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union incestueuse que le pape avait permise avec trop de légèreté. A mesure que ces dispositions gagnaient du terrain en Hollande, les seigneurs brabançons, dont Jean aimait à s'entourer, manifestaient chaque jour un plus grand mécontentement contre la duchesse. Ils parvinrent à engager le duc à renvoyer en Hollande toutes les femmes de son épouse, qu'elle avait amenées de la Haye, et qui étaient auprès d'elle les organes les plus influents du parti des Hoekschen.

Tandis que tous les soutiens sur lesquels Jacqueline eût pu compter s'affaiblissaient ainsi, Jean de Bavière fit proroger, au commencement de 1420, la durée de sa régence, à laquelle il parvint même à réunir le marquisat d'Anvers.

Le duc Jean, faible d'esprit, de corps et de santé, entièrement dominé par ses serviteurs, n'était rien moins qu'un homme, capable de tenir les rênes d'un État. Il n'était pas fait davantage pour être l'époux d'une jeune femme, belle, ardente, et aussi énergique de corps que d'esprit et de volonté. Aussi, ne tardèrent-ils pas à apercevoir l'un et l'autre qu'ils ne se convenaient nullement.

En vain Jacqueline avait essayé de soustraire son époux à la domination que ses conseillers exerçaient sur lui, en appelant à Bruxelles Philippe, comte de Saint-Pol et frère du duc Jean, et en le faisant investir de la dignité de ruwaert de Brabant, office dont il se servit pour faire trancher la tête à tous les serviteurs de son frère, et pour rétablir le pouvoir de la noblesse.

La discorde entre les deux époux se renouvelait sans cesse. Plus d'une fois le duc Philippe de Bourgogne s'interposa entre eux; mais rien ne put vaincre leur antipathie, qui devint bientôt de la haine. La comtesse Marguerite, mère de Jacqueline, avait de son côté vainement essayé d'arrểter le duc dans les nouvelles concessions qu'il venait de faire à l'avidité de Jean de Bavière. Outrée de dépit,

elle quitta Bruxelles et se retira au Quesnoy, où elle emmena sa fille. Au milieu de ces circonstances, le duc restait sourd aux remontrances que les États de Brabant ne cessaient de lui faire, et inaccessible aux tentatives d'accommodement que les envoyés du duc de Bourgogne recommençaient chaque jour. Enfin, il partit pour l'Allemagne, allant au delà du Rhin se chercher des alliés, et engager des gens de guerre pour les éventualités qui pourraient survenir. Ce fut pendant cette absence que les États du duché, de concert avec Jacqueline, investirent le comte Philippe de SaintPol de la dignité de ruwaert.

Jacqueline, voyant que l'état des choses empirait sans cesse, prit la résolution d'aller demander du secours à la cour d'Angleterre, et de faire déclarer nul son mariage. De Valenciennes, où elle vivait alors avec sa mere, elle se rendit à Calais, d'où elle partit pour Londres. Elle y fut à peine arrivée, qu'elle s'éprit d'amour pour le frère du roi Henri V, Humphry de Glocester; et elle envoya aussitôt au pape demander une déclaration de nullité de son mariage. Mais, sans attendre la décision pontificale, elle contracta, au mois d'avril 1422, une union avec le duc anglais.

A cette nouvelle, les états du Hainaut, craignant que cette résolution inconsidérée de leur souveraine n'amenât de grands malheurs sur le pays, et voulant prévenir l'explosion d'une guerre au sujet de la possession du comté, s'adressèrent aussitôt au roi d'Angleterre, au duc de Bedford et au duc de Bourgogne. Toutefois, cette démarche n'écarta aucune des difficultés qui devaient naître de la position que Jacqueline venait de prendre. Au contraire, elle en créa de nouvelles, le duc de Bourgogne et l'épouse de Jean IV ayant des intérêts entièrement opposés dans la question. A la vérité, les duc de Bourgogne et de Bedford commencèrent par se poser en arbitres, et déclarèrent que le Hainaut resterait sous le séquestre jusqu'à ce que le pape eût prononcé sur le mariage de Jac

