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par ce moyen une position plus favorable à faire valoir dans les négocia tions. Avant la fin de l'année, les Français furent maîtres des places de Condé et de Bouchain dans Hainaut; et, au printemps de l'année suivante, ils enlevèrent Valenciennes, Cambrai et Saint-Omer. Le défaut d'ensemble dans les opérations des Hollandais et des Espagnols fit échouer toutes les tentatives qu'on essaya pour arracher ces villes à l'ennemi. La fortune ne favorisait pas moins les armes françaises sur le Rhin.

Cependant Louis XIV et les états généraux désiraient également la paix: ceux-ci pour ne pas user leurs forces Inutilement dans des entreprises qui ne leur apportaient aucun avantage; celui-là, pour se maintenir dans la possession de ses conquêtes. Il n'en était pas de même de l'Autriche et de l'Espagne, dont l'intérêt s'opposait à toute conclusion. Aussi les négociations se prolongèrent-elles comme si elles n'étaient pas destinées à conduire à une fin.

Pendant ce temps, l'Angleterre avait proposé à la république un traité d'alliance défensive, dans le cours du mois de janvier 1677. Ainsi le prince d'Orange entra avec le roi Charles II dans des termes d'amitié tels, qu'ils lui firent entreprendre, dans le mois de novembre, une visite à la cour de Londres, où il demanda et obtint la main de Marie, fille de Jacques, duc d'York. Les négociations de Nimègue étaient restées suspendues durant cet intervallc; et, dès le mois de février 1678, les armées françaises rentrèrent en campagne. Un corps pénétra dans la Flandre et enleva Gand et Ypres, tandis qu'un autre partit de Maestricht, et emporta là ville de Louvain. En présence de ces nouveaux progrès de Louis XIV, que l'Angleterre était soupçonnée d'avoir favorisés sous main, le traité enfin conclu entre la république et Charles II, à Westminster, au mois de mars, n'offrait plus aucune importance. Louis XIV se trouvait en position de dicter les conditions de la paix; car en Hol

lande même il s'était formé un parti qui se montrait également mécontent de la longue durée d'une guerre, laquelle ne se faisait plus qu'en faveur de l'Espagne, et des relations, trop intimes en apparence, que le prince d'Orange avait nouées avec la cour méprisée de Charles II Enfin, le 10 août, les plénipotentiaires des états généraux conviurent avec la France d'un traité qui leur rendit Maestricht, et leur assura de précieux avantages commerciaux. Le prince d'Orange, qui avait rejoint l'armée au moment même où les derniers arrangements se concluaient, et qui n'était pas ins truit de la signature du traité, attaqua tout à coup le maréchal de Luxem bourg à Saint-Denis, dans le voisinage de Mons, le 14 août, et lui fit éprouver une rude défaite. La nouvelle que la paix était signée arriva le lendemain dans les deux camps.

Le prince d'Orange, mécontent de voir que les négociateurs de la république avaient fait un traité séparé avec la France, et abandonné ainsi leurs alliés, quitta aussitôt l'armée. De leur côté, les états généraux différèrent de ratifier la paix jusqu'au 17 septembre, jour où l'Espagne, à son tour, entra en accommodement avec la France. L'empereur fut le dernier à conclure la paix avec Louis XIV.

Bien que le nouveau grand pensionnaire de Hollande, Gaspard Fagel, qui avait succédé au malheureux De Witt, se trouvât parfaitement d'accord avec le prince d'Orange, les dernières négociations avaient cependant montré que le parti des états était loin encore d'être éteint en Hollande. C'était surtout le magistrat d'Amsterdam qui se trouvait à la tête de cette tendance politique. La lutte des arminiens et des gomaristes s'était reproduite sous une forme nouvelle; et chacun des deux partis religieux représentait, comme en 1618, un parti politique. A l'exemple de Maurice, Guillaume III avait choisi le côté populaire. Dans les affaires de religion il agissait avec dureté, et souvent d'une manière arbitraire. En

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L'UNIVERS.

affaires de législation, c'était toujours son intérêt personnel qu'il cherchait à faire prévaloir.

