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gnols eussent conservée en Hollande, Ta ville d'Amsterdam, qui se rattacha par capitulation aux états et au prince d'Orange.

Dans la province de Groningue on s'était à peine vu délivré de l'ennemi, que la ville et la campagne se mirent en lutte pour un différend relatif au droit que prétendaient posséder les villages environnants, d'exercer certains métiers dont la ville s'était jusqu'alors exclusivement réservé la pratique. Si bien que les états généraux se virent forcés d'intervenir; et ils ne réussirent qu'à grand'peine à étouffer cette querelle.

De leur côté, les villes hollandaises commençaient à s'agiter, grâce aux protestants, auxquels les capitulations solennellement garanties avaient permis de rentrer dans leurs foyers, et qui maintenant, à leur tour, se livraient à la pente des réactions. Une conjuration éclata à Amsterdam le 26° mai 1578, et amena le changement des magistrats et l'oppression complète des catholiques. Trois jours après, Haarlem fut le théâtre de violences du même genre, et vit couler le sang d'un prêtre catholique dans la grande église, et son évêque racheter sa vie à prix d'argent. Ter-Goes, en Zéelande, fut témoin de persécutions de la même nature. Dans les provinces belges l'esprit de réaction ne put se donner aussi libre carrière, bien que les stipulations relatives à la protection et à la déférence promises aux catholiques ne fussent pas partout rigidement observées. A Anvers et à Gand se tenaient des réunions et des prêches protestants, et personne ne les empêchait. Bien plus, partout, à Anvers, à Tournai, à Bruges, à Maestricht et dans d'autres villes, on prononça le bannissement contre les moines, surtout contre les jésuites et les franciscains, qui avaient refusé de consentir à prêter le nouveau serment de fidélité à l'Autriche.

Quant aux états de l'évêché d'Utrecht, ils s'étaient étroitement ralliés au prince d'Orange, dès l'arrivée de Mathias aux Pays-Bas ; et le pre

mier point de leur capitulation avait été de faire promettre par le Taciturne protection au culte catholique, bien qu'elle ne fût pas mieux exercée là qu'ailleurs.

Ces collisions devenant de plus en plus fréquentes, l'archiduc résolut, de concert avec le prince d'Orange et les états généraux, de proposer un règlement qui offrît des garanties à la tranquillité religieuse. Cet acte, connu dans l'histoire sous le nom de Paix de la religion, se composait de dix-huit articles, et assurait en substance le partage des églises paroissiales, l'entretien des monastères, et la subsistance des moines et des religieuses; enfin, la liberté des deux cultes, et la manière de se comporter l'un envers l'autre. Cependant l'effet qu'on en attendait fut loin d'être obtenu. La paix fut refusée par le Hainaut, devenu le refuge des prêtres bannis, et par les états d'Utrecht; elle fut acceptée par le territoire de Groningue, par la ville de Leeuwaarden et par les états d'Anvers. En général elle rétablit si peu la concorde, que, dans la Gueldre, les protestants s'emparèrent par force de plusieurs églises catholiques, et y installèrent leur culte. Des excès plus effrayants encore éclatèrent dans la Flandre: un grand nombre de maisons religieuses et d'églises y furent mises au pillage et dévastées; et de ces dévastations était résulté une guerre civile, accompagnée des plus horribles désordres.

Gand surtout offrait le spectacle du pêle-mêle le plus incroyable. Hembise y tenait toujours l'autorité, exerçant un pouvoir dictatorial dans la ville, tandis que Ryhove gouvernait l'armée à sa fantaisie. Tous deux ne régnaient que par la violence, et ils permettaient tous les excès, donnant euxmêmes l'exemple de tous les crimes. Hembise tranchait presque du roi : il battait monnaie; il lançait des édits de proscription; il disposait des biens et de la vie des citoyens. Les persécutions les plus odieuses étaient exercées sur tout ce qui tenait à la religion catholique. Les moines étaient chassés de

