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tient pas de prononcer sur les vues qu'il propose, et qu'il a soumises à l'examen de l'autorité; mais nous pouvons louer le bon citoyen, l'homme éclairé, le sujet fidèle, l'écrivain qui prêche la concorde, et qui veut rallier tous les François autour d'un trône où siége la vertu.

La troisième brochure, que nous n'avons connue que fort tard, porte la date du mois de mai, et n'est pas un pamphlet dans le genre de ceux que l'usurpateur faisoit circuler alors. L'auteur y professe courageusement les principes d'un franc royaliste, et il cherche à détromper les dupes du charlatanisme de Buonaparte, et à rappeler à leurs devoirs ceux qui venoit de les oublier si honteusement.

Enfin, ce qui achève de rendre ces brochures recommandables à nos yeux, c'est que leurs auteurs ont senti la nécessité de la religion pour guérir nos plaies, et nous ramènent de temps en temps vers ce présent du ciel, si nécessaire au repos du monde.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. est toujours à Castel-Gandolfo, où elle continue à jouir d'une bonne santé. Elle visite souvent les campagnes environnantes. Le 29 septembre, elle alla à Albano, où elle fut reçue par le cardinal Dugnani, évêque de cette ville. Elle se rendit à la cathédrale, y fit sa prière, et reçut les hommages du clergé et des magistrats.

- Le marquis de Fuscaldo, conseiller d'Etat du roi des Deux-Siciles, et son ministre plénipotentiaire près le saint Siége, est arrivé ici le 5 octobre. Il a fait visite au cardinal secrétaire d'Etat, et s'est rendu à CastelGandolfo auprès de S. S.

-S. S. a donné successivement audience an princeabbé de Saint-Gall, de l'ordre des Bénédictins, arrivé récemment à Rome; aux ministres plénipotentiaires d'Autriche, de Bavière et de Naples; au général anglois Bentinck, et au duc Braschi, un des deux commandans des gardes nobles.

- Le prince D. Emmanuel Godoy est arrivé, le 7, dans cette capitale.

-Un fils du marquis Olgiatí vient d'entrer au noviciat des Jésuites.

PARIS. Des lettres récentes de Chine annoncent que la religion chrétienne y est encore violemment persécutée, surtout dans la province du Sut-Chuen, dont le vice-roi se montre si acharné à prendre les moyens d'y exterminer le christianisme, que si Dieu, dit M. Marchini, procureur de la Propagande à Macao, n'arrête ses efforts par quelque moyen extraordinaire, il est im possible que bon nombre de prêtres et de catéchistes ne tombe entre ses mains."

Le collège établi dans cette province pour y instruire quelques jeunes gens destinés au sacerdoce, a été entiè rement consumé par les flammes sur la fin de l'année dernière. En conséquence d'une dénonciation faite, au tribunal du vice-roi, par deux apostats, savoir qu'il y avoit sur la montagne où est situé le collége plusieurs milliers de chrétiens rassemblés prêts à prendre les armes contre le gouvernement, les mandarins civils et militaires du district dans le ressort duquel se trouve cette montagne, se transportèrent sur les lieux, ordre du vice-roi, avec un grand nombre de soldats et des canons. Cette troupe cerna la montagne et le collége. Les élèves et les domestiques, qui ne furent prévenus de son arrivée qu'une heure auparavant, prirent la fuite aussitôt et se dispersèrent. Mgr. l'évêque de Zela, qui est chargé du soin du collége, eut à peine le temps de passer un fleuve pour se retirer dans la pro

par

vince de Yûn-Nân, qui est contiguë. On ne put rien cacher, ni rien enlever du collége. Les mandarins seuls y entrèrent, firent une exacte visite de tout ce qui y étoit, et n'ayant rien trouvé de ce qui avoit été dénoncé, mais seulement beaucoup de livres européens et chinois, et quantité d'effets de religion, après avoir délibéré entr'eux, ils mirent secrètement le feu au bâtiment, qui fut réduit en cendres avec tout ce qu'il `contenoit, livres et effets sacrés, meubles et provisions, etc. Dans le compte qu'ils rendirent au vice-roi, ces mandarins dirent qu'ils n'avoient trouvé ni dépôt d'armes, ni réunion de gens armés, mais seulement quelques maisons couvertes de paille, auxquelles le feu avoit pris par accident pendant que les soldats y faisoient leur cuisine. Ils contraignirent par la force des tourmens_les délateurs à avouer que c'étoit par esprit de vengeance qu'ils avoient fait cette accusation; et pour convaincre le vice-roi que l'Européen qui avoit été caché en cet endroit étoit mort, ils lui envoyèrent l'inscription qui est sur le tombeau de M. Hamel, mort en 1812.