Toutefois, la mésintelligence qui régnait ainsi à l'intérieur ne réagit en aucune façon sur l'influence que la république avait acquise au dehors; car, depuis que les Provinces-Unies étaient sorties, sans avoir perdu la moindre partie de leur territoire, du péril immense où elles s'étaient trouvées en 1672, elles s'étaient tellement relevées aux yeux de l'Europe, que, dans le cours de l'an 1679, les cabinets de Paris et de Londres proposèrent aux états généraux des traités particuliers, que ni l'un ni l'autre ne réussit à obtenir, la république voulant garder sa neutralité, et veiller à l'équilibre européen.

En effet, rien n'était plus nécessaire au repos du continent qu'une grande puissance qui prît la tâche de surveiller le grand roi dans le système de conquête et d'agrandissement où il était entré; car il en était venu au point de vouloir imposer aux puissances les décisions mêmes de ses parlements. Les chambres de réunion, chargées d'interpréter le traité de Nimègue, réunissaient à la France les dépendances des places, que la paix lui avait abandonnées. Bien que ce système des réunions ne s'étendît point aux Pays-Bas, l'esprit de la paix de Nimègue était complétement détruit, dès le moment où personne n'était là pour le défendre. Mais la république des Provinces-Unies avait les yeux ouverts: elle conclut, le 10 octobre 1681, une alliance défensive avec la Suède. L'Espagne et l'empereur Léopold y accédèrent l'année suivante. Le Brandebourg et le Danemark refusèrent d'y prendre part; car ils étaient trop irrités encore d'avoir été abandonnés par la république en 1678, le premier dans sa guerre avec la France, le second dans sa lutte contre la Suède. Ils firent donc en 1682 un traité séparé, auquel se joignit l'évêque de Munster.

Comme la conduite de la France n'était aucunement de nature à ras

surer ses voisins, la Suède, l'Espagne,
l'Empire et les Provinces-Unies s'en-
gagèrent, le 6 février 1683, à s'aider
mutuellement de douze bâtiments de
guerre et de six mille hommes d'in-
fanterie, à la première réquisition qui
en serait faite. L'empereur était dis-
pensé de fournir des vaisseaux, et l'Es-
pagne pouvait racheter son concours
à prix d'argent.

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Louis XIV ne pouvait manquer de
voir cette alliance avec un profond
dépit. Aussi il s'appliqua à fomen-
ter la discorde dans la république
à exciter l'opposition du parti des états
contre le prince d'Orange, et à se faire
ainsi un élément d'influence dans les
provinces de Frise et de Groningue,
et dans la ville d'Amsterdam. Son
ambassadeur alla même jusqu'à offrir
deux millions de florins au grand pen-
sionnaire Fagel, s'il voulait amener
le prince Guillaume III à agir dans le
but de la France. Mais il ne réussit
point dans cette tentative, les projets
du roi étant maintenant trop bien con-

nus.

Parmi les réclamations élevées par
les chambres de réunion, il y en
avait qui frappaient les provinces
belges. Le pays d'Alost, qui avait été
occupé pendant la guerre par les
Français, et dont la restitution n'avait
pas été nominativement stipulée par
le traité de Nimègue, fut réclamé par
dues à la châtellenie de Vienbourg et
le roi. Ces prétentions furent éten-
de Gand, aux villes de Grammont,
de Ninove et de Renaix, aux pays de
Beveren, et à d'autres parties des pro-
vinces de Namur, de Luxembourg
et de Brabant. Louis XIV avait
laissé à l'Espagne jusqu'au mois
d'août 1683, pour satisfaire aux pré-
tentions qu'il venait ainsi de formuler.
Ce terme arriva. L'occasion était fa-
vorable; car l'empereur se trouvait
occupé pour longtemps de sa guerre
contre les Turcs, et les Suédois étaient
entrés en lutte avec les Danois : de
manière que la France avait beau jeu.
Le maréchal d'Humières entra aussitôt
en Flandre avec des paroles de paix
à la bouche, et, après s'être emparé

