollande, frère de Baudouin, prévôt d'Utrecht, et Arnould d'Isenburg, prévôt de Deventer. Une guerre nouvelle éclata entre le comte de Hollande et celui de Gueldre, au sujet de cette élection. Une troisième eut lieu en 1198, après que l'évêché fut de nouveau devenu vacant par la mort des deux prétendants, qui avaient aspiré à la crosse. Mais cette fois elle fut conduite commun par les deux comtes contre Thierry d'Aarburg, appelé au siége épiscopal en 1198. La lutte étant fort inégale, Thierry d'Utrecht invoqua le secours du duc de Brabant, son vassal direct pour le comté de Veluwe. Celui-ci intervint aussitôt, et fit prisonnier le comte de Gueldre, qu'il ne relâcha qu'en 1203, après l'avoir dépouillé des domaines de Thiel et de Bommel, dont l'église épiscopale avait autrefois investi les comtes de Zutphen, pour les indemniser des droits qu'ils avaient exercés à Deventer, comme vassaux immédiats de l'Empire. Otton de Gueldre ne survécut guère à sa captivité : il mourut en 1204, laissant son fils, Gérard III, engagé dans les plus graves difficultés avec le duc de Bra bant. Celui-ci, non content d'arracher à Otton deux domaines importants, lui avait infligé de grosses amendes qu'il s'agissait de payer. Gérard ne trouva moyen d'y faire face qu'en engageant à l'évêque de Liége la partie de la Gueldre qui s'étendait entre Ruremonde et Maestricht. Cet amoindrissement de territoire ne fut pas le seul tort que la Gueldre eut à subir. Pendant la captivité d'Otton, l'évêque avait commis d'horribles ravages dans le Veluwe, pillant et dévastant le

pays. Ces excès auraient continué peut-être, si un accommodement ne fût intervenu entre Otton et le duc de Brabant, et surtout si la guerre de la succession n'eût commencé en Hollande. Ces deux puissants motifs engagèrent le prélat à rétablir au plus vite ses bonnes relations avec la Gueldre. En effet, dès l'an 1205 un arrangement fut conclu entre les deux princes.

Mais cette paix ne fut pas de longue durée. L'évêque Thierry était mort, et il avait obtenu pour successeur Otton de Lippe. Bien que ce prélat n'eût réussi à se faire élire que par l'influence que les comtes de Hollande et de Gueldre avaient employée en sa faveur, il faisait opprimer par ses baillis plusieurs vassaux, nobles et autres, que le comte Otton avait dans les terres d'Over-Yssel. Ceux-ci adressèrent des plaintes à leur seigneur, qui recourut à des représailles, en faisant frapper de gros péages les gens d'Utrecht, qui naviguaient sur le Rhin, à Oosterbeek et à Arnheim. L'évêque se plaignit à son tour, mais à l'empereur, qui, pour mettre un terme à ces exactions, abolit les deux péages en 1223. Cette mesure, au lieu de trancher les difficultés, ne fit que leur donner un aliment nouveau; car l'évêque, dès ce moment, commença à trouver dans les vassaux d'Over-Yssel la plus âpre résistance. Il fallut réduire les rebelles par les armes. Le prélat appela à son secours son frère Herman de Lippe et l'évêque de Munster, et marcha contre les révoltés, qu'il trouva bien préparés à la défense, et appuyés par le comte de Gueldre. Cependant il parvint à les battre, et leur brûla plusieurs châteaux, parmi lesquels se trouvait celui de Buckhorst, dont le seigneur tenait pour les Gueldrois. Gérard de Gueldre ne pouvait plus reculer, en voyant le désastre de ceux qui s'étaient ainsi fiés en lui. Il s'assura d'abord du concours de Waleram de Limbourg et du jeune comte de Hollande, tandis que l'évêque de Brême se rangea du côté de ceux d'Utrecht.

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HOLLANDE.