La mission du Sut-Chuen se trouve par ce désastre privée, d'ici à long-temps, de tous moyens d'élever sur les lieux des sujets pour l'état ecclésiastique : plus d'asile sûr et retiré où pouvoir réunir un certain nombre d'élèves, plus de maisons où les loger, plus de provisions pour les nourrir., et, ce qui est le plus difficile à réparer, plus de livres pour les instruire. Le collége qui a été incendié n'avoit qu'une vingtaine d'élèves; mais il étoit le seul que la mission eût et pût avoir dans le pays. Un si petit nombre de sujets étoit déjà insuffisant pour les besoins de la mission, qui croissent continuellement, à cause des progrès sensibles que la religion chrétienne fait depuis un demi-siècle dans la province du Sut-Chuen. Que va donc devenir cette florissante. mission, maintenant qu'elle n'a plus de collége, si on ne l'aide promptement à rétablir celui qui vient d'être détruit? Il est d'autant plus important de multiplier les

prêtres du pays dans cette mission, qu'elle est plus exposée à se voir bientôt sans aucun missionnaire européen, soit que ceux qui y sont encore, au nombre de quatre seulement, dont deux sexagénaires, succombent à l'excès du travail ou à des infirmités, soit qu'ils tombent entre les mains des persécuteurs. Il ne reste à celle mission désolée d'autre ressource pour avoir, de temps en temps, quelques nouveaux prêtres du pays, qu'un collége établi depuis quelques années dans l'île de Pinang cu du Prince de Galles, au détroit de Malaque; mais ce college chancelle lui-même depuis l'incendie qui consuma, au mois de juin 1812, des maisons dont le loyer étoit le revenu de ce collége, et depuis la mort de M. Létondal, procureur des missions françoises à Macao, qui en étoit le fondateur et le principal soutien. D'ailleurs, les dépenses de voyage et d'entretien des élèves hors de leur pays sont trop fortes, et les dangers de tout genre auxquels ils sont exposés dans le cours de leurs voyages trop grands, pour que cette ressource puisse fournir nu nombre de prêtres chinois suffisant aux besoins de la mission.

Mgr. l'évêque de Tabraca commence ainsi la lettre par laquelle il annonce ces fâcheuses nouvelles :

« Le désastre que vient d'essuyer notre mission, » et le danger imminent auquel elle est exposée d'en >> subir d'autres non moins déplorables, nous enga» gent à dépêcher de nouveaux courriers à Canton, » pour vous en informer à temps, et par vous les per>>sonnes pieuses qui prennent intérêt au soutien et à » la propagation de la foi dans ces régions infidèles, » et pour implorer leur assistance en ces dures cala» mités, afin qu'on puisse rétablir ce qui vient d'être » détruit, et rendre au collège de Pinang la consistance » qu'il perdit, il y a deux ans, par l'incendie des mai» sons qui le faisoient subsister ».

-M. l'abbé Dessaubaz, curé des Blancs-Manteaux, vient d'être nommé chanoine et archiprêtre de la Mé

tropole, à la place de M. de Laroue, mort dernièrement dans un âge avancé. C'est le Roi qui a nommé M. Dessaubaz, en vertu de la régale. Un tel choix est une heureuse acquisition pour le chapitre et la paroisse de Notre-Dame.

Un voyageur, arrivé de Rome en peu de jours, rapporte qu'à son départ, M. le cardinal Consalvi étoit malade, et pouvoit à peine donner des signatures. Nous donnons cette nouvelle sans la garantir. Le Diario n'en parle pas.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le prince Christian-Frédéric, cousin du roi de Danemarck, est arrivé à Paris, et a fait visite à S. M. Ce prince a dîné, le 26, chez le Roi, avec le prince de Saxe-Cobourg.

-Les commissaires, nommés par chaque puissance, pour aller à Sainte-Hélène sont: MM. Balmain, pour la Russie; de Sturmer, pour l'Autriche; Roedlich, pour la Prusse, et de Montchenu, pour la France. Ils doivent se réunir incessamment en Angleterre pour se rendre à leur destination. On construit à Deptford l'édifice qui doit servir à la résidence du feu empereur. Les pièces seront ensuite démontées et envoyées à Sainte-Hélène.

Le congrès des ministres européens, qu'on indique comme devant se tenir à Bále ou à Francfort, aura pour but d'examiner les griefs des puissances secondaires, qui ont pu être lésées par les grands arrangemens politiques, et de travailler à ce que le principe de la succession légitime soit universellement reconnu.

-S. M. l'empereur d'Autriche se rend décidément en Italie. Il va d'abord à Venise, puis il fera son entrée à Milan. L'impératrice s'est mise en route pour le rejoindre. On dit que LL. MM. ont même l'intention d'aller jusqu'à Rome et à Naples.

- Un arrêté de M. le ministre de la police générale annulle comme illégaux les passe-ports délivrés dans les bureaux de ce ministère, et signés seulement du duc d'Otrante. Ceux

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