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de Courtrai et de Dixmude, et avoir commis d'horribles dégâts, s'avança vers Luxembourg, qui fut horriblement bombardé. Ce n'est que le 11 décembre que l'Espagne envoya une déclaration de guerre à la France. Les Provinces-Unies ne pouvaient dès lors se soustraire au cas stipulé par le traité d'alliance, ni refuser leurs secours aux Pays Bas espagnols. Le prince d'Orange s'y rendit avec un corps de huit mille combattants, après avoir, depuis quatre mois, insisté pour que les forces de la république fussent augmentées de seize mille hommes. Malgré la rancune que l'électeur de Brandebourg gardait aux états généraux, il envoya cependant un ambassadeur, pour chercher à arranger cette nouvelle difficulté, si peu loyalement suscitée par la France. Le cabinet anglais vint également s'entremettre, quand on reçut tout à coup la nouvelle que la forteresse de Luxembourg s'était rendue aux armes de Louis XIV le 4 juin 1684.

La république hollandaise n'était pas disposée à porter seule le fardeau de la guerre; et l'Espagne, épuisée, ne se trouvait pas en mesure de tenir tête aux Français. Il fallut donc songer à négocier. Les états généraux conclurent le 29 juin une trêve de vingt ans avec la France, et s'engagèrent à amener l'Espagne à y adhérer. Cette accession eut lieu en effet le 15 août, après que l'empereur l'eut déjà signée depuis le 10 du même mois. Pendant toute la durée de cette trêve, Louis XIV devait rester en possession de la ville de Luxembourg et de sa prévôté, de Beaumont, de Chimay, et de leurs dépendances.

Pendant que cette guerre durait encore, un nombre considérable de calvinistes, pour échapper aux persé cutions dont ils étaient devenus l'objet en France, et qui devaient aboutir à la révocation de l'édit de Nantes, étaient venus chercher un refuge dans les Provinces-Unies. La position politique de ces sectaires, qui les excluait des charges publiques, les avait portés depuis longtemps à demander leur

existence aux occupations industrielles; de sorte qu'une partie importante de l'industrie et du commerce français avait passé entre leurs mains. Les plus fortunés d'entre les émigrants furent donc naturellement portés à s'établir dans les riches provinces de la république, surtout à Amsterdam et à Haarlem, où leur animosité contre le roi exerça une grande influence sur l'esprit du peuple, qui jusque-là avait été porté pour les Français. Bientôt les persécutions commencèrent même à s'étendre sur les Hollandais qui ha bitaient la France, et même sur les propriétés hollandaises qui se trouvaient entre les mains des protestants de ce pays. Ces mesures irritèrent de plus en plus les Provinces-Unies. Pendant ce temps on fut témoin d'une série d'entreprises équivoques et despotiques de Jacques II, qui avait succédé à son frère Charles If en Angleterre. La république ouvrit un asile aux adversaires fugitifs du nouveau ro, comme elle avait accueilli les protestants rejetés de leur patrie par la révocation de l'édit de Nantes; et, tandis que le prince d'Orange pouvait déjà songer à tirer parti des circonstances pour fonder sa domination future en Angleterre, le parti qui lui avait été naguère si vivement opposé obéissait à la fois à l'influence de ses intérêts religieux et de ses intérêts commerciaux, et devenait ainsi l'allié le plus ardent du prince dans tout ce qui pouvait concerner sa politique extérieure.

