DE LOUIS XVI, MARTYR,

ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE;

CONTENANT

UN Précis historique des événemens qui se sont passés sous sont règne ; sa douloureuse détention au Temple, son Testament, la Lettre qu'il adressa à M. l'Abbé **** ', sur l'éducation de Mgr. le Dauphin; la Prière qu'il récita au pied de l'échafaud, et tous les traits de bonté qui caractérisèrent ce vertueux Monarque.

A PARIS,

CHEZ LES MARCHANDS DE NOUVEAUTÉS.

INTRODUCTION.

RETRACER à la postérité tout ce que la vertu aux prises avec le crime a de noble, de grand et de sublime; tout ce que peut inspirer la religion à un cœur pur et qui met saconfiance en Dieu; offrir l'exemple, et de la résignation la plus parfaite dans toutes les calamités qui peuvent affliger un homme, et du calme de la résignation opposé aux outrages les plus atroces dont on peut l'accabler, c'est présenter l'ensemble et le tableau d'un héroïsme que l'on chercherait en vain dans l'histoire de tous les peuples.

On douterait qu'il ait pu exister, si ce modèle ne nous était offert dans la vie que nous rapportons, de l'infortuné Monarque dont le Français conservera toujours un éternel souvenir.

De

LOUIS XVI, enfin. Digne fils de Saint Louis, ce Roi trop long-temps méconnu, honoré des plus vifs regrets, dont le nom ne peut se prononcer qu'avec un saint respect, sera pour les siècles à venir le synonyme de toutes les vertus.

Ah! s'il daigne, du haut de la voûte céleste, tourner ses regards sur cette terre (où il fut abreuvé de tant d'amertume), il jouira du prix de ses glorieux sacrifices. Il verra le Français pénétré du plus vif repentir, abjurant ses erreurs, rendre avec un noble enthousiasme, à son digne successeur, un trône qui n'aurait jamais dû être souillé, et l'antique bannière des lys, se relevant à travers les désastres des révolutions, briller d'un nouvel éclat.

N'en doutons pas, c'est aux prières de ce pieux Monarque, que l'Eternel a daigné pardonner!

Si la mort de Louis fut l'ouvrage d'une poignée de factieux, la Nation entière l'a désavouée, et les larmes qu'elle fit répandre ont assez prouvé combien il était,

il est encore cher à nos cœurs. Qu'un même sentiment nous anime! Plus de haines, plus de divisions. Rallions-nous autour du trône, et prenons à jamais pour devise:

DE LOUIS XVI,

ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE.

LOUIS XVI naquit à Versailles, le 23 août 1754, de Louis, Dauphin, et de Marie-Joséphine de Saxe, sa deuxième femme, fille de Frederic-Auguste, Roi de Pologne. Il fut le second fruit de leur mariage. Le malheur sembla s'appesantir sur lui dès sa naissance, car le courrier qui fut chargé d'en porter la nouvelle à la Cour, qui alors était à Choisy, fit une chute dont il mourut sur-le-champ et sans pouvoir remplir sa mission. La Dauphine était restée presque seule à Versailles; aucun Prince du sang n'assista, suivant l'usage, à ses couches, et l'enfant commença sans éclat, et dans une sorte d'abandon, une vie qui devait se terminer si malheureusement. Louis fut nommé duc de Berry; son éducation fut très-soignée; son père lui apprit la grammaire et les langues. La Dauphine lui enseigna l'histoire qu'elle possédait très-bien. L'Evêque de Limoges pénétra son cœur des principes de la