Une guerre longue et terrible allait s'ouvrir, quand le cardinal-légat Conrad interposa sa médiation, et parvint à amener les deux parties à déposer les armes et à conclure la paix. Cette paix paraissait si solidement établie, que l'année suivante, une querelle ayant éclaté entre le châtelain de Koeverden et celui de Groningue, et les deux seigneurs en étant venus rudement aux mains, l'évêque obtint l'assistance du comte de Gueldre, ainsi que celle des comtes de Hollande, de Clèves et de Bentheim, pour réduire Rodolphe de Koeverden, qui commettait de grands dégâts sur le territoire de Groningue. Rodolphe, ayant appris qu'une armée formidable s'avançait contre lui, quitta précipitamment le siége de cette ville, qu'il tenait bloquée, et courut se réfugier dans son manoir. A peine y fut-il rentré, qu'il aperçut l'avant-garde de l'armée alliée qui s'approchait. Malheureusement les troupes épiscopales entamèrent le combat sur un terrain marécageux près de la rivière de Vecht, où un grand nombre périrent engioutis dans le sol, qui cédait sous les cavaliers, alourdis encore par le poids de leurs armes, et qui soutenait même à peine les fantassins. En sorte que la victoire se prononça bientôt en faveur de Rodolphe, qui poursuivit avec énergie les avantages de cette journée, et qui, après avoir mis l'évêque et ses alliés dans une déroute complète, les chassa pendant toute la nuit l'épée dans les reins. Le prélat, engagé dans les marais, fut misérablement mis à mort; le comte de Gueldre fut pris avec plusieurs autres seigneurs, et quatre cents chevaliers et écuyers restèrent sur le champ de bataille.

Il fallait pourvoir au choix d'un suc cesseur à donner à Otton de Lippe. Gérard de Gueldre et le seigneur d'Amstel obtinrent du châtelain de Koeverden d'être relâchés pour quelques jours de leur prison, afin de pouvoir assister au chapitre qui s'ouvrit à Utrecht, pour procéder à l'élection d'un nouveau chef. Ils se firent porter, sur des civières, dans la salle de l'assemblée;

car ils souffraient encore des blessu-
res qu'ils avaient reçues dans la fu-
neste bataille où ils furent pris. Le
choix tomba sur le fils du comte
d'Oldenbourg, Willibrand de Pader-
born, bras d'airain destiné à venger
le prélat, dont il allait recueillir l'héri-
tage. C'était en 1226. Toutefois Wil-
librand ne réussit pas à étouffer la
révolte du pays de Drenthe et des ter-
res d'Yssel. Il mourut avant que la
défaite essuyée par les Stadings en
1234 fût venue frapper d'épouvante
les rebelles, et les eût amenés à deman-
der la paix.

Gérard de Gueldre ne vécut pas jusque-là. Il mourut en 1229, après avoir accompagné l'évêque dans sa première expédition contre le seigneur de Koeverden.

Otton III, fils de Gérard, succéda à son père dans le comté de Gueldre. Ce prince, surnommé le Pied-bot, fut réintégré par l'empereur dans les péages dont son père avait été dépouillé en 1223, et il agrandit son territoire de la haute avouerie de la ville et du royaume de Nimègue, dont il fut investi en 1248 par l'empereur Guillaume de Hollande, et qui avait dépendu jusqu'alors du duc de Brabant. Ainsi le comté se trouvait entièrement arrondi, et il formait un bel ensemble tout d'une pièce, depuis Woudrichem et Heusden jusqu'à Elst et Arnheim. Six ans plus tard, il obtint une nouvelle marque de la munificence impériale, qui lui donna le fief d'Oye. Ainsi se complétait à peu près le territoire de la Guelet le Rhin. En 1256, Otton acheta toudre dans le Bétuwe, entre le Wahal tes les seigneuries que le couvent de Deutz, près de Cologne, possédait dans le Bétuwe et dans le Veluwe; et il entra ainsi en possession immédiate d'Elkum, de Velp, de Rhynwyk et de Wyk. La même année, il acquit Zevenaar. Mais ce n'était pas seulement par toutes ces importantes acquisitions qu'il augmentait la puissance

de son comté: il chercha aussi à l'affermir par de grandes alliances, contractées avec les princes voisins. Ainsi

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