L'ambition de Louis XIV, qui menaçait à la fois l'Autriche et l'Espagne; son orgueil, qui n'avait pas craint de blesser la puissance pontificale elle-même, suscitèrent enfin contre lui une ligue que signèrent à Augsbourg, le 9 juillet 1686, l'empereur et un grand nombre de princes de l'Empire, parmi lesquels se trouvait l'Espagne pour le cercle de Bourgogne, et la Suède pour la Poméranie. Bientôt après, la guerre se trouva rallumée; mais cette fois les Français portèrent leurs armes en Allemagne, et entrèrent dans le Palati

nat, qu'ils livrèrent aux plus affreuses dévastations.

un

Pendant ce temps, le roi Jacques II s'éloignait de plus en plus de la nation anglaise; et il ne tarda pas à mettre, par sa fanatique imprudence, abîme entre lui et son peuple de sorte que le prince d'Orange se reprit bientôt à l'espoir de monter un jour sur le trône d'Angleterre, qu'il avait cru voir un moment lui échapper, un fils étant né à Jacques dans le cours du mois de juin 1688. Guillaume III, dès ce moment, n'eut plus qu'un but et qu'une pensée : c'était de toucher le plus tôt possible à la couronne de son beau-père. Aussi, il s'appliqua d'abord à se concilier tout ce qu'il lui restait encore d'adversaires dans les Provinces-Unies. Il n'eut pas de peine à y réussir, avec l'esprit insinuant qu'il possédait. Ainsi, bien rassuré à l'intérieur, il profita des querelles pour le choix d'un nouvel empereur, auxquelles les princes de l'Empire se livraient à Cologne, et en fit le prétexte d'une levée assez considérable de troupes. Il trouva également des motifs suffisants en apparence pour armer une flotte. L'influence du grand pensionnaire Fagel lui procura une somme de quatre millions de florins. Enfin, la crainte d'une collision avec la France se trouva subitement écartée, quand Louis XIV eut tout à coup transporté la guerre en Allemagne de manière que la Providence elle-même semblait avoir tout disposé pour inviter le prince d'Orange à s'emparer du trône d'Angleterre.

Ce fut le 20 octobre que Guillaume III mit à la voile pour les côtes an glaises, avec une flotte qui portait quatorze mille hommes destinés à opérer un débarquement. Il entra dans le port de Torbay; et le résultat des événements ultérieurs en Angleterre fut que Jacques II quitta le royaume, qu'une convention convoquée par Guillaume III déclara le trône vacant, et que l'épouse de ce prince et lui-même furent revêtus de la dignité et du pouvoir royal, après qu'ils eurent juré la confirmation et le maintien des

droits et des libertés de la nation anglaise.

Bien que la position nouvelle de Guillaume d'Orange, à la fin roi d'Angleterre et stathouder des ProvincesUnies, eût établi entre les deux pays une union fort étroite, l'acte de navigation, qui était si désavantageux à la république, ne fut cependant pas aboli. Le roi alla même jusqu'à proposer aux ambassadeurs des états gé néraux de consentir à un traité qui déclarait toutes les côtes de la France en état de blocus, et qui devait apporter des dommages plus considérables encore au commerce hollandais. Mais comme il s'agissait de combattre à forces réunies les projets ambitieux du grand roi, et de l'arrêter dans la marche de ses conquêtes, le grand pensionnaire lui-même conseilla aux états de signer le traité conçu par le roi Guillaume III.

Le 9 mars 1689, la république déclara la guerre à la France. Le mois suivant, Louis XIV la déclara à l'Espagne; et dans le mois de mai le roi d'Angleterre suivit l'exemple des Provinces-Unies, qui signèrent en même temps une alliance avec l'empereur Léopold. La Grande-Bretagne, le Brandebourg, la Bavière, la Saxe, l'Espagne, le Danemark et la Savoie, y adhérèrent l'un après l'autre : de manière que la France avait, pour ainsi dire, l'Europe tout entière contre elle.

La campagne s'ouvrit aussitôt. Les Brandebourgeois, réunis aux Hollandais, chassèrent les Français du bas Rhin, pendant que les Impériaux les refoulaient en amont de ce fleuve, et que le prince de Waldeck agissait contre eux dans les Pays-Bas, à la tête des différents corps qui s'y trouvaient réunis, et qui se composaient de Flamands, de cinq mille Anglais commandés par le comte de Marlborough, et de quelque cavalerie espagnole. Le 27 août, le maréchal d'Humières fut battu près de Walcourt, et les lignes françaises près de Gand furent enlevées. Mais le maréchal de Luxembourg répara cet échec

l'année suivante par une grande victoire qu'il remporta, le 1er juillet 1690, sur le prince de Waldeck, dans les plaines de Fleurus. Les alliés perdirent, dans cette journée, six mille hommes tués et huit mille prisonniers.

