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tendant à alarmer les citoyens sur le maintien de l'autorité légitime, e! à ébranler leur fidélité.

8. Sont encore déclarés séditieux les discours ou les écrits mentionnés en l'art. 4 de la présente loi, soit qu'ils ne contiennent que des provocations aux crimes et délits énoncés aux articles 1, 2, 3, 4, 5,. 6 et 7 de la présente loi, soit qu'ils donnent à croire que des délits de cette nature seront commis, ou qu'ils répandent faussement qu'ils ont été commis.

9. Les auteurs et complices des délits prévus par les art. 4, 5, 6, 7 et 8 de la présente loi, seront poursuivis et jugés par les tribunaux de police correctionnelle.

Ils seront punis d'un emprisonnement de cinq ans au plus, et de trois mois au moins. Les coupables seront en outre condamnés à une amende qui pourra être élevée à la somme de 3000 fr.

Le condamné qui se trouvera jouir d'une pension de retraite civile ou militaire, ou d'un traitement quelconque de non activité, pourra, après le jugement du tribunal, être privé de tout ou partie de 'sa pension de retraite pour tout le temps de sa détention, et de tout ou partie de sou traitement de non activité, pour un temps déterminé par le tribunal.

10. L'interdiction mentionnée en l'art, 42 du Code pénal pourra être ajoutée à la condamnation pour dix ans au plus, cinq ans au moins. Les condamnés demeureront en outre, après l'expiration de la peine, sous la surveillance de la haute police pendant un temps déterminé par le jugement, et qui ne pourra excéder cinq années.

Le tout conformément au chap. Ili du liv, Ier, du Code pénal, sans préjudice des poursuites criminelles, et de l'application des peines plus graves prescrites par le Code pénal, dans le cas où les cris, discours, écrits ou actes séditieux auroient été suivis de quelqu'effet, ou lies à quelque complot.

11. En cas de récidive, les coupables seront punis d'une peine double, qui pourra être de dix années d'emprisonnement, et de dix années de mise en surveillance.

12. Les art. 144 du Code d'instruction criminelle et 463 du Code pénal, ne pourront être appliqués dans les cas prévus par la pré

sente loi.

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13. Les tribunaux pourront ordonner l'impression et l'affiche des jugemens portant condamnation, dans tout ou partie du ressort de l'arrondissement.

14. Les dispositions du Code d'instruction criminelle et du Code pénal continueront d'être exécutées dans tout ce à quoi il n'est pas dérogé par la présente loi, notamment en ce qui touche les attentats et complots contre la sûreté du Roi et de sa famille, et les crimes tendant à troubler l'Etat par la guerre civile, tels qu'ils sont déterminés dans le Code pénal».

La discussion a été remise à vendredi.

Dans la séance du 25, la chambre a nommé deux secrétaires rédacteurs. MM. Despallieres et Aimé Martin ont ob

tenu le plus de suffrages. La majorité a aussi nommé messagers d'Etat, MM. Giraud et Caron.

Dans la séance du 26, on a discuté, en séance secrète, une proposition faite par M. Maine de Biran, sur quelques changemens à faire au réglement. Une commission avoit été nommée pour examiner les changemens proposés. Elle en a approuvé quelques-uns et rejeté d'autres. La discussion s'est prolongée. A quatre heures la séance est devenue publique. Il y a eu quelques discussions sur la rédaction du procèsverbal de la séance du 23; on a passé à l'ordre du jour. M. de Vaublanc, ministre de l'intérieur, est monté à la tribune, et a proposé un projet de loi pour le rétablissement des compagnies de réserve pour les départemens. Il y en auroit une pour chaque département, et elle seroit chargée de la garde des archives, des dépôts de mendicité et des prisons. Elle maintiendroit l'ordre dans les villes qui n'ont point de garnison, et suppléeroit au manque de troupes réglées, dans un moment où la réorganisation de l'armée n'est pas effectuée.

