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ét, en vérité, la France telle qu'elle est aujourd'hui, ne mérite guère d'avoir un tel pasteur. Il est là comme dans un lieu d'exil, et ses amis doivent lui souhaiter une terre plus heureuse où il puisse faire et prononcer des discours aussi pathétiques et aussi vrais. Je me joins de grand cœur à eux, et j'exhorte M. le Blanc à s'enfuir avec son discours, son talent et son patriotisme, toutes choses dont nous ne sommes pas dignes.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le cardinal della Somaglia a donné, dans l'église de Saint-Sylvestre in Capite, l'habit religieux à Mme. Thérèse Pisani, qui a pris le nom de sour MarieCatherine. Elle étoit assistée de la princesse de Piombino. L'abbé Ponzileoni lui a adressé un discours, et plusieurs personnes de distinction étoient présentes à cette cérémonie.

Le cardinal Galeffi a accepté le titre de protecteur de la ville et du clergé de Sezze, qui lui avoient envoyé une députation à cet effet.

S. S. a rétabli la congrégation militaire, et en a nommé assesseur Mer, Paul Leardi. MM. Guiducci, Samaritani et Luzi ont été faits camériers secrets. Le premier est camérier d'honneur extra urbem, et le second chapelain secret, aussi extra urbem.

Neuf des brigands, qui ont exercé tant de violences, et commis tant d'excès dans les provinces maritimes et dans la campagne de Rome, sont tombés au pouvoir des troupes envoyées contre eux. Plus de quarante autres se sont volontairement constitues prisonniers. On espère que le zèle et les soins du comman dant Bonfigli acheveront de rendre le repos à ces pro

vinces, qui étoient fort troublées par les courses de ces malveillans.

-Le cardinal Maury a été transféré, le 23 août, du fort du château Saint-Ange, au noviciat des pères Lazaristes, à Saint-Sylvestre de Monte-Cavallo. Il étoit accompagné d'une escorte, et il est toujours gardé à vue dans ce nouveau séjour.

-On a célébré à Velletri, le 24 août, une fête de trois jours en l'honneur de Sainte-Marie des Grâces, protectrice de la ville, pour la remercier de l'avoir délivrée du terrible tremblement de terre du 26 août 1806. On porta son image dans les rues, et il y eut dans la cathédrale une messe solennelle célébrée par Mgr. Macioti, suivie du Te Deum et de la bénédiction du Saint-Sacrement. Le soir la ville étoit illuminée.

PARIS. Les prières d'èxpiation ne devoient pas être bornées à la capitale, et comme l'empire de l'erreur et du crime s'étoit étendu partout, la voix du repentir devoit aussi se faire entendre par toute la France. Quelle province n'avoit pas vu de grands excès? Quelle ville n'avoit pas été témoin de profanations, d'iniquités et de désordres capables de provoquer les vengeances du ciel? La justice et la piété demandoient donc une réparation pour tant d'attentats contre les hommes, et tant d'outrages contre. Dieu. Aussi les évêques se sont empressés de répondre aux désirs de S. M., et ils ont ordonné des prières publiques et expiatoires dans leurs diocèses. La plupart y ont joint quelque instruction dans leurs Mandemens, et ont engagé les fidèles à se bien pé nétrer de l'esprit de ces cérémonies. C'est l'objet que se sont proposé entr'autres MM. les évêques de Bayeux, de Nanci et d'Autun, dont nous avons reçu les Mandemens, et qui s'attachent moins encore à déplorer les maux passés qu'à tracer de sages conseils pour l'avenir, à montrer la source de nos malheurs, et à rappeler leurs diocésains à l'esprit et à la pratique de cette religion, dont nous n'avons pù nous écarter sans tomber dans un abîme,

et sans nous épouvanter nous-mêmes du spectacle de nos fureurs. Les instructions et les avis de ces prélats sont propres à éclairer ceux qui auroient fermé leurs yeux à l'expérience, et à faire sentir le besoin du pardon à ceux qui n'auroient pas encore songé à le demander.

— Le samedi 23 septembre, M. l'évêque de Troyes a fait l'ordination dans la chapelle du séminaire, à Issy. Il y a entr'autres ordonné sept prêtres. C'est à tort qu'on a dit dans un journal que plusieurs d'entr'eux se destinoient pour les missions de l'Amérique. Un seul se propose de se consacrer aux missions, et c'est aux missions de l'intérieur de la France.