leurs couvents, et les monastères étaient convertis en casernes, comme les églises étaient mises au pillage; enfin, on se trouvait en guerre ouverte avec toute la Flandre française. En vain les villes voisines, Bruxelles et Anvers, avaient-elles essayé de ramener à la raison cette orageuse population de Gand; en vain Marnix de Sainte-Aldegonde s'était-il entremis lui-même, au nom de l'archiduc Mathias et du prince d'Orange; rien n'avait réussi à la faire rentrer dans l'ordre. Elle était d'autant plus hardie et plus obstinée, qu'elle comptait sur l'appui du comte palatin Jean-Casimir, qui, pourvu d'argent par la reine Elisabeth'd'Angleterre, avait mis sur pied une armée destinée à seconder les Flamands contre l'Espagne.

Au milieu de ces graves circonstances, ce n'était pas assez pour les provinces belges de tant de maîtres. Depuis la bat aille de Gembloux, un prince français était venu à son tour essayer de se placer à la tête de ces riches domaines : c'était le duc d'Alençon. Sollicité par quelques gentilshommes wallons, il était venu offrir ses services, et il avait fait son entrée à Mons le 12 juillet. Là, il entama des négociations avec les gens d'Anvers; car il lui im. portait de se rapprocher du centre des affaires.

Durant ces événements, les hostilités avec don Juan n'avaient pas été suspendues. L'armée des états généraux, commandée par François de la Noue et le comte de Bossut, se trouvait forte d'environ dix mille combattants: elle était campée près de Malines, entre Reymenam et le Demer, attendant la cavalerie allemande et les fantassins suisses que le comte palatin devait amener; car elle ne voulait rien entreprendre avant l'arrivée de ce secours. Don Juan, profitant de la faiblesse de ses ennemis, les harcelait sans cesse, pour les provoquer à un combat décisif; mais, n'ayant pu atteindre son but, il prit le parti de retourner le 7 août à Namur, après avoir laissé dans la place d'Arschot une garnison, qui ne tarda pas à en être chassée par l'armée confédérée.

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Alors les états wallons, craignant que l'arrivée du comte palatin ne donnât entièrement la prééminence aux protestants, commencèrent à insister sur la nécessité de déclarer le duc d'Alençon protecteur de la liberté des Pays-Bas. Cette idée trouva partout de l'accueil; car, tout en offrant un honnête prétexte de congédier l'archiduc Mathias, ou de lui faire quitter son gouvernement, dont il était amplement dégoûté, elle présentait en outre un moyen de rebuter le comte palatin Casimir, qui, d'intelligence avec Hembise et la faction des Gantois, se trouvait installé en Flandre, où sa présence portait le plus grand ombrage. Aussi, le 13 août, il fut conclu à Mons, entre les états et le duc, un traité par lequel il s'engageait à mettre à leur service un corps dedix mille fantassins et de deux mille cavaliers pendant trois mois, et, après ce terme, une troupe de trois mille soldats à pied et de cinq cents hommes à cheval. Il fut convenu, en outre, qu'il aurait le commandement de ces forces en partage avec le comte de Bossut; qu'il obtiendrait un certain nombre de places fortes pour sa sûreté, et qu'il serait proposé avant tout autre, lorsqu'il s'agirait de nommer un nouveau chef de l'État. Le 26 du même mois, le comte palatin réunit son armée à celle du comte de Bossut.

La manière dont la reine Élisabeth, par le comte Camisir, et la France, par le duc d'Alençon, avaient mis chacune un pied dans la question qui s'agitait dans les provinces belges, faisait que ces deux puissances se neutralisaient ainsi l'une par l'autre; et les Flamands wallons, qui avaient cru trouver un soutien dans l'archiduc, mais qui avaient été déçus dans cet espoir par la ruse du prince d'Orange, se félicitaient de posséder au moins une sorte d'appui dans le prince français, quoique son caractère et ses capacités fussent peu faits pour inspirer de la confiance. Car ils se voyaient grandement menacés dans leur religion, par tout ce qui s'était passé dans le pays, et par les désordres qui régnaient encore à Gand.