Dans la séance du 27, M. de Sesmaisons a parlé le premier sur le projet de loi proposé par M. le garde des sceaux. Il a déploré la situation de la France. Le Rot, dit-il, a cru devoir, dans sa bonté infinie, borner le nombre des coupables; mais il est de notre devoir de le supplier de mettre un terme à sa clémence. Des clameurs horribles se sont fait entendre jusque sur le seuil de son palais. La loi proposée est insuffisante. L'orateur demande la déportation au-delà des mers pour quelques cas, et même la peine capitale si l'étendard de la révolte a été arboré dans les vues d'armer les citoyens contre le Roi. Appuyé. M. Piet monte à la tribune, et dans un discours long et souvent interrompu par des murmures, il propose de s'en tenir à la loi proposée, pour éviter de pernicieuses lenteurs. Cependant, s'il croyoit devoir demander quelque amendement, ce seroit que la peine de mort fût prononcée dans les cas les plus graves. M. Chalabon propose un article additionnel; ce seroit qu'on punît d'une amende et d'un emprisonnement les fonctionnaires publics qui négligeroient de poursuivre les coupables. Appuyé. Plusieurs orateurs se succèdent à la tribune, et parlent dans le sens des précédens. La discussion paroît devoir se prolonger par de-là la séance. Il est trois heures.

M. Hyde de Neuville n'a point développé sa proposition sur la réduction des tribunaux.

NÉCROLOGIE (1).

Toutes les personnes qui ont séjourné en Angleterre, et même plusieurs de ceux qui n'y sont point allés, ont entendu parler de M. Thomas Weld, ce zélé catholique, qui a été si utile à la religion dans ce pays par ses établissemens et ses largesses. Il est mort dans un temps où la France n'avoit aucune communication avec l'Angleterre, et cependant il méritoit bien, par les services qu'il a rendus, que l'on consacrât quelques lignes à son éloge. C'est ce qu'a fait le P. Antoine, abbé de la Trappe à Lullworth, dans une lettre écrite, le 4 février de cette année, à M. l'abbé de P., grand-vicaire de Besançon, ancien ami de M. Weld. Nous allons en donner un extrait.

M. Weld étoit en quelque sorte le soutien des catholiques anglois par sa fortune et son crédit, mais surtout par ses exemples et sa piété. Désintéressé au milieu d'une grande opulence, il a laissé un nom révéré des protestans mêmes. Sa vie, dans son château, étoit celle d'un religieux, et il avoit part, ou présidoit même à toutes les bonnes œuvres qui se faisoient en Angleterre. Sa mort a été prompte, mais imprévue. Il étoit allé visiter les Jésuites anglois de Liége, qu'il avoit recueillis dans un de ses châteaux, à Stoney-Hurst, où ils sont encore. Le jour de saint Ignace, il eut une attaque d'apoplexie, qui l'emporta en vingt-quatre heures. Il s'étoit confessé, et avoit communié ce jour-là même. On lui administra l'extrême-onction, et il mourut avec la tranquillité que devoit lui donner sa vie passée. Il avoit eu la satisfaction de voir ses enfans marcher sur ses traces. Sa famille étoit fort nombreuse. Cinq de ses fils sont mariés, et alliés aux premières familles catholiques d'Angleterre. L'aîné, M. Thomas Weld, a hérité du zèle et de la piété de son père. Trois filles sont mariées. Un autre fils mourut, il y a vingt ans, au noviciat des Jésuites; un autre est en ce moment président du college des Jésuites à Stoney-Hurst. Une autre fille est morte religieuse du Tiers-Ordre à Winchester, et il y en a deux qui sont religieuses de la Visitation à Steplon-Mallet. Leur mère, Mme. Weld, s'est retirée auprès de celle-ci, après la mort de son mari.

Cette maison de Brith well, où vous avez demeuré, est devenue, pendant quinze ans, une espèce de couvent. M. Weld y avoit reçu les Clarisses, du nombre desquelles étoit sa sœur, qui vit toujours. Pour nous, nous n'avons demeuré que dix-huit mois auprès du château, et il y a dixneuf ans que nous habitons notre maison; elle est simple et même pauvre; mais elle est absolument bâtie en monastère, avec cloître, chapitre, et tous les lieux réguliers. C'est sans doute le premier édifice de ce genre depuis le schisme. M. Weld se mit au-dessus des préjugés

(1) Quelques abonnés se sont plaints que nous ne leur cussions pas encore donné sur M. Le Coz l'article nécrologique que nous leur avons promis. Nous ne méritons pour cela aucun reproche. L'article est fait depuis long-temps. Des motifs impérieux en ont empêché jusqu'ici l'insertion. Sitôt qu'ils cesseront, nous nous hâterons de remplir notre promesse.

