Page images
PDF
EPUB

- La solennité de l'Assomption a été célébrée avec la plus grande pompe dans la basilique Libérienne. Sa Sainteté et treize cardinaux assistèrent à la messe, qui fut chantée par le cardinal Litta, à la place du cardinal archiprêtre absent. Le procureur-général de la Merci prononça le discours latin. Les cardinaux di Pietro, Antoine Doria et Fabrice Ruffo assistoient au trône. Le sénateur de Rome, les conservateurs du peuple romain et le maître du sacré palais occupoient leurs places accoutumées. Après la messe, S. S., portée sur son siége et précédée des cardinaux, se rendit à la galerie de la Basilique, d'où elle donna au peuple la bénédiction apos tolique.

-La veille de la fête, après les instructions et exhortations préliminaires, les personnes de la maison de S. S. avoient reçu la communion au palais Quirinal, les nobles des mains du saint Père lui-même, et les autres de Mgr. Frediani.

-Le 17, furent célébrées, dans l'église de Sainte-Marie in Valli Cella, les obsèques du cardinal Pignatelli. S. S. y assistoit avec douze cardinaux, et fit l'absoute accoutumée. Le cardinal Galeffi chanta la messe. Le cardinal Pignatelli étoit mort le lundi 14. Il étoit estimé par le zèle, la prudence et le courage avec lequel il avoit rempli des places difficiles. On a embaumé son corps, qui a été transporté, le soir, dans l'église de SainteMarie in Tras Tevere, qui étoit son titre de cardinal.

[ocr errors]

Le 19, la famille du cardinal Pignatelli a envoyé au cardinal Fesch un billet d'invitation, pour assister au service du défunt; mais il n'a pas pu s'y trouver. Il est d'usage de ne se présenter à aucune fonction ou cérémonie qu'après avoir eu son audience du saint Père; or, le cardinal Fesch n'a encore été reçu, ni chez le Pape, ni chez les cardinaux, ni chez les ambassadeurs. Néanmoins il s'en dédommage en se promenant dans sa voiture aux armes de Napoléon.

Il continue d'arriver à Rome des députations des villes, soit des Marches, soit des légations, pour protester de leur attachement au saint Siége, et se féliciter d'être rentrées sous sa domination. Ces députations sont accueillies par le saint Père avec sa bonté accoutumée.

- Le 12 août, le cardinal secrétaire d'Etat a publié un édit contre des brigands qui infestent quelques provinces. On espère que les mesures sévères prises contre eux rétabliront sous peu la tranquillité.

PARIS. Le 5 septembre, on a béni la chapelle du nouvel établissement de missionnaires formé rue Notre-Damedes-Champs. Mgr. le grand aumônier a voulu assister à cette cérémonie, que sa présence et sa piété ont rendue plus intéressante encore. M. l'abbé d'Astros a fait la bénédiction de la chapelle, et M. l'abbé le Gris-Duval, un des missionnaires, a prononcé un discours.

-Un Mandement (1) de MM. les vicaires-généraux annonce une quête extraordinaire, qui aura lieu le dimanche 17 septembre, pour les besoins des séminaires, et des prêtres vieux et infirmes qui souffrent extrêmement des circonstances.

Les Bénédictins de la congrégation de SaintMaur, qui avoient annoncé, l'année dernière, le désir de former une réunion, reprennent ce projet depuis que le ciel a rendu Louis-le-Désiré à leurs vœux, à ceux de la France et de toute l'Europe. Ils se proposent de faire revivre dans leur petite société l'esprit de leur saint patriarche, et d'y observer sa règle et leurs constitutions aussi exactement que les circonstances actuelles le per

mettent.

Ils aiment surtout à se rappeler l'inviolable fidélité que leur ordre garda dans tous les temps aux légitimes successeurs de saint Louis. Ils ne réclament ni les priviléges ni lés richesses qu'ils devoient à la libéralité des souve

(1) Se trouve au bureau du Journal; prix, 50 cent.

rains, à la piété des fidèles et à l'assiduité de leurs travaux. Trop heureux de servir l'Eglise et l'Etat sous la direction des autorités ecclésiastiques et civiles, ils concourront de tous leurs efforts par leurs prières, leur exemple, et les oeuvres dont on les croira capables, à ranimer dans les cours l'esprit du christianisme, l'amour de l'ordre, et une entière soumission aux lois et à l'antorité dont elles émanent.

Nous sommes engagés à inviter les religieux Bénédictins de Saint-Maur, dispersés dans le royaume, et pénétrés de ces sentimens, à nous en adresser directement la déclaration. Ils voudront bien y joindre leur adresse. Nous nous ferons un devoir et un plaisir sensible de transmettre le tout à ceux de leurs confrères avec lesquels nous avons des rapports, et que leur séjour dans la capitale met plus à portée de travailler au succès de cette bonne ceuvre, en sollicitant la permission d'en faire l'hommage respectueux à S. M., et la suppliant de l'honorer de sa protection. Ils ne seront nommés qu'autant qu'ils le permettront, et ils recevront, s'ils le désirent, des explications plus étendues, dès qu'il sera possible de le faire.

