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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. La Quotidienne du 29 août fait un tableau déplorable de la situation de cette ville, tableau qu'elle, prétend emprunté du Diario. Nous pouvons assurer que ce dernier journal n'a jamais rien dit de semblable, et que l'article en lui-même est de toute fausseté.

La fête de la Nativité de la sainte Vierge avoit été choisie par S. S. pour rendre à Dieu de solennelles ac tions de graces pour la restitution du domaine du saint Siége. Ce jour-là le souverain Pontife se rendit en grande pompe à la basilique de saint Pierre, ayant dans son carrosse les cardinaux Mattei et Consalvi. Il assista, avec quinze cardinaux, les prélats et les chefs d'ordres, à la grand'esse, chantée par le cardinal Galeffi. S. S. étoit assistée au trône par les cardinaux di Pietro, Antoine Doria et Consalvi, par le marquis Patrizi, sénateur de Rome; les conservateurs du peuple romain, et le maître du sacré palais. Après la messe on chanta un Te Deum en musique. On fit de même dans toutes les églises de cette capitale, au son de toutes les cloches. Le soir la ville fut illuminée.

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-Le dimanche 3, est arrivé de Naples le capitaine Hugues Clifford, un des plus anciens pairs catholiques d'Irlande, Il a été admis à l'audience de S. S., à laquelle il a été présenté par le R. P. Joseph Taylor,

-S, S. a rétabli la congrégation Economiques, et y a adjoint les cardinaux Mattei et della Somaglia.

-La reine d'Etruric est arrivée avec le prince son fils et l'infante sa fille. Elle étoit précédée du chevalier Vargas, ministre d'Espagne, et du chevalier Altieri, directeur général des postes pontificales,

-Les cardinaux Litta et Galeffi sont partis, le premier pour son diocèse de Sabine, le second pour son abbaye de Sabiac.

-Il y a eu de grandes réjouissancés à Ravenne pour la restitution de cette ville au saint Siége. Les autorités et le peuple ont témoigné une égale joie. Il y a eu à la cathédrale une messe solennelle à laquelle a officié T'archevêque, M. Antoine Codronchi, qui a prononcé à cette occasion un discours.

-On a remarqué que dans l'allocution du 4 septembre (1) le saint Père s'exprime en termes les plus affectueux sur S. M. le Roi de France, soit relativement au rétablissement de ce monarque dans le royaume de ses pères, soit en parlant des bons offices de ce même prince au congrès de Vienne pour faire rendre au saint Siége ses domaines. S. S. loue la magnanimité, le zèle et la piété du Roi très-chrétien, et publie les services qu'it a rendus à l'Eglise. A la suite de cette allocution sont des pièces officielles relatives entr'autres aux affaires des églises d'Allemagne, et aux démarches que le saint Père a faites en leur faveur.

PARIS. Une note qui nous est parvenue de l'administration générale des cultes, porte que dès le 20 juillet dernier l'administration s'étoit occupée de la conduite due curé de Cosne, et qu'il avoit donné sa démission le 14 aout. Nous avons appris également que M. l'évêque d'Autun avoit pris des mesures pour obliger M. le Blanc à quitter un poste qu'il remplissoit si mal. On ne peut qu'applaudir au zèle des autorités qui se sont élevées contre un tel scandale. De nouveaux renseignemens nous ont appris que le même curé avoit prononcé un autre discours non moins fanatique, et qu'il avoit

(1) Nous ferons connoître dans le prochain numéro cette intéressante allocution, et nous donnerons la substance des pièces qui la suivent.

donné à toutes les époques de la révolution des preuves du patriotisme le plus exalté. Nous n'avons attaqué son discours qu'avec l'arme du ridicule. Mais comment ne pas éprouver aussi de l'indignation en voyant un pasteur travestir ainsi les livres saints, insulter à la vérité, et prétendre légitimer la révolte par d'absurdes applications de l'Ecriture? Cette profanation de la religion, cet abus des oracles divins, ces calomnies contre une famille auguste et alors malheureuse, ces maximes révolutionnaires étalées dans la chaire de vérité, sont à la fois hypocrites, lâches et effrontées. Elles tendroient à avilir la religion si l'on ne s'étoit hâté de punir le coupable. Honneur au zèle et à la sagesse qui ont retranche un tel scandale du milieu du clergé !

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Le Roi a envoyé à M. de Hohenwart, archevêque de Vienne, un anneau, une croix et une médaille, en reconnoissance du soin que ce prélat s'est donné, le 21 janvier dernier, pour faire célébrer un service solennel pour Louis XVI. Ces présens étoient accom pagnés d'une lettre très-flatteuse de M. de Talleyrand, ministre du Roi.