et des craintes qui auroient retenu un homme moins zélé, et le respect qu'on avoit pour lui a fait respecter son œuvre. Les protestans nous rendent des services, et nous témoignent même de l'amitié. Cette maison n'est pas proprement érigée en abbaye; mais le saint Siége a donné des bulles d'abbé au supérieur. M. Weld le fils, quoique moins riche que son père, puisque la fortune s'est trouvée divisée, continue de nous traiter avec la même bonté. Nous sommes cinquante, et je suis obligé de refuser souvent des sujets, faute de place et de moyens. Notre existence dans ce pays est un phénomène pour un observateur religieux. Pendant que tout ce qui tenoit à l'état nonastique étoit persécuté, banni, mis à mort, et cela dans des pays catholiques, une société de religieux se maintenoit en Angleterre, observant leur règle, vivant cloîtrés, chantant leur office, avec la même tranquillité qu'ils eussent fait à Cîteaux, il y a quelques siècles. Ils étoient visités par les personnages les plus distingués des trois royaumes, qui, loin d'être blessés de leur présence, ne leur témoignoient qu'égards. La plupart de nos religieux ont été si étrangers aux grands mouvemens qui ont agité l'Europe, qu'ils n'ont presque connu le nom de l'oppresseur que lors de sa chute, quand je les engageai à joindre leurs vœux à ceux de tous les François pour l'affermissement de la religion et du Roi.

Ces avantages, nous les devons à M. Weld. Il étoit l'ami de tous les gens de bien, et le protecteur de toutes les bonnes œuvres. Bon, généreux, compatissant, il suffisoit de lui indiquer quelque bien à faire pour qu'il s'y intéressât, et il a eu part à tout ce qui s'est fait de son temps en faveur de la religion catholique. Ainsi son nom ne doit point être étranger à ceux de cette religion, même dans les autres pays, et la foi qui ne connoît point les divisions de royaume, doit nous apprendre à chérir, comme un frère, et à révérer, comme un modèle, un père de famille si estimable, un chrétien si zélé, un catholique si fervent, un bienfaiteur si charitable.

AVIS.

Ceux de nos Abonnés qui avoient, au 20 juillet de l'année dernière, souscrit pour un an, sont prévenus que leur abonnement expirera au 12 novembre prochain. Ceux qui avoient, au 20 janvier, souscrit pour six mois, sont aussi prévenus que leur abonnement expirera aussi le 12 novembre prochain. Ceux enfin qui, au 12 août dernier, ont souscrit pour trois mois, sont également prévenus que leur abonnement expirera de même au 12 novembre. Nous prions les uns et les autres de renouveler sans délai, afin d'éviter tout retard dans les expéditions.

Au moyen de cet arrangement, nous tenons compte du temps qui s'est écoulé pendant l'absence du Roi, et à l'avenir les souscriptions ne pourront être faites que des 12 novembre, 12 fevrier, 12 mai et 12 andt, ainsi que nous l'avons annoncé par l'avis inserẻ à la fin du numéro XCVIII.

La table des matières et le frontispice de ce volume seront livrés avec le numéro CXXXI, qui complétera le tome Vet le trimestre.

SUR une nouvelle méthode d'enseignement pour les écoles

primaires.

d'une

On a beaucoup parlé, depuis quelque temps, nouvelle méthode d'enseignement pour les enfans. Elle a été inventée, ou du moins propagée en Angleterre par MM. Bell et Lancaster, et l'on raconte des choses merveilleuses du succès qu'ils ont obtenu. C'est cette méthode que l'on veut aujourd'hui accréditer en France. Il est question de former des écoles sur ce plan, et Son Exc. M. Carnot, un des philan trophes les plus purs et les mieux intentionnés qu'il y ait, avoit fait ou fait faire un rapport sur ce sujet pendant son court ministère, et avoit proposé les plus grands encouragemens pour le nouvel établissement. La disgrâce de Sou Exc. n'a point fait perdre de vue ce projet, et il paroît que des hommes, dont je suis loin de suspecter les bonnes intentions mettent beaucoup de zèle à faire adopter la méthode de Lancaster, et à former des écoles d'après son plan. Une société s'est mise à la tête de cette oeuvre. On a publié des écrits, distribué des Prospectus, demandé des souscriptions, et beaucoup insisté sur les avantages que la nouvelle institution devoit procurer a la société. On a représenté l'instruction se répandant dans toutes les classes, l'ignorance se dissipant chaque jour, le pauvre éclairé jusque sous son toît obsla perfectibilité naturelle de l'esprit humain faisant les plus grands progrès, et les idées libérales se propageant avec les lumières dans la progression la Tome V. L'Ami de la R. et du R. No. 128.

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