La campagne suivante ramena le roi Guillaume sur le continent. Au mois de février 1691, il avait assisté à une grande réunion de princes à la Haye et il y avait été décidé qu'avec le secours de l'empereur et de la Savoie, on mettrait sur pied une armée de deux cent vingt mille hommes. Il fallait du temps pour réunir une quantité aussi considérable de troupes, et les circonstances étaient singulièrement pressantes. Guillaume III crut pouvoir venger la défaite de Fleurus avec une armée de quatre-vingt mille combattants, et s'avança contre le maréchal de Luxembourg. Mais quand il eut appris que les Français, qu'il croyait toujours dans leurs cantonnements, avaient investi la place de Mons, il s'arrêta tout à coup, et établit son camp près de Halle. Cette forteresse, vivement serrée, se rendit à l'ennemi après un siége de seize jours, pendant lesquels il y fut lancé près de cinquante-huit mille boulets et six mille bombes.

L'année 1692 ne fut pas plus heureuse pour les alliés. Louis XIV voulut l'employer à porter la guerre dans la Flandre, afin d'occuper le roi Guillaume sur ce point, tandis que Jacques II tenterait une descente en Angleterre, sous la protection de la flotte française, commandée par le chevalier de Tourville. Mais la flotte fut battue et dispersée, entre la Hogue et Barfleur, par les vaisseaux anglohollandais. Ce désavantage, les Fran çais le compensèrent bientôt par la prise de la ville et du château de Namur, que Guillaume III et l'électeur de Bavière avaient vainement essayé de dégager, et par un rude échec qu'ils firent essuyer au roi d'Angleterre à Steenkerque, près de Halle, où les alliés laissèrent sept mille hommes sur le terrain.

Cette terrible lutte traînait ainsi en

longueur, et presque toujours elle fut malheureuse pour les princes alliés. Depuis l'année 1694, la fortune se montra cependant un peu plus favorable à leurs armes. Au mois d'août 1695, la grande ligue contre la France avait été renouvelée dans un congrès qui fut tenu à la Haye. Mais le désir de la paix était général; et bientôt le duc de Savoie se détacha de l'alliance par un traité séparé avec Louis XIV, qui lui-même në demandait pas mieux que de cesser les hostilités, préoccupé qu'il était déjà de ses vues sur 'Espagne, dans le cas où le roi Charles II viendrait à mourir. Le roi invoqua la médiation de la Suède, qui proposa aux princes de la ligue, au nom de la France, de commencer de nouvelles négociations sur la base des traités de Westphalie et de Nimègue; en retour de quoi Louis XIV consentirait à reconnaître Guillaume III comme souverain de la Grande-Bretagne. Cette proposition fut acceptée, et les conférences furent ouvertes à Ryswyck près de la Haye, le 9 mai 1697. Mais comme on ne put s'entendre d'abord sur les termes d'une trêve, on continua les hostilités; et les Français remportèrent de nouveaux avantages, sous Catinat dans le Hainaut, sous Vendôme en Catalogne, et sur mer contre la flotte espagnole et hollandaise. Ces succès servirent au roi à lui faire élever plus haut ses prétentions à l'égard de l'empereur. Mais enfin la paix fut signée le 20 septembre, en remettant les choses dans l'état où elles étaient après le traité de Nimègue, et en n'attribuant à la France que la possession de quelques villages voisins de Tournai. Les provincesUnies obtinrent pour tout avantage un traité de commerce qui ouvrait le marché de la France à leurs marchands au même titre qu'aux nationaux. Enfin, Guillaume d'Orange fut solennellement reconnu comme souverain de la Grande-Bretagne par Louis XIV, qui renonça en outre à aider désormais Jacques II dans les tentatives qu'il pourrait faire pour ressaisir son trône perdu.

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