queline. Malgré cette décision, Glocester avec sa jeune épouse abordèrent à Calais au mois d'octobre 1423, et arrivèrent dans le cours du mois suivant dans le Hainaut, pour s'y faire inaugurer. Alors le duc de Bourgogne déclara que, sa sentence arbitrale étant ainsi foulée aux pieds, personne n'eût à trouver mauvais qu'il prît ouvertement fait et cause pour son neveu Jean de Brabant. De son côté, la mère de Jacqueline avait déjà gagné une partie de la noblesse hennuyère aux intérêts du duc de Glocester; et les États du pays prêtèrent, en partie à Valenciennes, en partie à Mons, serment au nouveau comte, qui tint sa joyeuse-entrée dans cette dernière ville le 5 décembre 1423, et jura le maintien des droits et des franchises du comté.

Les embarras étaient grands de part et d'autre. La guerre seule pouvait y mettre un terme; elle éclata. Le comte de Saint-Pol, assisté du secours que le duc de Bourgogne lui prêta de la chevalerie de Flandre et d'Artois, marcha contre Glocester, Jean de Bavière promit même son appui aux Brabançons; mais il mourut avant qu'il n'eût pu mettre son épée dans la balance. On attribua cette fin subite au poison, et elle fit le plus grand tort à Glocester, que l'opinion populaire accusa de ce crime. Cette mort vint, en outre, compliquer encore les difficultés déjà si nombreuses qui s'étaient élevées; car les comtés de Hollande et de Zélande, et la seigneurie de Frise, reconnurent aussitôt le duc Jean comme leur droiturier seigneur et comme l'époux légitime de Jacqueline.

Cependant une correspondance s'était engagée entre le duc de Bourgogne et celui de Glocester. Elle eut pour résultat l'envoi d'un cartel par Philippe et la provocation à un combat singulier, que Glocester accepta le 16 mars 1424. Au commencement du même mois, ce prince était parti de Mons avec toutes ses forces, composées d'Anglais et de Hennuyers, et s'était dirigé vers Braine-le-Comte,

dont Saint-Pol s'était emparé, après que les troupes de Jacqueline, s'appuyant sur ce point, eurent fait de nombreux dégâts sur les terres du duc Jean, tandis que de leur côté les Brabançons, concentrés à Enghien, n'avaient rien négligé pour dévaster les domaines du Hainaut. N'ayant pu réussir à reprendre Braine-le-Comte, Glocester se porta brusquement sur Soignies, lorsque, la nouvelle s'étant répandue qu'il y avait un défi entre ce prince et le duc de Bourgogne, les hostilités furent aussitôt suspendues.

De vifs démêlés avec l'évêque de Winchester rappelèrent tout à coup en Angleterre Glocester, qui partit pour Londres, muni d'un sauf-conduit du duc Philippe. Avant son départ, il confia la garde de madame Jacqueline à la ville de Mons. Mais, à peine se fut-il embarqué, que le duc Jean entra avec une armée dans le Hainaut, où il exerça d'effroyables ravages. Le pays tout entier allait tomber au pouvoir du Brabançon; Mons était réduit à l'extrémité, et bloqué de toutes parts. Il ne restait plus qu'à en venir à un accommodement. La comtesse douairière de Hainaut et les députés de Mons s'adressèrent donc au duc de Bourgogne, qui déclara qu'il prenait en sa garde la duchesse Jacqueline, pourvu qu'elle se rendît auprès de lui, promettant de la préserver de tous griefs, et de ne point la remettre en d'autres mains jusqu'à ce que le pape eût prononcé sur le différend relatif au mariage; que, en ce qui touchait la garde du pays, dont les députés l'avaient aussi requis de se charger, il attendrait, pour se prononcer, que Jacqueline et sa mère fussent venues auprès de lui, et que le duc de Brabant eût répondu à certaines lettres qu'il lui avait écrites.