Au milieu des discordes qui divisaient les fanatiques gantois et les

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gens de la Flandre wallonne, appelés alors Malcontents, les partisans de l'Angleterre et ceux du duc d'Alençon, les amis et les adversaires de la paix de religion, quelque temps se passa sans qu'on eût repris les hostilités contre don Juan, dont le camp principal était assis sur le plateau de Bougy, près de Namur. Ce prince d'ailleurs, voyant que les conquêtes qu'il venait de faire l'affaiblissaient au lieu de lui donner de la force, avait jugé à propos d'abattre quelques châteaux, d'abandonner quelques bourgades, et d'assembler toute son armée en un corps à Bougy, jusqu'à ce que le roi lui eût envoyé de l'argent, et qu'il lui fût venu de nouvelles troupes d'Allemagne et d'Italie. Mais, au lieu d'argent et de soldats, il recevait lettres sur lettres, par lesquelles il lui était commandé de tenter toutes choses pour parvenir à un accord. Aussi les états et don Juan s'envoyèrent-ils des députés, et l'on recommença à parler de la paix. Mais les états demandaient que l'archiduc Mathias demeurât dans le gouvernement du pays aux mêmes conditions qu'il avait jurées; que le duc d'Alençon et le prince Casimir fussent compris dans le traité de paix, et qu'on rendit aux états la province de Limbourg, et tout ce que les troupes du roi avaient pris par force ou autrement dans le Brabant et dans le Hainaut. Don Juan se hâta 'd'instruire la cour de Madrid de ces propositions, qu'il regardait comme exorbitantes; et il travailla de plus en plus à faire fortifier le camp de Bougy, tandis que le prince palatin et le duc d'Alençon, pressés égale ment par le besoin d'argent, retournaient, le premier en Angleterre, le second en France. Mais le roi n'en insistait que plus vivement sur la nécessité de pacifier le pays par des moyens de douceur.

Les choses en étaient à ce point, quand don Juan tomba tout à coup gravement malade. Il investit, sous l'approbation royale, du gouvernement général des Pays-Bas et du commandement de l'armée, son lieutenant Alexandre Farnèse, prince de Parme,

qui était arrivé d'Italie avec un corps de vieilles troupes, et qui lui avait déjà rendu de grands services depuis le combat de Gembloux. Don Juan mourut le 1er octobre 1578, dans le camp de Bougy, con gran sospecha de veneno, s'il faut en croire l'historien Herrera, bien que ce soupçon n'ait point été reconnu fondé.

§ II. GOUVERNEMENT DU PRINCE ALEXANDPE FARNESE, JUSQU'A LA MORT DU PRINCE D'ORANGE.

Ce fut le 21 septembre que don Juan avait remis le pouvoir à son neveu Alexandre Farnèse. Ce prince avait hésité d'abord à accepter le fardeau de l'autorité, dans la crainte qu'il ne résultât quelque confusion pour lui, si le roi refusait de ratifier cette nomination; mais il céda enfin aux instances de son père Ottavio, et à l'idée de paraître reculer devant les états des Pays-Bas. Il accepta donc la mission qui lui était offerte, et le roi l'y confirma le 29 novembre.

Ce fut aussi vers ce même temps que le prince d'Orange était le plus sérieusement occupé des affaires de Gand. Nous avons vu quelle vive opposition la Paix de religion avait rencontrée dans plusieurs provinces, surtout parmi les Gantois. Cet acte semblait inspiré pour faciliter la tâche dont l'accomplissement était désormais confié au prince de Parme. Celuici avait vu tout d'abord que si des griefs bien fondés avaient, dès les premières années du règne de Philippe II, poussé à l'insurrection les populations des Pays-Bas, au moins tout espoir n'était pas perdu de ramener une partie des esprits. Il avait pu s'assurer que les provinces septentrionales étaient pour ainsi dire irrévocablement perdues pour l'autorité du roi. Mais aussi il avait démêlé les divisions intestines qui dans fes provinces méridionales partageaient, comme en deux camps, les Flamands et les Wallons, ceux-ci voulant rester fidèles au culte romain, ceux-là s'irritant de plus en plus dans les doctrines de la réforme. Farnèse était sûr ainsi de l'appui des premiers. Aussi, il s'ap