BRUXELLES. M. F. A. M., C. de Méan de Baurieux, ancien prince et évêque de Liége, a été nommé, par le roi des Pays-Bas, membre de la première chambre des Etats-généraux. On croit que ce prélat, qui n'a fait, pour ainsi dire, que paroître sur le siége de Liége, auquel il fut nommé en 1792, et qui a été dépouillé peu après de sa principauté, est destiné à passer au siége de Malines. Le Pape lui avoit confié précédemment l'administration des districts de Ravenstein et de Mégen, dans le Brabant hollandois. C'est en cette qualité que le roi des Pays Bas lui a adressé la lettre suivante, qui indique que ce prélat entre apparemment plus dans les vues du roi que les autres évêques de cette contrée dont

nous avons fait connoître les réclamations:

« J'ai pris connoissance du mémoire que vous m'avez adressé en votre qualité d'administrateur apostolique des districts de Ravenstein et de Mégen. Votre démarche à cet égard caractérise un prélat nou moins ami de la tranquillité publique et soumis à l'autorité des lois et du souverain, que dévoué aux véritables intérêts de la religion; aussi je n'hésite point à renouveler les assurances que je vous ai données verbalement, et à vous déclarer que tous mes sujets qui professent la religion catholique, apostolique et romaine, indépendamment

de la protection qui leur est accordée, et réellement assurée par la loi fondamentale du royaume, trouveront dans les principes et les dispositions dont je suis animé, une garantie additionnelle qu'il ne sera jamais rien fait qui les empêche de continuer librement à observer et à pratiquer leur croyance comme par le passé. Protéger l'entière liberté des cultes existans est un des principaux devoirs que la constitution m'impose; et à moins de méconnoître l'esprit de cette constitution et de mal interpréter les expressions y contenues, on ne peut craindre que ceux qui s'obligent avec moi à l'observer et à la maintenir soient jamais dans le cas de porter la moindre atteinte aux dogmes et à la discipline de l'Eglise catholique; en hâtant, par vos leçons et par votre exemple, l'époque où cette conviction sera universelle, vous rendrez un vrai service à la patrie, et vous vous acquerrez de nouveaux titres à mon estime ». Bruxelles, le 16 septembre 1815.

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Le roi des Pays-Bas a publié, dans le même esprit, le 16 septembre, la proclamation suivante:

« Considérant qu'il est juste et expédient de recourir à l'avis des fonctionnaires professant la religion catholique romaine pour toute mesure d'administration relative au culte de cette religion, et notamment pour ce qui concerne les rapports du clergé de notre royaume avec le saint Siége;

» Et voulant constater, par une institution spéciale et permanente, la ferme volonté qui nous anime d'écarter tout ce qui tendroit à affoiblir les garanties réelles que la loi fondamentale assure à la liberté de tous les cultes, et ce qui pourroit porter la moindre atteinte aux dogmes et à la discipline de la religion catholique romaine, ou empêcher ceux qui la professent d'observer et de pratiquer librement leur croyance, comme jusqu'à présent;

» Avons décrété et décrétons,

>> Art. 1er. Toute proposition relative aux affaires du culte ou du clergé catholique sera renvoyée à l'avis d'une commission du conseil d'Etat, composée de trois ou quatre membres professant la religion catholique romaine. >>2.Cette commission résidera constamment à Bruxelles. » 3. Elle nous adressera directement ses rapports sur chaque objet qui aura été soumis à son examen.

» 4. Elle est de plus autorisée à nous présenter et à nous recommander toutes les vues qui lui paroîtront utiles au bien de la religion.

» 5. Le directeur général pour les affaires concernant le culte catholique aura la faculté de consulter la susdite commission, et d'assister à ses séances aussi souvent qu'il le jugera convenable.

» 6. Les lois des Pays-Bas établissant qu'aucune ordonnance en matière ecclésiastique, provenant d'une autorité étrangère, ne peut être publiée sans l'aveu du gouvernement, l'examen nécessaire à cet égard se fera dorénavant par la commission du conseil d'Etat, conjointement avec le susdit directeur général, et il leur est enjoint, en général, de veiller au maintien des anciennes libertés de l'église belgique ».

NOUVELLES POLITIQUES..

PARIS. S. M. a nommé ministres et secrétaires d'Etat, pour les affaires étrangères, M. le duc de Richelieu; pour la guerre, M. le duc de Feltre; pour la marine, M. le général Dubouchage; pour la police, M. de Cazes, conseiller d'Etat. S. M. n'a pas encore disposé des ministères de la justice et des finances, pour lesquels on désigne MM. de Grosbois et Gaudin. ·M. le duc d'Orléans est arrivé à Paris, venant de Londres. Mme, la duchesse d'Orléans est encore en Angleterre. -L'ambassadeur d'Espagne, M. le comte de Peralada, grand d'Espagne, est arrivé à Paris. Il a été introduit, dimanche dernier, auprès du Ror, avec les cérémonies accoutumées. Il a remis à S. M. le grand collier de l'ordre de la

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