Pendant ces négociations, les villes de Hainaut, Valenciennes, Condé, Bouchain, ouvraient l'une après l'autre leurs portes au duc de Bourgogne. La position de Jacqueline devenait ainsi de plus en plus critique, Mons étant menacé d'être réduit par la famine. Dans sa détresse, elle avait écrit à Gloces

ter pour lui demander du secours ; mais sa lettre avait été interceptée par les assiégeants. D'un autre côté, la ville elle-même commençait à murmurer; de sorte qu'il fallut songer à sortir de cet embarras toujours croissant. Le 1er juin 1425, un traité avait été conclu à Douai entre le duc de Bourgogne et le duc de Brabant. Cet acte portait que madame Jacqueline pourrait se retirer sûrement par devers monseigneur de Bourgogne, jusqu'à ce que le procès pendant à la cour de Rome entre elle et son époux fût décidé; que, pour le soutien de son État, il serait prélevé une somme annuelle sur les trois pays de Hollande, Zélande et Hainaut; que le duc de Brabant serait restitué en la possession de ce dernier comté, sans pouvoir faire aucune punition civile où criminelle; qu'il commettrait au gouvernement dudit pays un seigneur notable, et agréable à monsieur de Bourgogne; que cet arrangement durerait jusqu'à ce que le procès fût décidé, pendant lequel ladite dame demeurerait dans le pays dudit seigneur de Bourgogne. Le jour suivant, le duc Philippe écrivit aux habitants de Mons pour les amener à acceper le traité sans modifications aucunes, attendu qu'il avait fait tout le mieux possible auprès du duc de Brabant; il donnait les mêmes assurances à la comtesse douairière, mère de Jacqueline; en même temps, il les prévenait que, en cas de refus de leur part, il se rangerait du côté du duc de Brabant. Ce traité fut accepté par les députés de Mons, et force fut à la comtesse douairière et à sa fille de s'y soumettre. Aussi le 12 juin, la ville ouvrit ses portes au duc de Brabant, et la duchesse partit le lendemain pour Gand, sous la garde du prince d'Orange et d'un grand nombre de seigneurs, chevaliers et écuyers du pays de Hainaut. Jacqueline fut installée dans le château des comtes, et mise dans un état de maison honorable; et le duc prit l'administration des comtés de Hollande et de Zélande et de la seigneurie de Frise, le gouvernement du Hainaut étant confié à

Jean de Luxembourg, sire d'Enghien.

Comme toutes ces affaires ne pouvaient manquer de refroidir le duc de Bourgogne pour les intérêts de l'Angleterre, qui avait pourtant si grand besoin de son alliance à cause de la guerre contre les Français, le duc de Glocester ne reçut point un accueil favorable à la cour de Londres. On l'y blâma surtout avec énergie d'avoir accepté le défi du duc Philippe; enfin, on lui fit entendre que, s'il ne renoncait pas à ce combat, il n'aurait pas le moindre secours à espérer.

Alors Glocester ne sut plus à quoi se résoudre. Pendant qu'il cherchait vainement une issue à ses embarras, l'aventureuse et déterminée Jacqueline, qui était à Gand depuis deux mois, parvint à s'échapper le 1er septembre. Habillée en homme, ainsi qu'une de ses femmes, et accompagnée de deux seigneurs hollandais qu'elle avait secrètement mandés et qui s'étaient travestis en valets, elle s'enfuit à Anvers, d'où elle se dirigea, par Bréda, vers la ville de Gouda, où ses partisans l'attendaient. Elle entreprit aussitôt la guerre contre le duc de Bourgogne. Quelques hostilités y avaient déjà commencé en son nom. Mais sa présence vint donner une nouvelle énergie à son parti, les Hoekschen, qui, après l'avoir soutenue contre son oncle Jean de Bavière, se trouvaient liés d'amitié et d'affection avec elle. Jacqueline avait un puissant allié dans l'évêque souverain d'Utrecht, et vit bientôt ses rangs grossis d'un corps de trois mille hommes d'élite, que Glocester lui envoya, sous le commandement de lord Fitz-Walter.

