Page images
PDF
EPUB

vre, et de se fortifier par une association de prières et d'efforts. Le chief-lieu est toujours rue Notre-Dame-desChamps, no. 8, où résident MM. Ranzan et de Janson, et ceux qui se sont déjà joints à eux.

[ocr errors]

Le dimanche 20 août, jour de la fête patronale de Saint-Roch, Mgr. l'évêque de Troyes a officié daus cette église, le matin et le soir. L'église étoit remplie d'uue foule nombreuse. M. le général Dessoles, pair de France, a rendu le pain bénit.

- MONTPELLIER. L'année dernière cette ville témoigna sa joie en élevant dans toutes les rues des arcs de triomphes. Cette année, elle a montré sa reconnoissance et son allégresse d'une autre manière. On a chanté pendant quinze jours consécutifs des messes d'actions de graces pour le retour, du Roi. Cet acte de religion s'est fait avec la plus grande pompe, et les habitaus y ont assisté avec empressement. Le soir on chantoit la prière pour le Roi, et la foule se plaisoit à faire retentir les églises de ses voeux pour un Prince si nécessaire à son peuple.

BAR-LE-DUC. La lettre suivante, qui a été publiée ici, est propre à donner une idée des gards que des con.mandans alliés savent conserver pour le clergé, et c'est une pièce honorable pour eux et pour l'ecclésiastique auquel elle est adressée:

Bar-le-Duc, 7 août 1815.

L'intendant du département de la Meuse et du district de Vassy, à M. le curé de la paroisse de NotreDame, à Bar-le-Duc.

Monsieur,

Le ministère ecclésiastique demande une vie paisible et non interrompue par les troubles de la guerre. Cette considération m'a inspiré le souhait de délivrer tout le clergé de ce département des logemens inilitaires; mais

il s'y oppose des difficultés qui, dans les circonstances actuelles, sont insurmontables.

Il n'y a pourtant aucune difficulté d'accorder cette exemption à vous dans les sermons duquel les habitaus. de cette ville ont si souvent puisé leurs consolations dans les temps de malheurs, et de l'espoir pour l'avenir. La ville de Bar-le-Duc vous doit depuis long-temps une preuve de sa gratitude, et en vous accordant l'exemption de logement militaire, je suis persuadé que je ne fais que prévenir le vœu général de tous les habitans de cette ville.

En me recommandant à vos prières, j'ai l'honneur de me nommer, Monsieur, votre très-obéissant servi

teur,

Signé, DE HORN,

Intendant du département de la Meuse.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. R. MONSIEUR préside, aujourd'hui 22, le collége électoral du département de la Seine, et continuera les deux jours suivans; mais si les élections ne sont pas terminées jeudi, elles seront interrompues pour la célébration de la Saint-Louis, et reprises samedi. Les électeurs auront l'honneur de diner avec S. A. R.

-Mr. le duc et MADAME, duchesse d'Angoulême, sont arrivés à Poitiers le 17, aux acclamations des habitans de cette ville. LL.`AA. RR. devoient se remettre en route le lendemain 18.

été

-Mr. le duc de Berry est arrivé, le 18, à Lille, où il a avec un enthousiasme qui pourroit étonner si on ne connoissoit les dispositions des bons et fidèles Lillois.

reçu

-M. le marquis de Villeneuve-Villeneuve, ex-préfet des Hautes-Pyrénées, et en dernier lieu commissaire extraordinaire du Roi dans le midi, est arrivé à Paris, où il étoit mandé. - Un ordre du jour, donné par M. le maréchal duc de

Tarente à l'armée de la Loire, prescrit aux soldats diverses précautions pour prévenir les incendies que leur imprudence rendoit assez fréquentes dans leurs cantonnemens. Il défend aux officiers de traverser, en chassant, les pièces de blé, déclarant que ceux qui se rendroient coupables de cette atteinte au droit de propriété seroient traduits devant les tribunaux.

[ocr errors]

M. le marquis de Rivière négocie pour empêcher que la ville de Toulon ne soit occupée par les troupes étrangères. Il paroît que le général Bianchi insiste pour y entrer.

Le samedi 19, le conseil de révision, qui devoit prononcer sur le sort du colonel Labédoyère, s'est assemblé sous la présidence du maréchal-de-camp de Conchy. Le condamné à fait plaider ses moyens de nullité par M. Mauguin, avocat, qui a argué de quelques défauts de forme. Mais le conseil neles a pas jugés susceptibles d'infirmer le premier jugement, qui a été maintenu. Le colonel a appris à une heure le rejet de son pourvoi. Il a demandé quelques heures pour mettre ordre à ses affaires, et écrire quelques lettres. On dit qu'il en a adressé une au Ror, dans laquelle il avoue ses torts, et réclame les bontés de S. M. pour sa famille. Il á surtout profité de cet intervalle pour conférer avec un ecclésiastique respectable, ami de sa famille, et qui, depuis plusieurs jours, le voyoit assiduement. Cet ecclésiastique, qui lui avoit autrefois donné dans sa jeunesse des instructions, lui a encore prodigué dans des momens si critiques les consolations puissantes de la religion, et a eu la satisfaction de les voir produire leur effet sur celui qui, au tribunal même, avoit reconnu son erreur. Cependant la mère et la femme du condamné faisoient quelques démarches pour obtenir sa grâce. Mais S. M. a senti la nécessité de laisser un libre cours à la justice, et elle a fait violence à sa bonté pour un crime qui intéressoit tout l'Etat. A cinq heures, le colonel est parti de la prison de l'Abbaye, accompagné de son confesseur, qui ne l'a pas quitté. Il a reçu sa bénédiction avant l'exécution, et a subi le supplièe avec courage et résignation. Ainsi périt, à vingt-neuf ans u brave militaire, égaré par un faux honneur, et victime des suggestions d'une faction audacieuse. Puisse l'aveu de son erreur, plus encore que l'exemple de sa triste fin, ramener ceux qui avoient eu part à ses égaremens!

continue d'arriver à Paris beaucoup de militaires de tontes armes qui se rendent à l'état-major, les uns pour être incorporés dans l'armée, les autres pour recevoir leurs congés, et s'en retourner dans leurs départemens.