pliqua à tirer parti de cette position, qui se dessinait d'une manière de plus en plus tranchée. Enfin, le 26 janvier 1579, les provinces d'Artois, de Hainaut, et la Flandre wallonne, formèrent une union séparée, dans le but de maintenir l'union de Bruxelles, la religion catholique, l'obéissance due au roi, et la pacification de Gand, Cet acte était au fond semblable à l'accord qui avait précédemment été conclu avec don Juan : c'était un acheminement de ces provinces vers l'Espagne. La mort du comte de Bossut, qui avait suivi de près celle de don Juan, contribua à séparer plus décisivement encore la noblesse de la partie méridionale des Pays-Bas, des plans du prince d'Orange, et de la position hostile dans laquelle les états se tenaient toujours à l'égard du roi. Déjà avant cette rupture, le Taciturne, de concert avec la reine Élisabeth d'Angleterre, avait trouvé convenable de resserrer plus étroitement l'union des provinces septentrionales, et de chercher à rallier à la Hollande et à la Zéelande l'Over-Yssel, la Gueldre, Utrecht, la Frise, et Groningue. Les né gociations, conduites par Jean de Nas sau, frère du prince d'Orange, amenèrent l'union d'Utrecht, conclue le 23 janvier 1579. Dans cette alliance entrèrent la Hollande, la Zéelande, Utrecht, le territoire de Groningue, et une grande partie de la Frise, de Zut phen et de la Gueldre. Quelques mois plus tard, d'autres parties de ces dernières provinces y accédèrent aussi, à l'exception de la ville de Groningue. Les principaux articles de cette union nouvelle stipulaient une alliance perpétuelle, sans préjudice des droits, des priviléges et des libertés de chacune des provinces et des villes, et garantissaient à toutes et à chacune secours, aide et soutien réciproque. Ils déterminaient que les frais de la guerre, et ceux réclamés pour l'entretien des forteresses des frontières, seraient faits par une caisse commune. Ils établissaient en outre que, pour subvenir à la défense du pays, on fixerait une contribution générale dans toutes les pro

vinces, et qu'on dresserait une liste de tous les habitants mâles, depuis l'âge de dix-huit ans jusqu'à celui de soixante; que l'union ne déciderait qu'à l'unanimité les questions relatives ála guerre, à la paix, aux trêves, et à de nouvelles taxes; et que toutes les autres elle pourrait les trancher à la pluralité des voix qu'à aucune province n'appartiendrait le droit de faire en particulier des traités ou des alliances avec des puissances étrangères; qu'en cas de division entre les provinces, leurs gouverneurs auraient voix décisive; qu'en matière religieuse chaque province agirait selon sa conviction et son sentiment, et que nulle part la liberté de conscience ne pourrait être troublée par aucune inquisition; que les états tiendraient à Utrecht des assemblées régulières; et enfin que tous les stadhouders eu gouverneurs particuliers des provinces, les magistrats, et les citoyens armés, jureraient le maintien de cette confédération.

Entre le prince de Parme et l'union d'Utrecht se trouvait, en quelque sorte comme une troisième force, le parti des Malcontents. Il n'était donc pas étonnant qu'on fit de part et d'autre des efforts pour les attirer, ou au moins pour gagner ceux qui pouvaient exercer sur eux quelque influence. Farnèse eut en cela tout l'avantage par la nature même des choses, c'est-à-dire par l'éloignement naturel que la race wallonne a de tout temps professé pour la race flamande, et la défiance que les provinces méridionales nourrissaient contre le prince d'Orange.

Pendant une partie de ce temps, l'armée espagnole s'était tenue immobile dans le camp de Bougy, se fortifiant chaque jour davantage par des retranchements et des redoutes. Les confédérés étaient en grande force, et leur armée, disait-on, s'élevait à quarante-deux mille hommes d'infanterie et à dix-sept mille chevaux. Celle du roi ne comptait guère que la moitié de ce nombre; car les troupes allemandes, qu'on attendait depuis longtemps, n'étaient pas encore arri→

vées; et le corps espagnol placé dans la Franche-Comté avait ordre de ne pas bouger de là, et de s'opposer aux courses du duc d'Alençon. Toutefois, si rassuré pour lui-même que se trouvât Farnèse dans le camp de Bougy, il craignait que les confédérés ne se rendissent maîtres des bords de la Sambre et de la Meuse, et ne lui fermassent l'accès des vivres nécessaires à ses troupes.