Le duc Philippe, investi par l'époux de Jacqueline du titre de ruwaert de Hollande, de Zélande et de Frise, se hâta de rassembler une armée, et se rendit aussitôt dans les provinces menacées. Déjà les Hoekschen avaient remporté une victoire près de Gouda, et les Anglais étaient maîtres de l'île de Schouwen en Zélande. Le duc dirigea ses forces de ce côté, et résolut de prendre terre près de Brouwershaven. Mais, avant d'avoir pu aborder,

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Après cet avantage, le due se borna à mettre de fortes garnisons dans les villes de Hollande, et reprit le chemin de la Flandre; car on était au mois de janvier 1426, et l'hiver était trop rude pour que la guerre pût être continuée.

Jacqueline, que cet échec n'avait pu abattre, profità de l'absence du duc pour réparer ses désavantages malgré l'hiver. Elle vint faire le siége de Haarlem, brûlant partout les villages et faisant rompre les digues. La ville allait se voir réduite à l'extrémité, bien qu'elle fût vaillamment défendue par le sire d'Uitkerke, dont le fils, en outre, rassemblait en Flandre un corps d'armée pour venir au secours de son père. Mais Jacqueline, instruite de la marche de ces troupes, les attaqua au moment où elles débarquèrent, et les anéantit complétement. Les prisonniers ne recurent aucun quartier, et furent cruellement mis à mort par les ordres de la princesse.

Ce désastre hâta l'arrivée du duc de Bourgogne, qui accourut avec une armée redoutable. Jacqueline, craignant d'en venir à un engagement décisif qui eût pu ruiner d'un seul coup toute sa position, se retira sur les frontières de la Frise, ne se livrant plus qu'à quelques faibles escarmouches, et profitant de toutes les circonstances favorables qui se présentaient pour harceler son ennemi.

Mais, dès l'ouverture de cette campagne, elle ne rencontra plus que des revers. Manquant d'artillerie et de machines de guerre, dont les Bourguignons étaient abondamment pourvus, elle perdait chaque jour du terrain.

Les capitaines de Philippe soumirent l'une après l'autre les villes de Hollande et de Frise.

Pendant que le sort de Jacqueline paraissait ainsi décidé, Glocester essaya de réunir de nouvelles forces en Angleterre, pour voler au secours de son épouse. Mais il fut arrêté dans cette entreprise, par l'intervention du duc de Bedford, qui, sentant plus que jamais le besoin de conserver l'alliance du duc Philippe, était venu le voir à Lille, et cherchait à réparer de son mieux les offenses de Glocester.

Enfin, au mois de janvier 1427, arriva la décision, si longtemps désirée, du pape, qui déclarait seul valable le mariage de Jacqueline avec le duc Jean de Brabant, et enjoignait à cette princesse de se rendre dans les domaines du duc de Savoie en attendant l'issue de tout ce procès. Le souverain pontife ajoutait à sa sentence que, même après la mort du duc de Brabant, Jacqueline ne pourrait, sans adultère, épouser Glocester. Celui-ci, ayant appris cette résolution, désespéra de sa cause, et cessa de songer à secourir la duchesse.

Jacqueline refusa de se soumettre, bien qu'elle fût entièrement abandonnee a ses propres ressources, qu'elle multipliait, du reste, par son activité et par son génie.

Le duc Jean mourut au mois d'avril 1427, sans que la situation fâcheuse de la duchesse eût éprouvé quelque changement.

Cependant le comte de Saint-Pol, frère de Jean, lui succéda dans le duché de Brabant, tandis que le duc Philippe continua à garder le titre de ruwaert de Hollande, de Zélande et de Frise. Les États du Hainaut l'investirent, en outre, du gouvernement du comté, qu'il entreprit jusqu'à ce que Jacqueline se fût séparée du duc de Glocester.