-On a parlé de quelques manoeuvres d'embauchage qui se pratiquoient dans les départemens de la Loire et de l'Ardèche, pour former des bandes de partisans. Un aide-decamp du général Bertrand, qui figuroit dans ses intrigues, vient d'être arrêté.

[ocr errors]

M. Lelorgne d'Ideville, un des anciens secrétaires du cabinet de Buonaparte, vient d'être arrêté à Melun, par ordre de l'autorité militaire.

Cinq mille Hanovriens étoient campés dans le bois de Boulogne, entre la porte Maillot et le Renelagh; ils avoient élevé, sur une longueur de 5 à 600 pas, une suite de petites baraques construites avec des branchiages, et confectionnées avec beaucoup d'élégance. Ces habitations, séparées par des rues tirées au cordeau, présentoient l'image d'un joli hameau. La nuit du 17 au 18, le feu a pris à l'une de ces baraques, et poussé par un vent impétueux, les a bientôt. embrasées toutes, ainsi qu'une partie du taillis. On dit que deux militaires et un enfant ont péri. Beaucoup de chevaux ont éprouvé le même sort, et presque tous les bagages out été consumés par la flamme.

LOUIS, etc.

Ordonnance du Ror

En vertu de l'article 27 de la charte constitutionnelle,
Avóns ordonné et ordonnons ce qui suit :

Sont nommés membres de la chambres des pairs,

MM. les marquis d'Aligre, d'Albertas, d'Avarai; le comte Charles d'Autichamp; le duc d'Aumont; de Beausset, ancien évêque d'Alais; le comte Boissy-d'Anglas; le marquis de Boisgelin (Bruno); le comte de la Boudonnaye-Blossac; de Boissy du Coudray; Boissel de Monville; le marquis de Brézé; les comtes de Brigode, maire de Lille, Blacas, le prince de Bauffremont; le duc de Bellune; le comte de ClermontTonnerre, officier des mousquetaires gris; le duc de Caylus; les comtes du Cayla, de Castellane, ancien préfet de Pau;

Je vicomte de Châteaubriant; les comtes de Choiseul-Gouffier, de Contades, de Crillon, Victor de Caraman, ministre de S. M. près le roi de Prusse; le marquis de Chabannes; le conte de La Châtre, ambassadeur du Roi en Angleterre; le général Compan; le comte de Durfort, capitaine lieutenant des gendarmes du Roi; Emmanuel Dambray; le comte Etienne de Damas; le chevalier Dandigné; le duc de Dalberg, qui prendra séance lorsqu'il aura reçu ses lettres de grande naturalisation; les comtes d'Ecquevilly, François d'Escars, Ferrand; le marquis de Frondeville, ancien préfet de l'Allier; les comtes de la Ferronais, de Gand, le marquis de Gontault Biron, fils aîné; le comte de la Guiche; le marquis de Grave; Famiral Gantheaume; le comte d'Haussonville; les marquis d'Herbouville, ancien préfet de Lyon; de Juigné, le comte de Lally-Tollendal; le marquis de Louvois; Christian de-bamoignon; les comtes de Latour-Dupin-Gouvernet, Lauriston, de Machaut d'Arnouville; le marquis de Mortemart; Molé, directeur général des pouts et chaussées; le marquis de Mathan; le comte de Mailly; le vicomte Matthieu de Montmo rency; les comtes de Mun, de May, le général Monnier; le comte de Sainte-Maure-Montauzier; l'abbé de Montesquiou; les comtes de Nicolaï (Théodore), de Noé, de Narbonne Pelet; les marquis d'Oliviers, d'Osmond, ambassadeur prés S. M. le roi de Sardaigne; le comte Jules de Polignac; le marquis de Raigecourt; le baron de la Rochefoucault; les comte de Rouge, des Cent-Suisses; de la Roche Jacquelin, fils aîné de feu le marquis de la Roche-Jacquelin; le général Ricart; le marquis de Rivière; les comtes de la Roche-Åimon, de Reuilly; le Pelletier de Rosambo; le comte de Sabran, maréchal-de-camp; de Sèze, premier président de la cour de cassation; Séguier, premier président de la cour royale de Paris; le comte de Suffren Saint-Tropez; le marquis de la Suze; le comte de Saint-Priest; le marquis de Talaru; le Comte Auguste de Talleyrand, ministre de S. M. en Suisse; le marquis de Vence; de Vibraye, l'aîné de la branche aînée; le vicomte Olivier de Verac; Morel de Vindé.

Donné au château des Tuileries, le dix-sept août de l'an de grâce mil huit cent quinze, et de notre règne le vingt

unième.

Signé, LOUIS.

Par le Ror, Signé, le prince de Talleyrand.

« PreviousContinue »