Heureusement pour lui, la discorde s'était établie dans l'armée des états, qui, après avoir pendant quelque temps menacé de l'attaquer, décampa tout à coup au mois de novembre 1578, et prit le chemin de Gembloux. Ce fut un nouveau motif de grandes plaintes contre le prince d'Orange, qui avait levé de grosses sommes d'argent, en promettant de chasser cette fois les Espagnols du pays, et qui se retirait sans avoir seulement tenté de les aborder. Pendant ce temps, quinze compagnies de soldats d'élite vinrent d'Allemagne grossir l'armée de Farnese, à laquelle se joignirent bientôt les troupes postées dans la Franche-Comté, d'où elles avaient réussi à chasser les gens du duc d'Alençon.

Tandis qu'ainsi le prince de Parme refaisait ses forces, la défiance et l'indiscipline faisaient les plus dangereux progrès dans l'armée confédérée. Les chefs en effet, dont chacun tirait de son côté, s'étaient émus de la nouvelle promesse, faite par les états, que, si l'on était obligé de placer un nouveau prince à la tête des PaysBas, le duc d'Alençon serait préféré à tous les autres. Ces paroles eurent pour résultat de blesser à la fois l'archiduc Mathias, qui se croyait dans une position de droit acquis, et la reine Elisabeth d'Angleterre, qui ne pouvait consentir à voir un prince français souverain dans nos provinces; et enfin, d'irriter tous les amours-propres particuliers, qui tendaient au pouvoir pour s'en emparer.

Dans cet intervalle, l'union d'Utrecht avait reçu les adhésions d'un certain nombre de villes flamandes,

qui se flattaient de parvenir, au moyen de cette association, à rétablir leur commerce, si grandement déchu : c'étaient Bruges, Gand, Ypres et Anvers. Gand fut la première à signer cette accession formelle: les autres suivirent presque aussitôt cet exemple.

Tel avait été l'état des choses pendant l'infructueuse campagne de 1578. Farnèse avait eu le temps de méditer ses plans, et de se préparer à tirer avantage de la position nouvelle que l'union d'Utrecht venait de faire aux provinces, et de l'esprit d'hostilité qui se formulait de plus en plus entre les Flamands et les Wallons. Des renforts considérables lui étaient arrivés; et il prit si bien ses mesures, qu'en 1579 il se trouva maître de la campagne, les Allemands et les Français qu'avaient amenés le prince Casimir et le duc d'Alençon s'occupant plus à ravager et à piller le pays qu'à le défendre, pour se dédommager du défaut de solde, dont ils ne recevaient plus le payement. Les circonstances lui parurent favorables pour commencer ses opérations. Il se trouvait à la tête de vingt-quatre mille hommes d'infanterie et de sept millechevaux; mais il nesut d'abord de quel côté diriger ses armes. Son conseil fut d'avis qu'il fallait se porter sur Alost ou sur Termonde, parce qu'en attaquant ainsi les Flamands on ferait chose agréable aux Malcontents, dont le courage se doublerait, en outre, par la présence de toute l'armée royale sur les frontières du Hainaut. Farnèse cependant n'était pas de cet avis. Il songeait à se jeter d'abord sur la Gueldre, où des intelligences étaient pratiquées; et principalement d'accoster Maestricht, dont les approches lui étaient facilitées par la Meuse, et qui lui eût assuré une forte position sur ce fleuve, en même temps que cette place lui eût permis de se mettre en communication avec le Limbourg, province en grande partie restée fidèle. Cependant il crut prudent de masquer ses projets par quelque manœuvre propre à dérouter ses ennemis.

La ville de Deventer, capitale de l'Over-Yssel, que défendait avec une

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