La duchesse n'en continuait pas moins à faire une guerre obstinée en Hollande, et son frère, Louis, bâtard de Hainaut, tenait encore dans ce pays le parti de sa sœur et faisait de son château de Scandœuvre des courses dans toute la contrée. Mais il fut

enfin réduit, et dépouillé de sa seigneurie, qui fut donnée au sire de Luxembourg. Alors Philippe songea à achever la conquête de la Hollande. Il assiégea la ville d'Amersfoort, et s'en rendit maître, pendant que ses alliés, les ducs de Clèves et de Gueldre, ravageaient le pays tout à l'entour. Bientôt Jacqueline, chassée de ville en ville, ne se trouva plus maîtresse que des places de Schoonhoven et de Gouda où elle s'enferma, laissant ses navires chercher de toutes parts à opérer de puissantes diversions jusqu'à ce qu'enfin son amiral Guillaume de Brederode succombât dans un combat naval qu'il livra aux Bourguignons, aidés des gens de Haarlem et d'Amsterdam.

Sur ces entrefaites l'hiver arriva, et les affaires de France et de Bourgogne rappelèrent le duc à Dijon, au mois de décembre 1427.

Jacqueline put ainsi respirer un moment, et attendre peut-être le résultat de l'appel qu'elle avait fait, à la cour de Rome, de la sentence prononcée contre elle.

Mais Philippe ne voulut pas lui laisser de repos. Au mois de mai il se trouva de retour en Flandre, après avoir écrit à sa bonne chevalerie qu'il était résolu à terminer cette fois la guerre de Hollande. Les villes flamandes, qui souffraient peu de cette guerre, avaient fourni à leur seigneur des subsides considérables. De grands préparatifs avaient été faits au port de l'Ecluse. Un orage terrible allait fondre sur la Hollande. Jacqueline, toutefois, ne perdit point courage. Cependant elle fut bientôt forcée de céder, le pays étant épuisé, et une grande partie des seigneurs et des villes qui lui étaient restés fidèles jusqu'alors ayant abandonné sa cause qu'il n'était plus possible de défendré contre l'armée formidable que le duc conduisait contre eux. Les gens de Gouda, effrayés du siége qu'ils allaient avoir à soutenir, la conjurèrent de traiter. Jacqueline, voyant que toute résistance serait inutile, se détermina donc à céder. D'ailleurs, le comte de Glocester, après s'être

soumis à la sentence papale, en avait profité pour épouser Alienor de Cohen, que depuis longtemps il avait eue publiquement pour maîtresse. Le 3 juillet, la duchesse conclut à Delft un traité avec le duc de Bourgogne.

Il fut établi par cet acte que Jacqueline renonçait à l'appel qu'elle avait fait à Rome de la sentence papale; que le duc la reconnaissait comme comtesse de Hainaut, de Hollande et de Zélande, et comme dame de Frise; qu'elle reconnaissait, de son côté le duc pour son vrai hoir et héritier, et aussi pour mambour et gouverneur desdits pays; qu'elle en remettrait toutes les forteresses entre les mains du duc, et qu'ils iraient ensemble dans les bonnes villes, pour y être reçus, elle comme dame héritière, lui comme mambour et gouverneur; que les nobles et les bonnes villes jureraient de reconnaître le duc pour leur droiturier seigneur, en cas que la duchesse mourût avant lui, sans laisser d'hoir légitime; que le duc aurait le gouvernement des pays, et que la duchesse ne pourrait s'en entremettre jusqu'à ce qu'elle fût mariée par l'avis et le consentement de sa mère, du duc et des trois États du pays ensemble; qu'en attendant, elle en toucherait les revenus, tous frais et charges déduits; que, si elle se mariait sang le consentement de sa mère, du duc et des trois États, ou de l'un d'eux, elle consentait qu'alors il ne fût obéi ni à son mari ni à elle, mais seulement au duc; que celui-ci instituerait, pour connaître des affaires de Hollande, de Zélande et de Frise, neuf personnes, savoir trois présentées par la duchesse, trois qu'il choisiraidans lesdits pays, et trois qu'il tirerait d'autres lieux à son choix; que, quant au Hainaut, il y commettrait les officiers qu'il trouverait bon. Le même jour où ce traité fut conclu, Jacque line remit au duc des lettres par lesquelles elle le reconnaissait pour son héritier en cas qu'elle mourut sans enfants légitimes, et lui transmettait le pouvoir d'instituer et de destituer tous officiers dans son pays.

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