Un journal en annonçant la cérémonie et les prières qui doivent avoir lieu à Notre-Dame pour l'ouverture des chambres, se montre peu satisfait de cette religieuse cérémonie. Bientôt, dit-il, il faudra avoir un billet de confession pour être député. Nous ne ferons pas remarquer la platitude de cette plaisanterie, et la bêtise de ce rapprochement. Nous ne dirons pas au journaliste que son improbation est assez peu respectueuse et assez peu polie pour le Monarque qui a voulu et ordonné ces prières. Mais nous nous étonnerons qu'il se trouve encore, après tant d'années d'expériences si fâcheuses, des esprits assez faux et des cœurs assez gâtés pour blâmer ce concours de prières et de voeux. Que le journaliste n'aille pas à Notre-Dame ce jour-là, je le conqois; mais qu'il trouve mauvais que dans une occasion

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si importante le Ror satisfasse sa piété, et que l'élite de la nation implore pour le succès de ses délibérations le Dieu qu'adore l'élite de la nation, c'est une petite mutinerie philosophique, et la marque d'un orgueil incorrigible. La Convention alla jadis en corps au temple de la raison. Il convient à la nouvelle chambre, qui est animée d'un esprit un peu différent, d'aller dans ce temple purifié y offrir ses voeux à l'arbitre souverain des Etats, et un tel acte de religion ne peut blesser que que!. ques esprits tenaces et frondeurs, qui ont juré de ne croire à rien, pas même à l'expérience.

BRUXELLES. La cérémonie de l'inauguration du roi des Pays-Bas a été faite avec beaucoup de pompe, le 21 septembre. S. M. a prononcé un discours plein des plus nobles sentimens. M. le comte de Thiennes, président de la première chambre, lui a répondu. Après le serment et la proclamation, le roi se rendit à SainteGudule, où il fut reçu par M. Millé, archiprêtre, qui lai parla en ces termes :

« Sire, c'est dans ce jour à jamais mémorable, oui, c'est dans cet heureux moment même où, en pregost en main, par le pacte inaugural, les rênes de l'Empire des Pays-Bas, vous devenez vraiment l'image de la divinité sur la terre; c'est donc aussi à vous, Sire, comme au ministre de Dieu, que notre sainte Eglise nous ordonne la soumission et l'obéissance, et sans doute nous tâcherons de remplir ces devoirs faciles par une soumission sans contrainte et par une obéissance filiale, dans la ferme persuasion que V. M. nous gouvernera comme un père gouverne ses enfans...

» Vous protégerez aussi, Sire, cette même religion, ce qui devra parfaitement tranquilliser le catholique le plus scrupuleux, d'autant plus que cette protection us pourra jamais être refusée, puisqu'elle nous est garanpar la constitution elle-même.

lie

» Après tant de faveurs que le Tout-Puissaut vient

de nous accorder, et surtout la délivrance et la réinté gration de notre très-saint Père Pie VII, il ne nous reste que de nous approcher de ses saints autels, pour lui en rendre nos actions de grâces, et le prier instamment pour qu'il daigne prolonger la conservation de, V. M., de votre auguste épouse et de toute la famille, royale, afin qu'on puisse encore long-temps dire et ré péter sans cesse, dans l'ivresse de son coeur : Vive notre bon roi Guillaume I.! Vive notre bonne reine! Vive le prince chéri d'Orange! et Vive toute la famille royale »>!

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S. M. a accueilli le clergé avec cette bonté qui lui est innée, a paru satisfaite de ce discours, et a répondu que d'après le serment qu'il venoit de faire, de maintenir la constitution, personne ne devoit douter qu'il ne protégeroit de tout son pouvoir la religion catholique, ainsi que ses ministres.

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NOUVELLES POLITIQUES.

PARTS. Le ministère est entièrement forme. M. le duc de Richelieu est président du conseil des ministres. M. de BarbéMarbois est garde des sceaux, et M. Corvetto, ministre des finances. M. de Barante aura le porte-feuille de l'intérieurjasqu'à l'arrivé de M. de Vaablane. La composition de ce ministère, en y comprenant les autres ministres marqués dans Notre dernier numéro, a paru réunir tous les suffrages, et nous pouvons dire, sans être accusés de vouloir encenser le soleil levant, que les choix de S. M. sont un nouveau trait de sa sagesse. M. le duc de Richelieu est rentré en France avec une réputation que semblent justifier et l'éclat de son nom et la confiance d'un grand monarque. Déjà on dit que son entrée au ministère sera marquée par un adoucissement de quelques conditions onéreuses, qui seroit dû à la garantie qu'offrent son caractère et ses talens. Tous les partis semblent avoir applaudi au choix de M. le duc de Feltre, qui a fait ses preuves d'habileté et de dévouement. C'est maintenant plus

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