STRASBOURG. On ne sait ce qui a donné lieu au bruit qui s'est répandu que les séminaristes diocésains avoient pris les armes pour servir la cause de l'usurpateur. Ce bruit n'a pu trouver de crédit qu'au loin; car on connoît dans toute l'Alsace l'esprit qui règne dans le séminaire. Les élèves qui en sont sortis, et qui ont été placés dans différentes paroisses, ont assez fait voir quels sentimens ils y avoient puisés, et on avoient puisés, et on n'y a point chanté la prière pour le tyrau. Les élèves du collége ecclésiastique n'ont pas été moins prononcés, et leur jeunesse ne les a pas empêchés de montrer tour à lour, et leur chagrin pendant l'interrègne, et leur joie du retour du Ror. Ils ont été des premiers à prendre la cocarde blanche, et à chanter la prière pour S. M. En général, l'esprit de cette province s'est maintenu sain, malgré

tout ce qu'on a fait pour le pervertir. Le clergé et le peuple y sont attachés au souverain légitime. Quelques prêtres ont eu à souffrir; mais les menaces n'ont point ébranlé leur constance. La fête de saint Louis a douné aux amis du Roi une nouvelle occasion de manifester leur attachement à ce prince, et les prières dans les églises, et les drapeaux blancs promenés dans les rues, ont prouvé que cette ville, dans une situation contrainte, et au milieu de circonstances difficiles, partageoit les sentimens de tous les François.

MARSEILLE. Le 12 juillet, toutes les autorités de la ville ont assisté à une messe d'actions de grâces, célébrée dans l'église de Saint-Martin, à l'occasion du retour du Ror. M. le marquis de Rivière, lieutenant-général, y donnoit l'exemple de la piété. Des salves d'artillerie ont annoncé le Domine, salvum fac Regem, qui a été chanté par un nombre infini de voix, el avec enthousiasme. A l'issue de la messe, M. l'abbé Desmazures, qui parle d'une manière si forte, est monté en chaire, et a prononcé, sur les derniers événemens, un discours qui n'a pas été moins goûté que ses autres productions. Il a mis en parallèle l'état de la France sous le Roi et sous l'étranger. Son débit étoit analogue à son style, et sa véhémence a eu sur ses auditeurs tout l'effet qu'elle étoit capable de produire.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. l'empereur de Russie est parti, le 6 septempour Châlons, où il va faire la revue de ses troupes.

bre,

Une ordonnance du Roi renvoie le sieur Lavalette devant les tribunaux ordinaires.

Une autre ordonnance crée une commission de subsistances composée de conseillers d'Etat.

[ocr errors]

-Sur la nouvelle de l'irruption des Espagnols, on avoit mis Bayonne en état de siege; mais il paroît qu'ils vont se retirer aussi de ce côté. Du moins leur général a promis de ne point passer la Nive.

BORDEAUX. Dans le discours adressé par M. Lainé à M. le duc d'Angoulême, lors de la clôture des séances du collége électoral, on a remarqué une application heureuse de plusieurs passages de Bossuet dans l'oraison funèbre d'une princesse illustre par son courage et ses vertus. L'orateur s'en est servi pour louer à son tour une princesse du même sang, et qui a montré le même courage dans des infortunes pareilles. Voici ce passage de son discours :

« Ce n'est pas à vous seul, Monseigneur, qu'est due, la sagesse de ce peuple qui a mérité vos éloges. Elle lui est inspirée par cette autre fille de Henri IV, qui a montré parmi nous autant de magnanimité que celle que célébra le plus éloquent des évêques.

» La fortune ne pouvoit non plus rien sur la nôtre. « Ni >> les maux qu'elle a prévus, ni ceux qui l'ont surprise, n'ont >> abattu son courage. La constance admirable avec laquelle » cette princesse a soutenu les calamités, surpasse les crimes » qui les ont causées ». Et s'il est vrai qu'en peu de mois elle ait vu aussi toutes les extrémités des choses humaines; si l'Océan a été étonné de se voir traversé tant de fois en des ap pareils si divers, et pour des causes si différentes, espérons que le reste de la vie de Marie-Thérèse s'écoulera comme la première moitié de la vie d'Henriette, de qui l'on disoit qu'elle avoit joui d'une félicité sans bornes. Et, pour achever d'emprunter des paroles sacrées, puisse le ciel, content de ses maux, épargner désormais à sa famille et au monde de si terribles leçons »>!

MONTPELLIER. Tout étoit très-calme dans cette ville depuis le 2 juillet. M. le marquis de Montcalm, commissaire extraordinaire du duc d'Angoulême dans le département de l'Hérault, se trouvoit alors à Cette, où il avoit été joint par tous les jeunes gens de la ville et des environs, qui avoient d'abord suivis le duc d'Angoulême. Le 2' juillet, M. de Montcalm vint à Montpellier pour tenter de se rendre maître de la citadelle, où s'étoient renfermés les

« PreviousContinue »